Je ne sais pas si c’est moi qui vieillis1, si c’est un signe des temps, expression qui ne signifie rien mais a le mérite d’avoir l’air d’être sage, ou bien si réellement le phénomène augmente ces jours-ci, mais j’ai bien l’impression de m’être successivement fait arnaquer un nombre de fois très supérieur à la moyenne, récemment …
Je ne vous parle bien sûr pas des arnaques très ordinaires, celles que nous subissons tous très régulièrement, au fil de nos vies respectives, et dont les auteurs sont parfaitement connus, soit l’État, tout organisme faisant partie de ce groupuscule terroriste opaque que l’on appelle communément “les charges” (URSSAF, caisses de retraite, caisse de prévoyance, etc …2 ), très évidemment les banques en général et la mienne en particulier, de nombreux intervenants à domicile, tel ce plombier exorbitant, ainsi qualifié-je son prix mais non pas son talent, que je salue cordialement en lui confirmant par là -même que je ne l’oublierai pas, ne serait-ce parce que je lui dois d’avoir dû apprendre en urgence la plomberie et l’art de souder dans de l’eau mêlée de caca, après son passage, ainsi naturellement, plus près de ma profession vénérée, que les confrères, les procureurs, les juges, et bien entendu avant tout les clients.
Non, je me réfère ici à de véritables arnaques, dont j’ai été la victime innocente, et dont, pour la dernière en date, celle que je souhaite vous exposer, je ne suis même pas certain que c’en ait été une …
De tous ceux que je citais précédemment, je me serais méfié, par nature, et ils ne m’auraient pas eu, ils ne m’ont plus depuis bien longtemps, excepté par la force -je pourrais seulement, si vous insistiez, vous livrer quelques petits trucs infaillibles pour détecter l’arnaque dans chacune de ces catégories, mais bon, sans y passer la nuit, je suis bien certain que vous possédez également les vôtres : question de survie …
Allez, quand même, par exemple : pour l’État comme les charges, vous le savez, mais vous n’y pouvez rien : tout morceau de papier illisible, car truffé de petites notes et de chiffres contradictoires, que vous recevez par la Poste dans une enveloppe dont le seul aspect visuel ferait cesser le fou-rire d’une hyène, et se terminant, après que vous ne l’avez pas lu ce qui est normal, aucun être humain ne lit ces lettres-là , par une somme dont il vous est indiqué, et c’est la seule mention en français courant et compréhensible qui figure sur l’ensemble du document, que vous devez la payer, généralement dans un délai bref, est constitutif d’une arnaque.
Sa particularité est qu’elle ne s’accomplit jamais seule, et que vous en recevez des tombereaux à peu près le même jour, et l’ultime test, d’une absolue efficacité, consiste à additionner rapidement les montants de la totalité des sommes ainsi cumulativement réclamées en même temps pour la même date : si vous ne pouvez pas les payer et savez par avance que vous ne le pourrez pas d’ici à ladite date, ce sont, définitivement, des arnaques.
Elles ont des degrés infiniment variés de subtilité, mais ma préférence, toutes catégories confondues, va à l’URSSAF, sans contestation possible.
D’abord, parce qu’elle s’accompagne souvent d’un dépliant quadrichrome contenant des tas d’informations dont personne n’a rien à secouer, et qui part aussitôt l’enveloppe ouverte à la poubelle, ne suscitant invariablement qu’une unique piste de réflexion, ainsi résumable, pardon pour la crudité mais c’est du vécu : “Putain, c’est pour ça que je paie ?”
Ensuite, parce que la moindre journée de retard de paiement, fussiez vous un cotisant de plus de vingt-cinq ans sans tache, comprenez “qui a toujours raqué genre plutôt d’avance”, vous vaut aussitôt une majoration de dix pour cent et une lettre de relance informatique dont le seul coût agace, et dont la grâce et la courtoisie sont exemptes -or, il y a un âge où on a du mal, plus qu’avant, avec les discourtois ; il y a même un âge auquel on ne les supporte plus du tout …
Et enfin, parce que l’URSSAF a commis cette année à mon endroit une arnaque dans l’arnaque, si je puis dire, et je puis, car je fais comme je veux.
Le libéral employant du personnel paye deux URSSAF : celle dont il est redevable en tant que libéral, et celle qu’il doit en tant qu’employeur ; cette dernière catégorie est “appelée” trimestriellement, en même temps que les autres “charges sur salaires”, à savoir essentiellement l’anciennement ASSEDIC, dont personne ne connaissait la signification de l’acronyme, devenue Pôle Emploi, dont personne ne connaît la signification tout court, et la caisse de retraite, pour moi la joliment nommée CREPA,
Voilà -t-il pas que, surchargé et à la bourre, comme toujours, j’établis il y a quelques mois les chèques trimestriels corrects, mais que, malheur à moi et que le Dieu des Moyens de Paiement me ratatine comme crotte dérisoire, j’inverse deux enveloppes : j’adresse celui de la CREPA à l’URSSAF, et celui de l’URSSAF à la CREPA -je sais, employés de l’URSSAF, c’est un crime, c’est dégueulasse, je suis un porc, je n’ai que ça à penser et vous comptiez sur moi pour vivre, je vous ai trahis, je ne mérite pas de respirer, ma mère était une guenon et je vous ai outragés, cette erreur était impardonnable.
C’est après ce genre de crime que vous pouvez vérifier si vous avez affaire à une arnaque simple, ou bien à du lourd, du en cascade, du soviétique.
La CREPA, en effet, comme vous l’auriez fait vous-même, m’a renvoyé mon chèque erroné dès le lendemain, en me signalant gentiment l’erreur.
L’URSSAF, non seulement ne l’a pas fait, mais encore a encaissé le chèque qui ne lui était pas destiné, et n’était pas libellé à son ordre ; et encore, a mis plus de six mois à me rembourser du trop perçu -en l’occurrence, un petit deux mille euros quand même …
Et elle ne l’a finalement fait qu’après que j’eus ouvert un dossier, seize appels téléphoniques3, deux courriers simples et deux recommandés, dont le dernier la menaçait de poursuites pénales à raison de l’encaissement frauduleux de ma saloperie de chèque …
Et après qu’entre-temps j’eus payé deux autres trimestrialités, sur un compte donc largement excédentaire …
Là , vous voyez, on est dans la Grande Arnaque, le Haut Vol, on ressent d’instinct un certain respect, ainsi également bien entendu que l’envie, maîtrisée parce qu’on n’est pas des bêtes mais tout juste, de massacrer tout ce qui bouge dans le beau bâtiment abritant ce superbe organisme.
Je plaide régulièrement en défense un certain nombre de dossiers contre le représentant de l’URSSAF, en matière pénale (travail dissimulé, infractions liées à la gérance de fait, etc …), et j’avoue que lorsque je les gagne, le plaisir est un peu plus sucré qu’ailleurs -d’autant qu’à l’audience, la parole est libre, très très libre, et que je ne manque jamais de rappeler en quelle haute estime je tiens cette charge, et surtout, son mode de recouvrement …
Mais bref (!), je ne voulais pas vous déranger pour si peu, d’autant que je constate que vous n’insistez finalement pas pour que je vous livre mes autres astuces permettant de déceler des arnaques dans tous les corps de métiers précités -ce qui est dommage et une faute de goût de votre part, parce que rien que pour les banques4 j’en ai des dizaines, je les ai presque toutes expérimentées, certaines ayant fait faillite après -comme moi.
Non, je voulais soumettre à votre sagacité, avérée, puisqu’il vous arrive de lire ce blog, le petit récit suivant, et vous demander si selon vous je me suis fait niquer ou pas du tout -je sais, l’expression est triviale, mais c’est vendredi, et certains gros mots me font rire, je les apprends même à mes enfants de deux et trois ans pour qu’ils les répètent devant des gens bien, magistrats si possible …
Or donc, il m’arrive, de retour tardif au foyer conjugal, de me voir sommer par mon épouse adorée de me rendre “tant que t’as ton manteau” immédiatement à la supérette qui fait le coin de notre rue, pour y creuser mon découvert creuser celui du cabinet avec la carte bleue d’icelui que j’ai par erreur emportée croyant que c’était la mienne dépenser mon liquide issu du blanchiment de l’argent de la drogue acheter deux ou trois trucs qui viennent justement de s’avérer aussi indispensables que manquants, genre du pain, les yaourts préférés des enfants, ceux au chocolat avec des boules qu’on verse dedans, ou n’importe quel condiment sans lequel le plat du soir sera inéluctablement raté -en général du ketchup.
L’autre soir, j’étais en train de déférer à un ordre de cette nature, d’autant plus volontiers d’ailleurs qu’exceptionnellement, nous n’avions plus de champ’ au frais, et marchais d’un bon pas vers la supérette précitée, bien pratique quand même (et dont le gérant lorsqu’il m’aperçoit à travers ses grandes baies vitrées enjoint immédiatement à un subalterne d’ouvrir un carton du susdit breuvage -voire deux si nous sommes vendredi), lorsqu’un homme, qui attendait devant le magasin, un peu à part, et à l’écart surtout des mendiants qui campent là usuellement, se mit en travers de mon chemin, et m’aborda5 .
Il me fit immédiatement bonne impression, parce qu’il avait l’air d’un rude gars du Nord sympathique en diable, qu’il avait les paluches couvertes de taches de peinture blanche, et portait un bleu maculé itou, sous un blouson de cuir râpé -je sais, c’est idiot, mais je me méfie infiniment plus des encostardés de toutes sortes, sans doute parce que j’en fais partie, que de ce que, avec l’esprit de déduction foudroyant qui me caractérise6 j’ai immédiatement pensé être un travailleur manuel probablement peintre en bâtiment, qui devait rentrer du boulot, et comme moi venait faire quelques courses.
Il me demanda alors si c’était bien aussi mon cas, et très gentiment m’assura qu’il était honteux de me demander un tel service, mais voilà , il n’avait pas ou plus d’argent, sa paye n’étant pas encore tombée (nous étions en fin de mois), et il ne m’en demandait pas, non : tout ce qu’il me demandait, mais disait-il avec la conscience aiguë que c’était un gros service, et me laissant tout le loisir de refuser, il comprendrait, d’autant plus précisait-il aussitôt que “c’est très cher”, c’était de bien vouloir accepter de lui acheter un pot de lait premier âge en poudre, pour sa petite fille -car oui, il avait une petite fille de quelques mois, qui l’attendait chez lui avec sa maman, laquelle l’avait appelé une heure plus tôt sur son lieu de travail parce qu’il n’y avait plus de lait …
Quelques mots magiques, dont l’un aurait probablement suffi car je suis, cochez la case de votre choix, 1/couillon 2/gentil, ayant été prononcés par cet homme très gentil, souriant d’un air horriblement gêné, m’annonçant la couleur sans chercher à me coincer, des mots comme “ce serait vraiment gentil de votre part” ou “petite fille”, j’acceptai de suite -la vision de ma propre petite fille attendant mon retour à cent mètres de là dans un loft design et se gavant probablement de tas de trucs chers et savoureux, pendant que son père en beau manteau et en costard de marque s’apprêtait à dépenser l’équivalent d’au moins quatre pots de lait en poudre pour du champagne et je ne sais plus quoi d’aussi fondamental, n’y était bien sûr pas étrangère.
Je lui demandai de m’attendre là , lui confirmant que je n’en avais pas pour longtemps, et que je lui remettrais sa boîte en sortant.
“Si ça ne vous ennuie pas…”, me précisa-t-il en me stoppant à nouveau : si ça ne m’ennuyait pas, idéalement il lui fallait du “Gallia XCroiss'”7, compléta-t-il, me rappelant, ce que je savais, que l’idéal pour les bambins est de ne pas changer de lait n’importe comment, et que le magasin en faisait, il le savait, “une boîte rouge” … De toute façon ils sont tous au même prix, une quinzaine d’euros.
“Ah oui, quand même, merde”, me dis-je in petto, ayant oublié ces tarifs prohibitifs depuis la toute petite enfance de Mômette, (deux ans) ; mais, la fréquentation de nombreux magistrats détestables mais tenant entre leurs mains le sort de gens qui me paient m’ayant rodé à l’art de n’afficher en rien mes véritables sentiments, j’acquiesçai, “pas de problème”, trouvant même cette précision tout à son honneur de jeune père conscient de ses responsabilités face au bébé -ou, comme nous tous, persuadé de force par une publicité matraqueuse et nauséabonde de fausses nécessités pour nos chérubins toutes vendues au prix fort8 .
Je fonçai donc dans ma supérette adorée, désormais détenteur d’un double devoir, nous permettre de boire un coup ce soir et aider un père dont la détresse m’avait réellement touché, humainement évidemment mais aussi intellectuellement, genre intello à bonne conscience, vous savez, qui se dit “bon sang, ce type bosse, et en est réduit à mendier le lait de sa fille, mais où va-t-on, c’est quoi la France ?”, et allai droit au rayon des produits pour bébés, où je découvris, fort marri, et malgré des recherches attentives, que du Gallia il y avait, mais non point le modèle “XCroiss” qu’attendait mon nouvel ami : je farfouillai rapidement dans les boîtes, regardai au-dessus et en-dessous, mais ne le trouvai point. Je finis par me dire que le Gallia Premier à‚ge qui était là ferait quand même l’affaire, que je n’allais de toute façon pas ressortir les mains vides maintenant, et en pris donc une boîte, puis la moutarde et une baguette (c’était ça les autres trucs je m’en souviens à l’instant, hé hé, quarante-trois ans mais de beaux restes, finalement …) avant de me rendre en caisse, où Iléana, qui désire secrètement mon corps depuis l’ouverture du magasin9, me dit son unique phrase habituelle, se levant déjà pour aller chercher les bouteilles dans l’armoire vitrée empêchant leur vol : “Bonjourrrrr. Cè combien de bouteyes, cè soirrr ?”, un grand sourire d’espoir irradiant son joli visage, tandis que je m’approche et embrasse ses lèvres charnues, et qu’elle colle sa lourde poitrine à la mienne pendant que sa main … Hum, pardon … A quoi je répondis par ma blagounette non moins habituelle : “Ben deux, je suis seul !”, et à laquelle elle fit semblant d’éclater de rire, commerçante en diable.
Je payai l’ensemble, enregistrai l’achat sur ma carte fidélité me donnant droit à des tas de réducs’ toutes plus folles les unes que les autres -mais jamais sur le champagne, car ma supérette possède le sens de la justice sociale -et fourrai mes achats dans le grand sac déplié de ma poche à cette fin, dans lequel comme d’habitude elle fourra mon ticket de caisse, avant de me gratifier d’un “Au revoir” gourmand, auquel je répondis par un “Bon courage. A bientôt …” lourd de sens.10 .
Je sortis, et retrouvai aussitôt mon mandant, auquel je tendis fièrement sa boîte de lait, en m’excusant de n’avoir pas trouvé le modèle exact qu’il aurait souhaité, mais me félicitant en tout cas qu’il s’agisse de la bonne marque. “Ah, c’est pas celui-là …”, me répondit-il d’un air totalement désolé, tout en me remerciant aussitôt et en s’excusant de cette déception, qu’il mit sur le compte de sa certitude “qu’ils en avaient”, et que ça l’ennuyait vraiment de devoir changer de lait -mais ça irait quand même, bien sûr, “c’est déjà vraiment gentil à vous” …
Je l’assurai que j’avais cherché, mais convins que j’avais peut-être été un peu rapide ; me souvenant alors de la présence du ticket dans mon sac, et probablement aussi un peu déçu par sa réaction, car je fais partie des gens qui ne sont généreux que si on les en remercie comme s’ils étaient des héros,11, et, commençant par ailleurs à être à la bourre pour le repas des fauves, avec sa connerie de boîte de lait, là 12, je lui dis en le lui tendant : “Écoutez, voilà le ticket : si vous trouvez la bonne boîte, je pense que vous pouvez échanger”. Il sourit et accepta, “Oui je vais y aller, merci, vraiment. De ma part et pour ma fille !” Je souris en retour : “De rien. Et embrassez-la de ma part !” Et je partis dans la nuit tombante, pendant qu’il entrait dans le magasin en m’adressant un salut fraternel de la main.
C’est bête à dire, mais j’étais tout content en rentrant, et, comme je fais partie des gens qui aiment se vanter de leurs bonnes actions, je racontai l’anecdote à ma femme adorée (sauf Iléana bien sûr) histoire de grandir encore dans son âme et dans son cœur.
La phrase “T’es con, tu t’es fait enculer, non ?”, ne constituait pas exactement les félicitations que j’attendais.
Voilà , lecteurs adorés, l’épilogue de cette petite histoire, qui, outre qu’il démontre que nous usons entre nous de termes assez grossiers, parfois, Madame Mô et moi-même, fit naître en moi un doute, en y repensant un peu mieux, et, entre nous, une petite discussion ce soir-là , d’abord sur le fait qu’elle pouvait me parler un peu plus poliment, j’avais quand même ramené moutarde, baguette et champ’, et ensuite, bien sûr, sur le point de savoir si je m’étais effectivement fait avoir ou pas, et si l’homme, à l’heure où nous parlions, fabriquait le biberon de sa fille avec mon lait pendant que son épouse brodait mon prénom avec un cœur sur sa gigoteuse, ou bien rigolait avec ses amis en distribuant les multiples canettes de bière échangées contre icelui lait, en caisse …
Je doute encore à ce jour : à charge, si l’homme était réellement en détresse, il a eu une réaction finale un peu étonnante, d’une part ; et d’autre part, je suis quand même à peu près certain que son fameux modèle de boîte ne figurait pas dans celles du magasin ; mais à décharge, si c’était bien un arnaqueur, d’abord il a eu un discours parfait, n’exigeant jamais rien de suspect, jouant sur la corde sensible mais à bon escient, sans exagérer, me laissant décider à sa place, le tout avec un air véritablement gêné, et ensuite, mes arguments massues, il ne pouvait pas savoir que j’aurais le ticket de caisse en sortant, que je jette d’ailleurs effectivement presque toujours, et il ne peut pas, dans un aussi petit magasin, répéter son scénario, ou en tout cas pas souvent.
Je vous laisse à vos réflexions, c’est le week-end, et ne vous torturez pas trop quand même : ce soir-là , la petite discussion avec Madame Mô a tourné court, parce que j’ai soudain dit : “Écoute, deux solutions : soit j’ai réellement aidé un papa dans la misère, et c’est tant mieux ; soit j’ai filé quinze euros à un escroc, et dans ce cas, il a tellement bien bossé, c’était tellement bien fait, que franchement, ça les valait. Donc, dans tous les cas, sors les coupettes, on va boire un coup à sa santé !”.
Ce que nous fîmes -un peu trop pour ma part, puisque j’ai même fini par proposer un toast à la santé de l’URSSAF !
Vous me direz peut-être que j’aurais pu, plus tard, demander au magasin si l’homme était connu, si on pouvait échanger un produit neuf même sans ticket, que je pouvais vérifier si le modèle qu’il me citait existait réellement, que sais-je encore …
C’est vrai, mais je ne l’ai pas fait : c’est comme cette fille dont adolescent, vous étiez fou amoureux, mais que vous n’avez jamais osé aborder alors que tous les copains vous y poussaient, vous vous souvenez ? Vous l’aimiez tellement que vous préfériez rester dans le doute, et penser que peut-être vous pourriez lui plaire, plutôt que de prendre le risque qu’elle vous jette en vous riant au nez -je ne sais même plus combien j’en ai sauvées, comme ça !
Eh bien là , c’est pareil, toutes proportions gardées : ma petite sensibilité et moi, on préfère ne pas savoir -et finalement, rester comme on est !
- enfin, si, je le sais : je vieillis, mais je veux dire par là que je ne sais pas si ce que je veux vous raconter est lié à cet état de fait -si vous m’interrompez dès la première ligne, on n’est pas rendu … [↩]
- Note utilitaire : défiez-vous à vie de tout organisme comportant le mot “Caisse” dans sa dénomination, l’expérience enseigne qu’il est à fuir immédiatement, et n’en concerne toujours strictement qu’une seule, de caisse, la sienne. [↩]
- Dont certes un seul m’a permis d’aboutir à une personne humaine, ou disons humanoïde, mais enfin, seize tout de même … [↩]
- Vous savez, cette chose-là : “Banque, nom féminin : organisme ayant la même fonction principale que le billet de banque, à savoir vous permettre d’acheter des choses avec l’argent que vous gagnez, mais payant”. Ce qui dit assez que le concept même de banque est en lui-même une arnaque ! [↩]
- Me privant ainsi des deux ou trois coups de pieds que je donne habituellement aux dits mendiants en passant, mais bon, je me suis rattrapé depuis. [↩]
- … Mais ne m’a cependant jamais, je dis bien jamais, permis de gagner une seule partie de Master Mind … [↩]
- Ne cherchez pas, je dis n’importe quoi, il m’a mentionné une marque, connue, et un modèle que je ne connaissais pas et dont je ne me souviens plus -en tout état de cause le lait en poudre c’est cher et ça pue et ça possède un goût immonde, voilà ce que je sais ! [↩]
- A ce propos, je vous demande de boycotter Aubert, comme je le fais moi-même, uniquement à cause de leur slogan scandaleux, affiché partout en lettres immenses sur leurs magasins : “Comment réussir son enfant”, ou approchant, un truc comminatoire qui devrait être interdit par la loi -on me murmure qu’ils l’ont changé, m’en fous, vérifie pas, je boycotte vous dis-je ! [↩]
- Mais à laquelle je refuse de céder, car je serais obligé de la faire souffrir après, étant donné que Madame Mô gagne plus, et qu’ Iléana, Roumaine, ne parle que quelques mots de français -remarquez que ce dernier point mérite réflexion … [↩]
- J’arrête avec ces bêtises, Madame Mô affecte officiellement de ne pas me lire ici, mais je sens que je vais curieusement finir par me faire engueuler quand même … [↩]
- J’en ai un peu honte mais pas tellement en fait, je crois que nombreuses sont les générosités affichées qui en réalité espèrent une récompense personnelle ; la mienne est assez simple à offrir, finalement, donc j’assume ! [↩]
- Car je fais aussi partie des gens dont la générosité s’érode face à l’effort, j’en ai un peu honte aussi … [↩]
Vous voilà donc maintenant rassuré dans votre rôle d'équilibreur de l'univers.
P.S.: si vous n'avez pas compris pourquoi cette phrase suffit à dire qu'il était honnête, voici un indi
PS : et pour ce qui concerne votre arnaque ou pas arnaque : si c'est une arnaque elle n'est pas reproductible à l'infini dans le même magasin, mais peut-être valable dans tout magasin si jamais le nom du produit est inventé => impossible de le trouver !
Aussi, l'intention d'un arnaqueur est-elle toujours de reproduire la même arnaque ? Non, ils sont inventifs les bougres, et puis l'occasion fait le larron paraît-il. Mais si le type s'est donné tant de mal pour vous monter un tel scénario, cette leçon vaut bien un fromage, sans doute ?
Même sentiment pour l'URSAFF et Cie !
Par contre vous y allez fort avec votre mère !
Salutations.
Pingback : Cheres (!) amours passées... | Maître Mô
Donc elle arrive, se déshabille, grimpe sur l’abattant des toilettes pour que je ne me casse pas le dos en passant un coup de gant sur ses pieds. La mine contrite, elle me dit :
-Maman, tu sais, dans le film il y avait un gros mot
J’imagine bien qu’il n’y en avait pas eu qu’un, mais bon, si elle n’en avait retenu qu’un, c’était déjà pas mal.
- Ah bon, et c’était quoi ce gros mot, tu me le dis ?
Son visage s’est illuminé du ravissement de la transgression. Des petites étoiles ont dansé dans ses yeux, elle est devenue toute rose. J’ai cru un instant qu’elle allait me sortir une horreur.
-CAUWNNNN ! (1)
Ah le plaisir qu’elle a mis à me dire ça, un bonheur à voir ! J’ai éclaté de rire. Elle a été un peu décontenancée : j’aurais du la gronder, pas rire. Ce n’était pas normal.
- Pourquoi tu ris ?
J’ai répondu par une question.
- Tu le dis encore une fois ?
Elle m’a regardée, interloquée, puis a pris une bonne respiration avant de lâcher un autre « cauwnnnn » tout aussi jouissif. Il était un peu différent du premier puisque l’effet de surprise, pour elle comme pour moi, ne jouait plus à plein, mais il resta très drôle. J’en ai redemandé.
- Tu le dis encore ?
Là , il n’y avait plus vraiment d’attrait ce mot interdit. Elle s’est fait préciser les choses.
- Dis maman, c’est vraiment un gros mot ?
Ben oui quoi, s’il doit resservir ce mot autant être bien sûre de son statut !
- Oui c’est un gros mot ma chérie ; Tu me le dis encore ?
- Cauwnnnn
D’une toute petite voix.
- Et encore ?
Elle n’a pas voulu. Visiblement, il ne l’intéressait plus ce mot qui est un gros mot mais finalement peut être pas aussi gros que ça quoique j’en dise.
(1) Con, en français, pour ceux qui vivent au dessus de la Loire.
http://www.dailymotion.com/video/x6zja8_zemmour-face-a-gerard-miller_news
Sur la place centrale du Pelourinho (quartier historique), il y a une épicerie et devant, un jeune ado très digne qui ne demande "rien pour lui, juste une boîte de lait pour son petit frère qui a faim" Si on lui offre quelque chose en plus, il refuse, offusqué. Mais à peine le gringo a-t-il tourné les talons, que le boîte revient dans le magasin, est remboursée (moins 10% pour l'épicier) Elle peut être vendue et revendue 50 fois dans la journée, sous l'oeil (ironique) du policier du coin.
Tout à fait votre histoire^^
ASSEDIC voulait dire ASSociation pour l'Emploi Dans l'Industrie et le Commerce... ce qui explique qu'il n'y avait par d'offres pour le tertiaire.
[oups édit] Et il n'existe pas de boîte rouge chez Gallia, puisque les boîtes sont bleues. Encore que le "Callisma" ait un logo rose... (jeune papa inside)
Ceci étant, ça fait un bout de temps que Poussinette carbure au lait de croissance. Passé les deux ans (qui arriveront vite vu qu'elle a quinze jours de moins que Mômette), on la fera glisser sur du demi-écrémé, et ça fera une variété de lait en moins à la maison.
Pourquoi du lait demi écrémé? Le lait entier est encore trop riche à cet âge? [je me documente, hein].
(faites une bonne action, Ours, aidez-nous à nous instruire, tous autant que nous sommes)
Ayant traîné dans des exploitations agricoles de polyculture élevage comme on dit, j'achète du lait Bio (oui, je sais, il y a des risques de fraudes
Généralement, un bon lait est plus riche en protéines et lipides (bah oui, la vache n'est pas poussée aux limites de sa production de liquide, donc peut mettre des constituants intéressants dans la flotte qui sort des pis). Ah, il n'a pas non plus ce "goût" vaguement crayeux ni cette consistance flotteuse. Enfin, s'il est entier, il permet de faire des gratins de patates moelleux, onctueux et gouleyants.
Certains m'objecteront sûrement que c'est plus cher, à quoi je répondrai sur un exemple plus parlant que le lait, le blanc de poulet... Prenez un blanc de bon poulet fermier, faites le cuire, il ne rendra presque pas d'eau. Un blanc de poulet de batterie relarguera la moitié de son poids d'eau. Votre blanc a coûté 30% moins cher, mais contient surtout de la flotte
Cela marche aussi avec les bûches glacées. Au lieu de travailler en mL, unité de volume, pesez les. Vous verrez qu'une bûche glacée correcte pèse jusqu'à 40% plus lourd pour le même volume, alors qu'elle ne coûte que 25% plus cher
Je n'ai pas dit si c'est plus cher, c'est meilleur, mais le meilleur est souvent plus cher, ce qui n'est pas la même chose.
Si on prend le cas du lait, il existe plusieurs catégories de lait, suivant leur composition (protéines...) et leur teneur en micro organismes. Les fonds de cuve, ça existe aussi. C'est un fait.
Je maintiens donc que le lait très peu cher a peu de chance d'être de bonne qualité.
Après, il peut exister du lait cher et de mauvaise qualité. J'ai à ce sujet indiqué un critère objectif, la composition du lait et des critères subjectifs (goût, texture).
Je vous accorde que le critère de prix n'est absolument pas pertinent par contre pour les produits cuisinés. En effet, la même usine fournit parfois le produit "de marque" et le produit "marque premier prix". Il suffit de vérifier le code usine pour s'en rendre compte.
De même, à la messe, j'avais remarqué la pingrerie de mon père qui lâchait discrètement une toute petite pièce dans le panier des dons, qui circulait parmi l'assistance à un moment de la cérémonie. A peine quelques centimes, mais cela faisait un bruit métallique, suffisant pour ne pas perdre la face vis-à -vis des voisins sans perdre sa bourse. Gêné, je lui fis la remarque que le prêtre mobilisait ces dons pour secourir les pauvres. Par une réponse sèche, le paternel rétorqua que le curé se gardait surtout cette manne pour lui-même - il n'y avait qu'à voir la splendeur de son logis - et que de toute manière, dans notre région concordataire, les prêtres étaient rémunérés par le contribuable - çà c'est vrai.
En fait, je crois préférer être un niais naïf qu'un pingre aigri
Comme je dis souvent pour 15 euros ca n'est pas cher payé.
A la fois pour l'amusement et les commentaires et a la fois sur ce qu'on nomme chez moi :
'Leergeld'. Ce qui signifie de l'argent pour apprendre.
Bonne soiree a tous,
Lami.
Je vous recommande une visite du site de "Max le suisse" : http://stoppermaxlesuisse.over-blog.com/
Il s'agit d'un autostoppeur qui parcourre la France depuis plusieurs années. Les commentaires sont édifiants.
Politique + Justice + Presse + Sac de noeuds de conflits d'intérêts...
Pour aider anticor à établir une « liste d’incompatibilités entre fonction politique, publique et autres », j'ai proposé d'étudier le cas de ce juge défendant les intérêts économiques d’un certain journal que vous lisez tous les jours, instruisant une affaire impliquant le patron d’un autre journal que vous lisez également tous les jours, alors que les deux journaux se rapprochent, et produisant un non-lieu comportant 3 erreurs grossières en 8 lignes.
Côté politique, et pour compléter le tableau il convient d’ajouter que
- les deux journaux sont du même bord
- le miraculé judiciaire a été directeur de campagne d’un certain candidat d'un certain parti pour une certaine élection
- le juge a été candidat aux législatives 1997 et 2002 et membre de la commission de contrôle financier de ce même parti en 2003
Cette affaire est suffisamment sérieuse pour être « un élément d’information et de réflexion pour la commission des lois » de l’Assemblée.
Journaux, Sm et Usm, commission des lois de l'Assemblée et du Sénat disposent des pièces.
On attend articles et communiqués de presse
Sur les blogs de
- anticor http://anticor.org/2010/10/01/conflits-dinterets-anticor-et-sauvons-les-riches-appellent-a-la-creation-dun-conseil-de-surveillance-citoyenne/
- Eva Joly http://evajoly.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/10/25/affaire-bettencourt-eva-joly-denonce-une-operation-de-manipu.html#comments
- Corinne Lepage http://corinnelepage.hautetfort.com/archive/2010/10/24/le-scandale-judiciaire-continue.html
- Nathalie-griesbeck http://www.nathalie-griesbeck.fr/2010/10/reunion-shadow-cabinet-modem/
- La depeche http://www.ladepeche.fr/article/2010/10/27/936041-Prevention-des-conflits-d-interets-10-propositions-du-PRG.html
- Le parisien http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/conflit-d-interets-xavier-bertrand-pour-que-les-ministres-declarent-leurs-revenus-26-10-2010-1124882.php
- Les inrocks http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/51753/date/2010-10-08/article/independance-de-la-justice-francaise-les-six-cas-qui-fachent
- P.Bilger http://www.philippebilger.com/blog/2010/10/guerre-et-paix-dans-la-justice-.html?cid=6a00d8341c86dd53ef01348869523d970c#comment-6a00d8341c86dd53ef01348869523d970c
- S.Portelli http://chroniquedelhumaniteordinaire.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/05/25/sic-transit.html#comments
- La gazette des communes http://infos.lagazettedescommunes.com/47611/la-prevention-des-conflits-dinterets-vue-par-les-partis-politiques/commentaires/
- L'Humanité http://www.humanite.fr/27_10_2010-woerth-face-%C3%A0-la-justice-456595
- Elunet http://www.elunet.org/spip.php?article15990
Totalement raté : ce matin même, dans la fameuse supérette, fort heureusement à une heure de faible affluence, ma fille de deux ans dans dix jours a apostrophé un jeune homme qui attendait devant nous à la caisse en ces termes : "Je ne veux plus te voir, connard. CONNARD ! Va au dodo." Les quelques personnes présentes ont ri, moi moins...
Ceci étant, aucun souci pour leurs propres épices, cher DMB, la capacité des dj'eun's à inventer de nouvelles insultes est une constante inter-générationnelle !
Je regrette de ne pas voir le résultat en classe dans une grosse douzaine d'années, ça risque de décoiffer
La créativité en matière de noms d'oiseaux est effectivement inépuisable, heureusement.
A l'âge de deux ans, l'un de mes cousins au sourire doux, aux cheveux clair, au visage angélique, se taillait son petit succès sur la route des vacances en ouvrant la fenêtre de son côté, et en criant gaiment - à tue-tête - à tout cyclistes, moto-cyclistes et conducteurs voisins (y compris appartenant à la maréchaussée) : ENNNNNNNCULEEEEEES ! avec un éclat de rire clair et lumineux, qui seul permit à ses parents d'échapper à l'ouverture d'une mesure d'assistance éducative en milieu ouvert.
Les choses sont rentrées dans l'ordre dès le jour de la rentrée en petite section de maternelle, première journée d'école dont il est revenu répétant comme un petit perroquet "caca boudin caca boudin caca boudin". Nous primes des airs scandalisés et réprobateurs, lui intimant l'ordre de ne plus JAMAIS réitérer de tels insanités, notamment en public, ce qui suffit naturellement à le fixer à ce stade pour le restant de l'année et à peu près jusqu'à sa sixième, non inclue.
ça me rappelle celui qui ne fermait jamais sa maison à clé en disant : "si quelqu'un me vole quelque chose, c'est qu'il en a plus besoin que moi" (non, je ne vous donnerai pas mon adresse et de toute façon, je ne vais pas jusque là dans mes bonnes actions....)
- il revent la boite moins chere que 15 euros (genre 5-10 euros) pour se faire de l'argent, car j'ai tendance à complètement oublier que l'on peut se faire changer/rembourser un produit sur présentation du ticket de caisse.
Maintenant, je fais une supposition toute bête:
- un pauvre monsieur, peintre en bâtiment, qui a bossé toute la journée, au moment de rentrer chez lui, doit sous empire de sa femme, allait acheter du lait en poudre modèle Gallia Xcrbidule car icelle n'a pas eu le temps d'y aller mais qu'il y en a à la supérette d'a coté.
Sur le chemin, voir une fois devant la supérette, je m'aperçois tardivement que je n'ai pas d'argent sur moi (les personnes manuelles fonctionnement bcp avec du liquide, et avec du liquide, pour un peintre en batiments, ca dilue trop son métier).
Bref, il a le choix entre rentrer bredouille en disant : "Chérie je t'aime mais j'avais pas d'argent avec moi"
ou tenter un : "Bonjour monsieur, j'ai vu dans un magazine que sous l'effet d'une même contrainte, les gens se rapprochaient. Or j'ai l'impression que nous sommes dans la même galère, si vous me permettez l'expression imagée, et accepteriez-vous de me sauver la vie ?( qui est, elle, une question à considéré au 1er degré bien entendu).
Vous lui sauvez la vie. Cependant pas le bon produit.
Je ne sais pas vous, mais les rares fois où je n'ai pas pris le bon produit, je l'ai senti passé (et ma gentillesse aussi car j'étais parti rendre ce service car j'étais initialement gentil). J'ose à peine imaginer en plus un produit pour enfant et le caricatural : "c'est toujours moi qui m'occupe des gosses (expression française hein...)" qui pourrait suivre par: "la seule chose pour les enfants que je te donne, tu t'es gouré"
Bref, de peur de rentrer avec un produit non conforme aux cahiers des charges exprimés, le monsieur est rentré pour prendre exactement ce qu'il pensait (et si vraiment ne trouver pas, malgré l'aide de la caissière, alors il aurait un excuse lui permettant de sauver sa vie, et dormir sur le canapé).
Au final, je suis peut-être bon poire également, mais j'aurai vraiment considéré avoir rendu service et non m'être fait arnaqué.
Autre proposition: se dire qu'on avait senti l'arnaque, mais comme pour tout, des arnaques s'acceptent, et d'autres pas. Celle-ci vous l'avait implicitement accepter, et lui avait donné de l'argent - indirectement.
C'est pas très différent des enfants qui crient au supermarché pour avoir une sucrerie et se taire en échange ou un vendeur ambulant et ses produits dont le prix est dopé aux hormones.
Enfin, il est vendredi soir, la semaine s'achève sur deux chèques, un minable et un non-signé et vous plongez sur une arnaque bien connue ?
Ne voyez-vous pas les magnifiques perspectives que vous offrait cette rencontre ? Un manant se présente à vous, net de tout frais de recherche de clientèle, et vous l'éconduisez ? Admettez qu'il dise vrai. Nous sommes le cinq du mois et son salaire reste non-payé ! Voilà l'affaire qui pourrait relancer votre semaine. Un bon petit référé prud'hommal dès lundi matin... Et puis ce brave homme n'est peut-être pas seul ? Ne voyez-vous pas miroiter les trente référés et tous ces petits chèques ? De plus, ces marques de peinture sur les mains ? Non, ça ne déclenche rien en vous ? Les règles élémentaires d'hygiène et de sécurité ? La manipulation sans gants de produits dangereux, voire toxiques ? Et puis, que diable, développez, déroulez le tapis... Parions que son employeur est un
Philoufilou, hors le filou n'est-il pas le fond de commerce de votre profession ? Mieux, peut-être est-il honnête et éprouve-t-il de réelles difficultés liées à l'attitude abjecte de cette URSSAF objet de votre ire ? Une belle et bonne action devant cette caisse vous eût permis de renflouer la vôtre tout en soulageant la tension qui monte en vous au simple énoncé de cet acronyme funeste ?Mais ce n'est pas tout. Je vous trouve négligeant dans la saisie des opportunités que la vie s'échine à vous présenter. La contemplation de la généreuse poitrine d'illéana semble vous faire perdre de vue l'essentiel. La fameuse boîte de lait qui aurait pu vous faire entrer dans la légende et vous assurer un vingtaine d'années de retraite paisible à hanter les amphithéâtres des facs de Droit pour narrer doctement les sources de la "Jurisprudence Boîte de Lait". Car voyons les faits :
Le gérant de votre supérette, qui emploie au noir une rom sans papier (là encore, vous passez à côté...), a assisté et laissé votre escroc développer son sinistre manège devant sa porte, procédant ultérieurement à l'échange des produit. Outre le travail clandestin, il est donc complice d'une escroquerie à la charité, dont on peut se demander s'il ne touche pas une petite part, qui l'entraînerait dans un recel fâcheux d'escroquerie... De plus, vous avez négligé le panonceau à l'entrée de la supérette, vantant la promotion sur le "Gallia XCroiss", qui ne figurait plus en rayon, laissant passer la possibilité d'une action en publicité mensongère... on pourrait aussi noter que la manœuvre frauduleuse à laquelle les compères se sont livrés a été la cause principale d'un désordre au sein de votre couple dont l'harmonie habituelle a fait votre réputation, amenant votre épouse a, très légitimement et sur le coup de la frustration sur votre manque de réactivité judiciaire, vous traiter de con et d'enculé, violence verbale qui vous a logiquement conduit à compenser l'amertume née de ces constats par une sur-consommation ruineuse pour votre santé et la clarté de vos analyse, de certaines boissons pétillantes.
J'en reste là pour aujourd'hui, ne souhaitant pas vous accabler ou accentuer les effets secondaires des dites bulles.