Tribute to mon Confrère Collard !

N’allez pas, mais alors pas un instant, vous méprendre : il est absolument hors de question qu’un avocat pénaliste de renommée nationale (moi) rende un quelconque hommage à  un autre avocat pénaliste, fut-il un peu connu lui aussi (Gilbert Collard).

Mais je me creusais justement sur la manière la plus rigolotte de faire à  mes aimés lecteurs un petit cadeau de Noël ou de Nouvelle Année un peu digne, un peu en rapport avec mon beau sapin métier…

Et là , je crois qu’on m’a fourni du lourd, du très lourd !Lire la suite“Tribute to mon Confrère Collard !”

Ad vocatus

Il y a exactement seize ans, je me tenais, compacté avec une trentaine d’autres élèves-avocats et leurs familles, dans la belle salle du Parlement de Flandres, à  Douai, debout dans une robe d’avocat flambant-neuve, offerte par ma grand-mère qui pleurait dans la salle (elle a toujours cru que je devenais procureur pour poursuivre les agresseurs de vieilles dames…), et je disais à  mon tour, ganté de blanc, “Je le jure !”, après lecture générale de notre magnifique serment : je devenais avocat.

En guise d’anniversaire, et pour continuer à  bien me souvenir de ma naïveté de l’époque, et de la fougue qui va avec, je voulais vous raconter ma première plaidoirie en correctionnelle, survenue quelques heures plus tard : je fais un beau métier, mais parfois pas sans mal…Lire la suite“Ad vocatus”

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Mô papier…

Vous en rêviez, Vendredi.info l’a fait, votre avocat préféré s’est vu gratifié d’une nouvelle publication dans la presse écrite !

Vous me connaissez, orgueil néant, une humilité et une discrétion à  toute épreuve… Mais ça valait bien un minuscule coup de pub pour cet hebdomadaire dans mes somptueuses pages….Lire la suite“Mô papier…”

Broyée ?

Sophie m’a écrit il y a quelques jours, sans fausse pudeur, en me livrant, presque brutalement, mais avec un humanisme incroyable, que je crois elle peut revendiquer, les difficultés énormes que l’on traverse en étant une “victime”, et aussi toute la complexité et l’ambiguïté de ce “rôle”, qu’elle aurait donné beaucoup je pense pour ne jamais avoir à  tenir…

Je ne la connais pas, mais elle m’écrivait à  cœur grand ouvert, et je lui ai demandé si elle m’autorisait à  publier ce qu’elle ressent de son histoire à  elle : c’est l’objet de ce texte, qu’elle a largement écrit.

Et si tous, avocats, magistrats, psychologues, on y en prend plein la gueule, si vous me passez l’expression qu’elle ne reniera pas… On en prend plein le cœur et plein le cerveau, aussi !Lire la suite“Broyée ?”

Sanibroyeur judiciaire

J’ai commis une idiotie, une de plus, dans cette pénible affaire : j’ai pris la défense, pénale, de quelqu’un que je connais.
Pas un ami, non, nous ne nous étions pas revus depuis longtemps, mais quelqu’un qui a été un copain autrefois, et cette circonstance aurait du suffire à  m’interdire de m’en mêler.
Non pas parce que je l’ai mal défendu, ou bien d’ailleurs, ce n’est pas la question, pas assez d’attaches entre nous pour que ça ait joué, mais parce que le fait même de le connaître, de l’avoir vu “petit”, et la forme d’intimité existant dès lors dans nos rapports, m’ont incités, m’incitent encore, à  le croire totalement, à  le croire sur parole, simplement, et donc à  avoir mal pour lui de la condamnation intervenue, aussitôt frappée d’appel.
A le croire innocent, totalement, donc, et à  avoir souffert à  ses côtés de l’horrible déformation qu’immanquablement, le regard judiciaire amène nécessairement sur la vie d’un homme, à  chaque fois.Lire la suite“Sanibroyeur judiciaire”

Misérable

Elle est l’une des neuf détenus qui comparaissent ce jour là  devant la Cour d’Appel.

Elle est assise avec les autres sur son banc, prostrée, le regard vide et la bouche ouverte, son vêtement de pluie jaune vif et trop grand pour elle boutonné jusqu’au cou, tâche de couleur dans l’océan de bleu des gendarmes des escortes, qui attire immédiatement le regard; elle est beaucoup trop frêle, beaucoup trop jeune, beaucoup trop “absente”, beaucoup trop menottée, on se dit d’emblée qu’elle ne devrait pas être ici.

L’avocat d’une autre affaire s’assied à  côté de “son” gendarme de droite, sur les petits bancs de cette petite Cour, et lui fait un sourire auquel elle ne répond pas, le regardant sans comprendre, et comme sans le voir : il s’aperçoit de suite que cette fille, qui serait jolie si une lumière quelconque mettait son visage en mouvement, n’est pas “normale”, comme on dit… Mais, si c’est vrai, que fait-elle là  ?Lire la suite“Misérable”

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Au nom de mon serment : pardon !

J’ai hésité, ne voulant pas en en publiant le lien faire la moindre once de publicité à  cette chose, parfaitement atterrante et honteuse, qu’un confrère a cru devoir mettre en ligne, et que j’ai du visualiser et, plus encore, écouter, une deuxième fois avant d’y croire réellement…
Mais je ne vois pas comment rester silencieux, je porte la même robe que l’auteur de cette grossièreté…Lire la suite“Au nom de mon serment : pardon !”

L’Avocat Général avoue implicitement…

Ca se passe dans la même affaire que dans la brève précédente, ils sont trois, et la situation d’un autre gamin pose un problème à  la Cour : il possède un casier judiciaire qui, malgré son jeune âge, est largement plus fourni que son camarade, puisque porteur de dix-sept mentions (!), la valeur comme chacun sait n’attendant point le nombres des années…

Oui mais voilà  : est-il pour autant en état de récidive légale ?Lire la suite“L’Avocat Général avoue implicitement…”

La Cour avoue…

Ce devrait être un peu triste, mais allez, il fait beau, et cette audience de la Cour d’Appel m’a tellement fourni de matière, un peu souriante ou franchement et honteusement dramatique, que je peux bien n’en faire qu’une brève sans trop de commentaires -une fois n’étant pas coutume…

Cet homme, donc, prévenu, ayant un casier particulièrement dense, est interrogé par la Présidente d’audience selon la formule rituelle, mâtinée il est vrai en ce qui la concerne d’un léger soupçon de charge, oh, à  peine, comme vous l’allez constater :Lire la suite“La Cour avoue…”

Octobre rouge…

Je ne sais pas exactement ce qui se passe, en dehors du fait bien compris et claironné partout que tout le monde est ruiné, mais il y a eu ces derniers jours une distorsion spacio-temporelle, une fracture majeure entre le monde réel et le monde-qui-n-existe-pas-ou-ne-devrait-pas-exister, un bug géant dans l’échelle habituelle du rapport des être humains avec les objets et les services, c’est évident.
En d’autres termes, je voudrais savoir pourquoi tout explose en même temps, et si notre Président peut d’urgence demander une loi sur le sujet, simplement une loi de répartition, parce que là  j’agonise.Lire la suite“Octobre rouge…”

Quand la police délinque…

Je suis tout sauf un contestataire systématique de la police, qui utiliserait cette facilité, un peu trop souvent employée par mes camarades enrobés (je veux dire “portant une robe”, pas “gros”, vous l’aurez compris…) selon moi, qui consiste à  la dénigrer automatiquement dès qu’un procès verbal ou un élément du dossier ne me convient pas pour la défense de quelqu’un.

Ce qui me donne d’autant plus de liberté, s’il en était besoin, pour dénoncer en revanche avec force un dossier “bidonné”, dans lequel manifestement les policiers enquêteurs sont sortis de leur rôle et ont orienté, intentionnellement, les éléments recueillis, voire ont mentis et les ont truqués.

Et si vous pensez que ça n’arrive que dans les séries américaines, lisez cette petite histoire de commerçants forains énervés, dans laquelle j’avais déjà  des raisons écrites de soupçonner la chose, mais que l’oralité des débats a permis d’étaler au grand jour, à  l’audience.Lire la suite“Quand la police délinque…”