Les trois lecteurs de ce blog ne peuvent que se souvenir de la petite Elodie, invraisemblablement emprisonnée pour rien, ou presque, en tout cas de façon particulièrement inique : j’ai le plaisir de vous indiquer que la Cour a mis fin hier à cette énormité, et qu’Elodie, cette nuit, enfin, a dormi chez elle, avec les siens.
J’avais hier, outre le plaisir de cette libération lui-même, l’impression que nous revenions enfin, tout simplement, à la réalité : l’avocate générale a requis sa libération, la Cour s’est scandalisée de la décision attaquée, et a immédiatement ordonné sa remise en liberté, sur le siège et sans délibérer : ouf, il reste des gens normaux dans le monde judiciaire !
Et le cadeau supplémentaire était la présence de toute la famille à l’audience : tout le monde pleurait, Elodie pleurait, son avocat avait les yeux qui piquent… Et je ne suis pas près d’oublier l’émotion de la salle, et par-dessus tout celle du jeune papa de l’enfant qu’elle porte depuis trois mois : à l’issue de l’audience, l’escorte de gendarmes l’a laissé (Heureusement : elle est LIBRE ! Même s’il lui fallait encore effectuer les formalités de levée d’écrou…) s’approcher d’elle : il était en larmes lui aussi, il n’a rien dit, ils se souriaient, il a posé une main sur le ventre de sa compagne …
Un temps de bonheur pur dans le malheur et la complexité du monde : j’adore décidément ce métier !