Les clés du Paradis…

Ils forment un petit couple de vrais gentils : ils sont mignons, timides, se donnent facilement la main pour s’encourager mutuellement, et sont ainsi faits qu’on a immédiatement envie de bien les aimer -peut-être aussi parce qu’on sait qu’ils n’ont connu  qu’une succession de drames et de galères dans la vie, même s’ils n’ont pas encore cinquante ans à  eux deux.

Quand je l’ai rencontré lui, pour vous dire, deux années plus tôt, jeune ouvrier sans parents qui bossait depuis déjà  cinq ans, c’est parce qu’il venait me demander d’être partie civile avec lui contre les abrutis qui un soir, dans la rue, alors qu’il sortait de l’usine, l’avaient roué de coups pour lui voler sa pauvre montre, une Swatch un peu neuve, le laissant à  moitié mort sur le trottoir…

Je l’avais rangé dans mon puits sans fond personnel, cette terrible catégorie des “Réprouvés de Dieu”, vous savez, les gentils qui n’ont jamais de bol, ceux qui ne nuisent jamais à  personne, trop occupés qu’ils sont à  tenter de compenser le mal que la Vie, si chienne parfois, s’acharne, elle, à  leur faire subir sans cesse, quoi qu’ils fassent pour s’en protéger -et qui n’y arrivent jamais, comme s’il “était écrit” qu’ils sont nés pour se débattre dans de la vase trop molle pour en sortir Ceux dont personne ne se souvient et qu’on voit à  peine, et qui ne demandent que ça, qu’on ne se soucie pas d’eux.

Les derniers Vrais Courageux de notre monde, aussi, qui n’ont rien, et remercient quiconque ne veut pas encore leur prendre un peu plus -tant je pense, de plus en plus, que le véritable courage, c’est souvent simplement de résister, en parvenant à  continuer de se dire que ça pourrait être pire…

Bref, il avait obtenu, la procédure bouclée, des dommages et intérêts que le Fonds de Garantie avait couverts1, et si “à  toute chose malheur est bon”, ce qu’en général je ne crois pas, cette petite manne, dans son cas, allait lui permettre de s’installer enfin dans un véritable logement, ailleurs que dans le cagibi insalubre qui lui servait jusque là  à  dormir.

Ce qui tombait bien : pendant la durée de vie du dossier chez moi, il avait rencontré quelqu’un, une copine, qu’il m’avait présentée lors de notre dernier rendez-vous, celui de la remise du chèque2 : une fille elle aussi très gentille, très douce, qui lui allait comme un tuteur à  une grande plante toute malingre tâchant de ne pas ployer sous le soleil qui elle aussi, comme par hasard, avait été solidement amochée par la vie autrefois, les malheureux savent bien que l’addition de bilans humains négatifs peut défier les lois mathématiques, et faire que l’on se redresse

Une de ces rencontres qui vous laisse, une fois les clients salués et que vous êtes sorti de leur vie, un sentiment de tendresse, un de ces dossiers où la dernière lettre de l’avocat leur souhaite bonne chance, en se réjouissant qu’enfin, ils aient l’air d’en avoir

C’était il y a un an, et voilà  que je vois mon petit couple reprendre rendez-vous, la semaine dernière, pour hier, me réjouissant de cette nouvelle rencontre, en espérant in petto qu’une saloperie quelconque ne leur est pas encore tombée dessus en sachant bien que si, évidemment, on vient rarement dans un cabinet d’avocat juste pour le plaisir.

Ils vont bien, ils me saluent, toujours aussi timides et respectueux, ils n’ont pas changé d’un pouce3, ils ont l’air content de me revoir, ce qui me fait plaisir, elle est enceinte, apprends-je, et je les félicite, et puis, d’une petite voix, et presque ennuyés de devoir dire du mal de quelqu’un, ils m’expliquent, finalement, la raison de leur présence.

Et j’ai beau savoir que “ça” existe, je me mets dans une rage folle parce que ça tombe sur eux, évidemment, eux qui sont les plus démunis de la Terre en face d’une telle situation, eux qui n’ont pas d’armes, et parce qu’un salopard profite tranquillement de cet état de fait depuis une année, en leur soutirant presque tout ce qu’ils gagnent désormais, et que “ça” ne devrait, vraiment, plus exister, jamais, pas à  notre époque, pas avec tous les contrôles, toutes les aides, pas avec les scandales successifs, les “marchands de sommeil”, les lois sans cesse renforcées

Ils ont pris leur logement il y a un an, dans une ville périphérique de Lille, plutôt chic, disons verte, résidentielle et plutôt friquée dans l’ensemble ; un appartement, qui présentait à  peu près bien pour ce qu’ils en connaissaient à  l’époque, pour la modique somme de 500 €mensuels, donc tout sauf modique, mais ils avaient, on l’a vu, un peu de sous, c’était leur premier logement réellement “normal” et “à eux”, et ils avaient à  l’époque tous deux un emploi.

Et puis, nous étions en été.

Mais après, il y a eu la pluie, puis l’hiver, et, malgré leurs demandes, toujours respectueuses, et jamais suivies d’effet

Oh, je vous en reparle dans un instant, de la litanie des scandales affectant ce “logement”, mais, bien que j’exerce un métier dans lequel personne ne niera le poids des mots, il y a des fois, comme ça, où les images, du genre des cinq photographies que mes clients m’ont étalées sur le bureau, et qui m’ont mis en rage, parlent très bien toutes seules, et mieux que je ne pourrais jamais le faire, alors allons-y, et désolé si vous en êtes au petit-déjeuner : avec par ordre d’entrée en scène cauchemardesque et de gauche à  droite, le chauffage antédiluvien qui n’a jamais fonctionné, la chaudière hors d’usage, le répugnant bac à  douche, la cuvette des chiottes empuantie et hors service, et la fuite au compteur général d’eau (qui leur génère donc des factures uniquement afférentes à  l’eau perdue, aucune autre ne pouvant être consommée dans ces lieux où même un porc n’accepterait pas de vivre)4 :

XXIéme Siècle, Nord de la France...

Riant, non ?

Cinq cents euros par mois, religieusement réglés depuis un an même pas seulement à  une propriétaire, mais à  une agence intermédiaire, pourquoi se refuser ses éminents services, lorsqu’on possède un tel endroit, il ferait beau voir qu’on ait en plus à  le gérer soi-même, je suppose…

Avec, détail amusant numéro un, le fait que mon client a perdu son travail peu de temps après l’entrée dans les lieux, et n’a pu en retrouver, et qu’il est trop jeune pour bénéficier du RSA, tandis que sa compagne gagne six cents euros mensuels, et qu’il ne leur reste même pas cent euros par mois pour vivre, pour avoir le droit de dormir dans cet immondice !!

Et, détail amusant numéro deux, le fait que mes clients, tout timides, coincés et dépassés par les procédures qu’ils soient, ont tout de même tenté de monter un dossier CAF pour obtenir l’APL, c’est fou ce qu’on se débrouille plus vite lorsqu’on crève de faim et de froid, et que la CAF n’a pas pu la leur accorder, lisez la lettre ci-dessous, du fait que la demande porte sur un “logement indécent !”

Et la conséquence, c'est..?

Ainsi, ce galetas en voie de pourriture n’a jamais eu le moindre chauffage, que les nordistes se souviennent de cet hiver, ni non plus d’eau chaude, j’ai dix témoins de ce que mes clients se douchent et se lavent à  tour de rôle chez eux, un unique filet d’eau froide desservant tout l’appartement, ses fenêtres laissent toutes passer l’eau et l’air, l’une d’elles étant cassée, la chasse d’eau ne fonctionne pas ni ne l’a jamais fait -mes clients, sincèrement j’en tremble, défèquent dans du papier journal, tous les robinets fuient, y compris le général, toutes les évacuations sont bouchées, les murs sont détrempés et ne sèchent pas…

Mes clients étaient, également, surpris de leur note EDF, et ils ont récemment compris pourquoi : les parties communes de l’immeuble sont raccordées à  leur compteur : ils payent, en plus, la note d’une eau qui tombe au goutte à  goutte dans un seau, et la note d’une électricité qui alimente les lumières de tout l’immeuble

Lui présente désormais une allergie médicalement constatée, ils ont vécu l’essentiel de cette année dans le froid, la flotte, et les odeurs nauséabondes en provenance de la salle de bains, tout reste constamment humide y compris les vêtements

Et ils n’ont pas “rien fait” : ils ont écrit, plusieurs lettres, l’agence (de quoi ??) les renvoyant au propriétaire, lequel ne les renvoie à  rien, se contentant de ne rien répondre ; ils ont déposé une dizaine de demandes de logements sociaux, mais étaient un peu trop riches il y a quelques mois encore, et en tout cas pas prioritaires, même maintenant

Ils payent rubis sur l’ongle, et ne sont pas partis, et ont mis du temps à  venir me trouver, c’est vrai -mais ils sont ainsi, ils ne croient pas qu’on puisse réellement les aider, ils ne veulent nuire à  personne, ils ont pensé que bien sûr, la propriétaire allait enfin faire le nécessaire, que c’était un accident -et peut-être aussi qu’au fond d’eux-mêmes, ils ont doucement développé, année après année, ce “gène du Réprouvé” qui leur a fait croire que c’était leur destin, que tout le monde vit ça, qu’il ne faut pas se plaindre parce qu’on a déjà  un toit, malgré tout…

Et puis, pas de logement social, pas de RSA, pas de CAF, pas de chiottes, pas d’eau chaude, pas de droits, pas de vagues, pas de plainte, pas de réponses : je crois qu’ils avaient quelques raisons de penser que rien ne changerait, dans leur logique à  eux. Et qu’on peut difficilement leur en vouloir…

Vous savez ce qui les a finalement décidés à  venir chez l’avocat ? Les récentes chaleurs. Qui nous nous comblaient, mais qui, eux, leur ont rappelé que ça ne durerait pas, et qu’après août, il faudrait vite affronter un nouvel hiver, avec un petit à  venir : ça s’appelle, et ne croyez pas que j’exagère, de la peur.

Ce n’est pas du pénal, et lorsque je prends un dossier civil, en général, je le fais en étant plutôt apaisé Pas là .

Ce n’est pas du pénal, mais ça devrait. On y pensera même très fort…

Alors bien sûr, en tout cas, on saisit l’ARS et les services de la Ville en urgence, on va accélérer la demande d’aide juridictionnelle pour qu’un huissier puisse venir bien tout constater rapidement, on va aller demander au juge des référés de les autoriser à  consigner leurs loyers, je veux, non, j’exige, que cette vieille carne de propriétaire ne touche plus un centime de l’argent de ce couple, on va demander au juge du fond de la condamner à  enfin tout mettre en état, et à  verser tous les dommages et intérêts qu’on pourra lui faire cracher j’irais bien tenter d’obtenir l’autorisation de brûler ce truc moi-même, si faire se pouvait

Et au-delà , on va “activer les réseaux” qu’on peut, nous, avoir la chance d’avoir, comme on dit en politique, pour se dépêcher de leur obtenir un véritable logement -elle attend leur enfant, ça va aider, paraît-il…

Mais, bon sang, comment peut-on faire du profit de cette façon-là , et avec l’argent de ces gens-là , dans ces conditions-là , aujourd’hui, en France ?

Comment cette propriétaire, dont je vois sur le bail qu’elle habite une autre ville voisine de Lille, la plus riche, la plus cotée, maisons et appartements hors de prix avec souvent vue sur le golf, et peut-être dans l’avenue la plus luxueuse de ladite ville, comment peut-elle sereinement, le soir, éteindre son écran plat, ôter ses pantoufles, et se glisser dans ses draps frais, sans qu’aucune des images de son gourbi insalubre ne vienne la hanter, sans que les demandes de plus en plus pressantes qu’elle a reçu de ses jeunes locataires, par voie de recommandés hors de prix, truffés de fautes d’orthographe, mais aussi de formules de politesse et de suppliques naïves, ne l’empêchent de s’endormir..?

Comme je le leur ai dit, ce serait vraiment bien, une loi qui autoriserait, dans de telles circonstances d’abus manifeste, et même de dénégation totale de ce qu’est un être humain et du mot “décence”, juste un échange, celui des domiciles respectifs, pour la même durée

Bon, je sais, vous connaissiez déjà  ce type de situation, malheureusement pas rare en France, et je suis certain qu’en cherchant bien, et peut-être même pas, les greffes des Tribunaux d’Instance de partout doivent en déborder, il y a pire et vous vous dites peut-être que j’ai l’air d’accoucher de ma propre naïveté, je sais5

Mais voyez-vous, je voulais notamment parler d’eux pour exsuder ma colère, mais pas seulement : aussi à  cause du fait que même cette escroquerie caractérisée, qui leur vaut notamment d’être malades je vous rappelle qu’elle est enceinte, et que dans mon Nord chéri l’été dure jusqu’au 20 août et est suivi de huit mois hivernaux- et, pardon mais il n’y a pas d’autres termes, de puer la merde en sortant de chez eux jusqu’à  la douche salvatrice d’un ami, oui, même ça, n’a pas -encore, mais je crois que personne n’y arrivera jamais- réussi à  entamer leur profonde gentillesse, et leur douceur.

Ils m’ont, par exemple, demandé en partant, et après que l’on eut ensemble téléphoné à  tout ce qu’on pouvait d’organismes divers et variés, et d’assistantes sociales, aussi, de bien vouloir les “excuser pour le dérangement”

Il y a des personnes qui ont tellement souffert qu’elles n’ont aucune, strictement aucune, méchanceté en elles.

Des Êtres Humains qui, s’ils sont une proie facile, inspirent aussi un drôle de respect, et font qu’on reçoit, une fois de plus, en pleine face, la dignité des gens frappés d’injustice… Ils seraient tout rouges, de lire mes grandes phrases, et c’est exactement ce qu’ils méritaient : un peu de chaleur.

  1. Son Incapacité Temporaire de Travail étant supérieure à  un mois, ce qui fait, encore une jolie institution de notre Justice, soit mentionné en passant, que dans ce cas, peu importe l’insolvabilité des auteurs des violences, le Fonds couvre, c’est-à -dire le paye par ses et nos impôts ; c’est aussi le cas en matière de violences sexuelles, quelle que soit cette fois la gravité des conséquences. Le type même de couverture, voir ici pour sa substance et ici pour les maniaques textuels, qui peut rendre fier de la Justice, et même, à  l’extrême rigueur, qui rend content de payer ses charges. []
  2. De moi à  lui, hein, pas l’inverse, n’allez pas croire, ça arrive aussi dans ce sens-là  ! []
  3. Et moi non plus, évidemment, hum []
  4. Prouesse technique dont je me félicite moi-même au passage, pas de raisons : je n’ai au bureau qu’un scanner noir et blanc, et ç’aurait été dommage… J’ai donc photographié ces photos avec mon IPhone, puis me suis envoyé le résultat par mail, et voilà , de jolies couleurs qui vous flanquent des frissons, j’aime cette technologie haut de gamme appliquée à  des bidouillages tordus []
  5. Et peut-être aussi que pour un “retour” de votre serviteur sur ce blog, c’est pas la joie, ben oui, mais le coup de sang post-rendez-vouesque se gère comme on le peut ! []

106 Commentaires

  1. anonyme
    Quoiqu'il en soit, ils ont eu une chance enorme dans leur vie que ceux qui ne resident pas a Lille n'auront jamais: de tomber sur (au bas mot)* un excellentissime avocat

    *et sans jeu de mot
  2. Chloé
    Je vais passer pour une c*** mais franchement, je trouve qu'ils sont quand même un peu fautifs aussi... Même si on leur avait promis des travaux dans l'appart, ils acceptent pour un mois et si rien n'est fait, ils résilient et partent ailleurs. Point. Pas besoin d'aller voir un avocat pour ça ! On a tous été cons un jour (ou plusieurs) et on a réagit à temps ! On attend pas des mois, le froid, les conditions inhumaines pour déménager. Tapez-moi dessus si vous voulez mais je trouve que la Loi n'est pas là pour tout
    régler. Le texte ne dit même pas qu'ils ont cherché ailleurs !
    Enfin, bref... autant pour plein d'autres dossiers je comprends et je verse parfois une larme
    (l'affaire "Noël" par exemple) mais là, non je ne peux pas.
    1. lascaux
      Les travaux ont-ils été finis a temps pour leur permettre de ne pas passer un second hiver dans ces conditions et d'accueillir leur bébé dans de bonnes conditions ?

      La vieille carne de propriétaire a-telle au moins eu un peu honte au procès ?

      Ont-ils obtenu les dommages-intérêts demandés ? Et leur CAF ?

      S'il-vous-plaît, MonMôàMoâ, donnez-nous de leurs nouvelles !

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