Ce titre ne vaut que si Fred est un avocat -et ce parce que ça me faisait un jeu de mots pourri, au beau milieu de l’été et pendant que les gens conduisent à deux à l’heure dans les bouchons d’un “chassé-croisé” que je ne comprendrai jamais.
Pendant qu’ils le font, de terribles drames continuent à survenir, et des personnes qui ne sont pas sur les routes croient devoir les commenter à tout prix, contra legem, ce qui n’est rien, mais surtout en dépit du bon sens et de la plus élémentaire prudence, ce qui est plus important -lorsqu’ils sont avocats, ça mérite même selon moi qu’on interrompe ses vacances et se fende d’une petite râlerie estivale peu galante1 .
Au début2 d’une enquête criminelle, c’est à dire quand on n’en connaît encore rien, sauf le peu tiré de la garde à vue, soit deux jours, et des constatations policières initiales, soit juste le minimum, il vaudrait selon moi bien mieux pour tout le monde que tout le monde se taise -par tout le monde, je n’entends pas les journalistes, qu’empêcher de parler constitue un non-sens, mais les acteurs de ladite affaire, soit en gros l’avocat du prévenu, l’éventuelle partie-civile, et bien sur le procureur en charge de ce qui, justement, s’appelle “l’ouverture” de l’affaire, autrement dit essentiellement le “réquisitoire introductif”, justement; introductif d’une instruction judiciaire, longue, profonde, détaillée, dont par définition on ne connait encore rien.
Bref, ce qui motive cette note est celle de l’AFP, au sujet d’un terrible drame, note qui ne se cache pas d’être le reflet d’un communiqué pur et simple de l’avocate du jeune mis en examen -rappel immédiat et préalable : personne n’a le droit, en droit, 3 de s’exprimer sur une affaire criminelle non jugée, à l’unique exception, totalement injuste, du parquet; une autre partie le faisant viole le secret de l’instruction, et, cumulativement, si cette autre partie est avocat, le secret professionnel -en même temps, c’est pratique courante, donc bon.
Là où le bât blesse sérieusement, selon moi, se trouve dans ce qu’elle raconte, cette note, donc dans les propos de l’avocate concernée4 ; il y a mille manières de s’exprimer au début d’une pareille affaire, la meilleure étant incontestablement de la fermer, selon moi. Si l’on se pense néanmoins obligé de parler, le mieux est de s’en tenir à des généralités stupides, qui si elles le sont, ont au moins le mérite de ne rien compromettre : “Il est choqué et épuisé, il est incapable de fournir une ligne de compréhension à cet acte terrible, s’il en est l’auteur”, “Il faudra beaucoup de temps pour parvenir à s’expliquer, même si l’irréparable a été commis”, “C’est un gamin de seize ans -il nous faudra beaucoup parler, bien au-delà de la procédure judiciaire”… Les déclarations creuses, mais sincères, et ne disant pour autant pas un mot de l’affaire, ne manquent pas…
Or, que dit cette dépêche AFP, qui nous fera bien quelques choux dans la graisse de l’actualité d’un mois d’août que l’on croirait satanique, comme tous ses frères, puisque, faute de politique et d’effondrements boursiers, on y sort tout fait divers en vrac, comme chaque été -il faut bien que le peuple continue à regarder les infos quand-même ?
Rappelons qu’il s’agit là d’un “communiqué” de la défense, ce qui en droit toujours n’existe pas, et en fait est une incongruité.
“Cette décision répond favorablement aux attentes de la défense qui voit dans ce placement une mesure de protection à l’égard du mineur lui-même” : bon, soit, on parle là de la mise en examen et de la mise en détention, selon la dépêche, et je voyais mal qu’elle n’eût pas lieu, il y a des morts, un fusil, un adolescent qui en serait l’auteur… Pour tout dire, que ça “réponde aux attentes de la défense” ou pas, sincèrement, je ne pense pas que la mise en détention ait été évitable…
“A l’heure actuelle, l’état de choc, à la mesure de la gravité de son acte, domine l’attitude” de l’adolescent, “qui reste dans l’impossibilité de s’en expliquer” : ç’aurait pu constituer la déclaration de principe dont je vous parlais ci-dessus, n’était une minuscule différence : l’avocate y assume la culpabilité du gamin, comme gravée dans le marbre, et sur laquelle vous conviendrez avec moi qu’il n’existe déjà plus de débat, quoi qu’il demeure présumé innocent, c’est le moins que l’on puisse dire en ce tout début d’instruction…
“Il convient désormais de donner du sens à l’acte insensé d’un enfant d’une apparente normalité. La voie d’une expertise psychiatrique approfondie s’impose et l’information ouverte participe clairement de ce constat” : le juge d’instruction en charge de n’importe quel dossier criminel commence par les expertises, à la fois pour vérifier s’il ne détient pas une personne hors d’état de l’être, et pour comprendre, évidemment, ou commencer à tenter de le faire… Ici, un gosse aurait flingué ses parents et ses deux jeunes frères au fusil : il est raisonnable de penser qu’on se penche assez rapidement sur les aspects psychologiques et psychiatriques des choses, non ?
Et puis, “donner du sens” à un acte effectivement “insensé”, soit un quadruple meurtre parricide et infanticide… Je comprends, et vous aussi, l’intention de la phrase, et je sais qu’elle n’était pas aisée à formuler -on eût pu y trouver le mot “comprendre” avec plus de bonheur, selon moi, mais dès lors… Pourquoi la faire, cette phrase ?
Bref, un “communiqué” dont le côté “étrangeté judiciaire” ne m’agace pas autant que son aspect “la défense a clairement voulu la mise en examen, et pense qu’il serait drôlement intéressant de se pencher sur les motivations psys obligatoirement dramatiques de ce gamin, tout en confirmant au passage qu’il est bien l’auteur de quatre homicides”, quand je pense que tout ceci était écrit, et que la défense, peut-être, aurait pu utilement demeurer silencieuse pour cette fois -je ne vois pas l’intérêt de cette “communication”, j’en visualise en revanche clairement les risques et les dangers; pour un garçon de seize ans qui dort actuellement en détention, et dont les co-détenus savent lire, par exemple.
Ce communiqué, au mieux est inutile, au pire est dangereux.
Je serais le juge d’instruction que ça me picoterait, par exemple encore, de presque lire que c’est “la défense” qui a tout bien pensé à ma place…
Je l’ai dit cent fois dans d’autres endroits et à de jeunes futurs porteurs de robes : le silence, le nôtre, est, comme notre parole, une arme véritable -et parfois, me semble-t-il, et tout particulièrement dans le cadre d’affaires médiatiques, un devoir. Plutôt intelligent.
Je retourne bronzer, tiens, ça m’évitera de dire du mal de mes clients.
- Ce texte est tapé sous un cagnard de plomb, pardon si les mots en sont écorchés, je ne vois presque rien à l’écran -tant mieux parfois, vous l’allez voir… [↩]
- et au milieu, et à la fin, d’ailleurs, en fait, selon moi… [↩]
- Ce double “droit” n’est pas redondant : il y a le droit, et le droit… [↩]
- Désolé, mais la confraternité passe après la colère, c’est comme tout, ça se mérite; et désolé aussi que ce soit une consœur, je ne l’ai pas fait exprès… [↩]
- Et ce roi, ce n’est pas toi qui l’as tué ?
- Je te l’accorde
- Tu me l’accordes ! Que Dieu t’accorde alors la damnation pour ce forfait ! (Shakespeare).
J'ai cru un instant qu'une consoeur d'Ajaccio portant ce prénom était en cause...
Heureusement non, d'autant qu'elle est très compétente.
Mais c'est vrai que faire ce jeu de Mô avec un autre prénom est plus difficile ("inviter Tî à se taire" est moins drôle)
Mais je pense qu'il est particulièrement difficile de réagir face aux journalistes, notamment lorsqu'on est jeune avocat. De façon plus générale, l'utilisation de la presse dans le cadre de la stratégie d'un dossier médiatique est particulièrement délicate ; selon le cas, il faut soit se taire, soit faire des déclarations qui doivent respecter le secret de l'instruction et le secret professionnel (sauf droits de la défense).
C'est une situation difficile à gérer, sachant qu'un dossier médiatique peux vous tomber dessus n'importe quand (il m'est arrivé d'en avoir un très médiatisé, car j'étais de permanence le jour de la mise en examen, je m'en suis sorti par une pirouette du genre, "Monsieur X a été mis en examen, et a été placé en détention provisoire ; est bien évidemment choqué par son incarcération. il prépare dorénavant sa défense qui pourra s'avérer difficile compte tenu de la nature des faits et du volume du dossier...").
En outre, les journalistes peuvent faire preuve d'un harcèlement auprès du cabinet pour avoir une déclaration, en particulier si les politiques tiennent des propos sur le dossier compte tenu de la nature de l'affaire.
C'est quelquechose qui n'est enseigné par personne, alors qu'il faut vraiment savoir réagir rapidement... et correctement.
On imagine une seconde que si l’affaire s'était déroulée autrement ,que le même adolescent s'était accusé d'avoir tué dans un « coup de folie » 4 autres membres de sa famille et que ses parents avaient choisi la même avocate pour sa défense ,il y a certes peu de chance que l'avocate aurait fait les mêmes déclarations médiatiques en approuvant publiquement sa détention .
Elle se serait souvenue miraculeusement devant les micros de l'état des prisons en France ,sous l'oeil vigilant de ses parents.
Néanmois ,cette affaire met en toute évidence un véritable « non sens » qui est celui du relais dans le transfert des responsabilités et des prérogatives entre parents-mineurs ,Etat-mineurs. Lorsque l’Etat se substitue aux parents ou lorsqu’il oppose à leur encontre le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant, au civil en cas de divorce ou au pénal en cas de maltraitance par exemple ,qu’il n’exerce pas en toute plénitude son tutorat. On a la démonstration qu'avec les meilleures intentions du monde ,malgré son armée d'agents spécialistes ,il rate un exercice fondamental qui est celui de la protection des mineurs contre les autres ,laissé vacant ,une fois que son avocate a choisi volontairement seul le territoire de la protection de l'adolescent contre lui-même avec toute l'ampleur démagogique propre à cette expression.
Dans tous les cas, le silence et la prise de recul sont les meilleurs gages d'une sérénité nécessaire au bon déroulement d'une enquête ou dune instruction, sans même parler de secret. Il est bon de faire partager l'information quand elle ne s'avère pas nuisible par la suite.
Il faut laisser le temps en temps. Cette intervention est très prématurée et je pense mal placée, ceci n'engage que mon avis. De plus, je trouve l'exercice délicat pour un avocat de la défense de s'exprimer si tôt dans la procédure.
Quant au jeune homme, je souhaite que son incarcération, malgré la gravité des faits qui lui sont reprochés,ne s'éternise pas et qu'il soit plutôt pris en charge par une structure adapatée et suivi. Il s'agit d'un adolescent de 16 ans.
Heureusement que Mussipont me donne des nouvelles, je me suis inquiétée, vous nous manquez énormément, je crois même qu'une certaine personne se languit de vous sur un autre site ...
Je partage totalement votre avis que vous avez su comme toujours exprimer si justement avec sagesse et humanité.
D'ailleurs je salue votre courage ici et ailleurs dans l'expression de vos opinions, Mussipont et vous êtes mes références ouebesques et vous voyez je deviens une assidu lectrice de Mô et ferais en sorte de participer plus souvent aux commentaires comme je vous l'ai promis, merci à vous 2 !
Sans doute, et pour les raisons que vous dites, votre consoeur a-t-elle eu tort de tant parler mais sur le fond, si son client est bien celui qui a commis l'acte meurtrier, et si elle le sait de science sûre, le reconnaître n'est-ce pas aider à la manifestation de la vérité ? en d'autres termes, si ces hypothèses sont justes, la meilleure chose qu'on puisse faire pour aider ce malheureux à affronter la réalité n'est-elle pas de la dire telle qu'elle est ?...
Je ne pense pas que l'avocat doive focaliser sur autre chose que la défense de son client. Il doit s'occuper des éléments à décharge et uniquement d'eux. Et je ne crois pas que cette pensée mérite de t'arracher le coeur, Sophie, même si tu es profondément éprise de justice et de vérité.
Les éléments à charges sont déjà amenés par le procureur. Or ce dernier n'ira pas chercher d'éléments à décharge.
La recherche de vérité neutre c'est le rôle du président et des jurés s'il y en a.
Si l'une de ces trois fonctions se déséquilibre, c'est toute la procédure qui ne fonctionne plus. L'avocat qui chercherait non pas à défendre à tout prix son client mais à être de lui même équitable et sans parti pris ferait une partie du travail du procureur ou du demandeur et une partie du travail du juge et des jurés s'il y en a. Donc déséquilibrerait les forces en présence par le manque d'apport d'éléments à décharge.
Finalement, il nuirait à la manifestation de la vérité, aussi paradoxal que ça puisse sembler.
Petite digression, juste parce que ça soulage ^^
L’attitude de votre consœur m’amène à me poser des questions sur l’apparente nécessité pour les avocats de rechercher une notoriété (je ne parle pour vous, restant anonyme, vous êtes le contre exemple type).
Hier encore je regardais une émission télé loin d’être intelligente (pas bien mais ca m’arrive souvent quand je suis clouée sur mon canapé, malade) qui présentait un avocat pénaliste parisien, apparemment d’un gros cabinet, soucieux de devenir un présentateur vedette d’une grande chaine de tv. Il était intimement persuadé d’être au top et pour le faire savoir envoyait maquette et autre cv à des producteurs et se déplaçait même pour expliquer tout ceci à de vrais présentateurs. Je veux bien croire qu’il soit meilleur que beaucoup, d’un autre côté c’est pas bien compliqué, mais après 20 ans d’essais infructueux ca frôle le ridicule.
J’ai le sentiment (ces deux cas en exemple, mais j’en connais bien d’autres) que le métier d’avocat attire ce genre de personnes (ou alors c’est moi qui les attire, mais là je vois pas bien pourquoi). Quel besoin ont-ils de se mettre sur le devant de la scène dès que l’opportunité se présente, voire même à créer l’opportunité ?! Cela me parait dangereux et surtout donne une image des avocats pas très glorieuse. Votre consœur qui s’épanche dans les journaux sur une affaire dont on a à peine les prémices (je trouve d’ailleurs les gendarmes et le proc plus sceptiques sur la culpabilité de l’enfant que l’avocate elle-même, ca fait peur), votre confrère qui se présente comme le futur Philippe Vandel mais en mieuxje m’y perds.
L’un comme l’autre, certainement très bons au demeurant, ne me sont pas sympathiques du tout. Comment pourrais-je faire confiance à un avocat plus préoccupé à chercher la notoriété que ma défense ?
Digression terminée. Bonnes vacances !
J'ai en préparation un petit article fort rigolo théoriquement qui s'appelle "Va t'faire twitter", je vous dirai ce que j'en pense...
Est-ce que vous pensez que les médias puissent être responsables de divers types de pressions contre ces dispositions "parce que le mineur, ça se vend mieux"?
Mais en tout cas cette disposition ne s'applique pas à l'instruction, en ce qu'elle y serait redondante par rapport au secret, général et plus fort encore, qui s'applique à toute instruction.
Je ne sais pas si les médias exercent des pressions pour la suppression du huis-clos (qui ne s'applique pas seulement aux audiences où l'on juge des mineurs; en matière de viol, par exemple, il est obligatoire également de plein droit si la victime le demande), mais je sais que le huis-clos embête évidemment les journalistes, quand il est ordonné...
S'opposent le droit à l'information et la barrière, voulue par le législateur, à l'exercice de ce droit, en présence d'une personne considérée comme particulièrement fragile, donc à protéger y compris de l'information : mineur, victime d'actes sexuels, victime en général, d'ailleurs, qui peut toujours le demander...
L'accusé, notons-le, ne peut pas solliciter le huis-clos quant à lui.
... d'un autre côté, je peux aller chercher dans le Code...
La circonstance de l'appartenance de l'auteur et des victimes à la même fratrie n'y existe pas; une circonstance aggravante est celle liée au parricide, soit le fait de tuer ses père ou mère.
J'ai, en langage commun, eu cependant un doute quant à mon emploi du mot "infanticide", suite à votre remarque, mais vérification faite, il s'agit bien du meurtre d'un enfant, quelles que soient les circonstances, y compris comme ici, fatricides.
Sans faire de procès d'intention à votre consoeur, quelles peuvent être d'après vous les motivations d'une telle déclaration ?
"Simple" maladresse / légereté, mauvaise gestion de la pression médiatique ("je *dois* répondre"), besoin de se faire mousser, ou encore fausse bonne idée / tentative échouée voire contre-productive d'être utile au client... ?
C'est à cause de ce genre de déclarations croisées, en tout cas, que Léger envisage la suppression pure et simple du secret de l'instruction -vous noterez dans cet autre article que même "un haut magistrat" s'y met, bon sang de bois... Je souhaite bon courage aux futurs innocents qui seront embastillés sans sa protection, et dont les déclarations feront l'objet de débats et citations publiques -comme sa culpabilité éventuelle, n'en doutons pas...
Et ses dires sont terribles : "A ce stade de l’enquête, des éléments attestent que le jeune homme avait préparé ses crimes, même si cela s’est peut-être fait peu de temps avant le passage à l’acte". Donc l'affaire est faite, puisque ce magistrat supposé neutre (ce n'est pas le parquet, le magistrat ne s'étant pas exprimé comme tel. Même si c'était le même homme ce ne serait pas le même rôle) nous suggère déjà que l'ado a commis un assassinat prémédité. La présomption d'innocence en prend effectivement un coup. Quant à l'ado, si sa vie était déjà mise à mal par la mort de sa famille, le fait d'être trainé dans la boue par une partie de l'opinion publique, comme le fait d'être considéré comme une créature aberrante, malade, par l'autre, et tout ça sans qu'il n'y ait eu le moindre jugement, ne va pas l'aider à se reconstruire.
C'est tout simplement une honte que la "source proche du dossier" et que le "haut magistrat" aient communiqué quoique ce soit à la presse. Ils auraient du dire que l"enfant avait été placé en détention provisoire pour sa propre sécurité, et s'en tenir là . Même le parquet devrait avoiir un devoir de réserve en la matière. Une fois que la machine est en marche, on devrait la laisser travailler.
Je ne m'explique pas cette incontinence verbale. Mais à cause d'elle, donc par "leur" faute à "eux", on lit des articles qui portent ce titre: "Le jeune assassin d’Albitreccia a été écroué hier". Préumé ? Non. Assassin. Voilà , ça, c'est fait.
Mais du coup tout cela me semble plus clair qu'hier. Sans savoir ce que votre consoeur avait en tête ou avait comme intention, on peut en dégager des possibilités de vouloir communiquer ainsi :
- préparer l'opinion à raisonner de la façon qui a permis à "Vincent" d'être relaxé comme le relate cet article : http://www.leparisien.fr/abo-faitdujour/ces-adolescents-sans-histoires-qui-deviennent-des-meurtriers-15-08-2009-607105.php
- ou effectivement, comme vous le dites, répondre aux déclarations des magistrats.
Qu'importe le motif réel, le simple fait de savoir qu'il existe au moins deux raisons pouvant pousser à communiquer ainsi me fait considérer cette personne avec plus de douceur. Ok pour qu'il y ait eu erreur, mais ces deux raisons, si elles ne justifient pas la déclaration, permettent de voir une intention réel de protéger son client. Quelque part, elle s'est faite avoir par le magistart ayant déclaré l'ado coupable
Idem, là encore : http://www.leparisien.fr/faits-divers/il-tue-sa-petite-amie-et-la-decoupe-en-huit-morceaux-18-08-2009-609503.php
Il devrait être interdit (si ça ne l'est pas déjà ?) aux services de police de communiquer ce genre d'informations. Dès que la personne est arrêtée, ou dès s'est rendue, ce devrait être le silence radio jusqu'au procès s'il y en a un.
Si je comprends bien l'intérêt des médias à rechercher ce type d'informations, je comprends moins l'intérêt de la police à faire ce genre de déclarations. Ca déséquilibre les choses et ça n'apporte rien. Si la personne s'est accusée, ça ne signifie pas qu'elle est coupable, pour tout un tas de raison. Ca peut être faux, ça peut être une maladie mentale, ça peut être tout un tas de choses. Mais pour qui lira le journal, ce sera pourtant "elle est coupable", du moins dans la majorité des cas.
Le silence une arme pour qui se bat habituellement à coup d'éloquence ? joli paradoxe, mais je crains qu'il n'éloigne de la bavarde que je suis la robe noire à laquelle j'aspire !
Autre danger : pour ce que l'on sait, nous, de ce drame, cet enfant s'accuse du quadruple crime. Soit. Imagines un instant qu'il le fasse faussement, que ce ne soit pas lui..?
Pensons maintenant à ce gosse, qui peut-être ne supportera pas l'emprisonnement : après une telle déclaration, comment, décemment, aller demander sa remise en liberté, quand il le faudra ou que ce sera possible..?
Bon sang, Mô, y a-t-il des journées où tu n'aies pas de raisons d'être pris d'une saine colère ? J'ai quand même l'impression que votre travail d'équilibriste se joue davantage en coulisses que devant la cour : se taire au bon moment, parler en usant des mots adéquats et avec une extrême prudence... A ma première lecture, je n'ai pas vu l'erreur dans ce communiqué. Et moi je suis à distance, non sous le coup de l'émotion. J'imagine que c'est dur de résister à l'envie de tenter de faire entendre la voix de son client, parce qu'il pourrait y avoir un risque pour lui.
Mais au delà ... Borgo, dont au surplus je n'ai pas entendu parler en des termes spécialement élogieux, est un lieu de détention comme les autres, je suppose, avec des gens, surveillants comme CIP, auxquels on demande beaucoup trop pour le peu qu'ils sont, et pour le nombre de détenus qui dépendent d'eux...
Emprisonner ce garçon était inéluctable vus le trouble à l'ordre public, son éventuelle dangerosité pour les autres et pour lui-même, et pour s'assurer, plus basiquement, de sa personne... Mais la prison n'est, définitivement, pas un lieu de soin, elle ne peut pas l'être, je ne pense pas qu'il existe beaucoup de cabinets de psys dont les fenêtres ont des barreaux...
Et puis il y a les autres...
Pour le reste, le maître mot est l'intérêt du client, point barre. Et celui-ci, sauf cas précis, passe rarement à mon sens par la médiatisation.
Tiens, par exemple, l'avocat de Monsieur Evrard, qui devra prochainement le défendre devant les Assises, a eu à faire face au début de l'affaire à des pressions terribles : le cas était lourd, des surveillants avaient enregistré l'homme en détention indiquant qu'il allait recommencer, le film a été rendu public, des débats télé ont eu lieu, Sarko himself est venu rendre visite à la famille de la jeune victime supposée, des politiques de tous bords ont appelé une nouvelle loi de leurs vœux, des dysfonctionnements judiciaires ont été pointés partout... Je t'assure que le moins que l'on puisse dire est qu'il a été démarché par les médias ! Une grande chaîne télé l'a notamment invité à venir débattre devant Madame Dati elle-même, en direct, quelques jours après l'ouverture de l'instruction...
Eh bien il a parfois lâché une phrase bateau de ci, de là , mais il a pour l'essentiel à peu près tout refusé. Pourtant, la gloire, sa tête partout, et un client de toute façon en bonne voie de lynchage général dans l'opinion...
Seulement voilà : outre le fait qu'il était bien conseillé (Je me fais plaisir au passage, vous avez l'habitude maintenant !), il est l'avocat de Monsieur Evrard, voilà tout : il a bossé à l'instruction et demandé tout ce qui pouvait l'être, en laissant sagement le battage médiatique s'apaiser sans lui, un clou chassant de toute façon l'autre à la vitesse de l'éclair, et le défendra, avec force mots et déclarations, dans le seul endroit où le faire aura réellement un sens et une utilité pour son client : dans la salle des assises, et devant ses seuls et véritables juges.
Toutefois, si je suis par le patronyme et mon lieu de naissance aisément rattachable à cette région, n'y habitant plus depuis longtemps et n'y ayant plus d'attaches (ou si peu) je n'aurais qu'une vision extrêmement partielle, partiale et... biaisée par les longues années d'exil. Mon témoignage n'aiderait pas.
Par contre, je peux vous entretenir de la difficulté quotidienne que vivent beaucoup de corses vivant sur le continent.
Notamment lorsqu'on se heurte en permanence aux lieux communs et aux mêmes questions à la noix.
Prosper Mérimée a fait beaucoup de mal à cette île.
D'ores et déjà , je peux vous recommander un opus qui porte sur les idées reçues concernant les Corses ("Les Corses", chez idées reçues par M. Franchini).
Après, il faut aussi faire preuve d'esprit critique et ne pas prendre tout pour argent comptant en prenant ce qui est écrit ou ce qu'on entend comme parole d'évangile. Finalement, c'est peut être plus la manière dont sont appréhendées les infos relayées par les médias qui doit être emprunt de sagesse. On oriente si facilement les choses dans un sens ou dans l'autre.
Loin du bavardage, l'art du "bavard" serait donc laconique ? ça peut se plaider "je nettoyais ma bavette et ma plaidoirie est partie toute seule" ?
Un des grands plaisirs en rentrant de vacances après un mois loin des écrans est de constater que 3(!) de vos billets sont en ligne...je me garde les deux autres pour demain.
Cordialement
Toujours est-il qu'il est vrai que ce n'est pas judicieux pour la Défense de parler avant que la chose ne soit pas jugée ? En effet, à ce stade on ne sait rien et comme on dit souvent "quand on ne sait pas on se tais!" voilà !
Plus sérieusement, il est vrai que la lecture du communiqué de l'AFP laisse un sentiment... euh de confusion !?
- "Cette décision répond favorablement aux attentes de la défense qui voit dans ce placement une mesure de protection à l'égard du mineur lui-même" . Donc protéger l'ado de lui même ? Je ne suis pas sûr que la prison soit le meilleur endroit. Ou protéger l'ado d'une vendetta ? C'est vrai, on est en Corse.
- A l'heure actuelle, l'état de choc, à la mesure de la gravité de son acte, domine l'attitude" de l'adolescent, "qui reste dans l'impossibilité de s'en expliquer", ajoute-t-elle.. Encore une fois, la prison est-elle le meilleur endroit pour soigner cet état de choc ?
- "Il convient désormais de donner du sens à l'acte insensé d'un enfant d'une apparente normalité. La voie d'une expertise psychiatrique approfondie s'impose et l'information ouverte participe clairement de ce constat". Donc en gros, elle admet la culpabilité du gamin mais annonce d'ores et déjà qu'elle va plaider l'irresponsabilité pénale au moment des faits.
Circulez, il n'y a (déjà ) plus rien à voir.
Post Scriptum : j'ai mis dix bonnes minutes à comprendre le jeux de mots du titre.
Pfff. Va falloir que je réactive mes neurones en prévision de la rentrée.
Car, j'imagine que vous savez que la Corse n'a pas été figée par Mérimée et, qu'elle aussi a évolué au fil du temps, laissant la sauvagerie au passé. Il n'y a pas plus de sauvages en Corse qu'ailleurs.
En outre, je présume, à votre sagacité, que vous ne faites pas partie de cette tribune du Parc des Princes qui arborait une banderole cuite en bêtise et confite en lieux communs de bas étages sur nos amis nordistes.
Bien à vous.
Quant à la banderole anti ch'tis du parc des princes, bien que ch'ti moi même, et à l'instar de Maître Mô, j'évite au maximum d'entrer dans ces arènes parait-il sportives dans lequel le défoulement de la bêtise humaine y trouve de manière très régulière, son paroxysme.
En gros, rien à cirer.
Bien à vous aussi
Par contre, peut-être avait-elle (mal) formulé cette phrase afin d'insinuer la chose suivante: "ça n'est pas le jeune homme qui est l'auteur des tirs. Il s'en est accusé et mieux vaut pour lui qu'il soit en prison pour éviter que les vrais auteurs n'exercent sur lui des pressions". Capillotracté, certes... mais, puisque nous sommes en août, pourquoi ne pas tirer quelque chose... ?
Le problème aussi, et pour aller dans votre sens, c'est qu'il ne s'agit en l'espèce que de propos qui ont été rapportés et peut-être aussi décontextualisés.
Difficile à savoir. En son temps, lorsque l'émission "arrêts sur images" existait encore (du moins dans sa forme télévisuelle), je n'en ratais aucune. Elle nous permettait tellement bien de nous rendre compte à quel point nous sommes manipulés et aussi à quel point, une virgule placée à un autre endroit d'une phrase, un point de vue différent de l'objectif de la caméra ou un montage sonore différent, peuvent changer l'interprétation que l'on donne à un article journalistique, qu'il soit écrit ou télévisuel.
Mais bon, dans ce cas bien précis, la suite des propos de l'avocate de Charly (puisque c'est ainsi qu'il est "surnommé" par le journal "Le Parisien") semble confirmer la première mauvaise impression que l'on ressent à la lecture de ses propos.
Tiens à la relecture de votre commentaire, il me semble me rappeler une affaire dans laquelle un ado (lui aussi), avait accusé les services secrets du pays d'origine de ses parents, en l'occurrence la Russie, d'avoir assassiné ses parents.
Faut que je retrouve ça.
Quoique...
Ne s'agirait-il pas d'une tentative de ma part afin d'influencer votre point de vue et celui des lecteurs du blog de Maître Mô ?
Maître Mô, va probablement me désapprouver, mais mon sentiment est que l'avocate va y aller à fond la caisse dans le plaider "démence au moment des faits". Et c'est ce, ce qui me semble-t-il, elle cherche à communiquer à travers le plaider "coupable mais pas responsable" qui transparait de l'article.
Mais là encore, il ne s'agit que d'une interprétation...
personnelle.
Sans aller chercher les rumeurs, on peut arguer de la canicule qui fait disjoncter une pauvre mère de famille à un point tel que, se croyant persécutée par la mafia, elle tue ses enfants.
Du coup, le surnommé Charly (aucun lien avec le check point ou le soldat nord vietnamien, j'imagine) peut également avoir été pris d'une bouffée démente provoquée par la "sciappittana" (quand le soleil frappe si fort l'aîle de beauté qu'on dirait qu'il casse les pierres)... qui sait?
Quant à la presse... je préfère me taire.
Raison de plus pour inviter, ainsi que l'a fait le Maître du céans de ce blog, l'avocate de Charly à fermer sa ...
On peut avoir effectivement, au-delà , l'impression qu'un petit duel a déjà commencé quant à la responsabilité pénale du gamin, toujours présumé innocent, au moment de la commission des faits, le parquet et l'article ne manquant pas de souligner que ça avait un peu l'air préparé... Mais bon, je connais d'avance la réponse à cette question là , je vous le dis...
Au-delà encore, j'ai beaucoup été intéressé par la thèse hypothétique de Res Vilis : imaginons effectivement que ce garçon "couvre" quelqu'un... Ne frisonnez-vous pas, en relisant les déclarations objets de cette note, alors qu'effectivement ce genre de chose arrive parfois..?
Surtout en Corse !
Res Vilis, je plaisantais ci-dessus naturellement ! Mais j'aimerais beaucoup un jour, puisque vous semblez concerné, pouvoir écrire au sujet des "lieux-communs" corses : vendetta d'un côté, terrorisme, ou disons violence, de l'autre : le ressenti d'un corse "normal", "standard", des "simples" habitants de cet endroit magnifique ?
Pour vous dire le fond de ma pensée, j'ai constamment l'impression que dix pour cent, peut-être moins, de la population corse, font en sorte que le pékin que je suis ignore tout de ce que pensent réellement les quatre-vingt dix pour cent restants de ce qui s'y passe, et de ce qu'ils souhaitent réellement pour... Eux-mêmes...
Si ça vous dit, ce serait avec plaisir -je pense qu'une certaine Marie pourrait aussi s'y pencher, d'ailleurs -et je garantis plus que jamais l'anonymat ! (Encore une blague, bien entendu !)
J'ai peur que l'anonymat de Marie ne soit déjà compromis, ainsi que le mien...
Ca vous va bien!!!
Ceci étant, ce blog n'a jamais dévoilé vos véritables identités, rassurez-moi ? Tî voulait dire que chez vous, les gens qui ont pu lire ce que vous dites ici savent qui vous êtes ?
Rassurez-vous, chez moi aussi ils savent qui je suis, mais ça les fait rigoler !
Bon, 38° et piscine à 28, j'y retourne !
Sur ce, la mer étant à 27°C, on y retourne aussi ...
* Je le soupçonne d'ailleurs d'espérer secrètement se faire identifier par la jolie greffière qui est une de vos fans ...
Pour ce jeune homme, cela risque en effet de se jouer sur le fait de savoir si son discernement était tout, ou en partie aboli. Expertise psychiatrique te voilà ... Quoiqu'il en soit, communiquer de manière si prématurée me laisse dubitative, surtout émanant d'un avocat de la défense. Enfin, les médias prennent une telle place maintenant qu'à la rigueur, il ne faut plus s'étonner de rien.
Sujet proposé : le ressenti des Corses à l'égard de la vendetta d'un côté, de la violence (terroriste ou non) de l'autre.
Hum, le premier problème, c'est qu'il faudrait un livre entier pour répondre à la question. Par ailleurs, je ne sais pas si un seul Corse peut parler au nom de tous ses compatriotes ... Les phrases qui suivent devraient donc toutes être précédées d'un "moi, Marie, je pense que ..." (mais ça les alourdirait considérablement).
Les Corses sont-ils plus violents que la moyenne des autres humains ? Très franchement, j'en doute. Au contraire, la Corse m'a toujours semblé être un endroit où l'on redoute une agression à peu près autant qu'à Monaco. A l'époque où j'y travaillais, la "délinquance de rue" y était plutôt rare, y compris dans les deux villes principales.
Mais il est évident que ce n'est pas pour le nombre de vols à l'arraché que mon île fait fréquemment la une des journaux. Les homicides y sont relativement fréquents, certes, même si le cas dramatique qui a fait l'objet de ce billet est heureusement exceptionnel, les "plasticages" également. Pour autant, il me semble que la plupart de mes compatriotes et moi-même ne nous sentons ni terrorisés, ni indulgents à l'égard de tels actes. Nous nous sentons plutôt ... peu concernés.
Je m'explique : un grand nombre des assassinats perpétrés au cours des quinze dernières années (à l'évidente exception de celui du préfet Erignac) s'inscrivent manifestement dans une logique de règlement de comptes dans le milieu du grand banditisme, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il ne comprend pas la majorité de la population.
Ceux qui relèvent traditionnellement du "droit commun" des homicides sont considérés avec plus ou moins d'horreur suivant leurs circonstances, comme partout ailleurs. Sommes-nous plus portés à en commettre ? Honnêtement, je ne le pense pas. Si un individu s'en prenait à ma fille, et que j'aie l'opportunité de le tenir à la pointe de mon couteau, je m'en servirais peut-être, vendetta oblige, ou pas ... mais est-il bien sûr qu'un continental réagirait différemment ?
Sur la perception variée de certains actes illicites par les Corses, je me rappelle également d'une discussion que j'ai eue avec un avocat ajaccien qui a plus de trente ans de barre, au cours de laquelle il m'a dit qu'au début de sa carrière, il n'était pas rare que la famille d'un prévenu poursuivi pour vol ou pire, pour agression sexuelle, vienne le voir en lui indiquant qu'ils règleraient ses honoraires afin qu'il le défende bien, mais qu'il devrait dire de leur part à son client qu'ils ne souhaitaient plus le revoir, eu égard au déshonneur que ce type d'infractions faisait rejaillir sur eux. Il m'a précisé n'avoir jamais vu ce type de comportement chez les proches d'un meurtrier, en ajoutant avec un clin d'oeil "tu sais, après tout, on a souvent une bonne raison de tuer quelqu'un !".
Quant à la violence "matérielle", plasticages, mitraillages, etc, il est vrai que nous l'accueillons globalement de façon assez indifférente, probablement parce qu'elle est suffisamment fréquente pour être devenue banale, et d'une gravité souvent relative. Pour ma part, j'ai vécu 17 ans au 3e étage d'un immeuble dont le rez de chaussée abritait un établissement qui passait rarement une année sans "sauter". Ca ne nous empêchait nullement de nous rendormir, sans pour autant avoir le sentiment de vivre à Beyrouth.
Qu'une minorité agitée fasse plus parler d'elle qu'une majorité plutôt tranquille, voire conservatrice, c'est une évidence, et un principe médiatique de base. La Corse n'est pas majoritairement nationaliste, mais traditionnellement orientée à droite. La célèbre phrase de Raymond Barre "si les Corses veulent leur indépendance, qu'ils la prennent" est aussi dénuée de sens que l'aurait été l'attitude de Jacques Chirac si, en 2002, il s'était retiré de la course aux présidentielles en estimant que la volonté des Français d'élire J-M Le Pen pour empereur s'était clairement manifestée.
Oui, l'identité corse est forte, peut-être plus que celle de certaines régions françaises, en raison d'une culture toujours vivace, et d'une insularité qui a probablement contribué à l'empêcher de se diluer. Oui, si l'on nous demande de nous définir, nous commencerions probablement par nous décrire comme Corses, avant de parler de la France. Mais cela n'empêche pas la plupart d'entre nous de nous sentir aussi Français que nos compatriotes.
En ce qui me concerne, je suis née et j'ai vécu en Corse jusqu'à m'en exiler, il y a douze ans ; je parle corse, j'aime mon île et sa culture, j'y ai ma famille et mes amis d'enfance, j'y ai obtenu ma maîtrise de droit, j'y vais aussi souvent que possible. Mais j'ai également étudié sur le continent, je sers professionnellement la République française, mon mari est continental, et ma fille l'est à moitié.
Je me sens bien dans cette double identité, et je sais que je ne suis pas la seule.
Nous sommes Corses, nous sommes Français, et la majorité d'entre nous sommes heureux comme ça.
PS : désolée, tout cela est un peu fouillis, mais la question m'a fait passer trop de choses par la tête pour les ordonner convenablement.
On sens que tu aimes ton île et je respecte ça!
Et puis je crois que chaque région a ses réputations plus ou moins avantageuses et plus ou moins réalistes...
L'insularité de la Corse accentue peut être ce régionalisme pour certains...
Mais je vous rassure, je n'ai pas l'habitude de m'en servir sur quoi que ce soit de vivant !
Mais n'oubliez pas le baume apaisant pour les coups de (soleil) colère !
Bonnes vacances, maître !