Des clichés qui circulent sur les fonctions de juge des enfants, il y en a plein, y compris parmi les magistrats d’ailleurs : annoncez à un collègue que vous devenez JE, et vous avez, oh, une chance sur trois, je dirais, de le voir répliquer “Ah ? Tu vas faire du social, maintenant ?” – sauf, bien sûr, s’il est lui-même ou a été JE1 . Idem pour les amis avocats, qui m’ont parfois demandé si ce n’était pas ennuyeux de ne plus vraiment faire de droit et de passer ses journées à entendre les gens se lamenter.
Le cliché “public” récurrent revient à faire du JE le juge des “cas soc'”2 , des parents alcooliques, miséreux, défaillants, cabossés, eux-mêmes anciens enfants placés, parents d’une fratrie de douze, vivant de prestations sociales diverses, entourés d’une nuée de services sociaux qui prennent de leurs gamins le soin qu’ils sont incapables de leur prodiguer. Bien sûr, il y en a, et d’autant plus que ce type de famille saute plus facilement que d’autres aux yeux des services signalants. Mais ce serait une erreur de croire qu’ils sont nos seuls justiciables : il suffit de quelques mois d’exercice pour voir également passer de nombreux (très nombreux) parents victimes de maladies invalidantes mentales ou physiques, des parents pleins de bonne volonté mais dépassés, des parents issus des classes moyenne ou supérieure, tous parents d’enfants en danger sur un plan ou un autre.
J’essaye bien sûr de prendre la décision la mieux adaptée aux problèmes de chacun, en fonction des problèmes relevés. Autre cliché qui a la vie dure : le JE est le vilain juge qui retire3 d’innocents enfants à leur famille qui ne va pas si mal pour les précipiter dans des cloaques dont ils ressortiront battus, délinquants ou enceintes. Il est pourtant évident qu’on n’en arrive à une décision de placement que lorsque le maintien de l’enfant auprès de ses parents l’expose par trop au danger, et que l’on privilégie lorsque c’est possible un placement auprès d’un proche à un placement ASE4 . Et même lorsqu’on en arrive à cette extrémité, le placement est souvent vécu de façon relativement positive par la famille concernée, ce qui me paraissait au début improbable – comme quoi, je n’ai pas moi-même échappé aux clichés sur mes fonctions. Il revient évidemment au JE de veiller à ce qu’un placement ne s’exerce pas un jour de plus qu’il n’est nécessaire, d’y mettre fin dès lors que les difficultés deviennent “travaillables” au domicile parental, et d’expliquer tout cela aux familles. Je crois pouvoir dénombrer à ce jour “mes” cas de placements difficiles ou incompris sur les doigts d’une seule main. J’ai par ailleurs pu constater que certaines familles se montrent “suradaptées” aux mesures de placement, résignées à voir placer chaque enfant qui leur naît, si carencées que l’exercice, même minimal, de leur parentalité paraît quasiment insurmontable5 .
Et puis il y a la famille F., qui échappe largement au profil de la plupart des familles en difficulté, dont je m’échine depuis que je suis leurs enfants à comprendre le fonctionnement sans y parvenir le moins du monde.
Monsieur F. est un bel homme de 69 ans, courtois et charmant, né en Hongrie et immigré durant son adolescence. Menuisier-charpentier de son état, il a fondé une petite entreprise qui marche plutôt bien, dont il a l’intention de se retirer peu à peu au profit de son associé. Madame F. est une mère au foyer de 38 ans, élégante et polie, qui a choisi de se consacrer à l’éducation de leurs trois garçons mais a bien l’intention de se remettre à travailler lorsqu’ils seront assez grands, me dit-elle lors de notre première entrevue.
Gabor, Istvan et Daniel, respectivement âgés de 15, 10 et 9 ans, sont des garçons bien éduqués, agréables et bons élèves – hors du domicile parental, bien sûr. Tout mignons, tout propres sur eux.
Une famille qui présente aussi bien que la vôtre ou la mienne, en somme.
La première fois que je les ai rencontrés, Gabor était placé depuis quelques mois à l’ASE en raison de la révélation par Daniel de faits d’agressions sexuelles qu’aurait commis son frère aîné à son encontre. L’enquête pénale était encore en cours, Monsieur F. se disait tellement horrifié par les actes commis par Gabor qu’il ne pouvait même pas envisager de le regarder ni de lui rendre visite, y compris en présence d’un éducateur. Le simple fait de se croiser dans ma salle d’attente avait manifestement été difficile. Madame F. acceptait pour sa part de rencontrer son fils une fois par mois, mais précisait qu’il allait lui falloir du temps pour lui pardonner d’avoir “brisé la famille”. Les deux parents projetaient de se séparer, étaient déjà séparés dans les faits, d’ailleurs (Madame ayant déjà loué un petit appartement dans lequel elle emménageait progressivement, à quelques kilomètres de la maison familiale), mais peinaient à l’annoncer aux enfants. Gabor protestait de son innocence et exprimait une grande animosité à l’égard de Daniel, qui “mentait pour faire son intéressant, comme d’habitude”. Istvan et Daniel étaient suivis, sur le plan éducatif, dans le cadre d’une mesure d’AEMO6 , l’intervenant qui l’exerçait les trouvant relativement éteints et tristes. J’ai reconduit les deux mesures, avec l’adhésion de l’ensemble de la famille, à l’exception de Gabor, qui estimait que Daniel aurait dû être placé plutôt que lui.
L’enquête pénale allait aboutir sous peu à un classement sans suite, Daniel rétractant finalement ses accusations initiales en indiquant simplement “avoir voulu embêter Gabor qui le tapait parfois et lui criait beaucoup dessus”. J’ai reçu la famille en début d’été 2012, annoncé que le travail de retour de Gabor au domicile allait s’amorcer sans qu’il puisse être immédiatement mis fin au placement, les relations entre Monsieur F. et son fils aîné, ainsi que celles entre Gabor et Daniel devant impérativement être restaurées après une absence totale de contact plusieurs mois durant. Gabor bénéficiait d’un suivi psychologique destiné à lui permettre de digérer les événements et de reprendre sa place au sein de sa famille, après en avoir été temporairement exclu. Le psychologue notait que l’adolescent investissait bien ce suivi et faisait preuve de grandes capacités de réflexion autour de sa situation et de l’avenir de la cellule familiale, se montrant disposé à pardonner à Daniel. Sur le plan du comportement général, aucune difficulté particulière n’était relevée par sa famille d’accueil. Monsieur et Madame F. annonçaient enfin la reprise de leur vie conjugale avec, à mes yeux, un enthousiasme modéré de Monsieur, le tout “pour le bien des enfants”. Ils me précisaient toutefois que par précaution, Madame conserverait quelques mois encore un logement indépendant, le temps de s’assurer de la solidité de leur nouvelle union. Les trois garçons, eux, approuvaient sans réserve la réconciliation de leurs parents, se disant impatients que tous les problèmes prennent fin.
Courant août 2012, j’ai reçu un courrier des époux F., sollicitant une audience dans les meilleurs délais afin de pouvoir reprendre Gabor à leur domicile. Dans le même temps, un rapport de l’ASE m’expliquait qu’un tel retour apparaissait souhaitable, Gabor ayant rétabli des relations correctes avec ses parents et ses frères et se montrant impatient de rentrer chez lui. L’ASE soulignait qu’un retour au domicile parental rapprocherait Gabor de son nouvel établissement scolaire et permettrait ainsi une meilleure organisation de ses journées. J’ai donc convoqué Gabor et ses parents, mis fin au placement et étendu à son profit la mesure d’AEMO, le tout à la satisfaction générale. Gabor a tenu à préciser qu’il souhaitait continuer de voir son psychologue, les entretiens lui ayant fait le plus grand bien, ce que ses parents ont confirmé. Monsieur et Madame F., très émus, ont déclaré à leur fils qu’ils allaient ensemble rattraper tous ces mois perdus. A la sortie de l’audience, Madame F. m’a néanmoins glissé entre deux portes qu’elle s’inquiétait désormais pour l’évolution d’Istvan et Daniel, qui se montraient de plus en plus “durs” à son égard, et dont elle craignait qu’ils ne mettent en péril l’équilibre que la famille s’apprêtait à retrouver.
Courant septembre, j’ai reçu un rapport alarmant de mon service d’AEMO : la situation familiale s’était complètement dégradée, en quelques semaines seulement. Excédée par le manque de respect permanent d’Istvan et Daniel à son égard, Madame F. s’était de nouveau installée à plein temps dans son appartement, dans lequel elle ne tolérait qu’un enfant à la fois, tout temps d’accueil commun mettant gravement à mal son autorité. Monsieur F. apparaissait las et démobilisé, attendant que son épouse décide du devenir de leur couple et s’occupant des garçons selon le calendrier qu’elle déterminait. Tout en demeurant des élèves aux résultats satisfaisants, les deux plus jeunes commençaient à manifester des troubles du comportement prononcés en classe (insolence, insultes, actes de violence) allant jusqu’à l’énurésie diurne et nocturne pour Istvan. Reçus seuls par leur éducateur, Istvan et Daniel révélaient que leur mère les menaçait, à la moindre incartade, de demander leur placement et qu’après une période d’angoisse, ils en étaient venus à désirer une telle issue et désobéissaient d’autant plus, “pour que tout ça s’arrête”.
J’ai rapidement convoqué Istvan, Daniel et leurs parents, reçu chaque enfant séparément puis Monsieur et Madame F.. Les enfants m’ont déclaré que rien n’allait plus depuis le retour de Gabor : leur mère ne s’occupait plus que de lui, les menaçait chaque jour de les faire placer, passait leur temps à leur hurler dessus, à les accuser d’avoir tout fait pour briser son couple et à leur dire qu’elle vivrait bien mieux avec Gabor et son mari, sans eux. Istvan et Daniel m’ont expliqué, toujours séparément, qu’après en avoir discuté entre eux, ils étaient tombés d’accord pour estimer qu’ils seraient mieux en famille d’accueil, où ils n’auraient plus à être spectateurs des ruptures et reprises de vie conjugale de leurs parents (événements quasi-hebdomadaires, selon eux) et où ils pourraient se concentrer sur leur travail. Daniel a conclu : “Placez-moi, s’il vous plaît : je n’en peux plus de cette famille où tout le monde se déteste et où Gabor a le droit de me taper autant qu’il veut, puisque c’est moi qui ai amené les problèmes et fait casser mes parents. Mes parents ne savent jamais ce qu’ils veulent, un coup ils se séparent, un coup ils se remettent ensemble, un coup ils préfèrent Gabor, un coup ils ne l’aiment plus … Moi, maintenant, je sais ce que je veux. Je veux être tranquille.”
Madame F. m’a longuement expliqué que la vie familiale était devenue impossible par la faute des deux cadets, qu’ils poussaient Gabor à bout en permanence et l’envahissaient, elle, au point de l’agresser. “Vous comprenez, Madame le juge, mon mari et moi venons tout juste de reprendre une relation, nous avons besoin d’intimité ! Eh bien eux, ils ne le comprennent pas, ils ne font aucun effort. On ne peut pas continuer comme ça, à être un couple dans deux logements différents ! Et Gabor a besoin de ses parents, après en avoir été privé si longtemps … Et puis j’ai enfin trouvé un emploi, je ne peux pas me consacrer aux bêtises des enfants comme je le faisais auparavant.”
Monsieur F., lui, s’est moins étendu, reconnaissant que la vie quotidienne était infernale, que son épouse rentrait fatiguée et irritable, le soir, et ne pouvait plus faire face aux comportements insupportables d’Istvan et Daniel. Il a précisé qu’il travaillait moins lui-même, afin de mieux s’occuper de Gabor et de contenir, dans la mesure du possible, les débordements des deux plus jeunes.
J’y suis bien évidemment allée de longs discours aux termes desquels il était inconcevable que les membres de cette famille ne parviennent pas à vivre ensemble, qu’ils avaient, certes, connu des épreuves, mais qu’on ne pouvait pas en venir à considérer le placement comme une solution de facilité permettant d’assurer tranquillité parentale et conjugale, qu’il fallait surtout éviter de donner aux enfants le sentiment qu’ils étaient menacés de placement dès lors qu’ils traversaient une période de défaveur parentale et qu’au bout du compte, ils avaient décidé de faire trois enfants et devraient à terme en assumer la prise en charge intégrale. Au vu des troubles manifestés par les enfants, j’ai néanmoins décidé du placement d’Istvan et Daniel pour quelques mois, afin de leur permettre de s’apaiser et de vivre dans des conditions appropriées tout en travaillant à normaliser les relations intra-familiales.
A l’annonce de ma décision, Madame F. a expliqué de façon tout à fait adaptée à ses fils que cette situation allait être temporaire et qu’ils allaient tous ensemble profiter de ces quelques mois pour oeuvrer à leur future vie commune et se retrouver de la meilleure façon possible. Son mari et elle ont sollicité à l’égard de leurs deux fils un droit de visite et d’hébergement d’un week-end par mois, non commun dans un premier temps.
Comment savez-vous que j’ai reçu, fin octobre, un courrier de Madame F. et un rapport du service d’AEMO ?…
Le courrier, assez laconique, m’indiquait que Gabor était devenu ingérable et qu’il fallait rapidement faire quelque chose avant que la situation ne dégénère complètement. Le rapport était plus précis : Gabor ne se rendait plus au collège depuis le début du mois, et était entré en conflit permanent avec ses parents, au point que ceux-ci l’avaient installé, seul, dans le logement de Madame F. où ils se contentaient de lui apporter les provisions nécessaires et de récupérer son linge sale, vivant eux-mêmes ensemble dans la maison familiale. Ils n’amenaient plus leur fils consulter son psychologue, ni ne cherchaient à le forcer à se rendre en cours. L’adolescent menait une vie quasi-végétative, ne sortant jamais de l’appartement. Monsieur F. semblait traverser un épisode dépressif. Madame F. apparaissait au contraire exaltée d’avoir repris une vie professionnelle, et ne parvenait manifestement pas à s’intéresser à autre chose.
Nouvelle convocation, nouvelle audience, nouvelle tentative de ma part de ramener à la raison Monsieur F., qui a manifestement baissé les bras en ce qui concerne ses enfants, et Madame F., qui évoque vaguement les visites d’Istvan et Daniel (“oui, oui, ça se passe bien, mais si on se voyait plus, ça n’irait pas encore”), accable longuement Gabor de tous les vices (“menteur, feignant, agressif, il ne nous aime pas, je vous assure !”) et conclut qu’elle ne supporte plus l’idée de vivre avec lui. Elle m’expose en revanche en détail, survoltée, son nouveau projet professionnel, qui l’emmènera sous peu vivre avec son époux à plusieurs centaines de kilomètres d’ici et lui remettra réellement le pied à l’étrier en termes de vie sociale. Lorsque je lui demande la place qu’elle octroie à ses enfants dans ses projets, elle s’interrompt, surprise, me regarde fixement quelques secondes puis déclare “Istvan et Daniel, on fera en sorte de les récupérer, enfin pas tout de suite, mais ils nous rejoindront, bien sûr. Gabor, aucune, c’est simple. Ce n’est plus notre enfant.” Monsieur regarde le mur derrière moi, ne dit rien.
L’éducatrice évoque la façon dont Gabor a vécu au cours des dernières semaines, leur absence de mobilisation, l’égocentrisme de Madame. Peine perdue, ils se contentent de répondre qu’elle ne peut pas comprendre puisqu’elle ne vit pas avec eux, que sinon, elle verrait bien qu’ils ne peuvent rien faire et que c’est sa faute, à lui.
L’état de Gabor est effrayant : lui qui n’a jamais été spécialement bien en chair a visiblement perdu plusieurs kilos, promène un regard égaré sur les murs de mon bureau, incapable de fixer son attention sur ce que nous disons, son éducatrice et moi. Il répond par monosyllabes, il ne sait pas pourquoi il ne va plus au collège, plus envie, pas facile de se décider à y aller tout seul, pas heureux tout seul, ses parents s’occupent un peu de lui, ils font les courses … Ils ont décidé qu’il ne vivrait plus avec eux, il ne sait pas trop pourquoi, il n’avait pas l’impression d’être si insupportable, ça leur est venu d’un coup … Ce qu’il veut maintenant ? Sait pas. Revoir sa famille d’accueil. Revoir ses frères. Revoir le psy. Apprendre un métier. Etre indépendant. Etre tranquille.
Je fais revenir les parents dans mon bureau et leur explique longuement, durement ma façon de penser. Mon impression de n’être que la voiture-balai des saloperies qui tombent de la benne dans laquelle ils ont fourré leurs enfants. Mon impression qu’ils conçoivent le placement comme un mode de garde ou de punition courant, voire comme un mode de torture qui ne leur salit pas les mains. Mon incompréhension quant à leur incompétence parentale, à leur irrésolution et à leur inconstance permanentes, aux sentiments aléatoires qu’ils vouent à leurs trois fils, à la raison pour laquelle ils ont fait trois enfants si le but était finalement de les laisser élever par les services sociaux. Monsieur F. évite mon regard, Madame F. éclate en sanglots.
“C’est sur ce que vous avez fait à vos enfants que vous pleurez ?
– Non, c’est parce que je sens bien que vous allez nous laisser Gabor ..!”
Non, je ne leur laisse pas Gabor. J’annonce son placement, les nombreux objectifs de travail que je fixe, la nécessité qu’ils prennent enfin part de façon constructive au travail éducatif, mon sentiment que ce placement risque de durer, ne serait-ce que pour éviter à ce gamin des allers-retours permanents entre l’ASE et ses parents, au gré des humeurs de ceux-ci. Le visage de Gabor s’éclaire. Madame F. fond de nouveau en larmes. Je lui demande pourquoi. Elle me répond qu’elle a bien compris que j’allais ordonner le retour de son fils en famille d’accueil où on le mettrait dans du coton alors qu’il lui faudrait quelque chose de bien plus strict, peut-être pas la prison, mais éventuellement un centre de redressement, quelque chose de ce genre …
Je mets fin à l’audience, souhaite bon courage à Gabor tandis que Madame F. sort en se mouchant. Monsieur F. se plante devant moi et me dit :
“Je peux vous demander quelque chose ?
– Bien sûr.
– Vous êtes d’origine hongroise ? J’ai remarqué la grande photo de Budapest affichée derrière vous, avec le Danube …”
Avant même que je ne puisse lui demander si c’est tout ce qu’il a retenu de l’audience, Madame F. surgit et apostrophe son mari, rieuse :
“Allons, Laszlo, arrête de faire du charme à Madame le juge, tu sais bien qu’elle est très occupée ! Ah là là, celui-là, toujours le même … Allez viens, on rentre à la maison !”
Monsieur F. la suit. Je l’entends s’adresser sèchement à Gabor, dans la salle d’attente : “Bon, on va passer à l’appartement, il faut qu’on prépare tes bagages, autant que ça ne traîne pas.”
***
Gabor s’est bien adapté à sa nouvelle famille d’accueil (il n’y avait plus de place dans celle qu’il avait déjà connue). Son parcours de soins psychologiques a repris, et un plan de rescolarisation spécifique a été élaboré pour l’année scolaire en cours. Il a revu deux fois ses parents, en lieu neutre. Des rencontres entre ses frères et lui sont régulièrement organisées par l’ASE et se déroulent bien.
Istvan et Daniel évoluent également bien, de leur côté. Leurs troubles du comportement ont quasiment disparu.
Monsieur et Madame F. ont accueilli Istvan et Daniel à leur domicile, le 25 décembre, afin de fêter Noël ensemble. Ils n’ont formé aucune demande analogue concernant Gabor, qui n’a pour sa part nullement souhaité les voir pendant les fêtes.
- De son plein gré, évidemment. Certains collègues l’ont été temporairement, contraints et forcés par des raisons généralement géographiques ou parce qu’ils occupaient un poste de juge placé, et en ont gardé des souvenirs douloureux, mais n’allons pas tout compliquer. [↩]
- Je déteste fondamentalement cette expression, mais elle parle à tous. [↩]
- Par pur plaisir sadique, pour certains -si, si, on me l’a déjà dit. [↩]
- Aide sociale à l’enfance. [↩]
- J’ai ainsi en mémoire une dame qui ne sait manifestement pas bien comment on fabrique les bébés ni pourquoi ils se mettent parfois à lui sortir du corps – elle a donné naissance à dix enfants … [↩]
- Assistance éducative en milieu ouvert. [↩]
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