ACTE III, Scène 1 : Jour de fin de garde à vue, 9 heures 15, Palais de justice.
Je suis arrivé tôt et j’ai liquidé les affaires courantes en laissant une pile de dossiers à ma secrétaire adorée, afin qu’elle ne s’ennuie pas trop en mon absence …
Je suis parti à la chasse aux informations au Palais, à 9 heures 15 pour laisser le temps à tout le monde d’arriver, moyennant le quart d’heure de politesse très en usage dans les bâtiments judiciaires de tous ordres : mon but est de trouver le magistrat qui sera chargé de cette affaire, c’est à dire le juge d’instruction de permanence, et d’organiser ma journée avec lui -tout en commençant un peu, en “off” là aussi, à plaider la cause de Kader, y a pas de mal à tenter de lui faire du bien …
Cependant, et après moult conversations enjouées avec les quelques courageux greffiers déjà présents et ni en grève, ni an arrêt-maladie, ni en congés1, puis vérifications auprès de tous les magistrats présents, je bute sur une difficulté, mais un peu importante quand même : de “dossier Kader”, il n’y a nulle part …
Ce qui m’inquiète pas mal : pour ce que j’en sais à ce moment-là 2, à la rigueur le dossier pouvait être suivi par un juge “sur commission rogatoire”, c’est à dire qu’il aurait déjà été ouvert depuis quelques jours et que les policiers auraient agi sous ses ordres, si ces jeunes gens faisaient déjà en amont l’objet d’une surveillance par exemple, mais j’y crois peu vu le contexte ; ou bien, plus certainement, et logiquement, être confiée au juge d’instruction de permanence, en tant qu’affaire nouvelle -mais rien, ni chez lui, ni chez les autres … Or les policiers ont été capables de me dire que Kader était présenté ce matin, l’heure et la qualification, évidente d’ailleurs, des faits : c’est donc qu’ils s’étaient forcément “calés” avec ledit juge, au téléphone … Mystère.
Je pousse jusqu’à me renseigner auprès de la JIRS3, voyant quand même mal mes deux “rigolos” être pris dans un dossier méritant un tel honneur, mais là non plus, on ne les connaît pas …
Je repars, sans comprendre encore, des services de l’instruction, et même si je sais qu’en principe si aucun juge n’est désigné, ils n’en sauront pas plus, je passe par acquis de conscience consulter le procureur de permanence à la STIP4 où, sans surprise, on me fait la même réponse, pas de Kader dans les tuyaux -mais la greffière m’indique qu’elle n’a pas encore toutes les informations, que la nuit a été mouvementée, et que tout n’est pas encore décidé, trop tôt, bref, que c’est le bordel, et que si je peux repasser dans une heure, ses réponses seront plus fiables …
Je rentre au cabinet, sans donc rien savoir de plus pour l’instant -ce qui ne va arranger ni la tension artérielle de la famille de Kader, ni l’organisation de ma journée …
Je rappelle donc les policiers, et j’ai enfin l’explication, de la part d’un Officier de Police manifestement pas très d’accord : “Vous le croirez si vous voulez, Maître, mais “ils” ont finalement décidé de passer nos gugusses en CI !”
Voilà -voilà . D’accord. “En CI”, ça signifie en Comparution Immédiate, et “ils”, c’est le Parquet, auquel je viens de rendre visite, mais qui ne pouvait pour l’instant pas m’éclairer …
Surtout, ça signifie que j’ai tout faux depuis hier : le procureur de permanence a finalement décidé, probablement face à la totale absence de complexité du dossier, et face à la scandaleuse politique pénale actuelle consistant à recourir le moins possible aux juges d’instruction, et la non moins scandaleuse politique pénale du chiffre appelant de ses vœux le maximum de jugements dans le minimum de temps, d'”oublier” juridiquement la circonstance aggravante faisant des faits un “vol avec arme”, pour lequel l’ouverture d’une information judiciaire criminelle aurait été obligatoire, c’est-à -dire de correctionnaliser le dossier artificiellement, et de faire juger les impétrants immédiatement à l’issue de leur garde à vue, c’est à dire aujourd’hui, à l’audience correctionnelle de comparution immédiate -probablement sous la qualification de vol avec violence et en réunion, menaces, et que sais-je encore …
D’accord ou pas d’accord, je ne peux rien faire, c’est le Parquet qui est maître de la qualification pénale d’une affaire, sans recours. Ou plutôt si, un seul : si je ne suis pas d’accord, j’ai une solution : tout à l’heure, à l’audience, je peux moi-même soulever l’incompétence du Tribunal Correctionnel au profit de la Cour d’Assises, ce qui l’obligera à se déclarer incompétent et à renvoyer le dossier à l’instruction -l’arme existe, même si on l’occulte artificiellement, et ces questions de compétence sont impératives, dès lors que l’une des parties les soulève …
Ce qui revient souvent à une absence de recours, pour la bonne et simple raison que l’avocat d’un homme demande assez rarement à ce qu’il encoure une peine plus importante !5 .
J’ai vite réfléchi : ici, pas question de soulever l’incompétence, le risque d’être placé en détention provisoire est lourd, je le redoute depuis hier, et de toute façon à terme la Cour d’Assises condamnera, avec un quantum de peine éventuellement important. Si la famille, qui m’a fait une excellente impression, me fournit tous les éléments convenus, on a peut-être une chance devant le Tribunal, qui forcément prononcera une peine importante, mais qui peut ne pas être assortie d’une incarcération immédiate, peut peut-être faire l’objet d’un aménagement, être assortie pour l’essentiel d’un sursis …
Bref, quitte ou double : sauf à ce qu’en dira mon confrère intervenant pour le comparse de Kader, ou d’éventuelles parties civiles, qui seraient elles aussi et plus encore en droit de soulever l’incompétence, personnellement, j’accepte le choix du Parquet.
Je téléphone à la famille, et lui explique tout ceci6, en insistant sur la caractère plus vital que jamais des pièces attendues : on aura tout, on me ramène le dossier un peu avant l’heure de l’audience, directement au Palais, où j’aurai effectivement établi mon camp de base dès que Kader et son dossier y arriveront.
Le policier m’ayant confirmé que cette arrivée se ferait effectivement vers onze heures, je vaque à mes occupations en attendant, et gère l’après-midi, ne sachant à quelle heure cette affaire pourra être plaidée, puisqu’il y a beaucoup de comparutions ce jour-là .
- Oh, ça va, on peut rigoler, quand même … [↩]
- L’histoire de ces deux garçons, telle que résumée là -haut, m’a été pleinement connue après, mais là je ne dispose encore que de peu d’informations, celles qu’avait pu glaner la famille … [↩]
- Juridiction Inter-Régionale Spécialisée, les juges qui s’occupent des gros dossiers, pour faire simple, il y en a trois à Lille, dédiés à ce type d’affaire de grand banditisme ou de trafics de stupéfiants organisés [↩]
- Quand je vous disais que la justice et l’Armée sont dans un mouchoir de poche, question acronymes … Ici : Section de Traitement rapide des Infractions Pénales, la cellule qui veille, côté Parquet, sur le devenir de toutes les infractions “chaudes” du jour, sur l’issue des gardes à vue en cours, quoi … Puisque c’est le Parquet, vous le savez, qui a l’opportunité des poursuites, et décide donc de ce qui devient quoi, procéduralement. [↩]
- Je l’ai fait une seule fois, pour une infraction sexuelle, domaine de prédilection de la correctionnalisation, où l’on avait “oublié” les faits de viols allégués par la victime pour les transformer en agressions sexuelles. La victime était une prostituée, mon client niait, et j’étais persuadé, vue notamment la personnalité de la Présidente de l’époque, dont le passe-temps favori était de multiplier par deux toutes les réquisitions dans ces dossiers-là , que je n’avais aucune chance d’obtenir la relaxe, alors que devant des jurés, si. J’ai doublement bien fait, parce que, renvoyé à l’instruction, mon client n’a pas été placé en détention provisoire, vus les doutes planant sur le dossier sur fond d’entôlage manifeste ; mais qu’en plus au final il a été acquitté. Mais si j’ai un conseil à donner à mes jeunes confrères, c’est d’user de cette faculté avec discernement, et de bien tout expliquer au client, plutôt douze fois qu’une …! Et au fait, cette note est aussi à lire par les politiques qui pensent que les jurés sont forcément plus durs que les juges professionnels … [↩]
- Avec l’absence de facilité que vous imaginez, je lui avais exposé tout autre chose hier : là , il faut savoir faire en sorte de maintenir la confiance … [↩]
Mais quel signal, que diable ?! Il ne faut pas tout mélanger, comme le faisait allègrement une certaine procureuse de Grenoble de sinistre mémoire. La détention provisoire n'a qu'une visée pratique, ce n'est pas une peine. En dehors de ces quelques considérations pratiques — l'oiseau ne doit pas s'envoler, ne doit pas détruire les preuves, les victimes, les témoins, ni se faire dézinguer par un chasseur… —, le mis en cause doit être libre tant qu'il n'est pas condamné, il est présumé innocent. Cette liberté provisoire ne signifie en rien que la justice l'absout, elle pourra fort bien, le jour du jugement, le condamner à de la prison ferme.
Marrant, l'histoire que vous racontez ressemble au début du synopsis du Telefilm qui passe ce soir sur France 2:
Le 3e jour
Bon sauf que Kader se rend à la police au lieu d'être entraîné dans une spirale de violence comme indiquédans le résumé...
Les c...., ils les ont faites ensemble, je ne vois pas pourquoi lui aurait pu bénéficier de clémence et pas son "co-équipier" ?
N' y aurait-il pas comme une injustice flagrante,non ?
Si demain mon avocat, acceptait cela sans broncher et d'autant plus si j'en suis la bénéficiaire, eh bien je serais choquée et déçu de sa part !
La Justice doit être la même pour tous le monde et non pas parce que l'un des deux est mieux nanti que l'autre !
J’ai évidement dévoré ce récit d’un trait, n’en déplaise à Madame Mô. Je porte un intérêt particulier à ce genre de thème car je suis fonctionnaire de police et suis amené de par mes fonctions d’enquêteur (OPJ) à côtoyer ce que vous nous avez décrit avec tant de passion.
En effet, tout les palais de justice de France, ne possèdent pas leurs « petit dépôts » ou leur « souricière » et il arrive régulièrement qu’en province, dans de petits TGI, ce soit les enquêteurs - ayant eux même rédigé la procédure - qui assurent les missions de présentation devant les magistrats du parquet ou du siège et même la conduite en Maison d’Arrêt, si la Détention Provisoire est décidée par le JLD.
A ce titre, je viens apporter ma vision des choses. Dans l’histoire que vous nous avez narré, vous vous efforcez de nous décrire les émotions, le stress, la fatigue et les passions vécues par les différentes parties du procès pénal lors de cette journée de comparution, le tout romancé à la « sauce Maitre Mô », ce qui rend l’ensemble extrêmement plaisant à lire et fort en émotion. Les commentaires de vos lecteurs l’attestent, ils réclament désormais la rédaction de votre premier livre. (Dépêchez-vous, il ne vous reste plus que quelques mois. Après la mise en place de la réforme de la GAV, vous passerez une grande partie de vos journées dans les commissariats et gendarmerie du Nord à assister vos clients).
Si effectivement dans cette histoire, je partage la peine de la famille du prévenu, l’agacement des avocats face à une situation judiciaire aussi rocambolesque qu’ubuesque, je n’arrive pas à éprouver de compassion pour « Kader », même s’il parait être un garçon sincère et sympathique comme vous nous l’avez répété bien trop de fois. Les faits qu’il a commis y sont sans doute pour beaucoup et les éléments atténuants que vous lui avez trouvés n’ont que peu d’effet sur moi. Heureusement que tous les futurs pères de famille en difficulté financière ne s’attaquent pas aux commerces avec des armes (même factices) car j’ai bien peur que toutes les situations ne se finissent pas aussi bien que celles vécues par Kader et son ami, surtout s’ils sont aussi « guignols » que nos deux compères. Encore bravo à mes collègues intervenants.
Je conçois que cette journée à été harassante pour sa famille et son défenseur mais s’il se retrouve confronté à cette journée usante s’est uniquement de sa faute et à personne d’autre. Il est donc responsable d’avoir exposé sa famille à cette « parodie de justice ». On ne peut pas toujours renvoyer la faute sur la mauvaise organisation de la justice ou critiquer le comportement de son escorte, l’ayant soumis lors de tous ses transfèrements, au port des entraves.
Je ne sais pas quelle sanction prendra le Tribunal Correctionnelle ou la Cour d’Assises contre « Kader » mais la journée qu’il à vécu au Tribunal, à vos côté, est déjà une forme de sanction, qui certes n’est pas prévu par la loi mais qui d’un point de vue psychologique aura sans doute des effets porteurs et positifs sur son avenir de père, car je suppose qu’il n’est pas pressé de re-soumettre sa famille à pareil stress ou pareille peine.
D’autre part, dans votre billet vous avez mis fermement l’accent sur la longueur de votre journée, ainsi que celle des magistrats. Je vais donc me permettre d’expliquer le travail des policiers car vous ne vous y êtes que très peu attardé, même si j’apprécie le fait que vous ayez venté les qualités humaines des procéduriers.
La mission des policiers soumis à l’exercice de la Police Judiciaire est lourde, stressante et fatigante. La vigilance et la clairvoyance sont de rigueur. Gare à ne pas oublier une signature et attention de ne pas se tromper d’horaire sur un PV, l’avocat de la défense est là pour veiller à ce strict respect des règles et on sait qu’il n’hésitera pas à détruire le travail de plusieurs mois. Vigilance aussi face à la personne que l’on doit garder à vue. Même s’il est gentil et parait sincère on ne le connait pas plus que ça. Nombreux sont ceux qui, derrière est un beau sourire et des paroles mielleuses, n’attendent que la bonne opportunité pour vous fausser compagnie. Les menottes, bien que très peu populaires chez les avocats, permettent au moins de limiter ce risque.
Pour ma part, il m’arrive d’effectuer des missions bien plus longues que celle à laquelle vous avez été confronté ce jour là , mais n’y voyer pas là une attaque contre votre corporation. Je respecte les avocats.
D’ailleurs, dans les mois à venir, nous allons être amenés à partager une grande partie de notre emploi du temps. Comme je l’ai déjà dit, vous passerez bientôt plus temps avec les policiers qu’avec les magistrats et peut être qu’à terme cette situation aura des conséquences sur votre vision des choses. Wait and see !!!
Lorsque nous agissons dans le cadre d’une commission rogatoire, il nous arrive d’effectuer tous les actes de l’enquête policière, de l’interpellation jusqu'à la mise à exécution du mandat de dépôt, en passant par la phase des auditions, des perquisitions, des saisies et des présentations devant les magistrats (Proc, JI et JLD). Vous comprendrez alors aisément que le temps passé avec le prévenu est bien supérieur à celui que vous avez passé avec « Kader ».
Récemment, lors d’une mission, des collègues et moi-même avons été amené à interpeller un individu à PARIS, perquisitionné son domicile et l’entendre sur les faits reprochés dans une salle crasseuse d’un commissariat que nos collègues parisiens avaient consenti à nous mettre à disposition. A l’issue de ces investigations classiques, nous prenions la route en direction de la Province à 500 km de là , pour présenter notre gardé à vue au magistrat mandant. Après plusieurs heures de route et à l’issue de cette présentation, le JLD décidait de faire écrouer l’intéressé vers une Maison d’Arrêt situé à 60 km du siège de son TGI.
Le nombres d’heures passés avec ce prévenu et les kilomètres réalisés en sa compagnie ont évidemment permis de créer un climat extrêmement serein, sein et j’irais même jusqu'à à dire presque d’amitié, tant une proximité s’était créer entre lui et nous.
Si l’intéressé s’est retrouvé dans cette position, « bringbalé » pendant plus de 2 jours aux 3 coins de France, c’est uniquement de sa faute !!! Évidement, je n’ai pas éprouvé non plus de plaisir à l’éloigner de ces proches ou à le soumettre au port des menottes lors de nos déplacements, mais j’estime le port de celles-ci nécessaires et j’ai expliqué pourquoi. A ce titre, je regrette trop souvent dans vos billets, comme dans ceux de Maitre Eolas, que vous reprochiez aux policiers de menotter des prévenus, en accentuant ce reproche par l’utilisation d’un vocable fort : « laisse », alors que cet objet porte le nom de « chaine de transfèrement ».
J’agit comme un professionnel et évite autant que faire se peu de m’alourdir de fardeaux dont je ne peux rien. Je me comporte envers les gardés à vue avec la dignité que m’impose ma fonction et ma qualité d’homme, comme grand nombre de policiers soit dit en passant. Il m’arrive régulièrement de partager avec ceux-ci un sandwich, une boisson ou un café, le tout financé par mes soins. Ce comportement me parait normal et même logique surtout si j’ai à faire à une personne respectueuse, comme ce fut le cas lors de cette mission.
Lorsque l’individu a été « déposé » à la Maison d’Arrêt, c’est toujours avec une poignée de main franche et sincère que je salue celui qui a été plus proche de moi que les membres de ma famille lors des dernières heures. J’accompagne cette poignée de main, les yeux dans les yeux d’un aussi sincère « BONNE CHANCE POUR LA SUITE », laquelle parole se voit retourner un : « MERCI T’ES SYMPA ». Pas de haine
Nous ne faisons que notre travail, bien que celui-ci soit de moins en moins populaire. La faute à qui ?? Le débat est ouvert.
En tout cas, merci de nous permettre d’avoir une tribune sur votre blog. J’aimerais que dans nos rangs, des gens est votre talent pour rédiger aussi régulièrement des billets passionnants sur le quotidien des policiers. Ils pourraient nous permettre de nous réconcilier avec la population. Nous en avons tant besoin, elle en a tant besoin !!
Cédric
C'est vrai que j'insiste peu sur le boulot des policiers, mais c'est parce que, bien sûr, je connais mieux la phase judiciaire, et je pense effectivement que la réforme à venir fera évoluer ça aussi (quoi que si le projet de réforme passe tel quel, je vais me retrouver des nuits entières muet sur une chaise à côté de vous qui mènerez vos auditions tout seul comme avant : je sais où et quand je vais l'écrire, mon livre !).
Croyez aussi que j'entretiens les meilleurs rapports du monde avec tous les enquêteurs que je connais -dont d'ailleurs plusieurs à Lille ont été assis dans les mêmes amphis que moi, il y a déjà un petit moment...
Je parlais hier soir tard avec un procureur de l'époque, à Lille, où ce sont les OPJ qui amenaient les suspects, époque que j'ai connue (et à laquelle, pendant les temps d'attente, on avait des échanges passionnants ; une fois, une collègue à vous amenait un pédophile récidiviste, à mon sens pas dangereux en termes d'évasion ou de geste inconsidéré. Comme je la connaissait comme étant une enquêtrice particulièrement teigneuse, me voilà parti dans une grande diatribe mi-chambreuse, mi-sérieuse, sur les menottes inutiles... Elle m'a répondu qu'elle ne voulait pas les lui enlever, pour les raisons que vous exposez, mais que si je voulais, elle pouvait m'attacher à lui, ça lui ferait une main libre, puisque j'y tenais... Coincé, le Mô, j'ai dû dire chiche, et poireauter à trente centimètres du bonhomme tout le reste de l'attente... C'était le bon temps !) : il s'avère qu'en fait un rapport à décidé que les OPJ n'avaient pas que ça à faire, et surtout qu'ils coûtaient en heures sups', bien plus cher que le policier de base... (Ce qui fait qu'hier on a attendu trois heures qu'un "équipage se libère, bref...).
Il y a des "blogs de flics", sinon, un peu partout : ne désespérez pas !
En gardant à l'idée que ceux d'entre vous qui viennent me faire le plaisir de me lire, ou Eolas évidemment et d'autres confrères, ne sont à mon avis pas ceux qui sont les plus radicaux ni les moins ouverts d'esprit...
Si vous voulez, je vous raconterai un jour comment les policiers m'ont sauvé la vie, en pleine Cour d'Assises, et contre... Mon client ! Juré !
Vous nous reparlez de votre livre et je sens que cette idée commence à murir dans votre tête. J'ai bien compris aussi que lorsque vous me dites que vous envisagez de l'écrire à mes côtés, pendant que j'auditionne votre client dans un silence forcée m que m'auront accordé les nouvelles dispositions du CPP, c'est une façon détournée de me proposer d'écrire la préface de votre ouvrage. Et bien, après avoir réfléchi longu ...... J'ACCEPTE !!
Je savoure déjà à l'idée de connaître les circonstances qui ont permis à des policiers de sauver la vie de Maitre Mô en pleine Cour d'Assises.
Si vous avez des noms de bons "blogs de flics" , je suis preneur car je n'en connais point.
Vous êtes intéressant et vous écrivez bien. A quand le blog de Cédric ? Pas besoin d'écrire tous les jours...
Je crois malheureusement n'en n'avoir ni les compétences, ni les moyens intellectuels.
Je me contenterais dans l'immédiat de quelques commentaires sur les blogs d'Eolas et de Mô....mais, comme pour ce dernier, laissons l'idée murir.
Parmi les "blogs de flics" vous pouvez aller voir les deux suivants : http://moreas.blog.lemonde.fr/ et http://police.etc.over-blog.net/. Personellement je les classerais dans les bons (intéressants sur le fond et bien écrit), mais je vous laisse vous faire votre propre avis.
Toutes mes félicitations (avec une pointe de jalousie dedans, parce qu'écrire aussi vite relève de l'exploit...et qu'épouser une femme aussi compréhensive force le respect).
Moralité : pourquoi croyez-vous que je me lève vers 3 heures 30/quatre heures tous les jours, dimanche inclus ?
M'en fous, j'ai entrepris d'apprendre à Petit Mô (3ans) à se servir d'un clavier : il se trouve que je le fais en me connectant au blog, et que j'ai une pédagogie à base de démonstration essentiellement...
Un bon truc à ceux qui sont dans le même cas : en partie droite de l'écran, tapez "comptines enfants" sur U-Tube ; asseyez l'impétrant sur vos genoux, il fixera les trucs qui défilent ; partie gauche, ce que vous avez à faire sur le Ouaibe, évidemment, héhé...
J'aime beaucoup la formule qui résume assez bien les errances de la justice pénale et du parquet en particulier durant cette journée.
Je me permets une toute petite observation que je formule d'autant plus humblement que je m'en suis rendue compte il y a peu: il convient d'écrire "par acquit de conscience" et non par "acquis de conscience", il s'agit en effet du verbe acquitter, terme ô combien cher à notre profession!
A part ça, bel exploit. D'ailleurs, pour arrondir vos fins de mois, vous pourriez tenter de vous faire sponsoriser par des fabricants de clavier. Je vois bien un logo indiquant "ce clavier a résisté à la saisie d'un article par Maître Mô" !
PS : les "an arrêt-maladie" des greffiers, c'est une faute ou c'est pour indiquer la durée moyenne des dits arrêts ?
PS2 : vous avez bien fait de ne pas publier ce texte en plusieurs fois ... Je ne voudrais surtout pas sous-entendre que, parfois, vous publiez des textes en plusieurs fois et qu'on attend la suite, hein, c'est pas du tout mon but
PS3 : Le jour ou vous écrirez des livres et ou vous serez encore plus connu, je vous propose "oussel" comme prénom pour le comparse ... En plus, chanter des chansons sur des gens dont les maisons n'ont pas de murs, en prison, c'est original non ? (ok je sors )
Ceci dit, c'est quand même un peu limite non, comme argument ? Parce que, dans ce cas, la question suivante qui me vient à l'esprit c'est "comment le proc (euh, c'est bien le proc, hein, qui poursuit, je dis pas de bêtises ?) arrive t'il à justifier qu'il se soit gouré (y'a pas d'autre terme) entre vol avec arme et vol avec violence ?" C'est quand même pas pareil
J'espère lire votre prochain article avant que ne "tombe" le délibéré de l'affaire qui m'a conduit devant le CPH... (et qu'icelui soit favorable au salarié que je représente ....Je sais, je sais, "icelui" est un plagiat...C'est de la langue de Mô, pardon Maître )
Et vous feriez un piètre délinquant, tant vous semez (volontairement ?) les indices (et les aveux) à droite et à gauche dans vos interventions et sur la toile.
Je nous ai trouvé un nouveau point commun à ajouter à nos origines (avec cette différence que j'ai quitté le 59 et ai renoncé à danser sur les tables chez Mademoiselle Fifi) , faute d'ENM : le marchfeld de l'ESM.
N'auriez vous pas été un cijas
dude génie ?Et puis j'avais vraiment été sélectionné pour mes aptitudes physiques et intellectuelles au combat . . .
Et une fois affecté, je me suis pris la tête avec le cijas local, qui doit être avocat aujourd'hui (comme quoi il doit y avoir quelque chose de génétique ...)
Quant à ces soirées chez Mademoiselle Fifi, je suis sûr que c'était vous
Ah , madame Mô n'est pas au courant, veuillez m'excuser
Bien malgré moi, j'ai dû m'arrêter au milieu lundi après-midi (débordée, pas le temps, toussa), et j'avais même complétement oublié de venir lire la suite jusqu'à aujourd'hui!
Mention spéciale à "ledit ballet ressemble le plus souvent à un ballet à chiottes" qui m'a fait beaucoup rire, et à "mon ami enrobé" qui m'a d'abord fait croire que Gildas avait de l'embonpoint, avant de comprendre qu'il avait uniquement une robe!
Merci pour ce récit, une fois de plus poignant, instructif, et humoristique (ah oui j'oubliais, très bonne entracte!!).
En tant que jeune avocate, j'avoue avoir failli faire la gaffe que vous mentionnez (solliciter la nullité de la garde à vue au motif que tous les actes ne sont pas contresignés par l'OPJ ni par le gardé à vue), fort heureusement d'autres confrères à qui j'en ai parlé m'ont appris qu'on ne nous donne jamais la vraie "copie du dossier", mais en réalité on nous donne une copie imprimée par les services de police à partir des fichiers informatiques des PV... par conséquent ils ne sont jamais signés (ce qui n'est pas du tout pratique pour vérifier la conformité des signatures...)
Et je confirme aussi que pour les compa on n'a jamais le PV du parquet dans notre copie du dossier, ni le casier judiciaire, ni l'enquête sociale rapide, si bien qu'on les consulte lorsque l'audience débute, en urgence (comme tout ce qu'on fait en compa!).
La réaction de Kader, telle que vous la relatez, face au Juge des Libertés et de la Détention en est, par sa simplicité et son authenticité le bouleversant point d'orgue.
Les petites notes de bas de page ne sont pas les passages les moins appréciés, je m'essaie à la rhétorique juridique de l'euphémisme, notamment les 3, 4, 6, 8, 16, 19, 23, 24, 26, 29, 30, 31, 32, à ce propos de 32, ne craignez vous pas que la dite procureur interprète mal l'affirmation que sa beauté est romancée ?, 33, 34, m'a bien fait rire la 34, 36, 38, 41, 42 et les autres aussi.