Mes plaideurs Mô-rdus !

Bienvenu sur ma page d’invités (gérée à l’origine par l’extension WP Wall, malheureusement à l’abandon aujourd’hui, le temps passe…) !     Commentez !

Ceci est un “mur”, public évidemment, sur lequel les lecteurs qui ont bien voulu, et je les en remercie, me laisser trois mots en page d’accueil, le font depuis des années, pour mon plus grand bonheur ! Elle est historique (en toute Mô-destie of course), et le lecteur patient qui remontera les plusieurs milliers de contributions qui s’y trouvent verra comment tout à commencé, puis évolué – merci, vraiment, aux fidèles, ceux qui dès les débuts postaient ici, et le font encore parfois, mô-dèles de patience… smile

N’hésitez pas à y laisser un commentaire à votre tour, de la même façon que pour les articles, c’est un lieu de dialogue et d’échanges libres comme on n’en trouve plus tant que ça sur le Ouaibe, et j’en suis fier…

Tout peut être dit, sur ce blog (sous les seules micro-réserves du petit avertissement propre aux commentaires en général) ; exactement comme à  l’audience, finalement, c’est l’un des avantages du beau métier d’avocat ! razz

Et personne ne s’est privé, voyez ci-dessous ! Alors…

Champagne !
Champagne !

4 284 Commentaires

  1. Guillaumedelac1
    Oh quelle tristesse et quel choc pour moi... Jean Yves c’était mon voisin de chambrée à St Cyr Coetquidan (promotion Lieutenant Thomé). Déjà intellectuellement brillant... il n’a pas mis beaucoup de temps à devenir un leader dans la section... je garderai le souvenir de ses traits d’humour, de son inoubliable accent du nord... et ces crises de rire lorsqu’au fond de la fosse il trouvait encore le moyen de retourner ce moment de souffrance à son avantage... un super mec que je n’ai pas eu le plaisir de recroiser ! Ses succès professionnels ne furent pas une surprise pour moi. Adieu l’ami ! Jean-Yves les Dieux étaient contre nous tant pis pour eux Toutes mes condoléances à sa famille.
  2. Christophe
    Ce message pour vous faire part de mon émotion ce dimanche en lisant avec le traditionnel café bol du Dimanche matin la Voix Du Nord lorsque je suis tombé sur l'article annonçant le décès de JY Moyart, Maitre Mô.
    Je ne le connais pas personnellement, je l'ai découvert sur twitter, avec plaisir et amusement je l'ai suivi et quelques fois interpelé et taquiné. Il parlait de son métier, de son quotidien, de ses enfants.  Moins de nouvelles ces derniers mois mais avec les algorithmes on n'est jamais sûr de la cause du silence. 
    Puis l'article ce dimanche. 
    Merci à la VdN.
    Merci Maitre Mô, place au premier jour du reste de ta vie, ailleurs ...
    Et toute mon amitié aux proches et amis.
  3. Jean-Yves,
    sauf quand tu es venu plaider un dossier d'assises à NOUMEA, on ne s'était pas revu depuis la fac,
    j'ai le souvenir que tu me faisais rire, quand tu étais sensé nous surveiller, Juju et moi, sur notre grande plage du Nord comme  dans les jardins du lycée ou sévissaient nos pères, 
    j'ai le souvenir de ton poème publié dans le nouvel obs quand tu n'étais qu'un ado,
    j'ai le souvenir que tu étais la coqueluche des étudiantes lilloises, avec ta faluche de président de la corpo,
    j'ai le souvenir de cette plaidoirie à NOUMEA au cours de laquelle j'ai retrouvé mon vieux pote, impressionnant mais tellement accessible, percutant mais tellement sensible, brillant mais tellement sympathique, avec ton (discret) accent du Nord et tes blagues sur ton physiques.
    Je pleure la mort d'un ami et je pleure la mort d'un confrère qui mérite d'être appelé un ténor.
     
     
  4. C'est hier après-midi, comme beaucoup d'autres, que j'ai appris la disparition de Maître Mô. Comme à mon habitude, j'ai réagi faiblement. Quelques messages échangés avec la soeur qui m'avait mis au courant, mais c'est tout. J'ai eu du mal à exprimer de l'émotion. Et pourtant...
    Je dois dire que cette disparition m'a affecté. Je n'ai rencontré maître Moyart que quelques fois, mais il m'a touché par sa chaleur humaine et son ouverture. C'est son métier, me direz-vous... non. Cette humanité n'est pas le fait de son métier, c'st ce qu'il était véritablement, ce qui le caractérisait, ce qui l'habitait. Il aurait tout aussi bien pu être journaliste ou électricien. Il avait choisi d'être avocat, non pas je pense pour la situation matérielle confortable que cela pouvait lui apporter -et pour le milieu modeste dont je provenais il était très cher! , mais par sincère vocation. Je crois qu'il était plus que tout attaché à rendre leur dignité à ceux qui, après avoir fauté plus ou moins lourdement aux yeux de la société, avaient perdu la leur.
    J'ai fait partie de ceux-là. J'étais incarcéré, et j'avais eu une avocate d'office. Ce n'était pas lui, et cette avocate, je ne l'avais vue que le jour de mon arrestation. Aucun échange ou presque. Et d'ailleurs je m'en foutais. J'étais en prison, certes. Et si j'avais encore ma famille avec qui parler, une famille qui m'a toujours soutenu, je m'en foutais. Je m'exprimais seul, je confiais mes pensées dans des carnets que je remplissais vite. Ecrire, voilà à quoi j'occupais mes journées, amateur de mots... et seul, malgré mes proches, parce qu'assez peu enclin à parler de moi.
    Ma famille m'a choisi cet avocat, maître Moyart, pour me faire sortir de là. Encore une fois je m'en foutais. Pas envie de sortir, pas envie de parler. Des livres, un magasine d'échecs, et mes carnets et un stylo. C'était suffisant. Je l'ai rencontré. Pour tout dire sortir de ma cellule pour le voir m'ennuyait, il fallait se faire contrôler, attendre, affronter la présence des autres... je ne voulais pas vraiment. J'y suis allé parce qu'il était là, sans attentes ni plaisir.
    Il m'a salué, m'a parlé de mon dossier, qu'il maîtrisait encore mal, s'est entretenu avec moi pour faire connaissance, et pour plus tard me faire sortir de ces lieux, qu'il jugeait sordides. Je lui ai dit que je ne voulais pas, que j'étais bien ici. Il a été surpris. Il m'a reposé la question, j'ai confirmé, lui révélant que je me sentais bien ici, seul avec mes livres, mon carnet et mon crayon, que rien ne me manquait véritablement, sinon la vue des arbres et de la nature. Je lui ai dit que j'écrivais. Amateur de mots, il a été intrigué. Je savais qu'il était écrivain, sans l'avoir lu cependant. On a échangé, il m'a trouvé atypique. Peut-être était-ce vrai...
    On s'est rencontré plusieurs fois par la suite. Je le voyais avec plaisir car c'était un homme qui faisais du bien. Pour qui l'on existait. Et il avait le goût des mots que je partageais. Il a appris à me connaître, à connaître mon environnement de solitude et d'enfermenent qui m'avait façonné. On échangeait agréablement.
    Il lui a fallu plusieurs rencontres pour me donner l'envie de sortir de ces lieux. Oh, pas une envie folle, mais pour me redonner l'envie du soleil et du monde extérieur. La prison brise, elle éteint aussi; Il le savait tout autant que moi, mieux sans doute. Il voulait m'en préserver.
    Il y est parvenu, ma détention n'a été que provisoire, juste 4 mois dont il me reste un lointain souvenir mais de nombreuses pages. Je l'ai vu à son étude, le 11 mai 2015. Je ne savais pas pourquoi je le voyais, en fait c'était pour me préparer à mon procès le lendemain, le jour de mon anniversaire. Malgré la convocation du tribunal, j'ignorais qu'il s'agissait de mon procès. J'étais libéré depuis près de trois ans, mais je m'en foutais encore. J'ai parlé de son livre, que j'avais lu, en lui présentant les incohérences que j'y avait relevées. Il m'a répondu qu'il n'était pas surpris que je puisse lui faire de telles remarques. Il m'a laissé une charmante dédicace qui m'a beaucoup touché, une dédicace où se mêlait le respect et l'espoir...
    J'ai peu suivi ses conseils le lendemain. Je n'ai pas fait profil bas, mais les fait étant reconnus depuis le début et mes déclarations vérifiées par l'enquête de police, tout s'est rapidement passé. Trois ans de mise à l'épreuve, suivi psychologique, rien de plus. Au final ce jour fut pour moi une sortie agréable, pas stressante. Il faisait beau à Boulogne-sur-Mer ce jour là. On s'est serré la main, on pouvait encore à l'époque. Ce n'est pourtant pas si loin.
    C'était la dernière fois que je le voyais. Il m'avait dit qu'il serait heureux de lire mes textes, je ne lui ai jamais envoyé, je les trouve sans intérêt. Mais aujourd'hui, je le regrette. Pas pour moi, non, mais pour lui rendre un peu de ce plaisir qu'il avait pu m'apporter quand j'étais en prison.
    Cinq ans plus tard, seulement cinq ans, on m'apprend qu'il n'est plus. Une longue maladie? Comment le destin peut-il infliger à un homme tel que lui un lent déclin alors que moi, je suis encore vivant, après des années d'alcoolisme? Il m'a souhaité une longue vie dans sa dédicace. Et m'a dit que j'étais quelqu'un de bien.
    Adieu, Jean-Yves Moyart. D'ordinaire, je ne suis pas homme à rendre si longuement hommage à quelqu'un. Je continue de masquer mes émotions; mais ce dimanche 21 février, le lendemain de ton départ, je veux bien venir pour la première fois chez toi, sur ton mur, pour te remercier une dernière fois. Et te dire que la personne bien, c'était toi. Bon voyage, et à un de ces jours, j'espère qu'on pourra rattraper le temps perdu.
  5. D’une humanité, d’une intelligence, d’une simplicité, d’une proximité, d’une gentillesse... et quelques touches d’humour ...
    et je parle en psy et non en professionnelle de la justice ... il savait parler aux enfants que j’ai pus rencontrer en entretien...
    je me souviens de ce petit Nicolas qui du haut de ces 6 ans voulait voir le  monsieur qui lui avait fait du mal « je veux voir le monsieur partir avec les policiers... ». Alors vous avez pris par la main ce petit garçon, vous lui avez fait la visite du grand tribunal de Lille, grande salle toute grise ! « Ah c’est grand !!!... ». Oui c’est vrai que c’est grand mais si tu te perds, tu cherches mes oreilles, tu vois, mes grandes oreilles !!! Nicolas a gardé longtemps ce doux et drôle souvenir de votre rencontre . Merci, merci ...
    je suis triste et pourtant je ne le connaissais que si peu...
     

  6. Ce soir c'est avec une grande tristesse que j'apprends la disparition de Jean-Yves Moyart, que l'on connaissait parfois plus souvent sous son pseudonyme de Maître Mô.


     


    Que dire si ce n'est qu'il a été l'un de mes premiers partenaires dans l'aventure que j'ai commencée il y a plus de dix années déjà avec Objectif-Justice.fr.


     


    Non seulement j'ai bénéficié de sa confiance dans les premières années où j'ai lancé ce site de "vulgarisation de la justice", mais également de sa sympathie à mon égard.


     


    Son verbe et sa lyrique furent exceptionnels, de même que ses sujets qu'il écrivait d'une plume somptueuse et singulière à la fois.


     


    Aujourd'hui c'est un confrère que je perds, et la toile peut s'émouvoir, ce soir, de devoir dire adieu à un poète qui avait toujours à cœur de rédiger ses phrases avec les plus beaux Mô.


     


    "La mort est une surprise que fait l’inconcevable au concevable."


    Paul Valéry


     


    Christopher DESTAILLEURS-HENRY


    Fondateur et Directeur d'Objectif-Justice.fr
  7. CBill0
    Merci Maitre Mô. De le part d'un simple follower et lecteur que vous avez ému, fait rire et sourire, ici et sur Twitter, souvent. Toutes mes pensées à votre famille et vos proches.
  8. Eléonore
    Un petit mô, une pensée affectueuse pour vous et votre famille, Maître. Vous continuez à faire rire et pleurer au travers de vos récits, à faire voyager, à faire vivre...
    Merci pour votre dévouement, Maître Mô. 
    Un jeune inconnue, mais néanmoins sincère :smile: 
     
     
     
  9. Cip12
    Maître MO..
     
    Jamais nous n'aurons la fin de l'histoire noire.
    Jamais nous n'aurons plus la joie de vous lire ou de vous entendre.
     
    Merci à vous pour tous ces récits ces frissons ces larmes et ces sourires que vous nous avez amené .
    Merci de nous avoir permis de créer une petite communauté même si avec le temps nous nous sommes perdu d'écran et de clavier.
     
    J'embrasse ceux qui me reconnaîtront.
    Je vous embrasse vous aussi maître.
    Vous avez tirez votre révérence.
    Votre vie a été votre plus belle plaidoirie.
     
    Cipement votre.
     
    Sophie. 
  10. Suske
    Maître Mô,
    Puisque nous attendrons désormais ad æternam le billet suivant, je voulais vous dire merci et m'incliner pour tant d'humanité et de professionnalisme.
    Pouvoir vous lire a été et restera un honneur.
    François
  11. PiTRe
    Même plus de champagne pour la nouvelle année ... Maître, faut renommer le site, en Maître Zô ! (oui, ok, à passer tous les 6 mois, je me pose là comme zombie ..)
     
    Bonne année à tous, que 2021 soit moins pire (ou plus meilleure, au choix) que 2020 :wink: 
  12. mounelise
    En me décidant de trier ma boite mail,je me rends compte qu'il y a des lustres que vous n'avez pas raconté ...
    vous me manquez maitre ...
    à bientot j’espère  Lise
  13. PiTRe
    Juste un passage rapide, en espérant que tout aille bien pour tous, anciens radoteurs comme nouveaux commentateurs à valeur ajoutée :)
     
    Et au passage Maître .... Un p'tit article ? Pour faire passer le temps durant cette période ensoleillée :mad: 
    1. Maître Mô

      Pour l'instant tout va bien - et je suis ravi que "mes" anciens passent encore parfois, apparemment en forme aussi..! :razz: 


      Sinon, encore une grosse mise à jour à faire (qui va nécessiter ensuite de réintégrer les modifications effectuées ces derniers mois, donc je ne me lancerai qu'un jour très calme où mes nerfs seront dispos... :eek: ), et dès que tout est "propre" promis, je termine et publie un petit quelque chose...


      Portez-vous bien et tenez bon (valable pour le confinement et pour la patience dont il a fallu faire montre ici... :wink: )

      1. Maître Mô

        Oui, très bonne année 2020 à tous, plus encore à ceux qui passent encore ici malgré mes difficultés à pondre un texte complet... Alors oui, cher PiTRe, sans que ce soit une véritable "résolution" parce que je ne m'y tiens jamais : oui, je vous promets d'essayer encore - la matière ne manque pas, au demeurant...


        On y croit !!! :razz: 

Fin des commentaires


SI VOUS SOUHAITEZ COMMENTER, PETIT MÔ :
- Les commentaires sont "imbriqués", ce qui ne signifie pas qu'ils s'accouplent, mais que l'on peut y répondre directement (via le lien "Répondre" affiché sous chacun d'entre eux), votre réponse s'affichant alors non plus ici, mais juste sous le commentaire concerné.
- Les articles de ce blog, contrairement aux décisions de justice, peuvent être commentés en tous sens, en vous remerciant simplement par avance de respecter vos contradicteurs (j'ai rarement eu à modérer en ces jolies pages et je souhaite que ça continue...) et de bien vouloir faire des phrases et non pas des sms...
- La maison ne reculant devant rien pour le confort de ses commentateurs, la barre d'outils ci-dessous vous permet quelques petites mises en forme, vous pouvez utiliser mes smileys d'avocat il suffit de cliquer dessus, et vous pourrez par ailleurs vous corriger durant quelques minutes après envoi en éditant votre prose si besoin.
- Pour ceux dont les yeux auraient trop de mal avec le formulaire de base, cliquez sur l'icône qui affichera votre commentaire en plein écran, avec une lisibilité nettement plus importante.
- Si vous n'avez pas encore votre représentation personnalisée sur le Web, vous pouvez l'enregistrer trés facilement sur Gravatar , selon une procédure, évidemment gratuite, trés rapide et simple : c'est plus joli d'avoir à côté de vos MÔ´s l'avatar, valable ici comme ailleurs, que vous vous serez choisi vous-même, plutôt que l'austère et symbolique avocat noir qui s'affichera à  défaut...
- Merci de n'insérer que deux liens au maximum dans le texte de votre commentaire et de n'utiliser que deux mots maximum pour votre pseudo : votre texte serait, au-delà, irrémédiablement et automatiquement détruit en tant que spam...
Voilà, je ne vous retiens plus ; au plaisir de vous lire, critique ou pas évidemment.

Commenter

(Nom ou pseudo et adresse mail nécessaires, merci. Votre adresse ne sera pas publiée.)

Cliquez pour utiliser les smileys :

Vous notifier les futurs commentaires de cet article par email ? Vous pouvez aussi vous abonner sans commenter.