Une fois de plus, j’entends que le suicide en “milieu carcéral”, pour reprendre l’expression pudibonde employée par les gens qui en parlent, est soudain d’actualité, au point que, paraît-il, des Officiels en recherchent les causes…
Comme si c’était un problème nouveau, comme si, passant mon DEA, il y a dix-sept ans, le titre de mon mémoire de l’époque n’avait pas déjà été “Le suicide en prison”, comme si je n’avais pas déjà pu constater, avec stupéfaction, que l’on s’y tuait exactement quatre fois plus, statistiquement, qu’en milieu libre…
On apprend donc, puisque tout-à-coup l’on en reparle, comme très périodiquement, qu’onze personne sont mortes de cette façon en trois semaines, dont trois au même endroit, et attention : pas treize -France Info, ce matin, tenait à répercuter cette précision liminaire apportée je crois par le Directeur de l’Administration Pénitentiaire, au motif qui ferait sourire dans un autre contexte que “deux d’entre eux ne sont pas “confirmés” indique-t-il”, et si quelqu’un sait ce que ça signifie il peut m’écrire.
On apprend ensuite qu’une réflexion serait en cours pour comprendre les causes de ces suicides (dites, tout de go, j’en ai une, de cause : la prison c’est dur !), et, surtout, que cinq de ces onze suicidés étaient en détention pour infractions sexuelles.
On ne me chipotera pas l’approximation : la moitié, donc.
Ça alors, quelle nouvelle incroyable, comme on ne pouvait absolument pas s’en douter, quelle surprise, vraiment..!
Je suppose qu’on va réfléchir à cet état de fait, bien-sur, et se réunir, et réfléchir encore, notamment à la date de la prochaine réunion, histoire d’essayer de parvenir à comprendre pour quoi diable ces bonshommes-là se tuent en plus grande proportion que les autres en détention…
Je tenais donc, ab irato et ex abrupto, à apporter par avance ma contribution à ces travaux passionnants, et à donner ici immédiatement ce qui, j’en suis convaincu, doit être la principale cause de cette horreur, qu’on laisse perdurer depuis des lustres dans l’indifférence la plus totale, et qui est même devenue un système pratiquement officiel en détention, et géré comme tel… Je vais vous parler des “pointeurs”.Lire la suite“Dépendez les pointeurs !”