Double Je (I)

Trois jours prévus au coeur de cette session d’Assises. Une durée correcte au vu des faits (vol avec violences ayant entraîné la mort de la victime sans intention de la donner, réclusion criminelle à  perpétuité encourue) et de l’acquittement plaidé par l’un des accusés.

J’ai de la chance : mon Parquet Général considère que les “beaux” dossiers ne sont pas forcément son apanage, et ne nous envoie donc pas exclusivement aux Assises sur les affaires de viol. Cela fait déjà  plusieurs mois que le substitut général chargé de l’audiencement m’a demandé si je souhaitais soutenir l’accusation dans le procès Cécilia J./Victor R., et que j’ai accepté, non sans enthousiasme d’ailleurs : j’ai suivi ce dossier depuis le tout début, depuis la découverte des faits, j’ai ouvert l’information judiciaire, requis le placement puis le maintien en détention provisoire des deux mis en examen, rédigé le réquisitoire définitif. Le substitut général a pris mon opinion sur ce dossier, s’est enquis de ce que je requerrais le cas échéant, et j’ai été désignée. Me voici Avocat général pour trois jours. Lire la suite“Double Je (I)”

AJ : À Jeter ?

C’est la question qu’on va refuser de se poser prochainement, en ma bonne ville de Lille, lors des États Généraux de l’Aide Juridictionnelle1 qui y sont organisés par mon Ordre vénéré, le 25 juin prochain, à  l’Fac eud’Droit.

Oui, c’est de la pub’ (plus destinée aux avocats et magistrats mais les justiciables sont directement concernés itou, et l’entrée est libre), oui, on me l’a demandée, en l’occurrence mon très excellent2  confrère Vincent POTIE, avocat au Barreau d’icelle ville, qui se trouve être le “rapporteur général”3 d’icelle manifestation.

Mais oui, je le fais avec plaisir, pour la double raison que ça urge, et que le sujet est fondamental pour les libertés publiques et la défense des plus pauvres en France, rien de moins, non di d’jus -et qu’il est totalement hors de question non seulement, que ce système reste ce qu’il est actuellement, notoirement insuffisant, mais encore, qu’il ne soit pas considérablement développé et étendu très vite, compte-tenu des évolutions judiciaires en cours !Lire la suite“AJ : À Jeter ?”

  1. Oui, ils ont un site, carrément : c’est ça, la force de frappe des grands barreaux de Province ! []
  2. C’est la formule d’usage, parfaitement stupide, lorsqu’un avocat parle d’un autre avocat -mais dans son cas, elle est vraie, c’est le genre de confrère agaçant qui est à  la fois sympathique, bon, drôle et intelligent, vous voyez le genre (Heureusement qu’il est vieux ancien, sinon il aurait tout !)… Salut, Vincent, ça, je sais que tu ne me l’avais pas demandé, mais c’est le prix à  payer, héhé..! []
  3. Moi non plus je ne sais pas ce que ça veut dire, mais on sent bien que c’est important ! []

Une administration qui ne vous veut pas de bien

J’ai une minuscule information à  transmettre aux lecteurs éleveurs d’enfants en bas âge qui, comme mon conjoint, par exemple, auraient l’ambition de ne pas se séparer d’eux pendant leurs voyages internationaux. Rien qui justifie spécialement de truster la page de garde de ce magnifique blog dont je ne suis qu’un widget parmi d’autres, sans compter que je m’étais plus ou moins engagée à  ne pas publier après l’article précédent, mais voilà , Maître Mô, souffrant d’une légère et temporaire panne, a décidé de ne plus me lâcher la jambe avant de m’extorquer une brève, usant à  cette fin de l’ensemble des moyens à  sa disposition : supplication (“Allez s’te plaîîîît, je n’ai plus rien à  écriiiiire …” – ce qui, par parenthèse, est faux, eu égard aux 50 et quelques brouillons en attente qui végètent dans les coulisses), menace (“Puisque c’est comme ça, je vais révéler ton identité à  tout le monde”), mise à  exécution partielle de la menace (si !),  misérabilisme (“De toutes façons tu n’as rien à  faire en ce moment, alors que moi le pauvre je croule sous le boulot – les charges – les clients – les enfants – d’autres microbes encore – le mauvais temps – Koh lanta qui était nulle cette année et Lussi qui a été éliminée de la Nouvelle Star …”), flatterie outrancière (“J’adore ce que tu fais, je t’assure, je peux avoir une photo dédicacée ? – et au fait, c’est quand, ta prochaine publication ?…” – comme si un juge ne savait pas comment accueillir des bobards d’avocat), voire, et là  les bras m’en sont tombés, l’excuse ultime : “Ce serait génial de publier un truc léger depuis le temps, j’adorerais vraiment, mais vendredi je ne peux pas, j’ai piscine …”. Quand Maître Mô panné, lui toujours faire ainsi.
De guerre lasse, mais néanmoins dans la mentalité très “service public”1 qui me caractérise, et pour complaire au Pieter Van Den Hoogenband du barreau lillois, je vous livre donc ce mini-renseignement. Mais comme je fais partie d’une administration à  laquelle on ne saurait reprocher de négliger de décrire sur dix pages ce qui aurait tenu en un paragraphe, le billet d’aujourd’hui contiendra une seule info pour 2364 mots, c’est comme ça. Lire la suite“Une administration qui ne vous veut pas de bien”

  1. J’ai bien fait attention à  ne pas oublier le R … []

Passion

AUJOURD’HUI

– ” POURQUOI ? Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu fais encore ça ?”

– “Oh, putain, tu ne vas pas recommencer ? T’en as pas marre ? Écoute, on fait ce qu’on a dit, tu récupères le reste de tes affaires, et tu pars, c’est fini et tu pars, d’accord ?”

Voilà . C’est comme ça qu’elle veut que ça se termine, c’est comme ça que ça va se terminer : deux ans d’amour fou, deux ans que je l’aime à  en crever, j’ai tout fait pour elle, tout, je lui ai tout donné, toute ma vie d’avant je l’ai mise à  ses pieds, et voilà  comment elle me parle, maintenant, avec Didier qui doit déjà  être en route pour revenir prendre ma place, encore une fois, putain

Elle est en colère et elle est dégoûtée par moi, je le vois bien elle est toujours aussi belle, d’ailleurs, même en colère, même en train de me gueuler dessus, appuyée au comptoir de la cuisine, au milieu des casseroles et des couteaux, même avec cette espèce de folie ou de haine dans les yeux

Elle me disait encore avant-hier qu’elle m’aimait, juste après qu’on ait fait l’amour, alors que je venais de m’installer chez elle, avec elle, alors qu’on y était enfin, et cette fois pour de bonLire la suite“Passion”

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“La folie qui m’accompagne …”*

*(“Champagne”, de Jacques Higelin – chouette chanson, et en plein accord avec l’un des thèmes dominants de ce blog, en plus.)

“Bonjour Madame, je cherche le bureau du juge des tutelles, c’est ici ?

– Non, c’est au fond du couloir sur votre droite, sa salle d’attente est juste avant.

– D’accord, merci. Euh, je peux vous demander un service ? Il ne faudrait dire à  personne que je suis venu ici. Vous comprenez, je suis agent secret pour le gouvernement, et je pourrais avoir des ennuis si ça se savait …”

Oh, rien d’anormal. Journée ordinaire au Tribunal d’instance : même pour moi, qui ne suis effectivement pas juge des tutelles, il est habituel de voir débarquer dans mon bureau les justiciables venus s’entretenir avec mes collègues. Et la présence de ce septuagénaire en particulier nous est devenue familière à  tous : il ne vient pas seulement lorsqu’une convocation le concerne directement (il est placé sous tutelle depuis quelques années), mais accompagne également ses (nombreux, manifestement) amis placés sous mesure de protection à  leurs entretiens. Ce qui lui a donné l’occasion de s’apercevoir que la machine à  café du Tribunal était de qualité. Depuis, on croise fréquemment son imper mastic et son chapeau dans le local des distributeurs ou dans notre salle d’attente, lorsque l’Espion a envie de raconter ses aventures d’espion au service secret de la République aux justiciables (public captif), aux fonctionnaires  ou, lorsqu’il ne trouve personne d’autre, aux magistrats. En général, il suffit de lui accorder trois minutes d’attention, et l’Espion s’en retourne chez lui, “doux dingue” facile à  contenter …

Travailler au Tribunal d’instance implique de toutes façons plus ou moins de banaliser les incursions de la maladie mentale dans mon milieu professionnel, puisque c’est ici que l’on gère la situation des personnes protégées. A titre plus personnel, croiser un tutélaire devant ma porte est enfin devenu un non-événement, alors que jusqu’ici, rencontrer une personne “dérangée” dans le cadre de mon travail me mettait plutôt mal à  l’aise, bien que nombre d’entre eux soient aussi avenants que notre James Bond local. Lire la suite““La folie qui m’accompagne …”*”

Mô rapport !

Au cours d’une discussion récente avec certain avocat1, la conversation en est venue, je ne sais comment2, à  porter sur les rapports écrits rédigés par les parquetiers “de base” à  l’intention de leur chef “régional”, le Procureur général.

Comme l’ensemble des qualités énoncées en note de bas de page n°1 n’exclut pas une certaine naïveté, mon interlocuteur m’a alors demandé si ça existait toujours, ces rapports écrits, question à  laquelle je n’ai pu que répondre par l’affirmative. Après tout, un ministre de la Justice qui prend la peine de vouloir rappeler lourdement solennellement, en le gravant dans le code de procédure pénale, le principe selon lequel les parquetiers sont placés sous son autorité et doivent exécuter les instructions qu’il leur donne ne risque pas de se priver demain de l’outil que ces rapports constituent.

Brandissant l’étendard du contradictoire, l’avocat en question s’est alors indigné que lesdits rapports ne fussent jamais communiqués aux autres parties concernées. J’ai alors évoqué le fait qu’en réalité, ceux qui intéressent ces dernières leur sont en réalité parfaitement accessibles, mais dissimulés sous un avatar bien connu, avant de finalement lui promettre de publier un billet à  ce sujet, l’individu ne manquant jamais de me rappeler que sa productivité est considérablement plus élevée que la mienne3 . Lire la suite“Mô rapport !”

  1. Pour être précise, avec “le meilleur avocat de France, un pénaliste reconnu, dont l’humilité naturelle et la gentillesse proverbiale cèdent le pas quand il le faut à  un talent hors  du commun, et dont la prodigieuse beauté naturelle et son extrême facilité avec les femmes n’ont jamais eu raison de la profonde humanité, laquelle comprend notamment des honoraires mesurés, inversement proportionnels à  son intelligence surhumaine et à  l’énergie qu’il développe pour protéger chacun de ses clients, ses prouesses sexuelles dont la qualité et le raffinement sont connus par delà  les Cinq Mondes n’atténuant jamais la vitalité de sa complexion physique hors du commun”, que vous aurez donc reconnu sans mal. []
  2. Nous sommes un peu bavards, ce qui rend parfois l’arborescence de la discussion un peu compliquée à  retracer. []
  3. Ce qui à  mon sens démontre simplement que les avocats sont moins occupés que les juges, mais bon … []

Tais-toi quand tu poses ta question ?

Mesdames, Messieurs, j’ai l’honneur d’avoir l’honneur de publier, à  titre tout à  fait exceptionnel et en forme de scoop pas ordinaire, le texte que m’adresse mon excellent confrère Romain Boucq, avocat au Barreau de Lille, lequel, audacieux comme tous les avocats dudit Barreau, avait eu l’occasion de soulever l’une des premières Questions Prioritaires de Constitutionnalité, vous savez, la fameuse QPC, mais surtout, et de plus fort, comme on dit chez nous, a eu le privilège d’être partie à  la  toute première audience de la Cour de Cassation consacrée à  une telle question…

Autant vous dire que je l’ai harcelé pour qu’il accepte de m’en réserver l’exclusivité écrite (même si bien entendu la primeur de l’information avait auparavant été transmise en temps réel à  notre Bâtonnier adoré, qui suivait et pour cause l’affaire de très près…), me passant même de repas pour vous la livrer illico, c’est dire…1

Il s’agissait donc, je vous le rappelle, de la toute première occasion qu’avait la Cour de Cassation, la plus haute juridiction française, de statuer sur ce type de question (c’est à  dire à  son niveau de décider ou pas de la transmettre à  l’examen du Conseil Constitutionnel), issue d’un droit magnifique, désormais offert à  tout justiciable, de contester la conformité d’un texte avec la Constitution : rien que du haut de gamme, donc, et une audience dont par conséquent on pouvait énormément espérer, et tout particulièrement l’avocat qui l’avait générée…

Lire la suite“Tais-toi quand tu poses ta question ?”

  1. Et son cadeau vous épargne, provisoirement, un -long- article de ma pomme qui revient sur les fameux propos raciaux de Monsieur Hortefeux, respirez… Je note que ce blog se juridicise (néologisme, je crois…) à  mort, je vais faire attention à  revenir rapidement au rire et aux larmes, mais après ! []

Affaire Konhu : le livre !

Vous savez que je déteste dire quoi que ce soit des affaires dans lesquelles j’ai eu la chance de pouvoir intervenir, je déteste ça presqu’autant que n’importe quoi qui parle de moi, surtout éventuellement en bien, ou que la violation, même minime, de mon anonymat absolu sur ce blog…

Mais là , je ne peux pas résister.

Vous me ferez peut-être le plaisir de vous souvenir de ce passionnant présumé innocent-là  (surtout si vous êtes un habitué de ces lieux enchanteurs, parce qu’avec les 867 commentaires laissés dessus pendant mon périple calédonien, on ne peut que s’en souvenir !), que pour ma part je n’oublierai jamais, comme je ne suis pas prêt d’oublier non plus le magnifique acquitté qu’il est devenu…Lire la suite“Affaire Konhu : le livre !”

Papa, je te vois !

Je crois qu’un avocat digne de ce nom est, entre autres, un agrégateur de larmes : on lui raconte une histoire, bien souvent en pleurant, et il pleure, lui aussi, au moins à  l’intérieur ; mais de ces deux sources d’eau salée, il fait, par une alchimie qu’on dirait technique mais qui n’est souvent en fait que du mélange de chairs et d’âme, des mots : ceux qu’il met à  la disposition de son client, ceux qui disent sa foi, ceux dont il voudraient qu’ils soient parfaits, à  la fois le reflet exact de ce qu’on lui a dit, et les porteurs de la demande qui en découle, une demande que fondamentalement il croit juste.

A ceux qui pensent parfois que leur avocat ressemble à  l’Étranger, de Camus1, je demande souvent de se souvenir que notre métier est au contraire d’accepter de changer de peau, à  chaque nouvelle intervention, d’emprunter celle des gens concernés, d’essayer de ressentir ce qu’il ressente, et de la leur rendre, pour, avec la notre cette fois, essayer de traduire ces sentiments, de les adapter au droit, ou le droit à  eux, de faire en sorte que tout le monde s’en sorte le moins mal possible, avec le moins de larmes possible -ce qu’on se doit de leur prêter, au-delà  su savoir judiciaire, des mots, d’un plus ou moins grand talent de conviction, c’est, pour faire simple, notre humanité.

Ce qui ne se fait pas sans laisser de traces, c’est la grandeur et le danger du métier -et pas seulement au pénal, mais bien partout où on ne parlera, avant tout, que d’êtres humains…Lire la suite“Papa, je te vois !”

  1. Que l’auteur résumait je crois par la phrase : “Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à  l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à  mort.” … []

ça m’gà v !

C’est totalement éreintant, en fait, de tenter d’écrire un bout de loi -et encore, je suppose que j’ai beaucoup de chance, puisque j’avais quant à  moi, non pas, vraiment pas, un modèle, mais en tout cas une trame -et il faut saluer ici le travail colossal fourni par les conseillers techniques de Madame la Gardienne de la Paix Alliot-Marie1 pour rédiger le pavé relatif à  la réforme de la procédure pénale que vous savez -on peut être en désaccord avec l’alignement du mur mais saluer la sueur du maçon2 .

Si, comme le dit mon lutécien confrère Eolas, la réforme est réellement sous terre3, ces mêmes conseillers, qui ont manifestement travaillé dans une urgence démentielle sur un matériau énorme, mais qui ne souffre aucune imperfection, autant  donc écrire de façon schizophrène (et ça se sent par endroit), doivent être anéantis -mais c’est ça, mes amis, le pénal : quatre-vint-dix pour cent d’efforts considérables finalement inutiles ! Bienvenue chez les praticiens…

Je les remercie en tout cas chaleureusement, puisque je viens de (tenter de) réécrire (sur) leur texte la future garde à  vue. Celle dont onc ne pourrait plus, je crois, dire de mal, en France comme en Europe.Lire la suite“ça m’gà v !”

  1. C’est joli, cette expression, non ? Et puis ça dit tout : Justice et Liberté, ça fait Paix… Je vais la garder, tiens… []
  2. Ou bien lui casser la tête et lui reprendre son chèque, vous me direz. Certes, mais là  on ne peut pas… Enfin, je crois. []
  3. J’avoue attendre et voir, pour ma part, la confiance n’excluant pas le contrôle, la “concertation” n’étant qu’une vitrine pour les pauvres d’esprits, et l’habitude commençant à  me venir d’un matin soudainement sentir une réforme  pénale déjà  votée et prête à  l’emploi, même mauvais, m’arriver tout droit à  un endroit que la morale réprouve… []

“Composer” peut s’écrire en deux mots.

Je sors à  l’instant d’un de ces trucs parfaitement répugnants, et qui n’auraient jamais dû faire partie de notre système judiciaire, que l’on appelle une “mesure alternative aux poursuites”, en l’occurrence une “composition pénale”.

Je n’y vais pas, d’habitude, car prendre de l’argent aux personnes en bénéficiant est une escroquerie pure et simple1, tant nous ne servons à  rien, en tout cas sur place, et tant la chose elle-même ne sert à  mon avis à  rien : nous sommes de non-avocats devant un non-juge qui propose une non-peine dans une non-audience, c’est le règne du non, bref, qui ne mérite en conséquence que de non-honoraires.

Là  j’y étais, cependant, pour rendre service à  un confrère2 non-pénaliste, auquel j’avais pourtant bien expliqué que ça ne servait à  rien, mais qui tenait à  ce que j’accompagne la personne concernée, bref : j’avais oublié à  quel point c’est lamentable.Lire la suite““Composer” peut s’écrire en deux mots.”

  1. Pas que je ne sois pas un escroc, naturellement, je suis avocat, Synergie me l’a dit ; mais quitte à  se mouiller, autant le faire pour de grosses sommes uniquement, ce qui là  est impossible… []
  2. Comprenez : gracieusement, et en pleines vacations judiciaires en plus : la confraternité, c’est beau. Chiant, mais beau… []

Un Mô sur le revenu.

Je n’avais cette année, je le dis tout de suite, strictement aucune idée de poisson d’avril valable, ne pouvant tout de même pas réitérer le coup de la véritable fausse/vraie suite d’Histoire Noire, et étant à  sec pour le surplus -ce qui, pour un poisson…
A vrai dire, si, j’avais un petit truc rigolo sous le coude, mais il nécessitait la participation active de Marie, qui ces derniers jours délaisse malheureusement cet endroit généreux, en ce qu’il a eu la bonté de la recueillir, au prétexte par nature futile d’une soudaine surcharge prétendue de travail -bon, si elle était au Parquet, je comprendrais, mais au Siège, ça se saurait s’il existait des surcharges particulières de travail au siège ces temps-ci -passons…1 .
En même temps, j’ai eu il y a quelques mois une idée spéciale, totalement hors domaine juridique, puisque de nature financière, mais qui me travaillait -travail il est vrai renforcé par la menace constante de saisie de l’ensemble de mes biens professionnels2.
Comme je n’y trouvais toujours pas grand chose à  redire, le temps passant, j’ai décidé finalement de la soumettre, pas plus tard qu’hier3, à  notre Président de la République, eh oui, rien de moins4, au moyen du courriel dont je vous livre la copie intégrale ci-dessous.Lire la suite“Un Mô sur le revenu.”

  1. Marie, tu liras ceci un jour, et j’espère que tu apprécieras chaque mot… []
  2. clavier, secrétaire, statuettes de BD, chaussures de marque, espèces… []
  3. Avec l’arrière pensée évidente que je la reproduirai ici ensuite, pour tenter d’obtenir votre pardon pour cette lamentable absence de poiscaille traditionnelle de premier avril… []
  4. Je dispose bien sûr de son mail perso, mais là  c’était un courrier officiel. []

Parquet flottant…

Vous le savez, on l’attendait, c’est tombé tout à  l’heure : l’arrêt de Grande Chambre Medvedyev et autres contre France est tombé ce matin -et je vous livre à  chaud une analyse rapide personnelle, qui est en réalité qu’il n’y a pas grand chose à  en tirer juridiquement sur la base des moyens qui y étaient débattus eux-mêmes, mais que paradoxalement, ce n’est qu’à  “son occasion”, pour ainsi dire, que la Cour rappelle ce qui me semblerait devoir constituer une légitime évidence dans un grand Etat de droit comme l’est la France.

Qu’est-ce que ça raconte, au vu au moins de ce communiqué de presse -et vive de toute façon la CEDH rien que pour le fait de communiquer sur ses décisions et en temps réel, déjà  ?

Des trucs rigolos, et qui, paradoxalement donc, ne tiennent pas à  la condamnation de la France, mais bien à  sa mise hors de cause partielle.Lire la suite“Parquet flottant…”