Vous savez que je déteste dire quoi que ce soit des affaires dans lesquelles j’ai eu la chance de pouvoir intervenir, je déteste ça presqu’autant que n’importe quoi qui parle de moi, surtout éventuellement en bien, ou que la violation, même minime, de mon anonymat absolu sur ce blog…
Mais là , je ne peux pas résister.
Vous me ferez peut-être le plaisir de vous souvenir de ce passionnant présumé innocent-là (surtout si vous êtes un habitué de ces lieux enchanteurs, parce qu’avec les 867 commentaires laissés dessus pendant mon périple calédonien, on ne peut que s’en souvenir !), que pour ma part je n’oublierai jamais, comme je ne suis pas prêt d’oublier non plus le magnifique acquitté qu’il est devenu…
Eh bien, un an à peu près pile plus tard, un livre vient de sortir sur cette affaire, qui a fait grand bruit là -bas, sur “le caillou”, et mériterait bien d’en faire au moins autant en métropole, tant elle est exemplaire de tant de choses -celles, notamment, à ne pas faire, à ne jamais laisser faire, en Justice.
Alors voilà , modeste coup de pub à l’auteur, Gérard Sarda, dont je me souviens d’autant mieux qu’il était effectivement en permanence dans la salle d’audience du procès d’appel, et que nous avions beaucoup parlé, à l’époque -je comprends mieux maintenant toutes les notes qu’il y prenait…
Je n’ai pas lu ce livre, que je viens seulement de commander sur le site de l’éditeur (même pas offert, ça me dégoute), mais l’homme était à la fois gentil et plein d’humour, et d’une grande finesse dans les observations qu’ils nous offraient, sur le thème de la Défense vue de la salle, et Dieu sait que c’est un point de vue précieux : je pense donc que lire cette histoire, par ailleurs très largement tragique, fera forcément du bien à l’entendement…
Voilà le résumé du livre par son auteur, tel qu’il m’a été adressé, je ne sais pas vous mais moi ça me fait envie -allez savoir pourquoi…
« Le procès Konhu en Nouvelle -Calédonie, une nouvelle affaire Outreau ? » (G.Sarda, L’harmattan)
Les faits
Tout d’abord, l’origine de l’affaire.
Le 2 mai 2002, une jeune touriste japonaise disparait à l’île des pins. Elle a pris possession d’un bungalow, mais n’y revient pas en soirée. Son absence est signalée le lendemain par la gestionnaire qui obtiendra, 24 heures plus tard encore, que les gendarmes retirent les affaires de la jeune femme pour louer à nouveau. Le 5, elle ne se présente pas à l’avion devant la ramener à Nouméa avant son retour au Japon, et les gendarmes qui jusque-là cherchaient une célibataire en vacances, font d’autres hypothèses. La perspective change.
Le ratissage de l’île est entrepris le 5 mai 2002 par les gendarmes, et il englobe le « rocher de kanuméra », ce petit îlot relié à la terre aux grandes marées basses dans la baie du même nom. En plein midi, rien d’anormal n’est observé sur le rocher. Le lendemain 6 mai, un nouveau ratissage est entrepris, avec la population. Le rocher est inspecté à nouveau, mais par un groupe composé surtout de membres du clan Kouathé qu’aucun gendarme n’accompagne. Vers midi, un « Kouathé » prévient: leur groupe vient de trouver sur le rocher un cadavre en état de décomposition, brûlé par endroits, en partie dévêtu : Mika Kusama.
Les gendarmes montent alors constater la présence du cadavre, puis demandent qu’on n’accède plus au rocher. Une inspection plus approfondie encore du rocher est à nouveau entreprise, cette fois par les gendarmes, et aucun autre indice n’est relevé. Peu avant la nuit, l’enquête conduite sous la direction du juge d’instruction, commence : le technicien de l’identification criminelle est dépêché sur place par avion militaire. Observations, prélèvements, photographie, conditionnement : le corps est emporté en pleine nuit à Nouméa avec l’équipe spécialisée. La brigade territoriale n’assure plus aucune surveillance des lieux. Le lendemain, il sera constaté par les gendarmes que des personnes sont remontées sur le rocher. Les lieux ont été saccagés.
Le 7 mai, après qu’à nouveau des personnes sont remontées là -haut, mais en plein jour, des « Kouathé » viennent signaler aux gendarmes qu’ils ont trouvé, à quelques mètres de l’endroit où gisait Mika, un trou profond où ont été jetées des affaires de la jeune femme.Ambroise Konhu dit Didyme et son frère Antoine, sont arrêtés chez eux par les hommes du capitaine Carmona. Un hélicoptère les conduit à Nouméa. Nul ne sait comment Mika est morte ni pourquoi ou comment son cadavre s’est retrouvé sur le rocher des Konhu.
Pourquoi les Konhu sont- ils si vite suspectés et bientôt accusés de meurtre?
Ni le procès de décembre 2007, ni même celui de 2009 n’ont permis de faire toute la lumière sur ce point mais le procès en appel, le second, a permis d’inventorier des éléments troublants, de mettre à jour des rivalités anciennes, des animosités et tensions passées bien éloignées du drame, de suggérer des investigations jusqu’ici inexplorées, et d’évoquer des pistes peu ou pas empruntées par le juge.
Pourquoi les gendarmes installent-ils leur QG chez Hilaire Kouathé, le petit chef de la tribu de Komagna dont la nomination est contestée? Pourquoi des témoins ne sont-ils pas entendus par le juge ? Comment se fait-il que des témoignages ouvrant d’autres pistes que celle des Konhu sont ignorés, ou pas sollicités? Pourquoi l’accès au rocher reste-t-il possible après le transport du corps ?
Les Konhu ont de longue date mauvaise presse auprès de la grande chefferie. Dix ans plus tôt Didyme était un chef de bande écouté, entré en rébellion après que son père dut renoncer à construire une structure hôtelière, faute de subventions. Plus tard, lui-même n’avait pu développer un projet de village d’artistes. Pêcheur, sculpteur de talent, il a formé des jeunes, des « adeptes » disent ceux qui en font un gourou. Dans un milieu insulaire confiné, les réputations d’excentricité passent mal.Les autorités, inquiètes du coup porté au tourisme japonais par ce meurtre qui a déclenché une invasion de reporters nippons, ne sont-elles pas soulagées quand dans « Les Nouvelles calédoniennes » du 11 mai, l’unique quotidien, est relevé ce titre qui lève l’anonymat des suspects: « Ambroise et Antoine Konhu continuent de nier les faits » ?
A peine arrêtés, les frères Konhu sont pris dans un engrenage cauchemardesque.
Les premières expertises donnent d’eux une image de meurtriers psychopathes, la garde à vue fait vite place à une interminable « prison préventive ».Didyme a d’emblée le secours d’un avocat, choisi et payé par le clan Konhu. Antoine, le troisième dans la fratrie, se contente pendant plus de deux ans d’un avocat commis d’office qui change tous les six mois. Leur père, à qui la chefferie de la tribu a échappé, est persuadé qu’Antoine sera vite libéré, mais qu’en revanche, un complot vise à neutraliser Didyme, l’aîné de la jeune génération, celui qui, comme ses ancêtres avant lui, devrait être le petit chef de sa tribu, Komagna.
En 2004, alors que la santé de leur père devient très préoccupante, Abo, le deuxième dans la fratrie, appelle l’attention sur la situation de ses frères emprisonnés. Il rencontre Elie Poigoune, le président de la Ligue des droits de l’Homme et du Citoyen de Nouvelle Calédonie, qui lui conseille de prendre un avocat pour Antoine. Maître Nanty et maître Fauche assistent Didyme depuis mai 2002. Maître Deswarte va assister Antoine jusqu’au bout et au procès en appel il aura l’appui de maître Mô,du barreau de Lille. La LDHC-NC encourage aussi la constitution d’un comité de soutien.
Le père des accusés mourra pendant l’incarcération préventive d’Antoine, de chagrin autant que des lourds problèmes de santé qui l’accablent. Humiliation suprême pour Antoine : on ne lui libérera les poignets que quelques instants devant le cercueil ouvert avant de l’enchaîner à nouveau et de le ramener au camp-est, la célèbre prison délabrée et surpeuplée.
La défense d’Antoine à l’œuvre.
Antoine est au plus mal. Son avocat tente de démontrer l’ampleur des lacunes et des contradictions de l’instruction. Redresser maintenant tout ce qui devrait l’être est une gageure. En 2005, le juge Mézières a été désigné pour présider la Cour d’Assises qui doit alors juger les Konhu en première instance, mais un coup de théâtre se produit : il est finalement chargé de reprendre à zéro l’instruction de son confrère! Le procès est renvoyé aux calendes grecques.
La presse nationale va-t-elle se saisir de cette affaire et engager ses propres investigations ? Plusieurs magazines et journaux nationaux ont des correspondants sur place. En « métropole », le scandale d’Outreau s’est invité dans l’actualité quotidienne. De quoi donner des idées ! Il n’en sera rien. Pourtant, le quotidien local, parle maintenant de contradictions et émet des doutes. Des questions pertinentes sont posées dans « Les Nouvelles» : « Pourquoi Antoine est-il maintenu en détention depuis toutes ces années? », par exemple. Des communiqués de la LDHC-NC, si souvent ignorée, sont publiés. Est évoqué ce comité de soutien qui mobilise en nombre des Kunié, et des habitants de tout l’archipel, dans les tribus de brousse ou les quartiers populaires de Nouméa. Les analyses d’ADN révèleront qu’il n’y a probablement eu aucun contact physique entre Mika et les frères. La « reconstitution » en 2005 n’apportera rien de probant non plus.
Le coup de massue du verdict de décembre 2007.
C’est finalement en décembre 2007 que le procès initial se tient. L’avocat de la partie civile a présenté un scénario plausible. La thèse de l’avocat général est assez voisine, mais sa fonction lui donne plus de crédibilité: dans une plaidoirie brillante, il pose des questions, récuse des arguments, avance ses hypothèses. Les enquêteurs sont peu sollicités à la barre et le procès va, avant le délibéré, accoucher d’un coup de théâtre. Pour l’avocat des Kusama, un « tee-shirt » accable Antoine : un tee-shirt ramassé par les gendarmes dans la chambre de Mika, est-il indiqué, ce que personne n’a vérifié, lui aurait appartenu ! Pas un « pull-over rouge », cette « supposée pièce à conviction » qui conduisit Christian Ranucci à l’échafaud, en 1969: un tee-shirt blanc à la gloire du football ! Interrogés en 2009, les gendarmes, assureront, du plus gradé au plus modeste, qu’ils n’auraient jamais pu mettre sous scellés un objet qu’ils n’avaient pas !
Après le procès en première instance.
Le comité et les avocats, la LDHC-NC et la société civile vont s’organiser. Les doutes sur la culpabilité d’un condamné victime d’une possible erreur croissent dans l’opinion. Son avocat parvient, par suite d’un vice de forme, à faire sortir Antoine de prison. Hors de sa prison où il aura croupi plus de quatre ans (plus de trois pour son frère), pour l’essentiel avant sa condamnation, Antoine constate qu’un formidable combat pour la justice et la vérité est en cours. Il y prend part avec ces citoyens et personnalités qui n’écoutent que leur conscience.
Une leçon, deux objectifs, quatre intérêts pour un seul livre :
Une leçon :
Sans la possibilité d’interjeter appel en matière criminelle introduite en 2OOO dans la procédure pénale, la condamnation d’Antoine serait sûrement tombée en « cassation », mais la suspicion serait restée. Elle serait aussi restée s’il avait été « acquitté au bénéfice du doute » en appel. Antoine Konhu a définitivement été jugé INNOCENT du meurtre de Mika Kusama.
Deux objectifs :
Le livre mise sur un effet (médiatique ?) afin que le Parquet, la Garde des Sceaux réagissent enfin, décident de reprendre l’instruction et le fassent savoir. Les parents de la victime, les Konhu, et les Kunié doivent savoir « qui a tué Mika », comme les citoyens français au nom desquels la justice est rendue, comme le peuple japonais. Et ce plaidoyer respectueux pour une justice digne, responsable et équitable, doit éclairer l’opinion d’une affaire aussi grave que celle d’Outreau.
Quatre autres intérêts :
Cet ouvrage souvent poignant et documenté contribuera au travail de mémoire relatif aux engagements et activités de la LDHC-NC, cette organisation discrète mais irremplaçable en Nouvelle Calédonie, en rendant hommage à ces personnalités courageuses dont l’auteur fait aussi connaître leurs écrits puissants, significatifs d’un combat exemplaire. Ce témoignage pourra aider les descendants des deux frères, petits enfants, petits neveux, petites nièces, à se construire et vivre en paix après cette abominable affaire, perturbante et propice au « non-dit » destructeur. Enfin, une réflexion susceptible d’enrichir la typologie des facteurs et circonstances favorisant l’apparition de « l’erreur judiciaire » est aussi espérée dans le corps social, voire la magistrature.
Le 17 mars 2010
Alors, ça pète, non ?
Bon, une fois n’étant pas coutume, je parachève ce coup de publicité exceptionnel, mais l’aventure judiciaire, et humaine, l’était tout autant : je pense qu’on doit commencer à trouver le bouquin un peu partout, mais comme les voies de la distribution en librairies sont parfois aussi impénétrables que l’hermine d’un avocat général, vous pouvez aussi le commander directement sur le site de l’éditeur, l’Harmattan.
Je vais même plus loin, pas du genre à faire les choses à moitié le Mô1, si comme moi-même vous êtes totalement ruiné et qu’on vous coupe votre accès Internet avant d’avoir le temps de balancer votre numéro de carte bleue périmée sur le site, hop-là , pas d’excuses, un bon de commande papier pour faire bonne mesure :
Je n’ai aucun droit sur l’ouvrage, ça va sans dire mais mieux en le disant. Simplement, et au-delà évidemment de ce que ça représente pour moi, Gérard Sarda est un homme bien2, et l’effarement que ne peut que susciter la narration du déroulement judiciaire de cette affaire, qui avait été le mien en la découvrant, mérite largement qu’on s’y plonge…
Gérard, si tu me lis, j’aurais fait ce que je pouvais pour qu’un maximum de personnes sache..!
Et, bien-sûr… Bravo, et merci pour ce travail3 !
une jeune fille de 18 ans bientôt...
Bon courage pour le bac, je penserai à vous depuis le froid du Nord..!
Pas de quoi en faire un livre Maître et s'il n'y a qu'une personne à remercier, c'est bien Monsieur VIDALIER....
Dans de tels marasmes, il n'y a jamais un seul fautif.
"Il n'y a jamais un seul fautif" est une vérité universelle.
Enfant, j'ai appris à ne jamais montré quelqu'un du doigt. Et je crois que c'est une excellente discipline, et que je me suis efforcé de transmettre à mes enfants, car si nous nous abstenions de montrer sans cesse du doigt les fautifs le monde se porterait mieux
Je suis preneur de critiques , merci à "maitremo" pour cet espace de dialogue aussi. GS
Ceci dit, la thèse sous-jacente à cet exposé me parait particulièrement tordue.
Cela passe auprès de Parisiens mais aucun Calédonien ne peut croire à cette fable. Pour ceux qui voudraient essayer de comprendre cette affaire et qui ne connaissent pas bien l'Ile des Pins, il faut d'abord visualiser le rocher et sa dimension. On trouve une bonne description ici http://www.panoramio.com/photo/1284261
On a donc un rocher de moins de 50 m2, situé au beau milieu de la baie la plus fréquentée de l'Ile des Pins avec constamment des touristes autour de ce rocher. Entre la plage et le bout du rocher le plus proche de la plage, la hauteur de l'eau peut varier de 0 à 1m environ. On n'a pas pied autour du reste du rocher.
Lorsque je me suis trouvé, il a onze ans déjà devant ce rocher, j'ai voulu bien évidemment escalader ce rocher. La montée est faisable mais on se trouve tout de suite devant des inscriptions et des chaînes indiquant que le rocher est privé et qu'il est interdit d'y monter et on aperçoit un début d'habitation sommaire. J'y ai donc renoncé cette fois là et les autres fois où je me suis trouvé devant ce rocher. En droit français et même Calédonien, ce rocher fait évidemment partie du domaine public maritime mais les frères Konhu avaient décidé que c'était leur rocher et en montaient jalousement la garde et ne le quittaient pratiquement jamais.
Il est donc exclu que le crime ait pu avoir lieu sur le rocher et que le corps n'aie pas été vu par les frères Konhu durant plusieurs jours.
Reste la thèse que vous défendez :
Un (ou plusieurs) ennemis des frères Konhu aurait tué Mikha, aurait tenté de la bruler puis aurait transporté le corps à demi calciné sur le rocher en l'absence des frères Konhu pour leur faire endosser ce crime.
On se demande pourquoi on aurait brûlé le corps à moitié. Il me semble que si j'étais l'assassin, j'aurais brûlé le corps tout à fait pour qu'on n'en retrouve rien ou bien je l'aurais transporté avant de le brûler.
Je me mets toujours à la place de l'assassin. Je viens de faire un crime horrible. Je brûle le corps puis je me ravise parce que probablement, c'est trop difficile à faire et que le corps n'en finit pas de brûler et au lieu de le jeter à la mer pour que les requins achèvent le travail et fassent tout disparaître (ce qui serait venu comme première idée à tout Calédonien) , je me mets en-tête de le transporter sur le rocher des frères Konhu pour leur faire endosser le chapeau.
Je suis tout de même devant une grande difficulté. Il est exclu de faire cela au grand jour à cause de la présence permanente des touristes. Il y a même un hôtel sur la plage.
Il se peut que vers les 3 heures du matin, il n'y aie plus personne. Par un moyen inconnu, je sais que les frères Konhu n'y dorment pas. Autant monter sur le rocher est facile pour quelqu'un d'un peu sportif, autant cela me parait très difficile de monter avec un corps. Il me faut soit être à plusieurs soit utiliser un système de cordes. Dans tous les cas, il est à peu près exclu que le corps ne laisse pas de traces d'adn durant la montée et surtout que mon propre adn ne soit pas laissé pendant cette montée. Je peux, bien sûr, penser que la gendarmerie Calédonienne est nulle mais on ne sait jamais. S'ils font correctement leur travail, je suis cuit, alors que les requins ne demandent, eux, qu'à faire leur travail de charognard, sur un corps brûlé ou non brûlé!
Sur le fond, en revanche, vos affirmations sont je pense trop radicales : si quelqu'un avait pu être aussi péremptoire dans cette affaire, je crois qu'il nous l'aurait dit, et surtout l'aurait prouvé.
Sur le Rocher lui-même, par exemple : je n'avais jamais mis les pieds en Nouvelle Calédonie, et j'y suis monté directement le samedi matin de mon arrivée, sans la moindre aide physique, et sans aucune difficulté ; devant moi, une petite fille de six ans. Rien de bien sorcier physiquement donc.
Si les inscriptions suffisaient à décourager les montées, le dossier n'aurait pas regorgé de témoignages inverses, par exemple les nombreuses fois où des militaires ou des touristes japonais le faisaient sans personne, ce qui déclenchait l'ire des frères Kohnu les fois où ils s'en apercevaient.
Ils le surveillaient, oui, mais comme toute surveillance, elle était plus ou moins relâchée, et en fait, elle semblait bien surtout s'assurer que les touristes se feraient guider pour une petite visite payante, le jour.
J'ai demandé à voir le Rocher le soir et la nuit, depuis la plage : on ne voyait rien, une masse sombre au loin, point. Un bataillon aurait pu grimper dessus qu'on ne l'y aurait même pas soupçonné.
Toute cette thèse autour du Rocher m'a semblé de suite être ahurissante : je crois que n'importe quelle maison cambriolée est surveillée par ses propriétaires, non ? Il n'y a donc jamais de cambriolage. Voilà , fin de la thèse.
Sur le reste, je suis assez d'accord avec vous -mais tout ce que vous dites s'applique aussi, et d'abord, aux Kohnu : je me suis toujours demandé pourquoi on n'avait pas confié le corps à la mer, étant précisé que le large, avec une barrière de corail parfaite pour le retenir et laisser les requins le faire disparaître, et situé non loin du Rocher, et que celui-ci abriterait des regards un homme qui voudrait y aller.
La réponse m'apparaît évidente : soit le criminel était fou ou trop idiot pour y penser, soit... Il n'avait pas de barque. Les Konhu en avaient au moins une, et connaissent le coin par coeur. Il faudrait qu'ils aient été particulièrement idiots non seulement, pour ne pas se débarrasser du corps de cette façon, mais en plus, pour le laisser au seul endroit qui les ferait accuser.
Si par ailleurs ils avaient tout de même décidé de le brûler, ce sont bien les seuls qui en avaient à la fois les moyens (Antoine brûlait régulièrement de nombreux chiens crevés, comme pas mal d'habitants de l'île, et savait parfaitement s'y prendre, et notamment qu'il fallait de nombreux bois, et un grand bûcher, ce qu'apparemment l'assassin ignorait) et le temps : l'île "leur appartenait", ils pouvaient y rester autant de temps qu'il fallait pour le faire, sans que personne ne vienne leur en demander compte... Contrairement au meurtrier, qui lui n'avait que les quelques heures d'obscurité de la nuit du crime, étant "illégalement" sur l'île...
J'ignore ce qui s'est passé, j'ai plusieurs idées toutes défendables, et je pense sincèrement en tout cas, au-delà de l'acquittement, que la thèse des Konhu est la moins plausible de toutes.
Nous sommes à peu près certains que, contrairement à ce qui a constamment été soutenu par l'accusation, le crime n'a pas eu lieu sur le Rocher (les experts l'ont enfin exclu en appel, à cause de l'absence de sang sous le corps, alors que les coups portés auraient dû en répandre des litres).
Dès lors, le corps a été apporté là , qu'on le veuille ou pas.
On a beaucoup discuté sur la faisabilité d'un tel transport, par les Kohnu ou quelqu'un d'autre : fausse discussion, le fait est qu'il y a été retrouvé, le corps, et qu'il a donc été faisable de l'y amener.
Au passage, il était acquis qu'au moment présumé de la disparition de la victime (dont on n'a jamais établi l'heure exacte, pas plus que de sa mort), il n'y avait plus aucun touriste sur la plage (fin d'après-midi)...
Personne n'a vu Mika cet après-midi là sur le sable, mais ça, c'est possible : une jeune fille seule en train de bronzer et se baigner, parmi d'autres touristes majoritairement japonais, bon.
En revanche, on sait aussi qu'elle était partie en direction de la plage, avec maillot de bain, robe de plage, sac de plage, etc... Il est plus que vraisemblable qu'elle ait souhaité se reposer sur le sable au soleil, ayant réservé son repas pour dix-neuf heures environ, soit à la nuit tombante.
Personne ne l'a vu monter sur le Rocher pour le visiter avec un "guide", genre les Konhu : ça en revanche ça semble bien l'exclure (c'était une des thèses de l'accusation, elle serait montée le visiter avec Antoine, qui l'y aurait tuée -sauf qu'elle ne l'y a pas été), il est peu vraisemblable que personne n'ait rien remarqué, on sait que dans l'après-midi de nombreux touristes entouraient le pied du Rocher. Et elle n'a pas non plus été le visiter après dix-huit heures, heure à la quelle ils étaient partis, parce que la visite n'avait plus d'intérêt (sombre et froid relatif) et que les japonais sont d'une extrême ponctualité, ais-je appris. Au demeurant à ce moment là on sait à peu près ce que faisaient les deux frères, une soirée s'organisant ailleurs.
Je pense quant à moi qu'elle a été tuée sur la plage, alors qu'elle restait un peu plus longtemps que les gens qui repartaient très majoritairement en bus, n'ayant quant à elle pas de trajet à faire. Je pense que son (ou ses) meurtrier l'ont abordée là , que peut-être ils ont voulu lui imposer quelque chose, ou en tout cas que quelque chose s'est mal passé (le vol ne semble pas avoir été le mobile, on a retrouvé les affaires de la victime), et qu'elle y a été étranglée ou frappée à mort, autour de la seule heure où il faisait encore un peu jour, mais où il 'y avait plus personne...
Si vous me suivez jusqu'ici, et c'est réellement la thèse la plus plausible, et à vrai dire la seule puisqu'on sait que le meurtre lui-même n'a pas eu lieu sur le Rocher (et une flaque de sang, sur le sable, se fait disparaître en quelques secondes), vos constatez avec moi que le meurtrier n'a plus rien à faire : il s'en va, c'est tout. On trouvera le corps le lendemain ? Et alors ? Sauf s'il est fiché, et peut croire qu'on l'identifiera, évidemment. Mais je n'y crois pas : la mer est là , à quelques mètres, il suffit d'y immerger le corps, les traces disparaîtront très vite...
Je pense que soit, c'est ce qu'il a fait -partir, et que d'autres ont ensuite trouvé le corps et l'ont déplacé; soit qu'il l'a dissimulé hâtivement, est parti s'occuper ailleurs comme d'habitude, puis est revenu, seul ou accompagné, le cacher mieux.
Alors, tout est possible -sauf les Konhu, excusez-moi, mais le dernier endroit du monde où ils le feront, c'est bien "chez eux" : si vous étiez face à la même problématique, feriez-vous un trou dans votre jardin, ou n'importe où ailleurs (la mer par exemple) ?
Je vous rappelle que le seul et unique lien qui sera fait entre le meurtre et les deux frères, au départ, c'est le Rocher !
En tout cas, le ou les dissimulateurs du corps voient le Rocher, tout près, de nuit, accessible, et le seul endroit visible très touffu et à l'abri des regards : pour cette raison, ou bien délibérément pour faire accuser les Konhu (je n'ai jamais réellement adhéré à cette thèse, qui accuserait un Kunié, forcément, ce qui ne me semble pas plausible ; et en même temps tout ceci se passe sur fond de jalousies terribles pour la possession et l'exploitation de terres, on a vu, en métropole, tuer pour moins...), c'est là qu'ils mettent le corps.
Entre autres étrangetés ahurissantes, le dossier affirmait que le feu était l'œuvre d'un mélanésien : c'est faux, sauf s'il a exprès voulu faire croire à une tentative avortée. Pas un seul témoin que j'ai entendu n'aurait soutenu ça, en apprenant la façon dont le feu était tenté, en apprenant même la tentative (tous savaient que faire disparaître un corps totalement nécessiterait un foyer incroyable et long), et en apprenant, plus encore... Qu'un reste de flacon de liquide inflammable était retrouvé dans le foyer !
Quelques Kuniés, malgré les circonstances, ont bien ri quand on leur a expliqué qu'on pensait que c'est l'un d'eux qui avait pu avoir recours à ce procédé, pas vraiment ancestral...
Je pense en tout cas que tant le feu que les pierres utilisées sur place, elles, pour frapper le corps (déjà mort : quelques gouttes de sang au contact de l'épiderme et des organes vitaux, mais pas de saignements) à au moins trois reprises (LES pierres, pas une seule, plus le transport du corps de nuit : je pense évident qu'ils étaient au moins deux) sont une tentative de mise en scène, rien d'autre, visant je suppose à faire croire que le meurtre avait eu lieu là . Pas nécessairement pour accuser les "propriétaires", plus certainement pour qu'on n'en recherche pas les traces ailleurs -ça a parfaitement fonctionné...
Militaires, touriste blanc, Kuniés, autres touristes : tout est possible, il y avait de nombreuses possibilités, pas exploitées à l'époque -tout ceci fait en tout cas à la fois penser à quelqu'un de désorganisé et assez naïf, mais à la fois assez retors pour entamer une mise en scène macabre, qui laisse penser qu'il y avait intérêt.
L'idée du feu, par exemple : je parie qu'il n'était pas envisagé au départ. En montant, on arrivait effectivement non pas dans une habitation, mais une petite remise où traînaient notamment des pots de peinture et... Du White-Spirit (il en restait un flacon après le meurtre, identique à celui retrouvé dans le foyer; problème : les experts ont dit que ce n'était pas des restes de White-Spirit... Comprenne qui pourra.). C'est à mon avis en voyant ces flacons que l'idée est venue -un type organisé aurait amené avec lui ce qu'il fallait, il me semble.
En revanche, les dissimulateurs connaissaient le Rocher assez bien, pour au moins deux raisons : le corps a été laissé et martyrisé du côté pile opposé à la plage, vers le large (et de nuit et dans la jungle du petit sentier, il fallait le savoir, on est très vite désorienté en plein jour, alors de nuit...) ; et on retrouvera les affaires de la malheureuse dans un trou introuvable pour un touriste, j'ai mis un temps fou à le trouver en sachant ce que je cherchais.
C'est si vrai qu'on ne comprendra jamais pourquoi le corps n'y a pas été mis aussi : de l'aveu même des gendarmes, personne ne l'y aurait trouvé parmi eux (rappelons qu'ils ne trouveront les objets et le trou que sur indications de Kuniés et nettement après la découverte du corps)...
Seulement cette circonstance laisse tous les suspects précités en être : un tas de gens connaissaient l'île parfaitement, parmi les Kuniés évidemment, mais même parmi les militaires (des visites y étaient régulièrement organisées avec leurs enfants, et les trous, par lesquels pour certains ont voit la mer, étaient l'un des clous du spectacle), et aussi des touristes l'ayant déjà visitée...
Et au surplus, rien n'indique que ces objets aient été jetés là par les mêmes : des tas de gens sont montés entre le meurtre et leur découverte, c'est une donnée du dossier -qui seule explique leur découverte : plusieurs Kuniés avaient déjà fait leurs enquêtes personnelles...
Source entre autres ensuite de l'effroyable gâchis que l'on sait.
Les fameuses pierres sont, sous scellés mais sans sachets (!), dans les archives de la Cour : il y a mon ADN dessus, je les ai tenues pendant le procès ; il y a peut-être d'autres ADN, on ne le saura pas... Sauf si on rouvre l'enquête et qu'on commence par ça, par exemple...
De même, la mise en détention préventive est souvent utilisée comme un moyen de torture plutôt que pour de bonnes raisons. Dans cette affaire, elle n’était pas justifiée.
Malheureusement ces deux traits ne sont pas spécifiques de cette affaire mais constituent plutôt la règle dans la justice française.
Je ne suis pas juriste. J’ai regardé très distraitement cette affaire dans le journal local quand elle est sortie. Donc je connais très mal ce dossier et si j’ai pu paraître péremptoire, je le regrette.
Je suis d’accord sur beaucoup de points de votre commentaire mais il y a certains points essentiels sur lesquels vous ne m’avez pas convaincu.
"Sur le Rocher lui-même, par exemple : je n’avais jamais mis les pieds en Nouvelle Calédonie, et j’y suis monté directement le samedi matin de mon arrivée, sans la moindre aide physique, et sans aucune difficulté ; devant moi, une petite fille de six ans. Rien de bien sorcier physiquement donc.
Tout à fait d’accord, mais avez-vous été forcé d’utiliser vos 2 mains oui ou non ? Pensez-vous pouvoir le faire en traînant un cadavre ? Je ne sais pas quel était le point de Mika mais probablement plus de 40 Kilos et un cadavre ne se met pas facilement dans un sac à dos.
Si les inscriptions suffisaient à décourager les montées, le dossier n’aurait pas regorgé de témoignages inverses, par exemple les nombreuses fois où des militaires ou des touristes japonais le faisaient sans personne, ce qui déclenchait l’ire des frères Kohnu les fois où ils s’en apercevaient.
Tout à fait d’accord. Justement c’est la thèse de l’accusation. Mika serait montée toute seule sur le rocher ou invitée par un des frères Kohnu. Cela ne change rien à l’affaire.
Ils le surveillaient, oui, mais comme toute surveillance, elle était plus ou moins relâchée, et en fait, elle semblait bien surtout s’assurer que les touristes se feraient guider pour une petite visite payante, le jour.
D’accord.
J’ai demandé à voir le Rocher le soir et la nuit, depuis la plage : on ne voyait rien, une masse sombre au loin, point. Un bataillon aurait pu grimper dessus qu’on ne l’y aurait même pas soupçonné.
Le rocher touche quasiment la plage. Ce que vous voyez dépend de votre position sur la plage, de la lune et de la couverture nuageuse. Mais surtout pour aller sur le rocher, il faut forcément passer par la plage. Vu la conformité des lieux, la grimpette sur le rocher n’est pas forcément visible. Quand j’y suis monté en plein jour, mes enfants (entre 17 et 22 ans à l’époque) qui étaient à proximité ne l’ont pas vu. Par contre, ils ont bien vu que j’étais sur la plage et que je me dirigeais vers le rocher.
Et une plage, c’est un lieu ou tout se voit particulièrement bien et en tout cas beaucoup mieux que dans les bois avoisinants.
Nous sommes à peu près certains que, contrairement à ce qui a constamment été soutenu par l’accusation, le crime n’a pas eu lieu sur le Rocher (les experts l’ont enfin exclu en appel, à cause de l’absence de sang sous le corps, alors que les coups portés auraient dû en répandre des litres).
Dès lors, le corps a été apporté là , qu’on le veuille ou pas.
Là , c’est le point capital. Si effectivement, c’est prouvé, toute l’accusation tombe à l’eau et je rends les armes. Aussi, il me paraît important d’expliquer cette expertise.
Quand a-t-elle eu lieu ?
Pourquoi devrait-il y avoir eu beaucoup de sang puisque apparemment Mika aurait pu être tuée à coup de pierres. Pourquoi le sang n’aurait-il pas pu disparaître dans la mer ou sur le rocher lui-même, bien avant que le corps ne brûle? Je rappelle que la Calédonie a un climat tropical pluvieux et que les averses y sont fortes et fréquentes. Pourquoi la pluie n’aurait-elle pas lavée le sang éventuel ?
On a du mal à retrouver des vêtements sur ce rocher et on serait capable de retrouver du sang ?
Enfin pour l’argument de la barque. Il ne suffit pas d’en avoir une. Tous les habitants de l’île et une partie des touristes, peuvent en avoir une. Il faut pouvoir accéder en barque à ce rocher. C’est absolument impossible sans se faire voir de simplement rentrer dans la baie, même de nuit. Quand à sortir le corps du rocher pour le mettre dans la barque sans se faire voir, c’est aussi difficile mais moins que de simplement aller jusqu’au rocher. Donc impossible pour les Konhu de sortir le corps du rocher en barque.
Mais j’ai tort d’argumenter. C’est totalement inutile s’il est prouvé que Mika n’a pas été tuée sur le rocher.
Bon voilà , tu es donc le premier à qui je maille ce message !
Sinon, vu ce que nous clopons quotidiennement et respectivement, et étant donc et de fait déjà condamnés à périr dans d'atroces souffrances, je suggère de faire la pub du bouquin sur les paquets de cigarettes.
Re-sinon, j'ai bien sûr commandé le bouquin, il n'y a pas de libraires dans mon trou perdu.
Bon, OK, je sors
je vais donc aller l'acheter .. chez mon libraire bien sûr , j'ai compris.
(la question est sérieuse : ça fait vingt ans que je n'ai pas mis les pieds dans un Furet)
Et donc en ce qui concerne le Furet de Lille, j'éprouve depuis quelques hésitations avant d'y pénétrer et je m'empresse d'en sortir (d'autant plus que je me demande si les vendeurs n'ont pas été embauchés dans la même société que les vigiles). Dommage, il y quelques années, j'y passais des heures entières.
Vous allez finir par tuer le petit commerce,
vous savez, ce libraire avec son odeur de papier frai
chez qui vous entrez avec un titre en tête
et vous resortez avec cinq autres pour la prochaine foi
Votre libraire a une culture qui nous faut entretenir
(je parle d'un VRAI libraire qui lit et connait les livres qu'il vous propose en fonction de ce qu'il sait de vous
, pas d'une vendeuse qui se contente de consulter internet sous vos yeux ...)
Perso, je commande toujours à ma librairie,
meme s'il faut attendre 1 semaine qu'il commande mon titre
de toutes façons, c'est le meme prix (pour le moment)
Défendez le petit commerce et la culture de votre libraire,
quand il aura disparu, vous le regretterez ...
De toute façon, des "vrais" libraires, je n'en ai pas près de chez moi. Juste des trucs genre FNAC et Virgin. Et j'avoue que les enrichir davantage n'est pas une motivation suffisante pour aller leur commander des bouquins que je peux me procurer en allant sur les mêmes salons que les éditeurs des livres que j'aime. En plus, ma méthode me permet souvent de rencontrer des auteurs et de discuter avec eux.
Rahan, aussi, le Docteur Benjamin Justice... Ah, là là ...
Mea culpa, mais en même temps Oph a raison, je ne suis pas sûr que le bouquin soit très distribué, spontanément...
D'où un geste, certes extrême, mais néanmoins fort, de Marc-Edouard Nabe, par exemple...
Je vous tire mon chapeau d'avoir osé affronter une telle complexité... tant les relations, au sein de la société kanak, sont indéchiffrables !
J'ai dû rattraper mon retard... n'étant pas fidèle lectrice au moment des faits... Passionnant !
Jeu de mot volontaire ou pas ? La coutume kanak... bien sûr ! OK, je sors !
Je ne trouve pas !
Help !
Pour me faire pardonner, Eugénie, sachez que ce pseudo, ou prénom, chaque fois que je le lis, me rappelle une très belle chanson militaire, que j'ai eu l'honneur de chanter, mode mili-voix-grave on, à moult reprises, en la prestigieuse École de Saint-Cyr...
Décidément, vous êtes intarissable en matière de chansons comportant "Eugénie" dans leur titre !
Vous m'aviez indiqué celle de Mouloudji Eugénie, les larmes aux yeux...
Que de talents réunis ! En plus de tous ceux que l'on vous connaît... vous chantez ?
Les protagoniste de cet acquittement peuvent être fiers, et je n'en fais pas un fromage si vous, l'ami Mô, l'êtes !
Cordialement,
Théodoric
(et oui, "Mô nu mental", ça a déjà été fait)
Et en plus, il ne fait rire que les ingénieurs et les théoriciens de la mécanique.
Les fratries (peut-on dire sorories ?) ont aussi leur charme... notamment en fin de soirées arrosées, les trois sœurs Chtitgoutte. Et je faisais valoir récemment sur un autre blog, qu'on pouvait pousser la capillotraction jusque dans l'antiquité, dressant un pont avec Lucky Luke, grâce à la famille Tonne ! On a aussi les classiques, dans les famiiles Mavalé ou Duziel (avec un accent bavarois).
Cordialement,
Théodoric
Née dans la famille Lité, le second prénom de votre élève stagiaire serait probablement Gina, n'est-ce pas ?
Cordialement,
Théodoric
j'ai fini par comprendre
Monsieur et Madame Dégro ont une fille ?
Traduction à disposition
C'est Victor Hugo, je crois, que j'admire pourtant, mais qui écrivait que "les jeux de mots sont des pets de l'esprit"... Comme quoi on peut être un grand homme et ne pas savoir que le pet est indispensable au bon fonctionnement de l'organisme.
Voilà qui me rappelle le caractère hautement discriminatoire de la définition que donnait le Larousse de la déesse Isis, il y a quelques années, du temps que la chute pouvait passer pour de l'anticommunisme primaire :
Isis : n. f. ; myth. egypt. ; Déesse de la fécondité et du mariage. Sœur et femme d'Osiris et mère d'Horus.
Rigoureusement authentique...
Ce qui contribue à ce que les "gros" restent gros et à ce que les "petits" restent petits.
Bref, si on veut vraiment se procurer ce livre, je pense effectivement que l'achat en ligne est une bonne option.
Bravo encore à Mô pour son rôle dans l'affaire.
Sinon, Oph, rien à voir, mais vous saurez peut-être, vous : je suis en partie devenu avocat grâce à la lecture d'une BD de l'excellent DERIB...
Je voulais lui demander l'autorisation de la publier ici, mais n'ai eu aucune réponse sur le seul site que j'ai trouvé.
A votre avis (c'est une histoire en quatre ou six planches qui date d'il y a au moins vingt ans, je crois de mémoire, je l'ai chez moi mais pas ici, que c'était publié par Catserman), je peux y aller franco, ou bien ?
Je suggère une "non-publication" des planches dudit auteur à défaut d'avoir son autorisation. Avec les contrats d'édition, on n'est jamais sûr de qui est le titulaire des droits... Le mieux est effectivement de prendre directement contact avec l'auteur : je me charge de vous transmettre ses coordonnées dans un temps relativement court (quoique la notion du temps est toujours subjective).
Vbd
Ceci étant, merci pour ta proposition, je sais pourtant que tu as d'autres trucs à fouetter en ce moment (il est où mon contrat d'exclu ?)
En espérant que vous voudrez bien me pardonner cet inopportun tutoiement lié à la citation approximative
La suite dès que je peux publier les planches, c'était vraiment très bien.
Je dois à la vérité (et à la prescription) de dire que j'ai volé dans différents magasins mes premières BD, je devais avoir dans les quatorze ans ; mon père s'en est aperçu, évidemment, je n'avais pas un sou. Outre la volée (justement) que j'ai prise, il a fait un truc intelligent : il m'a ordonné d'aller les remettre, une par une, et tant pis si je me faisais prendre...
J'ai eu beaucoup plus peur en les "rendant" à leurs rayons respectifs qu'en les volant, et ça m'a servi de leçon. Je n'en avais conservé que deux, en cachette : mon premier Hermann, et celle-là .
Pas l'achat en ligne !
Z'allez chez votre libraire habituel, et vous lui demandez de commander le bouquin, en lui faisant au passage la pub pour le bouquin en question. Non seulement, il se fera son (petit) bénéfice, mais il aura peut-être l'idée de le lire, ce bouquin, et de le mettre en rayon. Et avec un peu (beaucoup) de chance, en tête de gondole, ou en vitrine.
(Oui, je sais, je suis casse-pieds)
C'est déjà beaucoup trop tard !
Mais rassurez-vous, il y a aussi pas mal de petits libraires spécialisés qui vendent en ligne...
Et pour discuter bouquins, allez donc voir votre bibliothécaire préféré : souvent ils lisent pas mal ce qui rentre et connaissent très bien l'ancien. Souvent bien mieux que les libraires...
S'il y a bien un combat à mener, c'est celui de la sauvegarde des bibliothèques
J'espère juste que c'est toujours une librairie indépendante, mais je ne crois pas...
"Le Furet du Nord" sur Wikipédia