Misérable

Elle est l’une des neuf détenus qui comparaissent ce jour là  devant la Cour d’Appel.

Elle est assise avec les autres sur son banc, prostrée, le regard vide et la bouche ouverte, son vêtement de pluie jaune vif et trop grand pour elle boutonné jusqu’au cou, tâche de couleur dans l’océan de bleu des gendarmes des escortes, qui attire immédiatement le regard; elle est beaucoup trop frêle, beaucoup trop jeune, beaucoup trop “absente”, beaucoup trop menottée, on se dit d’emblée qu’elle ne devrait pas être ici.

L’avocat d’une autre affaire s’assied à  côté de “son” gendarme de droite, sur les petits bancs de cette petite Cour, et lui fait un sourire auquel elle ne répond pas, le regardant sans comprendre, et comme sans le voir : il s’aperçoit de suite que cette fille, qui serait jolie si une lumière quelconque mettait son visage en mouvement, n’est pas “normale”, comme on dit… Mais, si c’est vrai, que fait-elle là  ?

Cette présidente n’est pas réputée pour être tendre, qu’elle le soit ou pas, mais quand cette jeune femme s’avance, minuscule entre ses deux gardes, son ciré jaune trop grand boutonné jusqu’en haut malgré la chaleur moite répandue par la salle pleine, un pantalon bleu dégueulasse et trop large lui pendant de la taille, elle ne peut s’empêcher de la regarder approcher de la barre en fronçant les sourcils…

Elle attrape son dossier tandis qu’on la démenotte, et son visage s’éclaire : ça y est elle se souvient de quelle histoire il s’agit, et cette même Présidente ne peut s’empêcher de dire aux deux autres juges, pas assez bas pour que je ne l’entende pas : “Tiens, ce dossier tu vois, il faudrait que notre Ministre soit dans la salle” …

On va vite comprendre pourquoi, de plus en plus atterré.

Odile a tenté de voler une paire de chaussettes Puma dans un grand magasin, d’une valeur de neuf euros cinquante.

Comme à  chaque fois, elle s’est fait prendre par les services de sécurité, à  la sortie.

Elle est passée en comparution immédiate, ce qui signifie qu’on l’a jugée tout de suite après sa garde à  vue, non pas bien sur qu’il y ait eu urgence ou que le délit soit grave, mais parce qu’elle a quatorze mentions, toutes similaires, vols et tentatives, sur son casier judiciaire, et qu’elle était en état de récidive légale, et comment.

Et, parce qu’on fabrique au kilomètre des lois honteuses, et qu’il se trouve parfois des magistrats pour oser les appliquer à  des cas manifestement hors sujet, elle a été condamnée, en ayant d’ailleurs refusé tout avocat, et elle n’en a pas plus ici devant la Cour…

Je n’ose pas l’écrire.

Odile, comparant en état de récidive légale pour la tentative d’un vol de chaussettes valant neuf euros cinquante, restituées lors de son interpellation, a été condamnée à  la peine (plancher) de deux années d’emprisonnement dont une assortie d’un sursis avec mise à  l’épreuve (comportant obligation de soins, notamment), le tout avec mandat de dépôt.

Ce qui vous l’avez compris veut aussi, et d’abord, dire un an ferme, peine immédiatement exécutée -deux semaines se sont écoulées depuis la commission de ce délit inadmissible, la dernière fois qu’Odile a été libre, elle franchissait la sortie sans achats d’un supermarché avec une paire de chaussettes cachée dans son ciré trop grand…

Oui, la Ministre aurait du être là  et assister à  cette audience, farcie de peines planchers dont celle-ci était l’apothéose -d’autant que je n’en ai pas fini avec cette histoire, vous allez voir; mais pas elle seulement : nos brillants députés, aussi, qui votent ce genre de choses; ceux des magistrats que je connais qui pensent qu’être un gardien de l’application de la loi c’est se contenter de l’appliquer sans nuances; ceux de mes confrères qui dès qu’elle est juridiquement applicable baissent les bras; et tous ceux, dans l’opinion publique, cette espèce de grande putain, qui osent soutenir ce type de décision uniquement sécuritaire ou sensée l’être, sans réfléchir un instant à  qui on va l’appliquer, et qui changeraient immédiatement d’avis si cette petite fille en jaune trop grand était leur fille ou leur sœur…

Jugez-en, car voici, exhaustivement et sur la base des notes prises pendant cette audience ordinaire de la Cour des Miracles, le “dialogue”, si l’on peut appeler ça comme ça, qui s’en est suivi entre les membres de la Cour et cette gamine qui jamais, jamais, n’aurait du se retrouver là , dialogue commencé après que la Présidente eut rappelé les faits précités, dialogue écouté par l’ensemble des personnes présentes, les autres détenus compris, dans un silence de plomb, dans un silence de honte pure d’être là  et d’avoir à  contempler ça, d’avoir à  entendre Odile user d’un ton désespérant monocorde pour se raconter un tout petit peu :

“- Bon… Alors, Madame, dites-nous pourquoi vous avez fait appel ?

– …

– Hum… Je suppose que c’est la peine ? Vous la trouvez trop lourde ?

– Ben c’est surtout que depuis mes seize ans j’ai des problèmes…

– Ah… Bon, racontez-nous, quels problèmes ?

– Ben c’est ma tête… Enfin je vole… Depuis mes seize ans. C’est quand mon père il est mort…

– Oui… Mais quel rapport ?

– …

– Ah, oui, je vais vous aider un peu il y a l’enquête sociale au dossier… Bon, c’est vrai qu’apparemment vous n’avez pas eu une vie facile, il vous battait votre papa… Vous avez été placée chez votre grand-mère… Mais vous avez quel âge au fait ?

_ Elle est morte aussi et j’ai été dans la rue et j’ai vingt-deux ans mais c’est les voix…

– Euh… Les voix ? Quelles voix ?

– C’est depuis la rue, c’est des voix comme quoi mon père il dit que je vais voler donc je vole et alors après je les entends quand-même encore…

– [Aparté avec les assesseurs : “Ah oui elle est handicapée effectivement, on a ça au dossier…] En fait je vois là  que vous avez effectivement des problèmes psychiatriques, vous avez été reconnue handicapée par la Cotorep, c’est ça ? A combien de pour cents ?

– La Cotorep ou la Cotorep je sais pas à  combien c’est l’éducatrice qui a fait les papiers il y a longtemps…

– Hum, bon… Enfin d’accord mais Madame, ce n’est quand-même pas vos voix qui vous demandent de voler des chaussettes, si ?

– Mais non mais elles disent de voler pas des chaussettes n’importe quoi parce que “les mauvaises filles elles vont en prison” et alors moi j’y vais j’ai des problèmes j’ai des problèmes J’AI DES PROBLÈMES je vous l’ai dit que j’ai des problèmes est ce que vous pouvez faire la fiche pour que j’ai la télé gratuite parce que là  je l’ai pas et c’est dur ils…

– [La coupant] Du calme, Madame, du calme, non la fiche je ne peux pas il fat demander à  la prison, ici nous on est là  pour décider si vous restez ou pas en détention et combien de temps, vous voyez… Qu’est-ce qu’on peut faire de vous, si vous recommencez à  chaque fois ? Je vois que c’est loin d’être votre première incarcération et…

– [La coupant] J’ai été trois fois et là  je vole pas.

– Ben oui, je ne vous le fais pas dire… Vous vous rendez-compte ? Pour une paire de chaussette..?

– …

– [Unique question d’un assesseur] Et Madame, vous êtes suivie là  ? Vous prenez des médicaments peut-être ?

– Ben oui, Subutex et…

– Ah, Subutex ? Vous avez aussi des problèmes avec la drogue ? De la drogue dure, de l’héroïne ?

– Je tape l’héroïne Monsieur.

– Oui, ça n’arrange surement pas les voix, ça… Depuis longtemps ?

– Je tape l’héroïne depuis mes quatorze ans, Monsieur. Mais là  j’ai des médicaments. J’ai pas les crampes, j’ai pas mal…

– [La Présidente, après un long silence…] Bon, si personne n’a plus de questions… Nous allons réfléchir à  ce qu’on va faire de vous, la décision sera prise dans une semaine.”

Odile garde la bouche ouverte, les gendarmes lui remettent ses menottes, et le trio bâtard quitte la salle dans un silence de mort, tout le monde la regarde, les yeux sont brillants, les sourires pathétiques et crispés, Odile à  mon avis ne nous voit pas, je jurerais qu’un des garçons de l’escorte à  envie de chialer, moi oui.

Et à  part toute l’émotion, toute la misère de cette gamine, je ne ressens ensuite pas de pitié, pas de compassion, ce ne sont pas les bons termes : juste une incommensurable honte pour nous tous, celle d’être là  et de faire partie d’un système qui permet çà , celle même de ne pas m’être levé pour dire que je la défendais, pour pouvoir hurler un bon coup ce que probablement pour une fois même les membres de la Cour pensent aussi : “qu’est ce qu’elle fout là  ????”

Les vigiles du magasin pouvaient la laisser partir.

Le Parquet pouvait ne pas la poursuivre, ou au moins avant ordonner une mesure d’expertise psychiatrique, au minimum.

Le Tribunal et la Cour pouvaient, et devaient, lui commettre un avocat d’office, qui pouvait et devait la sortir de là .

Ils pouvaient, la Cour le peut encore et j’ai eu l’impression qu’elle le ferait, certes appliquer la peine plancher, puisque c’est la loi, mais l’aménager entièrement en autre chose, n’importe quoi d’autre, que de la prison.

Ils pouvaient encore, c’est aussi la loi, refuser de la juger, et la déclarer pénalement irresponsable, même sans expertise, et de toute façon en ordonner une avant dire-droit, à  cette même fin.

Ils pouvaient, même en la condamnant, même à  du ferme, ne pas décerner mandat, la laisser libre, tenter encore même si ça l’avait déjà  été de l’obliger à  se soigner, à  accepter de l’aide, à  trouver logement social et pourquoi pas, travail aménagé…

Le législateur pouvait refuser de voter une loi inique dont cette application n’est malheureusement qu’un exemple, triste à  crever.

Ou à  l’inverse en tout cas se dépêcher de décréter l’urgence de la loi pénitentiaire tant attendue et ointe de toutes les bonnes promesses du monde, dont l’examen a encore une fois été repoussé…

Qui prévoit paraît-il entre autres, ENFIN, pour qu’ENFIN çA SERVE A QUELQUE CHOSE, de vrais moyens pour de vrais soins psychiatriques et psychologiques en détention…

Et aussi paraît-il que les détenus ait un accès, qu’on imagine limité, mais un accès, à  Internet…

Odile, quel que soit ton véritable prénom, si un jour tu obtiens le droit de lire ceci et que tu te reconnais dans ce ciré immense et ce joli visage abimé, ou si un jour tu es libre vraiment, dehors, dans un appartement qu’on t’aidera à  gérer, avec une dame t’aidant à  utiliser ton argent parce que tu gagneras ta vie dans un CAT où on te guidera dans un métier, et où deux fois par semaine, puis une, puis mensuellement, puis plus jamais, un médecin fera progressivement taire tes voix et se fermer ta bouche, Odile, et qu’un autre au même rythme diminue tes doses de produits de substitution et t’écarte définitivement des aiguilles, Odile, sœurette, si tu réapprends un jour à  sourire, tout bêtement…

Je t’embrasse tendrement.

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133 Commentaires

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  4. bonjour Maître Mô !Je tremble encore.pauvre Odile J'étais dans cette salle d'Audience moi aussi avec mon mari en septembre 2008.Un Elu nous à spolié de 7500 e 'Lors de l'Audience l'Avocat adverse dit à mon mari ::Je suis désolé Monsieur P .votre Huissier(pourquoi huissier )vous à orienté dans une mauvaise procédure..notre Avocate s'est tue ..toutes les robes noires (excusez moi )ont rient !Le sol se dérobaient sous nos pas !nous avons voulu mourir !les pompierss nous ont transportés à l'hôpital !On ne comprenait plus rien .Nos défenseurs nous avaient trahi pour protéger cet Elu d'une petite commune de Lourdes .Nous avons été condamné...
  5. M
    Bonjour Maître Mô,
    J'ai découvert il y a peu votre blog.
    J'ai entrepris de lire tous vos articles, c'est un travail de longue haleine.
    Vous avez été productif depuis vos début.

    L'ensemble de vos histoires me touche. Je trouve intéressant que quelqu'un de l'intérieur nous éclaire sur ce sujet si grave et incompréhensible qu'est la justice française.
    Je trouve un avocat ici humain qui est loin de l'idée que je m'en faisais à travers les .... je ne sais pas .. si ce sont les médias, des idées préconçus... mais jusqu'à maintenant je ne voyais les avocats que comme des personnes vénales et avides.

    Bref, (c'est très mode), tout ça pour vous dire MERCI.
    A côté de vos histoires nos propres histoires nous semblent bien désuètes...
    Les larmes sont souvent au bord des yeux... parfois de rire et parfois de tristesse et d'émotion.
    Merci pour tout

    PS : Pourquoi est-il indispensable de noter l'adresse mail?
  6. Pingback : Triste chronique judiciaire at exdisciplesleblog

  7. LElfe
    Je ne suis pas pénaliste et pas trop le temps de faire des recherches. Comme vous savez ça par coeur, tous, j'ai donc une question un peu bête à  poser: qu'est-ce qu'elle faisait là , cette fille? Il n'y a pas des tas de mesures alternatives, à  la disposition du Parquet, pour éviter qu'elle arrive devant le juge? Ou bien l'absence de récidive en est-elle une condition?
  8. idem
    Je ne suis pas avocat, J'admire votre travail à  vous et à  d'autre- Maitre Eolas- entre autre, fait avec empathie et humanité. En lisant cette chronique j'en pleure et ce n'est pas pure rhétorique.
  9. Pourquoi ?
    Maitre,

    Je vous prie d'excuser ce qui suit : je l'ecris depuis un clavier turc et je suis incapable de trouver le moyen de respecter les accents.

    J'ai ete tres interesse et emu par votre texte relatif a Odile. Il y a une chose que je n'ai pas comprise et je ne peux pas ne pas poser la question parce que j'aime comprendre. S'il vous plait croyez bien qu'il n'y a aucune autre motivation que le questionnement dans ma demarche : je ne suis ni juge ni moralisateur. Vous ecrivez que vous auriez pu vous lever pour defendre Odile et que vous ne l'avez pas fait et l'ignare que je suis quant au droit penal imagine (en lisant votre texte) que si vous vous etiez leve, vous auriez sans doute au moins rappele aux juges la longue liste des moyens dont ils disposaient pour ne pas envoyer Odile en prison. La loi vous permet elle de vous lever ainsi pour defendre une personne qui ne vous a pas choisi, voire qui pourrait refuser votre geste et la proposition de defense qu'il contient ?

    Par ailleurs, avez-vous connaissance du jugement que le juge a promis pour une semaine apres l'audience que vous relatez ?

    J'aurais aime vous ecrire autrement qu'au moyen d'un commentaire ; n'hesitez pas a ne pas le mettre en ligne et a me repondre directement a mon adresse e-mail (ruedelaguille@gmail.com).

    Je vous remercie pour votre indulgence et vous prie de recevoir, maitre, mes salutations les meilleures.

    Eric.
  10. Mussipont
    Ce n'est pas la première fois que l'on me prend pour un surveillant, j'ai même eu droit à  un "Mussipont, sale maton!" sur un blog... :(

    Mô, soyez sympa, laissez encore quelques illusions à  Jeune Avocat, surtout s'il choisit la merveilleuse voie du pénal !
        1. Jeune Avocat
          Mussipont, excusez la méprise sur votre profession. Effectivement je connais bien le berceau des bouches d'égout fleuron de la bière lorraine (ah qu'elle est bonne la noiraude!), d'ailleurs pas plus tard que la semaine dernière je savourais une délicieuse côte de bœuf dans l'antre de la bonne chaire, la bien nommée Bonaventure.
          Cher Maître Mô, oui je sais ce qui m'attend, j'en ai d'ailleurs eu un bon aperçu cette année lors de mon stage. Mais quand on aime on ne compte pas... Ce métier apporte tellement de satisfactions qu'il mérite bien quelques sacrifices. Enfin, je pars la semaine prochaine exercer notre belle profession en Martinique, espérons que je trouverai tout de même le temps de profiter des merveilles de l'île aux fleurs et de pratiquer la plongée sous marine... et que les évènements actuels n'assombriront pas le soleil des Antilles.
          1. - Commentaire n° 111.1.1.1.1
            Ne dites pas ça au gars du Nord que je suis, ça le déprime !!!

            M'en fous, moi je plaide à  Nouméa trois semaines dans deux mois, na !!!

            Bon, et puis la vérité est que j'exagérais : on peut faire une fête ou deux quand-même !!! Battez-vous bien, sous le soleil ou ailleurs..! :lol:
          2. Mussipont
            - Commentaire n° 111.1.1.1.2
            Jeune Avocat, vous avez bon goût, l'adresse que vous citez est aussi une de mes préférées tant pour la cuisine que pour l'ambiance sympathique qui y règne! Et n'écoutez surtout pas les vieux grigous du métier qui cherchent à  vous décourager, n'est ce pas Mô? :lol:
          1. Mussipont
            - Commentaire n° 111.1.1.2.1
            Mô à  Nouméa, j'espère que cela nous vaudra un billet exotique!

            Quand à  cet anniversaire du 21 février, il est hélas empreint d'une immense tristesse mais la vie reprendra bien vite le dessus puisque dans 5 jours ce sera le dixième anniversaire de microbe n°1, et c'est là  qu'on si dit que cela passe vite, très vite, trop vite!
            1. - Commentaire n° 111.1.1.2.1.1
              Désolé -moi et ma grande g...

              Pour me faire pardonner, je vous promets un billet, et même plusieurs, d'autant plus passionnants que l'affaire l'est elle-même (car ce n'était pas une blague ce ne sont pas des vacances), un meurtre dans lequel je défends avec d'autre confrères un innocent... Je vais vous la présenter très vite je pense.
              1. Mussipont
                - Commentaire n° 111.1.1.2.1.1.1
                Vous n'avez surtout pas à  vous excuser Mô, mon message n'était pas d'une extrème clarté!

                Nous attendons avec impatience le récit de cette affaire à  Nouméa!
  11. Mussipont
    @ Jeune Avocat : le duo Shatnner/Spader est tout simplement formidable, j'adore cette série même si le métier d'avocat en France doit être bien différent!

    Petit méprise (bien compréhensible) : je ne travaille pas du tout dans l'AP... mais par contre j'habite la charmante cité lorraine de Pont à  Mousson, vous connaissez?
    1. Hah hah hah, Mussipont surveillant, j'avoue, je ne sais pas pourquoi, que ça me fait bien rigoler ! :mrgreen: ça doit être la fatigue du vendredi...

      Sinon, Jeune Avocat, loin de moi l'idée de vous assommer d'avance, mais dites-vous bien que les séries, c'est comme les films, les sorties, les soirées entre potes, et tout un tas d'autres trucs savoureux : c'est terminé dans quelques jours et pour quelques années -le temps de vous "faire un nom", en tout cas, raisonnablement dix ans... ;)
  12. Jeune Avocat
    Cher Maître Mô,

    Je découvre votre blog aujourd'hui totalement par hasard, je vous prie donc de m'excuser par avance de poster un commentaire sur un texte datant déjà  de plusieurs mois.

    Je prête serment dans deux semaines. Au moment ou je prononcerai les mots "je le jure", je penserai à  Odile.

    Je resterai fidèle à  votre blog.

    Merci
    1. Merci, c'est très gentil.

      Bienvenue donc, ici et dans la profession : le jour de la prestation de serment, n'écoutez aucun discours, et surtout pas ceux des magistrats présents; en revanche, chaque terme du serment lui-même, oui !!! Et rien qu'en les pesant, on ne peut pas ne pas être fier de devenir avocat : à  l'attaque !!!
        1. Mussipont, mon ami, ce cynisme ne vous va pas tout à  fait...

          Sans compter, cas de le dire, que la question n'est pas de facturer ou de surfacturer, mais bien d'être payé, ou surpayé, mais là  il faut un réel talent...
          1. Mussipont
            - Commentaire n° 109.1.1.1.1
            Ce n'est pas mon cynisme, c'est celui de Denny Crane, rassurez vous, et cette série est avant tout un divertissement humoristique. Pour info, le personnage de Denny Crane est atteint de la "vache folle" (ce qui explique certainement cet aphorisme) et est joué par l'immense William Shatner, le capitaine Kirk de l'antique série Star Trek!

            Quant à  la question du paiement des factures, j'ai bien compris que le pénal n'était pas forcément la voie royale pour devenir riche!
            1. Jeune Avocat
              - Commentaire n° 109.1.1.1.1.1
              Merci Maître Mô pour votre accueil tant sur votre votre excellent blog (je suis déjà  addict) que dans cette noble profession dont je suis déjà  si fier.
              @ Mussipont: je vous rejoins sur votre appréciation de William Shatner, c'est un immense acteur et il est désopilant dans son rôle de Denny Crane. N'ayez crainte, je connais suffisamment les gardiens (j'ai cru comprendre que c'était votre profession mais je peux me tromper) pour savoir qu'ils sont pour la plupart dénués de cynisme, ce qui est assez admirable quand on voit les conditions dans lesquelles ils accomplissent leur travail sans se départir de leur humanisme. Pour satisfaire ma curiosité, votre pseudo a-t-il un rapport avec Pont à  Mousson en Lorraine?
  13. @ Tinotino et Passagère : J'aime vous le savez répondre à  chacun, plus encore à  chacune; mais là  je viens de vous lire et relire chacune, et une fois n'étant pas coutume, je me la ferme, soyons simples, et vous embrasse, soyons simples mais, clonés ou pas, ne perdons pas le Nord, jamais !
    Merci beaucoup !
  14. Je n'ai pas votre science à  tous de la justice, uniquement celle que me dicte ma conscience. Il ne s'agit pas pour moi seulement d'empathie, mais de bon sens. Et je vois aucune justice à  condamner une personne atteinte dans son psychisme et victime d'actes compulsifs. Ces personnes là  ont besoin d'être soignées et non enfermées dans des prisons.

    Pour des raisons de santé, j'ai eu affaire dernièrement à  une aide-ménagère guinéenne qui m'en a fait voir de toutes les couleurs pendant un mois et demi, engagée via une association de réfugiés dans notre pays. A juste raison, je l'appelais "ma tornade guinéenne", et sa présence a nécessité de nombreuses réparations et de dégâts vus après coup :-) Un jour, elle est partie avec l'un de mes coussins, qu'elle trouvait... tellement joli... seul cadeau que JE me suis faite à  Noël l'année dernière, engouffré dans un sac en plastique.

    Cette jeune femme avait été violée pendant des années dans son pays par un membre de sa famille, avait vécu les coups, la peur. D'ailleurs cette peur était visible chaque fois qu'elle faisait une bêtise, elle ressemblait à  un petit animal blessé et caractériel, elle cachait ses erreurs, voire les niait complètement ou s'en allait soudainement, très pressée, ne pouvait plus regarder l'autre dans les yeux, respirait la peur à  pleins poumons, dans nos discussions, nos échanges, même sa façon de travailler qui était excellente, hormis les dégâts LOL, manifestaient des actes compulsifs.

    C'était une fille très intelligente, dont le cerveau fonctionnait à  500 à  l'heure, avide de connaissances, posant beaucoup de questions sur tout, aimant apprendre, mais dès que l'on touchait au domaine émotionnel, elle se fermait comme une huitre, la peur reprenait le dessus. La peur était là  dans chacun de se geste et attitudes.

    Alors que faire... porter plainte pour un coussin dont je sais qu'il doit trôner sur le lit de sa petite fille de 3 ans et lui fournir par là -même un casier judiciaire qu'elle va traîner sa vie durant ? Certainement pas. Je me dis qu'il y a une petite fille de trois ans qui n'a pas grand chose, mais au moins un joli coussin sur son lit.

    Ce n'est pas une question d'empathie, mais de bon sens.

    La justice serait pour moi, de ne pas rétribuer par 68 milliards de francs suisses les lacunes, malversations, défauts d'honnêteté, mauvais travail, des banquiers pour les remercier d'avoir mis sur la paille des milliers de petits épargnants dans un pays où les handicapés ont cotisé leur vie durant pour se voir privés de leurs droits de survie, de soins, par une assurance qui leur a promis mensongèrement qu'ils seraient à  l'abri des besoins essentiels en cas de pépin, et qui doivent payer de leur poche ces mêmes médicaments dont leur survie dépend, alors que le contribuable paie SFR plus de 400.--- par mois pour une autre assurance-maladie qui ne rembourse rien de leurs besoins, du moins en ce qui concerne les maladies dégénératives, tout en méprisant leurs droits les plus élémentaires de dignité et les traitant comme des assistés alors que les assistés ce sont les membres du gouvernement dont le salaire est payé par nos impôts !

    Finalement, être seul à  Noël a du bon, on peut s'exprimer chez Maître Mô, que je voudrais bien vous voir cloné dans notre pays. Parce que tout ceci relève évidemment du pénal, de l'escroquerie, de la non-assistance à  personne en danger, voire même de la mise en danger volontaire d'autrui. Mais personne n'ose s'y mouiller... et aller jusqu'au recours de droit public. Ce qui serait pourtant la seule issue pour qu'il y ait jurisprudence.

    A part ça, moi qui ai froid aux pieds même pendant la canicule, j'ai toujours été très admirative des personnes qui sont capables de marcher en hiver sans chaussettes dans leurs chaussures...

    Gardons notre bon sens et notre discernement... comparer un vol de chaussette aux pieds froids d'une abîmée de la vie à  de la pédophilie ou d'aussi énormes exactions bancaires fait preuve d'un manque total de relativité.

    Et sur mon Macintel, Maître Mà², je vois bien la neige tomber doucement de ses charmants flocons. Mais pas sur mon vieux ibook, avec lequel je ne pourrai désespérément pas visiter votre site dans mon lit, le moindre commentaire demande toujours un rythme de 60 à  la noire, c'est à  dire qu'il n'affiche qu'un caractère par seconde :-))) C'est la faute à  JAVA, non, pas l'île, qui n'est pas compatible avec tous les systèmes, j'en suis sûre, même pendant la lecture des commentaires, les notes dansent, bien que je navigue sur Firefox avec une connexion adsl.
  15. tinotino
    @ Génie Financier

    Il me semble que vous ne saisissez pas le concept de la justice tel qu'il a été mis en place au sein de notre société. La société et cela fait des lustres, a décidé de s'en référer à  des lois afin de préserver chaque individu présent en son sein et ce, afn qu'ils ne fassent pas justice eux-mêmes : oeil pour oeil, dent pour dent, fameuse loi pour talion.

    Ainsi, la justice n'a pas vocation à  venger une victime, ni à  agir au bon vouloir de celle-ci. Partant du principe qu'une loi a été bafouée, la justice agit au regard des textes qui sont son fondement. La victime peut éventuellement agir sur le verdict d'un jugement par son témoignage, son regard sur les choses mais ce n'est pas à  elle de décider du sort de la personne qui enfreint la loi. Ce serait un système injuste car si c'était à  la victime de choisir, bien que vous misiez sur la compassion, beaucoup se laissent aller dans le sentiment inverse en voulant à  tout prix que leur agresseur paye. Nous ne sommes malheureusement pas dans un monde de bisounours où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Beaucoup se laissent aller dans la haine et la colère, laisser le sort de quelqu'un entre les mains de la personne qu'ils ont lésée serait totalement dénué de sens.

    Parler de tribunal d'honneur, mais qui êtes-vous pour juger qu'untel ou untel manque de coeur ou d'honneur ? Vous n'êtes pas lui et ne savez pas ce qu'il ressent. Chacun a son ressenti des choses et face à  une situation, tout le monde réagira différemment, vous n'avez pas à  juger de cela.

    Il faut savoir faire preuve d'humanité et d'empathie, de compréhension mais cela n'excuse pas ce qui a été fait.
  16. @ Un Génie Financier : Outre ce que viens de vous répondre Passagère ci-dessus, que je partage totalement, je tenais à  vous indiquer qu'en réponse à  votre première question, "et le propriétaire des chaussettes qu'en faites-vous ?", je vous dis : rien, je m'en fous totalement !
    Mais moi, j'ai le droit de réagir ainsi, évidemment.
    Je crois que vous confondez tout, et que rien de ce qui a été dit ici ne trouve d'écho dans votre long commentaire, dont je pense qu'Odile pouvait se passer, Sophie y suffisant largement !

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