Octobre rouge…

Je ne sais pas exactement ce qui se passe, en dehors du fait bien compris et claironné partout que tout le monde est ruiné, mais il y a eu ces derniers jours une distorsion spacio-temporelle, une fracture majeure entre le monde réel et le monde-qui-n-existe-pas-ou-ne-devrait-pas-exister, un bug géant dans l’échelle habituelle du rapport des être humains avec les objets et les services, c’est évident.
En d’autres termes, je voudrais savoir pourquoi tout explose en même temps, et si notre Président peut d’urgence demander une loi sur le sujet, simplement une loi de répartition, parce que là  j’agonise.
Je vais vous le dire comme c’est venu, c’est à  dire en vrac.
Il y a sur la chaudière de mon modeste logis un interrupteur qui est là  pour l’arrêter en cas de surchauffe absolue, par exemple si nous avions l’idée de prendre soudain une cinquantaine de bains dans la journée en chauffant tout au maximum, et qui donc ne doit en principe fonctionner qu’une fois par siècle; voilà  qu’il y a un mois environ il se met à  se déclencher tous les deux jours, comme ça, par pure fantaisie; ce merveilleux produit informatique présente la particularité de couper purement et simplement la chaudière, jusqu’à  ce qu’un passant appuie de nouveau sur ledit bouton, laquelle a la particularité de fournir certes, le chauffage, mais nous nous en moquions encore il y a un mois bien que lillois, mais également l’eau chaude, source de vie, et même de survie, notamment lorsqu’on prend sa douche vers six heures du matin comme c’est mon cas.
En effet, l’usager moyen peut valablement croire en la présence d’eau chaude, car le petit ballon annexé à  la chaudière en contient encore pour quelques minutes; il ne sait pas qu’une fois ce ballon vide, l’eau va devenir glaciale sans avoir la courtoisie de l’en avertir, faute d’être réchauffée par la chaudière disjonctée.
L’usager se met donc à  se les geler littéralement sous la douche, et peut d’autant moins améliorer son sort immédiatement que la disposition des lieux fait que la chaudière n’est accessible qu’en sortant de l’appartement, dehors donc, de nuit, et en ouvrant différentes portes dont le bruit réveillerait un régiment, et a fortiori sa femme et son fils qui eux, dorment encore.
L’usager est au surplus à  poil au moment où il est sous la douche, comme il est d’usage (puisqu’il est usager) la plupart du temps, ce qui ne le rend pas plus apte au rebootage nocturne…
Bref, après avoir deux ou trois fois claqué des dents et passé mon costume en tremblant pour démarrer en fanfare la journée, j’ai appelé un plombier (je travaillais précédemment avec un type très bien, si l’on avait pas envie de parler un langage humain mais qu’on voulait un intervenant compétent; un mètre vingt environ, une barde d’un mètre vint également, de temps en temps un borborygme, mais très efficace, un choc en ce début d’octobre lorsqu’il m’indiquait partir en retraite, par signes évidemment -un bras semi plié vers l’avant, une main posée dessus, un mouvement de va-et-viens dudit bras d’avant en arrière…), au pif, un jeune sympa qui m’a dit d’office qu’il venait de s’installer et que ma chaudière c’était vraiment “trop d’la balle m’sieur y s’sont pas foutus d’vous”, j’aurais du me méfier.
Il l’a purgée, il l’a nettoyée, il l’a démontée, j’en suis à  me demander si à  la fin il ne l’a pas un peu masturbée au cas où, nous en sommes à  la cinquième visite (à  chaque fois je rentre exprès bien sur, sinon où serait le plaisir ?), et cet interrupteur, pourtant remplacé à  neuf (fort heureusement pour un prix d’achat dérisoire, 249 €HT hors main d’œuvre -oui d’accord mais c’est un interrupteur dont le design (carré blanc) a été réalisé par Stark lui-même, donc bon…), continue bien sur à  sauter aléatoirement, le plus souvent quand je suis sous la douche, trempé et à  la bourre, aucune autre possibilité que de se terminer vite fait et de s’en aller penaud en se disant juste qu’on aimerait, qu’on adorerait, brûler un plombier, comme ça, pour le fun…
La dernière en date se tenait mercredi : à  l’occasion de ses réflexions sémantiques sur ma machinerie prodigieuse mais néanmoins toujours en rade malgré ses soins constants (le rentier ménageant toujours son placement), il avait découvert que le thermostat de la pièce principale, que nous réglions depuis notre entrée dans les lieux en fonction du froid, n’était en réalité pas raccordé à  la chaudière : nous réglions depuis deux ans un bout de plastique juste branché au secteur pour que son voyant rouge nous fasse croire à  son utilité, mais en vain, donc, je m’explique enfin à  présent les crèves ayant frappé tout le monde ces deux derniers hivers… (Marrant ceci étant, le cerveau : j’ai toujours trouvé qu’il faisait plus chaud après avoir tourné cette molette inutile…)
Puisqu’il devait venir à  nouveau, ni une ni deux, je lui avais proposé de tirer le câble manquant entre ledit thermostat et ladite chaudière, qu’il tutoie à  présent tant ils sont devenus intimes.
Il était à  l’heure, a effectué une niéme manipulation inutile (je crois avoir vu un poulet flamber sur le brûleur tandis qu’il psalmodiait des incantations d’un autre pays…), puis il m’a dit : “Bon, on verra bien… On pose le câble à  présent. Vous avez le fil ?”
Trente mètres.
C’était la journée des fous, voir ci-dessous, j’avais bombé en scooter pour essayer d’être à  l’heure et qu’il ne reparte pas, je devais repartir au bureau, auquel j’étais arrivé vers quatre heure le même matin, cela faisait déjà  douze heures soit une semaine environ de ceux des fonctionnaires dont je vous parle plus bas…
Je l’ai regardé, il m’a souri, l’air tout à  fait certain que j’avais justement dans la poche de mon costard trente mètres de fil pour relier un thermostat à  une chaudière, et c’est vrai qu’on n’est pas assez prévoyants, nous autres les intellectuels…
Je lui ai dit, juste : “Ah non, non, je n’ai pas de câble”, avant de partir d’un rire strident tandis que je me jurais in peto de me mettre à  boire. Il va donc revenir, c’est convenu1.
C’est une drôle de période, puisqu’au bureau, en plus du travail habituel, qui malgré les statistiques nationales relatives à  la chute de la délinquance, n’est curieusement pas en baisse (en un mot je suis en retard, je connais une dame dont le prénom commence par Lumière qui est même venue sur ce blog me le dire, à  juste titre – je vous embrasse au passage, comme ça, en plein article… Ca ne compense pas ? Hum… Je vais faire l’impossible…), survenaient, sur environ soixante douze heures, dont vous aurez compris que le point d’orgue était le jour du plombier, les événements suivants.
D’abord, Minimô1 et 2, que je harcèle depuis des mois à  cette fin, ainsi que leur homologue masculin auprès de mon associé, décidaient tout à  coup que oui, tout bien réfléchi, d’accord, on allait envisager de s’associer, et que même il serait bien que ce soit effectif dans les deux mois à  venir, naissance de ma fille et congés de Noël inclus – ah oui, le cabinet étant trop petit, il fallait se dépêcher de trouver un immeuble plus grand…
Ravi, mais aussi, comment dire, un peu saisi de cette nouvelle, et m’épongeant le front à  peine tiédi depuis la douche froide du matin, je guettait tout à  coup une occasion de m’extirper provisoirement de cette conversation, qui s’annonçait riche en rebondissements…
J’en ai eu. Plein. Je ne les ai plus revus pendant deux jours.
Au courrier de ce jour là , en effet, se trouvait un mot amusant d’EDF Littoral, ou un nom approchant, m’indiquant que faute de les avoir contacté, l’électricité de mon F2 à  Malo (je vous en ai parlé ailleurs, il s’agit de notre résidence secondaire de trente mètres carrés à  Dunkerque, mais oui, on peut être avocat, honnête et gagner sa vie, qu’est-ce que vous pensiez ?) allait être coupée dans deux jours, sauf si je rappelais au 0800…
J’étais abasourdi, étant mensualisé depuis des années sur ce bien somptuaire, les mensualités s’élevant à  environ 20 (vingt) euros, nous y allons trop peu, surtout depuis que le petit braille vers six heures le matin (ah tiens, j’y pense, c’est ce mois-ci aussi, ça…); je quittais donc mes jeunes futurs éventuels associés, et me ruait sur le téléphone, au bout duquel j’attendis vingt deux minutes sur un fond sonore répugnant qu’un “conseiller bleu ciel” (auquel je dois à  la vérité d’avouer qu’un instant plus tard, j’allais lui demander : “Et mon cul, il est bleu ciel ?”, ce dont je m’excuse à  nouveau auprès de ce jeune homme certes totalement abruti, mais parfaitement courtois) me soit attribué; je vous passe les menues tracasseries usuelles d’identification de mon compte, pour vous confirmer que je lui expliquais longuement être de la plus totale des bonnes fois, avoir effectué tous mes changements d’adresse et de compte bancaire auprès de tous les organismes il y a plus de deux ans, ne pas avoir remarqué, parmi tous mes petits prélèvements, que leur 20 euros manquaient, ne pas avoir reçu leurs relances, puisqu’ils les avaient envoyées à  mon ancienne adresse, trouver que deux ans pour me contacter au bureau dont les coordonnées étaient inchangées c’était long, surtout pour me menacer, et lui confirmer être prêt à  payer immédiatement mon année d’arriérés, soit la somme de 150 €26, tout en lui demandant bien sur de prendre note de toutes mes nouvelles coordonnées et de me mensualiser de nouveau.
Il m’indiquait alors, ce qui me confirma immédiatement dans la sensation que j’avais ce jour là  d’avoir eu un accident cardiaque sans m’en apercevoir et de ne plus être dans notre monde habituel, qu’“Ah non, on ne peut pas prendre la carte bleue en ligne, c’est réservé aux gens qui ont déjà  le courant coupé”2.
Je lui fis observer, lentement, que je ne comprenais qu’assez mal cette restriction, puisque les gens à  qui on était allé jusqu’à  couper le courant, à  mon avis, n’avaient plus de carte bleue depuis longtemps, contrairement à  moi, en pleine santé, pétant de forme, et frémissant de joie à  l’idée de raquer EDF… Rien n’y fit.
Il me restait deux jours, je suggérais un chèque qui partirait le soir-même; j’appris qu’EDF comptait un encaissement de “trois semaines au minimum” pour un chèque, la confiance régnant, je ne paye rubis sur l’ongle que deux logements et un somptueux cabinet depuis quinze ans, je n’ai pas fait mes preuves, vous comprenez, je suis encore en liste orange, et que ce serait trop tard – pertinent.
Mais il me restait une solution : un mandat cash, m’indiqua-t-il.
Et je m’en fus, affronter cette autre hydre moderne invraisemblable que nous devons, parfois, ne pas contourner, j’ai nommé LA POSTE; une heure trente de queue et trois brouillons de mandat plus tard, avec plus de dix euros de frais, j’avais adressé mes 150 €26 à  EDF, en ayant réussi à  inscrire les références de mon dossier sur le mandat (il n’existe aucune case prévue à  cet effet, d’où les brouillons, il a fallu un sommet d’inventivité et de ruse pour séduire la guichetière et la convaincre qu’à  défaut de cette référence, mon beau pognon liquide serait très probablement dérobé, les gens sont méchants : je lui ai dit que c’était pour le compte d’un client détenu qui avait entamé une grève de la faim, là  elle ne pouvait -enfin- plus rien faire…)
C’était le même jour, et je viens de recevoir, une semaine plus tard donc, confirmation de ce que mon courant est coupé car je n’ai pas payé3.
Je revenais à  peine au cabinet que l’on m’annonça que notre photocopieur ultra hi-tech numérique en réseau scanner et tout ça, tout neuf, était en rade, et il béait effectivement, ventre ouvert, au milieu du secrétariat.
Ce n’est pas ce qui me fis frémir, mais que mon associé, en mon absence, avait été appelé par notre nouvelle secrétaire pour tenter de le réparer, ou plus exactement d’en extirper délicatement la feuille de A3 coincée dedans par Minimo1, dans sa hâte de me faire un beau dossier de plaidoirie je le sais bien…
Mon associé présente l’amusante particularité d’être totalement, non pas même hostile, mais comment dire… Étranger, c’est ça, totalement étranger, au moindre travail manuel, et plus encore technique – je l’ai vu de mes yeux faire faire des devis pour accrocher un cadre dans son bureau, et j’ai installé six imprimantes identiques sur six postes informatiques au cabinet, une seule n’a jamais, jamais, fonctionné… Il l’avait regardée4.
Là , par exemple, il avait été chercher la grosse lampe-torche qui nous sert à  descendre aux archives pour effectuer son intervention à  hauts risques, en plein jour, qu’il s’obstinait à  braquer sur la machine sans même qu’on en aperçoive le faisceau…
Tout le monde le sait au bureau, sauf notre nouvelle et adorable secrétaire, qui avait cru bien faire : j’ouvrais la bouche pour lui demander de bien vouloir s’éloigner sans délai, quand il se retourna d’un air triomphant en disant “Je l’ai !”, et en brandissant une feuille A3… Déchirée sur tout un bord.
Quiconque a un jour du mettre ses mains dans ces engins sait que si on déchire un bout de papier dedans lors d’un bourrage, c’est terminé… Et ça ne rata pas. Plus de photocopieur, plus de fax, pas de réparateur avant deux jours, je me suis escrimé plus d’une heure en vain, sans savoir que le réparateur allait mettre deux jours plus tard cinq minutes chrono à  dépanner : un petit bras de détection électronique qui ne s’était pas remis en place…
On nous avait promis à  l’achat une réparation dans la demi-journée suivant l’appel, bien sur, mais… Que voulez-vous qu’on leur fasse en cas de non respect ? On ne peut malheureusement manger personne, c’est interdit par la loi.
Mais pour l’heure ce n’était plus mon problème, même si j’allais devoir plaider tout à  l’heure avec un support papier inexistant, on s’arrangerait, et je commençais à  ployer…
C’était sans compter sur l’informatique pour me ranimer, et tout particulièrement sur un autre de nos fidèles amis dévoués, je veux saluer ici et embrasser très fort FRANCE TELECOM, alias ORANGE quand ça l’arrange, je ne sais jamais, et eux non plus.
Epuisé, me sentant malgré tout un peu abandonné par mes amis si… Chers, et pour tout dire rêvant de plus en plus à  l’achat d’une île déserte qui ne serait raccordée à  rien, je pianotait distraitement sur mon clavier pour relever mes mails, et aller faire un petit tour délassant sur Internet, histoire de vérifier que mon découvert bancaire n’était pas tout à  fait au double du montant autorisé.
Tiens ? Dix minutes pour afficher Google, quand hier celà  prenait une nanoseconde..?
Aucun mail un jour de travail ?
Une nouvelle bataille commençait immédiatement, David ayant cet avantage sur moi qu’il disposait d’une fronde, assez peu présente en général en revanche dans les cabinets d’avocats.
Ma secrétaire, me voyant arriver avec une tête un peu crispée, me dit “Ah oui, j’avais oublié de vous dire…”. Il faut savoir qu’elle commence strictement toute ses phrases de cette façon, c’est pour ça qu’on s’aime, et que lorsqu’elle ne finit pas, la situation est obligatoirement grave.
Elle m’annonça alors que plus personne ne parvenait à  se connecter depuis ce matin.
Les épaules basses, et après avoir fait trois kilomètres pour diverses vérifications sur chaque poste, puis même pénétré le saint des saints, dit “local technique”, débranché routeur et modem vingt fois, vérifié la configuration interne de tout ça, scanné d’éventuels virus partout, je revins deux heures plus tard vers elle, m’armais d’une gousse d’ail et d’un crucifix d’argent, et prononçait la formule ancestrale, synonyme national de “Fous nous dans la merde, ruine nos espoirs, distend mes nerfs déjà  frappés d’élongations, brûle mes dictionnaires et toutes mes valeurs, piétine mon entendement”
Je lui dis : “Appelle France Télécom”.
J’avais tort sur un point : le technicien, venu en urgence (nous avons un énorme abonnement très très onéreux), était vif et sympathique, au point que je lui demandais sa carte pour être certain qu’il n’appartenait pas à  une entreprise concurrente privée.
Il ne trouva rien -enfin, rien qui permit de réparer notre réseau et nos connexions.
En revanche, il m’indiqua, amusé, que je payais depuis cinq ans environ un abonnement bien idiot, puisque de 20 Mégas, quand mon modem (France Télécom, je le jure !) n’en tolérais que six au maximum…5.
Je ne ris pas avec lui, je pensais trop à  ce que venaient de nous coûter ces cinq années en vain, de même qu’au coût de son intervention du jour, et adhérais en tout cas pleinement à  sa solution, qui en tout cas nous procurerait enfin le haut débit auquel nous avions droit : une Livebox Pro.
Je tendais les mains pour en recevoir l’offrande (5 euros par mois), mais il fit un geste de dénégation contrite, je n’avais pas compris : lui n’en avait pas, des LiveBox Pro, il fallait aller en chercher une en agence…
Quel crétin j’étais, effectivement, comme si un technicien France Télécom venu en camionnette pouvait comme ça, juste parce que six avocats sont dans une merde noire, nous fournir cette saloperie de modem lui-même… Oui, mais un modem Orange, vous comprenez ???
J’accomplis ma seule réelle prouesse technologique de la journée : je le saluais en même temps que je lui faisais son chèque, il y a des plaisirs qu’on souffre à  trop faire durer.
Ma fidèle Minimô1, qui se faisait les ongles depuis trois heures à  ce moment précis faute de copieur, de fax, d’informatique et de connexion réseau, accepta de se ruer pour moi vers l’agence France Télécom, ou Orange je ne sais toujours pas, la plus proche, afin d’aller y conquérir la précieuse LiveBox, dont par précaution j’avais préalablement fait réserver téléphoniquement une centaine d’exemplaires.
Je la gavais, par expérience et sécurité, de tout les papiers que je pouvais : plusieurs chèques en blanc, ma carte d’identité, un extrait KBis du cabinet, une copie de justificatif de domicile, mes dix dernièrers factures d’abonnements, mes vaccins, la photo de mon fils, de l’argent liquide, lui remettant le tout en la prenant par les épaules et en lui disant :

“Va, Minimô1. Notre sort est entre tes douces mains. Tu vas affronter des dragons, braver la mort, être souillée et avilie, mais tu ne DOIS pas revenir sans cette LiveBox, n’oublie pas, Pro, et fais gaffe aux chèques en blanc quand-même.”

Elle l’a eu en cinq minutes sans la moindre difficulté6.
Je passais ensuite six heures, oui, six heures, à  modifier toutes les adresses des ordinateurs du cabinet, et de ses machines en réseau, puis à  comprendre comment paramétrer notre serveur pour qu’il continue à  fonctionner ne parallèle, puis à  constater que tout fonctionnait enfin.
Sauf pour deux machines.
Dont la mienne.
Et j’y serais encore si l’un de mes clients n’était pas par ailleurs informaticien, et gentil (Alain merci encore !), et ne faisait pas quant à  lui partie de l’autre planète, la bleue, celle des gens qui rendent service, sont compétents et ne comptent pas leurs heures, ni ne comptent tout court d’ailleurs…
Tout fonctionnait.
Ma journée était perdue, ma santé mentale aussi, mais tout fonctionnait.
Mon épouse m’avait bien appelé vers vingt heures pour me dire qu’elle ne m’attendait plus pour manger, et que la chaudière avait encore sauté, naturellement, mais je considérais que je ne m’en tirais pas trop mal.
Il y avait un mot sur mon cahier d’appels : un autre France Télécom avait appelé, je pense qu’en fait il s’agissait d’Orange, là , pour me dire qu’après mes trois lettres recommandées et trois mois d’attente et de prélèvements, devant la menace que j’avais formulée d’un procès, ils faisaient enfin le nécessaire pour me rembourser une clé 3G que j’avais commandée pour me connecter à  Internet en vacances, et qui ne m’avait jamais été livrée, bien que l’abonnement ait été prélevé tous les mois…7.
Je voyais le bout.
Il y a bien eu ce policier, sur la route, qui m’a contrôlé pour s’assurer que j’avais bien cette ahurissante imbécillité de gilet jaune dans l’habitacle de ma voiture, mais il l’a fait courtoisement, et ma femme avait justement fait le nécessaire l’avant-veille, elle est évidemment la Princesse absolue de l’autre planète…
J’ai retrouvé les miens, j’ai ce soir là  changé mon fils d’une seule main, en riant avec lui.
Je crois que c’est Woody Allen qui a écrit : “Non seulement Dieu n’existe pas, mais essayez de faire réparer votre magnétoscope un dimanche !”.
Je salue la totalité des intervenants rencontrés contraint et forcé ce jour là ; très peu, simplement pour leur gentillesse; mais la plupart, dans le très clair espoir que l’actuelle crise prétendue emporte tout.

  1. Authentique []
  2. Authentique !!! []
  3. Authentique, malheureusement, procédure de référé en formation… []
  4. Je sais que vous n’allez pas le croire, mais c’est authentique aussi..!! []
  5. Authentique : c’est eux qui ont tout installé, et qui m’ont vendu deux ans après le haut débit sur un appareil ne pouvant pas le recevoir… []
  6. Authentique : je ne sais pas ce qui s’est passé, un raptus spacio-temporel, un trou noir, une grève de leurs salariés..? []
  7. Ben oui : authentique; consommation sur la période : 0, évidemment… []

16 Commentaires

  1. Pingback : Ma pédéblogosphère à  moi — Les ÉtaDam de Cédric Darval de Bayen

  2. Xav
    J'ai tardé à  revenir te lire un peu, à  défaut de te voir. Je pleure littéralement de rire. Merci pour "Et mon cul, il est bleu ciel" et l'expression synonyme de "appelle France Telecom". Je t'embrasse de tout coeur. ça commence à  faire long, là , non ?
  3. Imaniyé, en fait, heuh... Non, ces temps-ci, ça ne m'arrive pas trop ! Mais comme dirait l'autre, elles nous prouvent au moins, ces journées, que nous sommes encore vivants !
    Merci comme toujours de cet éclat de soleil africain !
  4. Ah, Dric ! Je suis ravi de te voir de nouveau sur le pont, je trouvais ton absence d'un peu partout, même de chez toi, à  la limite de l'inquiétant, je me suis même demandé un moment si tu avais du te mettre à  travailler, brusquement... (même si mes flux m'ont signalé la présence d'un petit nouveau chez toi, que je vais aller souiller dès que possible !) (Enfin, à  part ton excellent commentaire drôlatique en page d'accueil il y a peu, bien sur !).
    Pour en revenir au fond, tu observeras qu'une petite note relevait déjà  cette étrangeté avec stupeur, tant elle m'avait frappé moi aussi... Le fait est que Minmô1 est d'une beauté totale, et dispose d'un sourire qui décongèle même un gardien de prison en Quartier de Haute Sécurité, de sorte que j'ai évidemment cru que ça avait opéré, une fois de plus, mais non : elle m'a confirmé que c'est une dame qui lui a remis l'objet en quelques minutes et sans le moindre bout de papier compliqué... J'en déduis pour ma part qu'il s'agissait d'une stagiaire, qui ne connaissait pas les pratiques de la Maison FT, et avait cru bien faire - je gage qu'elle a été virée illico à  la suite de la pétition que ses collègues titulaires ont du immanquablement aussitôt lancer contre elle, de façon à  ne pas être obligés eux aussi de travailler plus de deux heures par jour...
    Bon, je vais aller pourrir ton nouvel article, j'ai toujours ton "commentaire express" à  venger...
  5. Un excellent billet, je trouve cependant certaines parties trop irréalistes, comme le fait de pouvoir sortir d'une agence France Telecom au bout de cinq minutes avec ce qu'on était venu chercher.
    Ou alors vous disposez à  Lille d'une agence expérimentale, qui rend réellement un service à  ses clients.
    Dans mon centre de la France, on trouve de part et d'autre de l'agence un centre de soutien psychologique gratuit, et un hôtel bon marché. Et ils sont entièrement dédiés à  la clientèle de l'agence FT.
  6. mussipont
    Ouais, en fait vous gardez mes tests parce que vous ne savez pas comment faire pour éliminer un commentaire!
    A part ça, mon Gravatar ne me représente pas du tout, il représente le Dieu (en fait le Monstre en spaghettis volants) de la religion à  laquelle je me suis récemment converti, le Pastafarisme. Pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pastafarisme
  7. Mussipont
    Merci pour cette belle tranche de rigolade (qu'il est bon de rire du malheur des autres!).Juste un petit conseil : il existe de merveilleux thermostats fonctionnant par infra-rouge, oubliez les 30 mètres de fil et les nombreux trous à  percer pour passer ledit fil. Et en plus vous pouvez promener dans toute la maison le thermostat, ce qui vous avouerez est un confort dont l'honnête homme ne saurait se passer.
  8. L
    Ca ne suffit pas mais c'est un bon début :) Et puis vous m'avez bien fait rire.... Sinon, maintenant que vous avez la tête hors de l'eau, j'aurais bien des petites questions z'à  vous pauzé :)

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