Je suis désolé du caractère évidemment grossier du titre titre de cette brève, qui évidemment n’a pour but que de commettre le jeu de mots le plus mauvais possible du vendredi…
Simplement pour vous signaler que j’ai pondu un petit truc sur un infinitésimal bout de la fameuse réforme Léger, la suppression du secret de l’instruction vis-à -vis de tous les intervenants à la procédure… Sauf évidemment devinez qui ?
Je vous aide, ce sont des gens adorés du législateur, dont le nom générique commence par “avo”, comme “à vos marques”, et finit par “cats”, comme, euh… “Caca”, cas de le dire, et que j’ai envoyé, car je suis beau, grand et généreux, à un confrère qui postule aux fonctions de Bâtonnier, et qui ne peut donc pas proférer trop d’insultes, mais qui est d’accord avec moi sur le fond, et c’est ici : Maître Mô, tais-toi quand tu parles !1 .
J’espère que les candidats-Bâtonniers vont dire à tous ces gens que ça suffit et qu’on n’est pas des bœufs, et que celui qui sera élu et l’actuel lanceront une grève nationale de blocage inconditionnel face à la barbarie des réformes envisagées, et redonneront à nos fonctions d’avocats la place que notre serment leur confère, très haut -et pas dans les poubelles de la République.
Je l’espère, car je suis naïf, ce qui est normal, car je défends des gens qui ont parfois fait des bêtises.
C’est, sinon, l’occasion de souligner à quel point j’ai été inspiré en choisissant mon pseudo, ab initio, comme on dit dans les prétoires, tant il profusionne de potentialités jeudemoesques2 .
Pas de liens rigolos cette fois, car l’heure est grave.
En revanche et comme d’hab’ un vendredi3, rhume ou pas, et même à cause du rhume, quelques bulles ne feront pas de mal : je vous les souhaite rondes et fines, à vous aussi4 .
Très sérieusement, mes amis : moribonds, peut-être, les avocats -à cause du rhume, uniquement; mais alors, pas morts, je vous l’assure, pas morts du tout !
- Vous noterez l’insolence du titre, alors que franchement le mien était excellent -on m’y reprendra… Bon, en même temps, je suis “illustre”, ça rattrape un peu. [↩]
- Ces deux mots sont des néologismes, voire des barbarismes, mais ça m’est égal car c’est vendredi, que je fais ce que je veux, et que j’ai une crève atomique qui me détruit deux neurones par minute, autant vous dire que dans une heure il n’y a plus personne… [↩]
- Pour vous, veux-je dire, moi c’est en permanence… [↩]
- J’ai redécouvert le Deutz il y a peu, eh bien franchement c’est très bon. [↩]
L'a bien raison, Léger, de vouloir supprimer le secret de l'instruction. Toutes façons, personne le respecte plus, alors. Et les zavocats des gens qu'ont fait des bêtises, ben, z'ont qu'à lire la presse comme tout le monde . Y seront au courant de l'affaire. Et d'ailleurs, pourquoi y défendent les méchants ?
Et elle est bien gentille, MAM ! C'est en garde à vue qu'y faut leur couper les couilles, aux pointeurs.
Trêve de plaisanteries. Je suis heureuse (pour l'instant) de vivre de l'autre côté de la frontière. Et j'ai difficile à comprendre "comment on en est arrivés là ".
Comment une commission peut faire une bourde aussi grotesque tomber dans un piège aussi bas ,en proposant la suppression du secret de l’instruction ?
Il aurait été plus raisonnable que la commission propose que tout agent ou fonctionnaire de l’Etat ,après fin de l'enquête dont on s’aperçoit qu’il a dit des conneries ,doit être convoqué au 20 H00 de TF1 face à la blonde ,faire sa mea culpa ou démissionner s’il le refuse .
Pas la peine de citer toutes les affaires où sans le secret de l’enquête ,il n’y aurait pas eu de sérénité .et certains fuyards n'auraient jamais été retrouvés .
Je ne prends à titre d'exemple que l'affaire dite du RER D .Après enquête, on s’est aperçu qu’il s’agissait d’une mythomane qui s’est auto agressé et non un acte de rcistes barbares pro-nazi de la la banlieue.
Après les révélations de l'enquête, il aurait été honnête que ceux qui ont dit des bêtises s'en expliquent publiquement . Le peuple n'est pas méchant ,il ne mord pas. Au contraire il a de la sympathie pour ceux qui s'excuent et disent "pardon" . En plus au 20 H00 ,ils pourraient être recus ,souvent recus par une dame blonde sympathique qui n'a pas de cravache .
Je pense à :
- Le président Jacques Chirac, qui demandait « un sursaut » national face au racisme et parlait d’acte odieux dont il faut rechercher les auteurs afin qu’ils soient punis de façon exemplaire.
- Le ministre de l'Intérieur de l’époque Dominique de Villepin qui a donné des instruction pour retrouver les coupables au nom du gouvernement . (comme quoi lui aussi il parlait de "coupable" avant même le début d'une enquête)
- D' autres personnalités qui n’ont pas manqué de dire tout le mal qu’ils pensaient sur les actes racistes suite à cet évènement tels que : Philippe Douste-Blazy ,Jean-Louis Debré ,Alain Juppé, Anne ,Hidalgo ,Marie-George Buffet, Bertrand Delanoë, Noël Mamère ,Elisabeth Guigou,Jean-Paul Huchon et le reste ...la liste est longue .
Je ne sais pas pourquoi je pense à certaines similitudes entre le statut de l'avocat que la commission Léger veut lui donner avec le statut du plombier polonais dans la feu Constitution Européenne.Il est présenté comme un mal nécessaire dès le début de la procédure. En plus tout le monde a droit aux fuites à jouer avec les tuyaux sauf le plombier.
Bon, je vais racheter une téloche.
Je pense aussi, à proximité, a un cimetière profané, dont il s'est avéré que les auteurs étaient des fils de notables du coin, et pas des nazillons membres d'un parti -et dont du jour au lendemain on a cessé de parler...
Sans le secret, bien compris, c'en est fini de la présomption d'innocence, les gens sont comme ça -sondez la population pour savoir combien les personnes d'Outreau sont encore coupables, parfois après deux acquittements, parce que quand-même il y avait bien quelque chose, on les avait quand-même mis en prison...
Pas encore prêté serment, je me sens déjà faillir devant les trop nombreuses réformes abjectes qui s'amoncellent depuis peu..
Déjà que MAM souhaite mettre en place la castration chimique automatique pour tous les auteurs d'infractions sexuels (pas de différence bien sûr, ils sont tous "dangereux"...), voilà que l'opinion publique s'intéresse aujourd'hui à la castration physique... ben tiens... et pourquoi pas couper la main aux voleurs? (tiens, ça me rappelle une vieille époque...)...
Enfin bref... moi qui pensais "qu'il ne pouvait plus rien nous arriver d'affreux maintenant"..
MAM, par exemple a fait très fort avec son nouvel opus, dans la série "un fait divers, une loi". Je pensais -naïvement sans doute- que cette série allait s'interrompre, tant cela devenait ridicule. Mais elle n'est pas seule : Léger aussi.
La castration physique... mon Dieu, j'espère que cette idée n'ira pas plus loin que la vindicte populaire. Elle, si horripilante qu'elle est, est excusable, la foule étant par nature folle et irrationnelle.
Le législateur, par contre, n'a pas cette excuse. C'est justement son rôle que de protéger la foule de ses propres excès, et par le biais du droit. Sinon nous en serions toujours au lynchage.
Les modifications irresponsables du droit que l'on observe en ce moment sont le fruit de calcul et n'ont pour vocation que séduire l'opinion, en exploitant son irrationalité. De telles manipulations me semblent... criminelles.
Donc cher Minimaître, vivement que vous prêtiez serment car on aura besoin de vous plus tard. Mô, Eolas, et certainement bien d'autres auront besoin que quelqu'un prenne la relève un jour, afin de nous aider, nous les non juristes. Vous faites un beau métier.
Je suis convaincue également que le métier auquel je me destine se révèlera être une incroyable expérience, autant palpitante qu'effrayante à la fois...
Je vous remercie pour vos encouragements et m'en vais potasser les règles du secret professionnel! (qui lui ne bougera pas de sitôt, pour en revenir au sujet principal..)
Si on comprend bien : la règle n'est pas respectée, donc supprimons la règle. C'est là pour moi le niveau zéro du raisonnement.
La question est de savoir si la règle est bonne, pas de savoir si elle est respectée..
Si elle est bonne, gardons-la et efforçons-nous de la respecter.
D'autant que les "fuites" sont parfaitement repérables, en réalité, ne serait-ce que par leur contenu, en général, qu'il n'y a pas trente-six personnes à connaître : c'est extrêmement souvent l'un des policiers en charge de l'enquête, la source, tout le monde le sait, et tout le monde sait aussi qu'on ne les poursuit que très rarement, même après dépôt de plainte...
http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/10/22/alliot-marie-veut-ouvrir-le-debat-sur-la-castration-physique_1257646_0.html
J'aiguise ma hache en prévision. Et je vais tenter de faire publier un billet sur le sujet par bravepatrie.
Francis Evrard (son avocat m'est proche, je publie dès que j'ai le temps un petit entretien avec lui que j'ai eu hier) a effectivement écrit au Président pour demander qu'on lui coupât les couilles, et je pense, ça n'engage que moi, qu'il l'a fait comme d'autres demandent l'autorisation d'être tués... Mais je gage que personne ne s'attendait, ne pouvait s'attendre, à ce que ça débouche sur un véritable questionnement...
J'ai un mini-scoop sur le sujet : cet homme, comme énormément de délinquants sexuels lourds, était à peu près impuissant, lors des faits...
D'autant que d'après quelques études, il semblerait que la castration ne résoud pas tout, car les pulsions sexuelles peuvent dériver vers des pulsions violentes ou criminelles, à défaut de pouvoir s'exprimer. On est dans le domaine médical, à mon sens, ce n'est pas au législateur de décider du suivi médical d'une personne par des lois mais au médecin, psychiatre, de juger de ce qui est bon pour son patient, compte-tenu de sa pathologie, sa personnalté, son parcours.
Le secret de l'instruction, auquel s'ajoute la libre appréciation de la preuve par le tribunal, dans un système ou la justice a le monopole de l'enquête, ça fait too much non ? Evidemment on peut arguer de la protection des mis en cause sur des affaires salaces dont la presse trash est particulièrement friande. Dans des affaires beaucoup plus sérieuses et importantes on voit de très grandes entreprises prendre à prétexte le secret de l'instruction pour ne pas répondre aux questions, refuser de publier des éléments objectifs de l'enquête, menacer les media et les contradicteurs. Quand j'entends "nous ne nous exprimons pas sur une procédure en cours" je sors mon revolver. Alors qu'est-ce qu'elle fait la justice ? Et bien je vais vous le dire (lol): elle écarte systématiquement les conclusions présentées par les experts des parties civiles pour ne retenir que celles des experts désignés par les juges, quelquefois incompétents, quelques fois en service commandé. Et plus les enjeux financiers et industriels sont élevés, plus c'est le cas.
Sur une procédure très importante en cours, je recommande fortement aux ayant-droit de trouver des juridictions hors de France, comme le permet le droit international privé.
Ceci étant, il ne faut pas confondre secret de l'instruction et interférence avec une enquête en cours, même si c'est parfois lié : d'une part, le secret est là d'abord pour protéger les gens, tôt pendus par l'opinion publique dès que mis en examen, au nom du "il n'y a pas de fumée sans feu"; d'autre part, vous semblez bloquer sur le système de preuves et la partialité éventuelle, c'est autre chose... Et jamais une grande entreprise, une partie ou un témoin, quels qu'ils soient, ne peuvent s'abriter derrière un prétendu secret pendant une information judiciaire, c'est l'inverse : sauf les médecins, les avocats et le Secret-Défense, un juge peut tout obtenir de n'importe qui, s'il l'ordonne... Et tout élément de preuve, contradictoire ou pas, peut se trouver versé aux débats, et discuté, je vous l'assure...
Je vous cite :
Plus de doute, vous êtes bien avocat!
Je sais, je n'ai rien apporté au débat, mais c'est vendredi, pas de bulle pour moi, mais vendredi quand même!!!
Bon week end à tous.
Cela me fait penser à une émission que j'ai vu récemment sur une enquête menée aux USA, plu précisément à Washington, sur deux tueurs fous. Le chef de la police faisait des déclarations à la presse tous les jours sur l'avancée de l'enquête. Les tueurs présumés avaien bien sûr écouté les infos à la radio, et quand ce dernier annonça à la population que les écoles étaient sûres, la sanction fût immédate, les deux tueurs sont allés à une sortie de lycée pour effectuer leurs basses œuvres, en blessant gravement un adolescent; et ce en réponse aux propos du chef de la police. Ils ciblaient églement leurs victimes en fonction de ce qu'ils entendaient sur la mise en place des barrages et des postes de contrôle. Voilà à quoi cela peut mener, grandiose n'est-ce pas?
Léger, le nom du rapport? Je le trouve plutôt lourd à avaler et à digérer........
Bon je vais aller lire votre article chez votre confrère maintenant!
(Et ne perdez pas de vue que s'il devient Bâtonnier, je pourrais détourner des fonds plus facilement, donc je ménage cette relation, à tout hasard..!)
je peux lire maintenant!