Papa, je te vois !

Je crois qu’un avocat digne de ce nom est, entre autres, un agrégateur de larmes : on lui raconte une histoire, bien souvent en pleurant, et il pleure, lui aussi, au moins à  l’intérieur ; mais de ces deux sources d’eau salée, il fait, par une alchimie qu’on dirait technique mais qui n’est souvent en fait que du mélange de chairs et d’âme, des mots : ceux qu’il met à  la disposition de son client, ceux qui disent sa foi, ceux dont il voudraient qu’ils soient parfaits, à  la fois le reflet exact de ce qu’on lui a dit, et les porteurs de la demande qui en découle, une demande que fondamentalement il croit juste.

A ceux qui pensent parfois que leur avocat ressemble à  l’Étranger, de Camus1, je demande souvent de se souvenir que notre métier est au contraire d’accepter de changer de peau, à  chaque nouvelle intervention, d’emprunter celle des gens concernés, d’essayer de ressentir ce qu’il ressente, et de la leur rendre, pour, avec la notre cette fois, essayer de traduire ces sentiments, de les adapter au droit, ou le droit à  eux, de faire en sorte que tout le monde s’en sorte le moins mal possible, avec le moins de larmes possible -ce qu’on se doit de leur prêter, au-delà  su savoir judiciaire, des mots, d’un plus ou moins grand talent de conviction, c’est, pour faire simple, notre humanité.

Ce qui ne se fait pas sans laisser de traces, c’est la grandeur et le danger du métier -et pas seulement au pénal, mais bien partout où on ne parlera, avant tout, que d’êtres humains…

Une consœur, une vraie, au sens de ce qui vient d’être dit, Ange, m’a fait l’honneur de venir parfois s’émouvoir ici, en y lisant un calvaire de Petite Fille, ou la trop banale histoire de Monsieur Dupont ; je crois du coup qu’elle a voulu se venger bassement, en m’adressant à  son tour une histoire, toute banale, toute simple, “normale”, elle aussi. Racontée avec un cœur d’avocat et de femme, et les mots d’une gamine -dont je crois bien qu’elle est autorisée à  parler à  sa place.

Elle m’écrivait en me les envoyant :

“Ma Meilleure Amie est en train de perdre son papa […] Moi mon père est parti, il y a 2 ans maintenant. Un jour en plein deuil, dans mon cabinet est arrivée une histoire( banale) d’amour d’un père à  ses filles, qui m’a bouleversée et a tout canalisé. C’est peu dire que je me suis bougée pour gagner ce dossier ; alors aujourd’hui, toutes affaires cessantes, j’ai écrit ça d’un trait pour ma copine.

Mais je ne peux pas lui donner ce texte c’est encore bien trop tôt… Alors, à  vous qui me faites vraiment pleurer à  chaque fois, comme j’ai envie de le faire maintenant, comme je l’ai fait pour Jade, pour Dupont, pour mon père, j’offre cette petite histoire, pour qu’elle ne reste pas en l’air ce soir ou demain : celle du regard d’une petite fille vers son papa, celle d’un papa qui ferait tout pour sa fille ; celle de toutes les petites filles vers leur papa, quand il est tendre et présent… Et en fait, celui de Mômette aussi, vers vous.

Salut mouillé, mon Cher Confrère.”

Je vous remercie, Ange, Ma Chere Consœur, de votre cadeau, qui me permet de rappeler encore à  quel point nous nous immergeons dans les histoires dont on nous confie le dénouement, à  quel point l’histoire devient la nôtre (combien de fois déjà  me suis-je dit que ç’aurait pu être la mienne !)…

Allez, histoire simple2 d’une fillette qui, avec ses petits mots si bien reçus par l’avocate, voyait plus loin que le bout du nez des adultes -et puissions-nous avoir son acuité si un jour…

Inès a huit ans, elle sait que, comme Sophie, elle sera une enfant du divorce.

Ses parents se disputent souvent, en fait presque tous les soirs. Les reproches fusent, les injures aussi, leur vie entière, déchirée, déballée en bas dans le salon.

Elle ne dort pas, comme tous les soirs, jusqu’à  ce que ça s’arrête, enfin.

“Ce n’est arrivé qu’une fois, il y a dix ans !”

“Menteur, t’as jamais arrêté !”

Inès, dans son lit, ne comprend pas ; qu’est-ce qui n’est arrivé qu’une fois ?

Est-ce que Laura, sa sœur ainée dort déjà  dans sa chambre ? Sans doute, elle hausse toujours les épaules quand Inès veut lui parler de ce qui se passe entre papa et maman.

“Y en a marre de tes mensonges ! Tu manipules tout le monde pour obtenir ce que tu veux, mais moi tu ne m’auras plus ! Tiens t’es comme ta mère !”

Mais qu’est-ce qu’elle a à  voir là -dedans Nanie, elle aussi, elle a fait ça, il y a dix ans ?

“Tu crois que je n’ai pas vu ton manège dimanche avec Thérèse”

“T’es complètement dingue, ma pauvre fille !”

“Oui, c’est ça ! Fais-moi passer pour une folle !”

La porte d’entrée a claqué.

Papa s’en va !

Non, elle n’entend pas le portail s’ouvrir, alors c’est qu’il fume dans le jardin.

Inès sait qu’il va rentrer quand maman ira dormir, puis il s’allongera dans le canapé du salon. Ce soir, il ne viendra pas lui faire son bisou, mais ce n’est pas grave, Inès peut s’endormir.

Pourtant, elle y a bien cru à  son départ, comme à  chaque fois d’ailleurs car papa est déjà  parti l’année dernière, longtemps, elle ne sait pas combien de temps, mais longtemps.

Puis, il est revenu. Maman était contente, et papa lui, il riait bien aussi. Il s’était mis au jardin parce que maman avait laissé tomber un peu et il avait installé une grande piscine.

C’est un dimanche soir que cela a recommencé avec l’histoire de Françoise qui était passée avec son ordinateur portable et il avait fallu que papa aille chez elle pour faire, elle ne sait pas trop quoi, avec les branchements d’Internet. Quand papa était rentré, maman avait hurlé : “Tu ne peux pas t’empêcher ! Va-t’en maintenant, je ne veux plus te voir !”.

Mais, il n’était pas parti. Il était monté les voir, elle et Laura ; il avait dit qu’il ne partirait pas, qu’il les aimait toutes les deux, que les parents, ça se dispute parfois, que c’est des histoires d’adultes, que ça ne les concernait pas

Depuis, les disputes, c’est tout le temps ou alors, ses parents ne se parlent pas du tout.

Son papa, elle l’attend tous les soirs parce que ses devoirs, c’est avec lui qu’elle veut les finir.

Son papa, il est surtout très drôle. C’est souvent lui qui prévoit les sorties ; maman, elle, elle a de moins en moins le temps, elle doit s’occuper de ses parents qui sont vieux.

Il y a les matins aussi, c’est papa qui les lève le matin, leur prépare le déjeuner et les amène à  l’école.

Maintenant, les vacances, c’est soit avec maman, soit avec papa.

Finalement, un soir, Inès a entendu parler du divorce. Elle sait très bien ce que cela veut dire. Son papa va partir mais là , il ne reviendra pas. Elle ne le verra plus ni le soir, ni le matin. C’est sans lui et seule qu’elle fera ses devoirs ; c’est sans lui qu’elle prendra son déjeuner et ira à  l’école.

Évidemment, il y a Laura mais elle n’est pas sympa avec elle, elles se disputent tout le temps. A l’école, Laura fait toujours semblant de ne pas la voir.

Évidemment, il y a maman, elle est très gentille sa maman quand elle n’est pas énervée à  cause de papa.

Mais voilà , il y a son papa qu’elle veut garder près d’elle parce qu’elle l’aime. Elle le dit tous les soirs à  son papa quand il vient l’embrasser au coucher, et lui aussi, il lui dit qu’il l’aime.

La résidence alternée, bien sûr elle en a entendu parler, sa copine Sophie, c’est comme ça qu’elle vit.

Son papa lui a expliqué qu’il va la demander au juge et que c’est le juge qui va décider à  la place de ses parents puisque sa maman est contre, vraiment contre.

Sa maman dit qu’à  huit et dix ans, les enfants sont trop petits, que l’on ne peut pas avoir deux maisons, qu’aucun adulte ne supporterait de déménager chaque semaine.

L’avocat de maman dit que les juges ne font pas la résidence alternée lorsque les parents ne sont pas d’accord, surtout s’ils se disputent tout le temps.

Mais, l’avocat de papa lui a dit qu’il faut tout de même la demander si c’est vraiment ce qui lui semble être le mieux pour ses filles. Il doit rester à  la maison jusqu’à  l’audience et dire au juge qu’il a déjà  loué une maison dans la même ville et qu’il a changé ses heures de travail pour être à  la sortie de l’école tous les jours pendant sa semaine à  lui.

Maman dit que tout cela, c’est de la manipulation, comme toujours ; son avocat a écrit que ce sont des manœuvres procédurières. Mais pour Inès, ce n’est pas vrai ; elle a envie de crier que c’est parce que son papa l’aime qu’il fait comme ça, pour elle.

Elle, le juge, elle ne le verra pas, tout le monde estime qu’elle est trop petite.

Pourtant, Inès sait ce qu’elle dirait au juge, elle n’a pas peur du tout d’aller lui expliquer qu’il faut dire à  son papa qu’il va rester à  la maison

C’est fait, ses parents sont allés au Tribunal.

En rentrant, sa maman criait qu’elle allait changer d’avocat et qu’elle allait faire appel. Son papa, il a dû partir tout de suite puisqu’il avait sa maison, elle a mis toutes ses affaires dans le jardin pour qu’il parte immédiatement.

Elle était tellement en colère qu’il n’a rien dit ; il est juste venu leur faire un bisou à  toutes les deux, ses petites filles, et leur dire qu’il viendrait les chercher bientôt.

Et là , il est parti.

Très vite, son père est venu les chercher pour leur faire voir sa nouvelle maison.

Alors, elle a vu sa chambre dans la maison de son père, et celle de sa sœur aussi.

Ils sont allés tous les trois choisir les meubles, les couettes, les tapis et les cadres.

Des amis de son père sont venus pour l’aider à  monter tous les meubles dans les chambres et à  les assembler aussi.

Inès a une bien jolie chambre dans la maison de son père, mais le soir quand elle se couche pour la première fois, elle voudrait sa maman et elle voudrait être à  la maison. Elle ne l’a pas dit à  son papa parce que cela lui ferait sûrement de la peine.

Laura, elle, elle fait n’importe quoi. Elle prend le téléphone, elle se cache pour appeler maman. Un soir, maman est même venue la chercher. Papa était vraiment très en colère, alors Inès a été l’embrasser pour qu’il se calme un peu.

La juge a dit que la résidence alternée est fixée pour six mois pour essayer, et qu’après l’on verrait.

Alors, Inès a peur que la juge décide de supprimer la résidence alternée parce qu’après elle ne verra plus son papa. Elle s’y est bien habituée d’ailleurs. Elle sait que chaque vendredi, elle change de maison, qu’elle va revoir de toute façon son père ou sa mère la semaine prochaine.

Maman dit que c’est du grand n’importe quoi. Inès fait bien attention de ne rien oublier quand elle repart chaque vendredi pour ne pas que sa mère dise encore : “Tu vois c’est n’importe quoi, c’est comme ton père qui t’a inscrite au judo sans rien me dire.” “Mais maman, les inscriptions c’était sur une semaine, il fallait bien que quelqu’un le fasse”

Parfois, elle oublie quand même ses lunettes ou son cahier de lecture.

Maman ne veut plus qu’Inès amène son chien chez son père ou que Laura prenne sa harpe à  chaque fois. Papa a dû en acheter une pour chez lui. Maman a décidé que les filles ont des habits pour chez maman et des habits pour chez papa. Elle dit que c’est plus simple, mais du coup son beau pull violet, Inès ne peut le mettre que chez son papa. Mais elle ne dit surtout rien, sinon peut-être que la juge va décider qu’il faut tout arrêter

Voilà , cela fait un an maintenant qu’Inès vit en alternance chez son père et à  la maison. A l’école, comme sa sœur, elle est restée une bonne élève.

Maman a fini par dire que la résidence alternée, ce n’était pas si mal. Ses parents vont finalement divorcer par consentement mutuel. Mais, maman ne veut plus jamais parler à  papa.

Laura, elle, elle fait moins de bêtises car papa l’a bien grondée et puis, elle a vu sa psychologue deux fois. Inès, elle, a été trois fois parler avec sa psychologue qui est aussi celle de Sophie. On lui a bien dit qu’elle peut demander à  la voir quand elle veut. Pourquoi faire, se dit-elle ? Elle sait bien que papa ne reviendra pas à  la maison.

D’ailleurs, Inès est tranquille, sa maman a signé les papiers pour la résidence alternée.

Elle n’a toujours pas bien compris ce que papa a fait, il y a dix ans Mais elle s’en fiche parce qu’elle vit chez son papa, une semaine sur deux.

Hier, à  l’école, le jour de la rentrée, la maitresse a demandé aux enfants de remplir une fiche avec le nom du père, de la mère, l’adresse de leurs parents et quand elle a demandé aux enfants qui avaient deux adresses à  écrire de lever la main, ils étaient tellement nombreux qu’elle a dit : “Bon, tout le monde va remplir deux fiches, ça sera plus simple !”.

  1. Que l’auteur résumait je crois par la phrase : “Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à  l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à  mort.” … []
  2. Et courte, et même pas sombre, pour une fois, c’est là  qu’on voit qu’elle n’est pas de moi ! []

65 Commentaires

  1. Laloum
    Bonjour,
    C'est par hasard, en cherchant des informations pour mon compagnon qui est en plein divorce et pour qui cela se passe TRES mal, que je suis tombée sur votre site...
    Une bouffée d'air au milieu des forums procéduriers, où chacun déverse son fiel, sa colère...
    J'ai divorcé il y a 4 ans et malgré les sentiments de colère de chacun, malgré la souffrance, les mots insultants reçus, jamais je ne suis rentrée dans la méchanceté et la volonté de punir l'autre à  travers notre fils...
    Cet enfant ne nous appartient pas... c'est le nôtre, mais il est un être à  part entière et de ce simple fait il ne nous appartient pas d'en faire un objet. Il est bien trop facile de ne penser qu'à  soi lors d'un divorce et d'essayer de punir l'autre en le privant de ce qu'il a de plus précieux: son petit.
    Mais le petit n'a pas choisi, lui, de voir ses parents se déchirer, divorcer, et de se retrouver séparé de l'un des deux, avec 2 maisons et tout à  reconstruire.
    Il n'a pas choisi d'être balloté d'une maison à  l'autre pour le confort de ses parents.
    Il n'a pas choisi et pourtant il nous fait ce cadeau inestimable de s'adapter à  cette nouvelle vie avec le sourire, les calins, les rires.
    C'est pour cela que nous lui devons plus que notre amour et notre respect... Aucun adulte n'accepterait de supporter ce que nous faisons vivre à  nos enfants.
    Même s'il nous fait part, parfois, de quelques questions ou réflexions enfantines exquises, il faut essayer de répondre simplement, sans le mêler à  nos querelles d'adultes et l'autoriser à  continuer à  aimer l'autre parent de tout son coeur...
    Nous avons opté pour une garde alternée particulière, que le juge a validé sans soucis puisque nous divorcions par consentement mutuel, et notre fils voit autant son père que sa mère...
    Au fil du temps les tensions se sont apaisées et nos rapports parentaux sont normaux, presque cordiaux.
    Notre fils semble serein, oserai-je dire équilibré?
    Et je le remercie tout les jours du fond de mon coeur de nous avoir rendu la vie si facile...
    J'espère que nous serons des parents dignes de notre fils.
    C'est pour cela que cette si jolie histoire me touche tant...
    J'ai l'impression d'entendre mon fils...
    Et rien que pour cela, je suis contente d'avoir su laisser une place au père de mon fils aussi importante que celle que je me donnais en tant que mère.
    Je trouve totalement injuste pour l'enfant, ET pour le père, ce rapt systématique des mères sur leur petit au titre du divorce.
    J'aimerai savoir s'il existe des arguments ou autres pour qu'un père puisse garder son fils autant que la mère quand celle-ci s'y oppose juste par vengeance...
    Cet enfant, entendu par le juge, a exprimé clairement sa volonté de vivre autant avec les 2... Il a surtout exprimé qu'il "voyait son père"...
    Merci de vos commentaires, cela me permettra peut-être de me dire que les "mômes" ont aussi leur mot à  dire et que les pères ne sont pas toujours les laissés pour compte, voire les mauvais!
  2. Pingback : Un petit mot sur Maître Mô et mes affaires de (future) juriste | Mademoiselle la juge

  3. "Hier, à  l’école, le jour de la rentrée, la maitresse a demandé aux enfants de remplir une fiche avec le nom du père, de la mère, l’adresse de leurs parents et quand elle a demandé aux enfants qui avaient deux adresses à  écrire de lever la main, ils étaient tellement nombreux qu’elle a dit : "Bon, tout le monde va remplir deux fiches, ça sera plus simple !"."


    La maîtresse manque de tact (je trouve) : s'ils avaient été moins nombreux, ça aurait pu être un moment désagréable pour les enfants en question (les mômes n'aiment en général pas paraître différents de leurs collègues). Je me souviens que j'étais toujours le seul en classe à  lever la main quand l'instit' demandait "qui n'a pas la télé".

    Bien à  vous

    Tryphon T. (qui, en sa qualité récente de jeune papa gâteux, s'émerveille benoîtement devant vos échanges d'expériences puéricultrices).

    PS : @ Ange et Marie à  propos de la "Ligue". Quand Mme Tournesol a appelé une association similaire pour avoir des conseils sur le sujet, on lui a sorti cette tirade (qui sur le moment m'a donné des envies de meurtre, mais qui aujourd'hui me fait bien rire) :
    "Vous savez ce que c'est le lait maternisé ?
    C'est du lait de vache !
    Et le lait de vache, c'est pour les veaux !!!"


    Mmmeuhhhh !!!!!!!!! :P
  4. genius
    Très joli texte (comme souvent toujours sur ce site).

    Pour ceux qui ne connaitraient pas cette petite merveille, lisez de toute urgence "Ce que savait Maisie" d'Henri James.

    Jamais rien lu de plus beau sur le sujet. Et depuis, je regarde les enfants d'un autre oeil...
  5. salah
    Ange a choisi un sujet qui ratisse large qui touche tout le monde et qui tranche dans le vif.
    C’est une originalité que de l’attaquer sous cet angle qui est celui de la reformulation du point de vue d’une petite fille .

    La séparation des parents est assimilable à  une catastrophe naturelle pour l’enfant et dans la majeure partie des cas, il éprouve en être le responsable ,s’il ne ressent pas qu’il en était l’élément déclencheur .C’est pour dire que les droits de l’enfants sont défendus d’un point de vue « adulte » car si pour l’enfant, la parole lui est donnée ce n’est que parce qu’on est venu la chercher contrairement à  tout adulte qui sait quand comment et où porter sa voix au moment qu’il juge opportun.

    Les droits de l’enfants peuvent être défendus mais quant à  leur préservation c’est une paire de manche .Il participe au divorce bien malgré lui et il est appelé à  se construire pendant la déconstruction .

    Combien d’heures de cours de géo ou de maths sont données dans les écoles et combien d’heures de cours sont données sur le fonctionnement de la cellule familiale et précisément ceux qui évoquent la séparation et le divorce des parents telles des issues possibles ou probables alors que ces derniers sont autant indispensdables pour construire son imaginaire et lui apprendre à  se préserver ? Que valent la géo ou les maths lorsqu’un enfant arrive en classe avec l’écho persistant dans les oreilles d’une dispute de ses parents dont il ne sait pas quoi en faire ni comment composer avec ?
  6. pagrave
    Cette histoire montre encore, que ce que veulent les enfants, c'est avoir leur papa et leur maman, et quel qu'en soit les conséquences. Je n'ai pas vécu une situation semblable, (bien que mes parents soient divorcés) mais ma soeur et mon frère, eux l'ont vécu, et en sont encore bien marqués (plus de 20ans ont passé pourtant). Certains avocats ne seraient-ils pas "débordés" par ce genre d'affaire, qu'ils passeraient à  côté du bien être des enfants ? C'est la question que je me pose encore maintenant, quand un divorce se passe autour de moi.

    "Enfin, que le rituel du soir est fondamental. Et qu’une fois endormie, la belle présente tout simplement le plus beau spectacle du monde, aucune peau de visage ne pouvant être plus lisse". Je vois ce que vous voulez dire M. Mô, c'est un moment magique que je vivais pleinement chaque soir avant de me coucher : regarder mes garçons dormir -> une plénitude totale. Merci de me faire remémorer ces moments.
    Et comme le dit Prof, profitez en car ça passe très vite, et les petits bouts deviennent vite grands.

    Merci à  vous deux Mô et Ange pour cette histoire. ;)
  7. Mussipont
    Un bien joli texte qui me touche beaucoup, la relation pére-fille, c'est quelque chose de très spécial...

    Et il tombe bien aujourd'hui ce texte, c'est le 8ème anniversaire de ma poupougnette à  moi. :idea:
    1. Moi, ce que j'ai a en dire pour l'instant, c'est que Mômette est vraiment très jolie, mais connaissant sa mère je n'avais pas de doutes, et que si je m'approche d'elle avec n'importe quoi qui se bouffe : huile, pneu, Babybel (mot qu'elle a su prononcer avant "papa"), saucisses, pâtes, morceau de pain rassi, etc... Alors, et alors seulement, elle m'aime bien, et me le fait savoir...

      Et que quand je la bise le soir, "a pic !".

      Et qu'il ne va pas falloir me faire chier à  la rendre malheureuse, au risque de me rendre méchant ! :P
        1. - Commentaire n° 11.2.1.1
          Je n'ai, certes, pas de seins, au sens où tu en parles ci-dessus.

          En revanche, je sais tout le reste : un bib' de 240, c'est 3x8 cuiller de la poudre qui se transforme en lait qui pue ; l'advil à  la fraise, c'est une demi-seringue en principe, une complète si vraiment ça va pas (sans compter qu'elle boulotte direct au flacon si je le laisse trop près) ; les saucisses, c'est deux knakis coupés finement, ou trois si grand faim : les gateaux apéritifs, c'est comme le champ' : tant qu'il y en a...

          Je sais que dans tous les cas, il faut veiller à  retirer ses doigts très vite, faute de se les faire bouffer avec le bout de fromage qu'ils tiennent.

          Que la soupe, c'est bon uniquement s'il y a des croutons dedans, ou à  défaut n'importe quoi en faisant office (pain rassi, bout de bouchon de champagne, morceaux de placoplâtre...).

          Qu'il convient ensuite, lors de la conversion des aliments suscités en matière fécale homologuée, de s'interrompre soudain tout debout, dans ses ris et jeux d'enfant, en affichant un visage grave de philosophe, le regard fixe, tandis que l'on oint la couche, si possible en tous ses recoins, le cas échéant avec une légère crispation finale ;

          Que le père responsable dispose ensuite d'un délai de une à  trente minutes pour changer ladite couche, selon son courage du moment -passé ce délai, vous y seriez toujours recevable, mais avec risque de salopage du body, outre douche y afférente, d'autant que si on peut pas toucher le caca et s'en mettre plein les mains, où est le plaisir je te le demande ?

          Enfin, que le rituel du soir est fondamental. Et qu'une fois endormie, la belle présente tout simplement le plus beau spectacle du monde, aucune peau de visage ne pouvant être plus lisse.

          Choisir de préférence un mirco-ondes qui ne tilte pas en fin de cycle de façon sonore, faute de quoi un réflexe pavlovien se déclenche irrémédiablement, quoi qu'il y ait eu dans ledit micro-onde, genre sushis congelés, qu'elle a adoré comme le reste, puisque ça se mange !
          1. - Commentaire n° 11.2.1.1.1
            OK, je m'incline, tu es au moins aussi impressionnant comme nouveau père que comme avocat ! :mrgreen:
            (N'empêche, je maintiens quand même que bout de doigt ne vaut pas bout de sein, niveau sensation mordante ...)
              1. Ange
                - Commentaire n° 11.2.1.1.1.1.1
                ... et c'est sans compter que certaine ligue aurait préconisé l'allaitement jusqu'à  un âge avancé ...6 ans... concernant la résidence alternée, plaider une opposition (en l'occurence de la mère) pour cause d'allaitement d'un enfant scolarisé, ne serait pas piqué des verres ...
          2. Oph
            - Commentaire n° 11.2.1.1.2
            Impressionnant, ce vocabulaire.
            Poussinette, qui n'a que deux semaines de moins que Mômette, dit "Papa" et "Maman" quand elle n'a pas moyen d'y couper, éventuellement "Maaaah-euuuh" qui semble être une approximation du prénom de son frère... et sinon, sa communication est encore dénuée de tout mot intelligible. Pour obtenir quelque chose, soit elle le chope elle-même (et elle est douée pour ça), soit elle le montre et crie jusqu'à  ce qu'elle l'obtienne.
          1. - Commentaire n° 11.2.1.2.1
            "Cannibalisme" est effectivement un mot qui vient parfois à  l'esprit lorsqu'on voit la créature arborer le regard du loup de cartoon affamé (celui qui imagine les gens avec une côte de boeuf à  la place du corps, par exemple) ... mais "bonheur" aussi, en fait.
        2. Philou
          - Commentaire n° 11.2.1.3
          Oui, je vois très bien. Mon gamin a eu une phase d'à  peu près une année, très câlin, mais où la tendresse exhubérante se ponctuait parfois d'élans masticatoires vifs sur les parties charnues accessibles : joues, bras, poitrine... Je me souviens d'une marque sérieuse sur la joue m'ayant valu quelques quolibets de mon entourage. Il était dans une phase de confusion "je t'aime" et "je te mange" qui m'était exclusivement réservée. Nous appelions ça "faire le crocodile..."...
        1. - Commentaire n° 11.2.2.1
          ça passe tellement vite

          La preuve par l'image :

          [aimg]http://http://maitremo.fr/wp-content/box/benjamin-button-photo2.jpg[arel]benjamin-button-photo2[/arel][atitre]Button[/atitre][img]http://http://maitremo.fr/wp-content/box/thumbbenjamin-button-photo2.jpg [rel]benjamin-button-photo2[/rel][titre]Button[/titre][/img][/aimg]
  8. tinotino
    Merci pour ce texte qui montre la manière dont peut être perçu un divorce par une enfant, son ressenti et surtout le contexte difficile qui en découle. Normal, on nage dans l'humain, dans le sentiment et cela crée forcément des douleurs.
    Je souhaite à  Inès et à  sa famille que cela se passe bien par la suite, et que surtout, malgré la séparation des deux parents, les liens ne s'étiolent pas.
    Ca me rappelle des souvenirs cette histoire...
  9. Eugénie
    Un grand merci, à  Ange et Maître Mô, de ces moments d’humanité

    Si ces situations, du point de vue de leur observation, sont fréquentes - entre 50 et 80 % des élèves d’une même classe scolaire - ce
    « phénomène » de société n’est en rien banal
    Nous ne devrions pas, il me semble, accepter de considérer cet état de fait comme « ordinaire » voire « la norme »malgré son constat statistique.

    Les enfants, vivant avec leur « vrai » papa et leur « vraie » maman qui ne se disputent pas tous les soirs ! - ne sont pas loin de se sentir
    « anormaux » !!!

    Peut-être faut-il nous interroger sur les tendances sociétales qui ont conduit à  ces situations ? Tout en sachant que ces spéculations intellectuelles ne pourront, en rien, « réparer » les drames vécus ou les éviterelles peuvent nous aider à  comprendrece qui n’est pas si
    « banal » !
  10. J'espère que ça ne sera pas insultant, mais, ce point de vue n'est-il pas très partial?
    On a un père qui semble tout faire pour ses enfants, et qui a eu un écart il y a fort longtemps et une mère qui refuse tout compromis... Heureusement que vous précisez au début que c'est la lettre d'un des avocat. J'avoue que je serai très curieux de lire l'avis d'un des avocats de la mère.

    Bien sur, on n'a pas à  juger, donc ce n'est pas très important qu'on soit si partial, et je suppose que ce texte sert simplement à  montrer votre point de vu. Malheureusement, il est très dur de ne pas juger quand on lit un tel texte, donc j'avoue que ça me met un peu mal à  l'aise, par "honneteté" dirai-je, pour l'autre parti.

    Mais quoi qu'il en soit, merci pour votre blog, ça reste intéressant.

    Arthur Rainbow, qui ne sait pas si fils de divorcé c'est dur, mais qui peut témoigner que fils d'avocat, ça l'est parfois :p .
    1. Killerjeff
      J'ai l'impression que l'histoire telle qu'elle est la est la vision de Inès et pas la vision de Ange et donc qui ne sait pas ce que son père ni mère a fait en dehors de ce qu'elle a vu.
    2. Oph
      Pour l'avoir vécu, je suis prête à  clamer haut et fort, autant de fois qu'il le faudra, qu'il vaut mieux être enfant de divorcés qu'enfant de parents mariés qui ne s'entendent plus et se disputent tous les soirs.

      Étant gamine, je pensais que les hauts cris après avoir couché les enfants, c'était normal, ça se passait dans toutes les maisons. C'est peut-être mieux, me direz-vous : ainsi, je ne m'inquiétais pas. Je n'ai jamais craint de ne plus voir mon père, pas même quand mes parents se sont finalement séparés.
      Aujourd'hui, ils sont remariés chacun de leur côté, ils sont infiniment mieux comme ça et ils arrivent même à  s'entendre. Les voir côte à  côte, complices, à  mon mariage, a été un moment extraordinaire.
      1. Nà‚
        Je plussoie !

        Des parents qui ne se parlent pas du tout pendant 4 ans, c'est long aussi. Les ordres et contre ordres, la maman qui vient dormir dans mon lit .. puis qui découche, un papa présent physiquement mais de plus en plus absent du quotidien... Interminable !

        Que ce fut libérateur de leur dire que j'en avais marre, que je voulais qu'ils divorcent ! Et ils l'ont fait dans les 6 mois qui ont suivit, sans haine, sans douleur, sans prendre leurs enfants en otage. Mais toujours le silence, 17 ans de silence, à  faire le facteur.

        Jusqu'à  l'annonce de ma grossesse. J'ai aujourd'hui des photos d'eux deux avec ma fille particulièrement surprenantes. De la complicité, et sans doute encore un peu d'amour. Leurs histoires personnelles n'ont pas permis qu'ils arrivent à  vivre ensemble. Personne n'y pouvait rien. Et ils ont eu l'intelligence de ne pas faire payer leur échec à  leurs enfants, peut être parce qu'ils se sentaient coupables de nous avoir fait vivre un petit enfer.

        Aujourd'hui, je suis mariée à  un divorcé (d'une furie :arrow: , pour rester polie, mais je peux légitimement le dire après 5 ans de vacheries et procédures en tout genres, qui nous ont au passage complètement ruinées; mais qui sont également, à  mon avis, loin d'être terminées), papa de deux ados. Je sais ce que c'est que l'enfer, le grand, le vrai.
        1. Ange
          Ce que vous racontez , Oph et Nà‚, me semble personnellement important, le" meilleur" pour les enfants dans certains cas, peut être la solution du divorce de ses parents; beaucoup de parents hésitent longtemps à  se séparer, parfois trop longtemps, et je pense particulièrement aux cas où aux injures succèdent les coups sur les meubles puis plus tard, sur les corps.
          Votre témoignage est de ceux qui permettent à  celui des deux parents qui prend l'initiative de la séparation, d'entrevoir que son choix est nécessaire et moins nocif que le maintien d'un statu-quo dangereux. Clamer haut et fort , car ce point de vue , je l'ai peu entendu ...
  11. Killerjeff
    Une histoire somme toute très banale mais qui prouve que les enfants ne sont pas bêtes, loin de là . Et même si toutes les histoires sont différentes, avoir pour une fois la vision d'un enfant avec ses mots, prouve que les enfants peuvent être fort.

    La phrase qui m'attriste le plus dans tous ca c'est la conclusion :

    "quand elle a demandé aux enfants qui avaient deux adresses à  écrire de lever la main, ils étaient tellement nombreux qu’elle a dit : "Bon, tout le monde va remplir deux fiches, ça sera plus simple !""

    De voir que les parents divorcés sont devenus la majorité ca me fait toujours mal (surtout que dans ma famille proche il n'y a jamais eu divorce avec en point d'orgue mes grand-parents 64 ans de mariage, jusqu'à  ce que la mort les sépare puis les réunissent...)

    Merci Maître (et vos associés, Marie notamment) pour vos articles et vos photos de la société que vous décrivez toujours avec talent (mais grande longueur parfois). Pour cela vous faites bien la paire avec votre confrère parisien. :D
  12. Il va sans dire, mon Mô, que l'histoire de ta consœur me touche beaucoup, ne serait ce que par l'historique de la mise en place de la résidence alternée, qui ressemble fichtrement au mien.

    Sinon, j'en profite (Je ne suis pas vraiment hors sujet, mais plutôt narcissique): ma fille est à  la maison depuis dimanche et pour une semaine complète.

    Elle a beaucoup mûri et même si elle ne me l'a pas dit (en fait elle ne me le dira jamais), je crois qu'elle a vraiment pris conscience d'être allée trop loin dans le conflit qui nous a opposés l'année dernière. Souriante, agréable, elle a également des projets d'avenir (devenir puéricultrice) qui la motivent dans sa scolarité.

    :D
      1. En fait, je l'aurais bien vue embrasser aussi le métier... d'avocate.

        Rendez-vous compte, Oph, qu'âgée de seulement 14 ans, elle a déjà  remporté son premier procès alors qu'elle était opposée au plus grand avocat au Nord de Seclin ? :D
        1. Ce recours à  la petitesse, voire à  la bassesse, est le propre des clients aigris : avant, tu es une sorte de divinité, et après, si le résultat attendu n'est pas là , tu n'es plus que du caca fumant, quoi qu'onéreux. ça me dégoute. :D
          1. - Commentaire n° 4.1.2.1.1
            Le résultat attendu n'est pas là  ?

            Question de point de vue. Pas le résultat que j'escomptais à  l'origine certes, mais celui que tu escomptais pour ta part est là  et bien là . Je pense que le plus difficile pour toi a du être de m'en faire prendre conscience, têtu comme une bourrique que je suis.

            Mille mercis.
          1. - Commentaire n° 4.1.2.2.1
            Si. Mais pas au repos.

            Bon, pardon, Oph,; c'est nul comme vanne, c'est juste que je viens de triompher après trois heures de quatre pattes méticuleux d'une réparation de prise RJ45 (huit fils, merde) arrachée par l'aspiro de ma femme de ménage ce midi : je suis tout content, du coup... :D
      2. pagrave
        Oph : auxiliaire de puériculture est une branche où l'on manque de gens. Je dis cela, car le mot "simplement" me gêne un peu. C'est un métier difficile, même si vous le trouvez simple. Qu'en pensez-vous ?
          1. pagrave
            - Commentaire n° 4.1.3.1.1
            Ah nous sommes bien d'accord, et avons le même point de vue (entendre pleurer toute la journée des bébés....... pouahhhhh et pourtant j'adore les enfants lol). ;)
            Bonne journée.
    1. Tu sais quoi ? J'ai bien pensé à  toi en publiant ce texte, et je me doutais que tu ne serais pas très loin dans les premiers commentateurs...

      Je suis sincèrement content des nouvelles que tu me donnes, sinon.

      Je ne sais plus bien quel crétin t'avait à  l'époque présenté ça comme un avenir possible -mais si c'était ton avocat, ma foi, on dirait bien qu'il avait oublié d'être totalement idiot ? :P :lol:
      1. Tu devrais te reconvertir :

        [aimg]http://http://maitremo.fr/wp-content/box/devin.jpg[arel]devin[/arel][atitre]devin[/atitre][img]http://http://maitremo.fr/wp-content/box/thumbdevin.jpg [rel]devin[/rel][titre]devin[/titre][/img][/aimg]

        Financièrement, ça te serait plus profitable.

        Sinon, pour confirmer le commentaire de Philou (en n°1), je crois que j'avais effectivement besoin dans ces moments là  de quelqu'un à  mes cotés en qui j'avais confiance. Donc un peu et même beaucoup plus qu'un avocat, tâche dont tu t'es parfaitement acquitté ( :D )
    2. Jalisco
      Contente pour vous, Prof!
      Et puis cette orientation vers le domaine social, celui de l'enfance, semblent constituer un hommage (qui ne sera jamais avoué) à  votre métier, et peut-être un signe de compréhension de ce qu'elle a vécu? Même si, à  son âge, elle peut encore changer d'avis...

      Sinon, mon humble avis:
      - Oui, le divorce, biern que toujours douloureux, est de loin préférable à  des parents malheureux ensemble, même sans disputes quotidiennes!
      Je crois avoir un des arbres génalogiques les plus compliqués de mon entourage (adoption + divorce + recomposition), et j'en suis très heureuse même si c'est parfois long à  expliquer: la tête des instits maternelles de mes ptits frères "consanguins" (même papa) face à  leur "et ma soeur elle a une tête de chinoise et elle roule en voiture et sa maman elle est blonde" reste un grand sujet de plaisanteries familiales! :mrgreen:
      - La résidence alternée, pourquoi pas, lorsque le père la veut vraiment (ça n'aurait pas marché dans mon cas, et en tant qu'avocate plusieurs clients me la demandaient expressément pour éviter le paiement de la pension alimentaire)
      1. Merci Jalisco.

        Sinon, pour la résidence alternée, il y a aussi un dernier cas de figure. Celui des pères qui la demandent car ils savent qu'ils n'obtiendront pas la garde de leur(s) enfant(s), certains "préjugés" restant tenaces. Un "pis-aller", en quelque sorte.
    3. Ange
      Ainsi ... il s'agissait aussi d'un délicat clin d'oeil à  votre égard ...

      J'ajoute donc rétroactivement au texte de mon mail à  Mô, que cette petite histoire pourrait être celle du regard de Mini-Timbrée vers son papa,
      et j'enlève celui de Mômette vers son papa , désolée Mô, mais après vos déclarations, je crois qu'il faut attendre la sortie du stade oral pour que Mômette vous mange du regard, avec ou sans baguette à  la main ...
  13. Philou
    Je me sens parfois en décalage en vous lisant. En fait, je crois que ça vient du fait que j'ai l'impression de me trouver régulièrement sur un blog de psy. Dans mon (c'est la mienne, je ne cherche pas à  la coller aux autres) organisation intérieure, je recoure (ça s'écrit comment ce verbe déjà  ?) au psy quand mon rapport à  la réalité est douloureux. Et à  l'avocat quand j'éprouve le besoin de faire coller de force le réel à  ma perception du monde. Je ne sais pas si je suis clair, mais la confusion des genres m'interroge un peu...

    J'attends du psy qu'il m'aide à  changer pour me rendre le réel acceptable, mais à  l'avocat de faire plier le cadre. Mais j'ai peut-être tout faux.
    1. Pas tout faux, non, mais les deux sont liés je pense : disons que l'avocat à  mon avis, tout particulièrement dans mon domaine d'intervention préféré, soit la délinquance sexuelle, doit d'abord être un peu psy, avant d'aller voir si les "cadres" peuvent "plier"...

      Tiens, par exemple, hier soir tard : dix-huitième rendez-vous en trois mois avec Monsieur L., mis en examen pour divers attouchements sur des élèves, tous reconnus... Vous vous doutez bien que son dossier ne nécessite pas cette fréquence de rendez-vous, et moins encore que je recueille à  n'en plus finir les mêmes explications et la même repentance, profonde d'ailleurs, d'un entretien sur l'autre... Seulement il a besoin, et je suis de toute façon plongé dans son intimité, alors...

      Vous le voyez, tout ceci est très imbriqué.

      C'est en partie ce que publier ce genre de texte veut dire, ou rappeler.

      Maintenant, rien que pour vous, c'est promis, l'un des prochains décrira un bon gros fight purement juridique contre mon ennemi intime le Parquet... :D
      1. Philou
        Votre réponse me permet d'aller un peu plus loin. J'entends bien que faire le métier que vous faites dans la spécialité que vous avez choisie nécessite une forte dose de psychologie. Mon interrogation concerne plus le patient (est-il toujours client ?). Il est par nature plus confus que vous ne l'êtes. Il a certes besoin d'être compris pour être bien défendu. Mais ne risque-t-il pas d'interpréter cette compréhension comme une sorte de thérapie qui elle, a réellement besoin d'être faite par ailleurs ?

        Pour avoir pratiqué de longues années de psy, je sais qu'il est humain d'imaginer que l'écoute dont on bénéficie constitue un forme de caution.

        Sur votre dernier point, c'est vrai que si vous avez dans les cartons un bon vieux truc qui envoie cul par-dessus tête juges et policiers, je ne ferai pas la fine bouche, même si votre client est mille fois coupable...
        1. lollipop
          Je pratique aussi ce métier et dans les matières où l'affect est omniprésent (droit du travail, famille, pénal) il faut une bonne dose de psychologie.

          Vous dites : "le client est par nature plus confus que vous ne l’êtes. Il a certes besoin d’être compris pour être bien défendu. Mais ne risque-t-il pas d’interpréter cette compréhension comme une sorte de thérapie qui elle, a réellement besoin d’être faite par ailleurs ?". Je ne sais pas si la thérapie est tjrs affaire de psychologue. Une audience a parfois un effet réparateur insoupçonné et même pas forcément qd on "gagne" paradoxalement !
          Quant à  l'écoute, elle n'est pas nécessairement une forme de caution. Nous écoutons certes, bcp même mais nous parlons aussi, tout autant ! Et parfois, pour "engueuler" le client. Y'a un truc qui compte c'est la confiance. J'ai appris au cours de ma petite expérience, qu'il faut aussi avoir confiance en nos clients (qui sont svt assez menteurs avec leur avocat...), confiance en eux, en l'être humain.
          1. Philou
            - Commentaire n° 2.1.1.1.1
            Je me pose plus de questions que je n'affiche de certitudes. Prenez mes remarques comme des interrogations, sans plus.

            La thérapie n'est jamais affaire de psychologues. Ce n'est pas leur métier. Et je sais bien que l'écoute n'est pas une caution ! Je disais qu'elle pouvait être interprétée comme telle par le client, dans sa confusion. Ce n'est pas le rôle de l'avocat que je mets en cause, j'émets simplement des doutes sur la manière dont ça peut être reçu dans certains cas. Je pense qu'il y a une frontière quelque part qui définit l'écoute juste, au-delà  de laquelle il y a pour moi confusion des genres et risque que l'avocat se mette à  exercer un métier qui n'est pas le sien et pour lequel il n'a pas été formé.

            Je ne suis pas sûr que vos clients vous mentent. Peut-être disent-ils toute la vérité qu'ils capable d'assumer ?

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