Nouvelles des Fronts !

Je me suis aperçu ce matin dès avant l’aube, l’avenir appartenant à  ceux qui se lèvent de plus en plus tôt, que je ne vous avais pas commis de petit article léger du vendredi -n’ayant à  ma décharge rien vu passer d’hilarant sur la Toile ces derniers jours, exceptés les vannes footeux du moment, mais je répugne à  parler de foot pendant plus d’une minute, j’ai l’impression au delà  de devenir totalement idiot, c’est une des magies de ce “sport” …

Je me rattrape vite fait, avec quelques nouvelles toutes chaudes du Front Judiciaire, enfin celui que l’on voit, le médiatique, qui mises bouts à  bouts me donnent toujours l’impression que ce front est une ligne brisée en maints endroits…

Mais qu’on compensera aussitôt après avec des trucs rigolos ou jolis.

D’abord, Jean-Pierre Treiber a été arrêté hier soir, en pleine ville. Chapeau la police, qui doit respirer, et c’est légitime, bien sûr, il refusait la soumission à  un ordre judiciaire d’emprisonnement, coupable ou innocent, d’accord…

Pourtant, je n’y peux rien, mais j’ai été triste en apprenant la nouvelle. Peut-être parce que dans ses lettres, et dans les façons de sa cavale, il ne manquait pas d’un certain panache; et qu’à  sa façon, il remettait en cause l’idée même de détention provisoire…

Je pense que son régime carcéral jusqu’au procès va être particulièrement sympathique.

On ne saura jamais s’il serait venu au procès, libre -et moi, j’ai bien l’impression que oui, et ç’aurait eu de la gueule1 .

Ensuite, le parquet a interjeté appel de la décision de relaxe générale rendue dans le lourd dossier AZF. C’est son droit et c’était plus que prévisible, puisque le même parquet avait requis différentes sanctions à  l’audience.

Ce qui me frappe, en revanche, c’est qu’il ait cru devoir motiver publiquement sa décision de faire appel, je trouve que c’est un signe des temps, une étrangeté moderne : on fait appel parce que c’est un droit et qu’on estime que, sur le fond ou au quantum, les premiers juges n’ont pas pris la bonne décision, c’est à  ça que ça sert.

Eh bien là , on a pensé nécessaire de dire qu’une culpabilité au moins aurait dû être retenue, d’accord mais c’est évident, sinon on n’aurait pas fait appel, et que par ailleurs c’est “un devoir absolu à  l’égard de toutes les victimes” …

Ce que je ne crois pas, il y a là  une fois de plus un mélange des genres, fût-ce dans une affaire aussi dramatique, qui me heurte toujours.

En continuant son marché dans les sites d’informations du Ouaibe, voilà  que l’on tombe plus loin sur des renseignements précis relatifs à  Monsieur Julien Dray, dont j’avais commenté les déboires je ne sais plus où, dont on est bien contents de suivre le dossier et son contenu pas à  pas…

Plusieurs petites choses amusantes, étant rappelé que ce dossier est suivi uniquement en enquête préliminaire, et que son instruction est donc le fait des policiers et du parquet exclusivement, sans intervention d’un juge d’instruction, et qu’il ressemble donc très fortement à  ce que souhaiterait le rapport Léger pour tous les dossiers, et je ne trouve pas que ça valide l’idée.

D’abord, on a permis à  ses avocats de produire un certain nombre d’éléments, obtenus par eux-mêmes, notamment une expertise : je suppose qu’ils se sont donnés les moyens de ce faire. Parce qu’ils les avaient. Je me demande bien comment je ferai, moi, dans quelques mois, au soutien des intérêts de Rachid, vivant du RSA,..

Ensuite, j’ignore quelles sources communiquent toutes les informations de ce dossier très régulièrement -je ne commente pas ce fait.

Enfin, je note que pas un article n’envisage, en dehors des deux solutions possibles in fine, soit un classement sans suites, soit la saisine d’un tribunal, la troisième, pourtant encore légale si je suis bien renseigné, et qui me semble-t-il devrait pouvoir s’imposer depuis longtemps ici, Monsieur Dray l’avait lui-même demandée : l’ouverture d’une instruction, justement… Signe des temps, et peur que dans un avenir proche, il n’y ait effectivement pas d’autres alternatives, avec au milieu la seule enquête policière : CQFD.

Il y a aussi, plus politique encore sans doute, le débat avorté sur l’euthanasie, qui rend triste, franchement. Je ne commenterai pas plus le fond ici que sur les précédents évènements, mais bon sang, tant de faits divers terribles nous l’ont démontré, c’est si urgent et important, ce débat, et si logique, le droit disputé…

J’ai, depuis certaines de ces affaires, une terreur absolue de me retrouver un jour, bloc de douleur et uniquement de douleur, conscient et immobilisé, dans l’impossibilité d’obtenir le seul soulagement possible, juste parce qu’il serait illégal qu’on me l’apporte. Sincèrement.

Bon, avec la pluie du Nord, c’est pas la joie, tout ça, malgré le weekend, alors quand-même, c’est presqu’une tradition maintenant, et ça compense tellement, quelques nouvelles des autres Fronts, ceux des Sourires et des Tendresses !

Découverte sur Canal+ et qui m’a bien fait rire, elle, même si c’est du foot (ou justement parce que c’en est), d’abord cette vidéo de Mademoiselle Elizabeth Lambert, joueuse américaine (pardon pour la pub et la longueur, seule la vidéo du début est poilante), qui fort heureusement vient opportunément ramener le comportement de la France à  une minuscule anecdote :

Deux exclamations :

Ça, c’est de la femme2 !

Et bien sûr : vive le sport !

Je vais donc m’empresser de ne pas en faire, du tout, ce weekend, de retrouver les miens, et particulièrement ma petite Mômette, guérie, méchant virus, qui a eu un an il y a deux jours pendant que papa était à  l’audience, ainsi que les excellentes Oph et Nâ s’en sont souvenues le jour même3

On va encore danser comme des imbéciles, Madame Mô et moi, avec les petits, en revisitant les vieux CD de papa, Petit Mô adore le funk, ce garçon a du goût; et retomber, au gré de ces choix, sur par exemple un Best Of de Michel Fugain, idéal pour faire les cons avec des petits tellement c’est gai, sauf cette chanson, que j’avais oubliée, et qui pourtant m’a fait picoter les yeux par surprise4 :

Dans un autre registre, pas de raisons de se priver des blagues de corps-de-garde que les hommes échangent parfois entre eux, n’est-ce pas (on dirait toujours que je déteste les femmes alors que, euh, non), donc moquons-nous aussi gentiment de nous-mêmes, Messieurs :  Jessy, mon à‚me Damnée de l’Ombre, sans qui ce blog serait laid et non-surveillé quand je vais à  l’audience5, m’aime bien je crois, mais ne comprend jamais pourquoi notre beau monde judiciaire, et partant mes longs textes arides, peuvent intéresser qui que ce soit : voici l’explication qu’il a pensé trouver cette nuit, qui était dans mes mails du matin, intitulée “Tout s’explique” et sous-titrée “Maintenant je comprends mieux !”6 :

N'avouez jamais, n'avouez jamais... Facile à  dire !

Oh, je sais, ça se passe de commentaires, c’était juste pour lui foutre la honte devant tout le monde7 !

Bon, trêve de plaisanteries : au final, quand en plus on a eu la chance d’en faire il y a peu, du sport, mais du vrai, attention, avec la mer on ne peut pas tricher8,  on est même obligé de l’apprendre, avant :

Force 3/4, que du bonheur, Madame ne râle pas encore (et merde, c'est vrai que j'ai grossi, moi : l'alcool, probable...)

dans d’excellentes et ensoleillées conditions9, et que par ailleurs, on a la chance d’avoir une merveille, ou deux, comme ça à  la maison10 :

Bon, elle a déjà  été plus souriante, mais, c'est pas pour dire, qu'elle est belle, presqu'autant que sa mère !

… Je crois qu’on n’a décemment pas le droit de se plaindre !

“On reprendra l’assaut des idioties lundi”, dis donc Mô, avec un idiot sourire béat de cinq heures trente face aux fragilités, mais aussi et surtout, aux joliesses, de notre monde, qui décidément vaut le coup qu’on y trime.

  1. Quoi qu’il ait ou n’ait pas commis, ne mélangeons pas, évidemment []
  2. Elles en font toujours plus que nous dans tous les domaines, Messieurs, faut bien reconnaître… []
  3. J’ai des commentateurs en or, bravo Mesdames, je ne saurais jamais comment les femmes font pour les dates ! []
  4. Pas trouvé de vidéo à  proprement parler, mais tant mieux : qu’elle est jolie, cette chanson..! []
  5. Il a bien sué la semaine dernière, il n’est pas juriste et il y avait matière à  se poser des questions, n’est-ce pas… []
  6. Il est très pudique et va m’en vouloir, c’est ça qui est bon ! []
  7. Ceci étant, cette magistrate, tribute to Marie, m’a l’air sévère, certes, mais, euh, accessible… []
  8. Je dédie ce bout de phrase à  tous les Auteurs de Lieux Communs du Monde Libre. []
  9. L’eau était à  26°, température maxi de l’air dans le Nord cet été… []
  10. Euh, façon de parler, hein, le décor n’est pas de moi, mais de ses grands-parents, n’allez pas croire… []

105 Commentaires

  1. Philou
    "Peut-être parce que dans ses lettres, et dans les façons de sa cavale, il ne manquait pas d’un certain panache; et qu’à  sa façon, il remettait en cause l’idée même de détention provisoire"


    Il m'a semblé, tout au contraire, qu'il montrait des dispositions à  affirmer le caractère provisoire de toute détention.

    Je reste néanmoins surpris. Je pensais qu'on allait le retrouver un peu plus tard. La France marque d'heureuses dispositions à  retrouver les criminels présumés en cavale et à  libérer les otages en détention essentiellement les veilles d'élections... A moins qu'une législative partielle m'ait échappé dans la région...
  2. Bonjour, Je vous lis depuis quelques semaines et j'ai découvert votre blog par "le journal d'un avocat"... Je n'exerce pas du tout les mêmes fonctions que vous tous (ou presque tous) mais lis toujours avec intérêt les articles comme les commentaires : parfois hilarants, parfois très émouvants (Jade), toujours instructifs et suscitant la réflexion de la citoyenne que je suis.

    Pour la première fois aujourd'hui, je n'étais pas d'accord avec ce que j'ai lu et je me lance (pour mon premier message, je ne serai pas dithyrambique ;) ) ... Je ne trouve pas du tout que JP Treiber ait du panache. Je le trouve roublard et effrayant. Je ne crois pas qu'il se serait présenté à  son procès, il semble bien trop lâche pour ça... Mais je n'ai pas de preuves, juste une intime conviction.

    Bon j'espère que les 1421 lecteurs ne vont pas tous me tomber sur le dos en même temps :D merci en tout cas de contribuer à  l'éducation juridique de profanes comme moi.
    1. Jamais de la vie : la parole est libre, ici, et votre opinion loin d'être irrecevable !

      Ce que j'en disais reflétais un ressenti, le même peut-être que l'on a face au Gendarme et à  Guignol : on aime souvent plus le second, fût-il un pendard...

      Ce type s'est évadé à  la Rocambole, puis résistait à  des recherches ahurissantes, et s'offrait le luxe de lettres un peu moqueuses, en prime; il se dit innocent, et a subi plus de quatre ans de détention provisoire je crois; et il espère se défendre à  son procès, ce pour quoi la seule possibilité est d'y être présent... Ajoutez à  cela que j'éprouve une solidarité affectueuse, étrangement, pour tous les hommes affligés d'oreilles décollées, et voilà , j'aimais assez cette cavale.

      Ajoutons qu'il a pris des risques majeurs, s'évader, avant jugement, n'est pas un acte anodin ; fallait-il que la vue du ciel, comme sur vos jolies photos, lui manque...
      1. Euh Mô, rassure-moi, veux-tu ? Il ne suffit pas de faire un geste inconscient, illégal et théâtral pour rentrer dans tes bonnes grâces ? Non parce que sinon, tu risques d'avoir sur la conscience nombre de faits divers prochains !
        1. :D Pas exactement, non -et puis, je n'ai pas de bonnes grâces, je t'assure...

          En fait, je connais -forcément- un peu la prison, et je ne sais pas combien de fois je me suis dit que je n'y tiendrais pas quelques heures, avant de devenir une loque prête à  toutes les bassesses pour en sortir...

          Je comprends n'importe quel évadé, quoi qu'il ait fait. Et j'admire toujours que chez un homme, il y ait un point de non-retour qu'il arrive à  franchir, je crois que ce n'est pas donné à  tout le monde, même si je m'exprime mal, là ...

          Je crains d'être du genre à  analyser le rapport risques/avantages à  chaque fois, je crains de faire partie des intellectuels qui avancent plutôt que des manuels qui reculent, je pense qu'à  sa place j'aurais jaugé mes chances de succès et mes risques, et que je n'aurais rien fait, tout simplement, comme la plupart du temps -comme je crois que c'est exactement comme ça qu'on finit par disparaître.

          Putain, je suis sinistre, d'un seul coup, désolé.

          Je pense qu'il y a une forme de grand courage à  faire ce qu'il a fait, encore une fois quelle que soit sa culpabilité par ailleurs, et que je n'en aurais pas été capable, et comme je suis orgueilleux, ça m'ennuie -et ça me titille forcément.

          Bon, je me tais, je n'arrive décidément pas à  dire ce que je voudrais dire -c'est un jour sans.
          1. - Commentaire n° 11.1.2.1.1
            Bon, tu arrêtes de déscendre ton argumentaire en flèche ? C'est compréhensible et pas si sinistre que ça... Mais avoue que si ton client te fait le coup, tu ne piqueras pas un fou rire... euh, j'espère ? J'ai un doute, là , d'un coup...

            Je sens qu'un jour, on aura droit à  un film à  la Weber, avec Mô dans le rôle de l'avocat kidnappé par un client en cavale, qui deviendra son meilleur copain... Avec Prof dans le rôle de l'accusé, Marie la magistrate perplexe et furieuse, CIP12 comme complice qui retardera l'avancée de l'enquête de Tinotino...

            je m'emballe, là , ou bien... ?
            1. tinotino
              - Commentaire n° 11.1.2.1.1.2
              Rien ne peut retarder l'abnégation et la quête de vérité d'un enquêteur hamstérien, surtout pas si l'intégrité d'un cht'ti aMôcat kidnappé est en jeu...Ne souhaitant point non plus subir le regard de sphinx de Marie, se fustigeant des éventuelles lenteurs....

              Quant à  la réaction de notre hôte sur cette évasion, j'ai bien des collègues qui étaient éblouis par le fameux vol commis présumément par ce convoyeur de fond.....Ahhhh, comme quoi !!! Il y a toujours une part de fantasme je pense sur ce genre d'action, au dtriment de la morale, tout du moins dans le cas de ce vol.
          2. - Commentaire n° 11.1.2.1.2
            Je crains d’être du genre à  analyser le rapport risques/avantages à  chaque fois, je crains de faire partie des intellectuels qui avancent plutôt que des manuels qui reculent, je pense qu’à  sa place j’aurais jaugé mes chances de succès et mes risques, et que je n’aurais rien fait, tout simplement, comme la plupart du temps -comme je crois que c’est exactement comme ça qu’on finit par disparaître.

            Putain, je suis sinistre, d’un seul coup, désolé.

            Putain, ce que tu exprimes bien la pensée de certains.

            Bon, je me tais, je n’arrive décidément pas à  dire ce que je voudrais dire -c’est un jour sans.

            Détrompe toi.
          3. - Commentaire n° 11.1.2.1.3
            Merci, pour la liberté de parole, de ton, et pour ces réflexions qui suscitent les nôtres. J'en comprends le cheminement même si je n'adhère pas à  ce "Rocambole"-là . Je ne sais pas combien de temps je tiendrais en prison, ni si j'aurais le courage de m'évader... C'est pour ça que je vais m'efforcer de ne pas y entrer ;)
            le spleen est passé (c'est l'automne ??), la journée a été meilleure ? :D
          4. - Commentaire n° 11.1.2.1.4
            Est-ce du courage ou est-ce du désespoir ? Comme vous le dites si bien (si si, je vous assure :)), une grande partie d'entre nous ont plus tendance à  analyser qu'à  agir mais qui sait comment nous réagirions au bout de 4 ans sans rien voir venir, alors que nous serions convaincus de notre innocence ?

            Bon, je ne l'exprime pas forcément de façon très claire, mais peut être que son évasion était plus un acte de survie qu'un acte de bravoure. Même si dans les deux cas, c'est l'atteinte d'un point de non retour qui déclenche l'évènement.

            Et pour terminer sur une PiTRerie ... Donc, maintenant, c'est bien la prison qui peut être condamnée pour recel de malfaiteur, non ? :mrgreen:
            1. tinotino
              - Commentaire n° 11.1.2.1.4.2
              A savoir qu'il fût un temps, et on en avait parlé dans plaideurs-môrdus, que l'évasion sans violence, sans bris de prison, n'était pas condamnable. Dans certains pays, il me semble et je ne sais plus lesquels, l'évasion simple n'est toujours pas réprimée. Il semblerait que longtemps soit considéré comme un droit, celui de l'évasion, partant du principe qu'un homme privé de liberté pense légitimement à  s'évader pour peu que celle-ci ne porte aucunement atteinte à  autrui.
              1. salah
                - Commentaire n° 11.1.2.1.4.2.1
                Tinotino c’est au Mexique que ce droit est reconnu .

                Vous me rappelez aussi un film magnifique de Peter Watkins « Punishment Park ».
                Il s’agit de prisonniers jugés par des tribunaux au sud de San Diego .Ils ont été attrapés pour leur activisme contre la guerre du Vietnam sous le régime Nixon ,pas loin de l’état d’esprit de Bush . Aux prisonniers qui viennent d’être jugés pour des peine d’enfermement longue durée dans un camp du désert à  la frontière du Mexique, on leur proposait de commuer leur peine par « une évasion » obligatoirement volontaire et sous conditions : Ils doivent traverser le désert sans eau ni nourriture ,jusqu’à  ce qu’ils atteignent un drapeau américain planté sur une colline se trouvant à  80 kms du point de départ. Surtout ils doivent échapper aux policiers armés qui les poursuivent ,pour qui c’est un exercice de combat, après quelques heures du top de départ et qui ont le droit de leur tirer dessus. Si les prisonniers atteignent le drapeau américain ,ils ont la vie sauve et ils deviendraient libres.

                Un film fait dans les années 70 qui annoce Guantanamo ,la guerre de de l'Afghanistan et de l'Irak ,les cartes de jeu avec les photos des têtes d'Irakiens mises à  prix et les reality Tv genre Koh lanta .
  3. Oph
    Comment se souvenir de l'anniversaire de Mômette en quatre étapes :

    1- Avoir soi-même une fille née approximativement deux semaines après, donc avoir une idée approximative de la période.
    2- Début novembre, profiter d'une visite sur le blog pour vérifier la date exacte.
    3- Inscrire "anniv Mômette" sur la bonne case de son calendrier mural.
    4- Le jour dit, regarder son calendrier comme tous les matins et aller sur le blog mettre une petite plaidoirie.

    Et voilà  !
    Elle est vraiment très jolie, soit dit en passant, mais la mienne a plus de cheveux. ;)
    1. Nà‚
      Se souvenir de l'anniversaire de Mômette, 2eme technique : être de métier archiviste, donc avoir une certaine capacité naturelle à  retenir les dates.
      Des grands yeux comme ma fille : attention, bientôt il y aura plein de bétises dedans qui brilleront comme des petites étoiles.
      1. Y en a déjà  plein : pas plus tard qu'hier, elle m'a mangé une BD !

        Bon, c'est quand-même ce que je disais, c'est un truc typiquement féminin, les dates, avec ou sans calendrier et archives, ça m'épate toujours ! Dès qu'il faut fixer une date, je renvoie vers Madame Mô, qui retient tout des mois à  l'avance et sait si on est ou pas dispos -elle est même capable de dire d'avance si par exemple le 14 juillet 2010 tombe un mercredi, ça me scie !

        Moi, je ne sais même pas en général quel jour on est, et alors ce qu'on fait samedi prochain, n'en parlons pas... Et il m'arrive fréquemment de dire que j'ai vu untel la semaine dernière, et qu'elle me rappelle qu'en fait c'était il y a deux mois !

        C'est très pratique dans le travail, cette tare, vous l'imaginez... :D
        1. Oph
          "pas plus tard qu’hier, elle m’a mangé une BD !"

          Ah ça, j'ai arrêté de compter le nombre de bouquins mis à  la bouche par Poussinette.
          Le truc, c'est de mettre des manga sur les étagères du bas : grâce à  leur jaquette glacée, ils résistent plus longtemps à  la bavouille, là  où des BD franco-belges subissent tout de suite des dégâts irréversibles, même si on intervient très vite.

          Quant à  la théorie des dates, je pense qu'il y a un conditionnement dès le plus jeune âge : en effet, nos parents fonctionnaient déjà  à  peu près tous de cette façon, Madame tenant l'agenda familial, et nous avons sans doute appris par imitation. Dans de nombreuses cultures, d'une façon générale, on confie aux femmes tout ce qui tient en une multitude de petites tâches (comme prévoir que le 28, on a jeu de rôles, le 29, c'est l'anniv de Daelf, le 2, celui de Poussinette, le 12, je suis en dédicace à  Sèvres, etc.) et aux hommes les grosses tâches uniques, qui sont également considérées comme plus valorisantes.

          Non, je n'ai pas dit que les hommes étaient de grosses taches. :P
  4. Presque rien à  voir, mais comme il m'y est fait un petit plaisir, à  savoir me citer, en compagnie d'illustres confrères, je vous invite à  aller faire un tour sur La Tribune Défoncée, site original quant à  sa mise en page, et qui fourmille de textes disparates enrichissants, ça ne m'a pas été demandé mais je rends la pareille, et ça vaut le détour je trouve. Voilà .
  5. DMonodBroca
    "J’ai, depuis certaines de ces affaires, une terreur absolue de me retrouver un jour, bloc de douleur et uniquement de douleur, conscient et immobilisé, dans l’impossibilité d’obtenir le seul soulagement possible, juste parce qu’il serait illégal qu’on me l’apporte. Sincèrement".

    Mais, maitre, le cas se présente tous les jours dans les hôpitaux. Que croyez-vous que fait l'équipe médicale ? Regarder souffrir sans rien faire ? Bien sûr que non. Elle fait au mieux, j'en suis persuadé, et ce n'est jamais facile. Ce mieux consiste, certainement, souvent, par exemple, à  administrer de la morphine au malade pour atténuer sa douleur, tout en sachant très bien que cela accélère la fin. Et nul ne trouve à  y redire. En quoi une nouvelle loi facilitera-elle la prise de décision de l'équipe médicale ? En quoi un n+1 ème débat suivi d'une n+1 ème loi rendront-ils facile, comme par magie, ce qui ne l'est jamais et qui ne peut pas l'être ?
    1. CIP12
      La morphine calmera votre douleur physique mais quid de la douleur morale?

      Comment faire quand vous aurez la visite de votre famille sans pouvoir communiquer avec eux? Sans pouvoir bouger, vous exprimez? Alors Que vous serez là , conscient de ce qui se passe, de ce qui vous arrive...

      Je ne suis ni pour ni contre l'euthanasie. C'est un sujet ultra sensible qui mérite réfexion.
      1. Je pense que c'est un peu tout, et comme écrivait CIP12, ça mérite débat : le droit positif est fort simple, en France : on n'y réprime pas le suicide ou sa tentative (ne souriez pas, d'autres pays le font), on y interdit en revanche expressément toute "provocation au suicide", normal, et pour le reste, une personne qui aiderait quelqu'un à  disparaître tombe sous le coup des textes généraux en matière de meurtre.

        C'est cela qui pose problème : à  partir du moment où il est établi que je suis conscient, donc responsable, moi qui ait toute ma vie exercé mes choix librement, je ne vois pas pourquoi je ne peux pas demander à  mourir, alors que, atteint d'un mal incurable, je ne suis plus que souffrances, et ne peux plus espérer être guéri, sans pouvoir moi-même abréger...

        Voilà  à  mon sens les limites du débat. Hypocrite en partie, effectivement, DMB, puisque des choix vitaux sont déjà  constamment engagés par les hôpitaux au quotidien, c'est vrai, ne serait-ce qu'accorder un lit plutôt à  un enfant qu'au fumeur impénitent cancéreux...

        Mais n'en demeure pas moins qu'il est interdit à  quiconque d'achever Maître Mô, même s'il le demande expressément. J'ignore ce que je ferai quand ça m'arrivera (parce qu'avec mon mode de vie, il est médicalement très prévisible que je me retrouve un jour troué de partout à  devoir terminer à  l'hôpital sans espoirs), mais j'aimerais pouvoir me dire que j'aurais cette solution à  disposition, si besoin...
          1. - Commentaire n° 8.2.2.1.1
            Nous sommes lundi matin.

            De plus, j'ai passé une bonne partie de la nuit à  colmater comme j'ai pu des fuites dans une verrière à  neuf mètres de haut, dans un vent et sous une pluie apocalyptiques, je suis gelé.

            Et là , je viens de changer Petit Mô dans le noir, pour ne pas le réveiller, qui braillait parce que parfois le caca dérange, l'opération s'est bien passée jusqu'au moment où j'ai voulu quitter sa chambre en emportant l'objet du délit, dans le noir également, donc à  tâtons, si vous voyez ce que je veux dire...

            Bref, la semaine commence fort ! :mrgreen:

            Tiens, Marie, je m'aperçois que je ne vous ai pas briefée sur un seul gadget : le "Mô du moment" (je vous montrerai comment le poster vous-même, à  l'occasion) : une idée aujourd'hui ? Moi ça parlerait de main dans le caca, pas terrible... :mrgreen:
            1. - Commentaire n° 8.2.2.1.1.2
              Pas sûr : en ce qui me concerne, ça parlerait vraisemblablement des quinquins d'avocats qui pondent plus de 40 pages de conclusions dans des dossiers civils sur lesquels je suis à  la bourre, m'obligeant pour les rejeter exploiter à  me lever en même temps que d'autres membres du barreau pour compenser le fait que je serai en formation continue en fin de semaine. Mais expliquez toujours pour le mô du moment, ça pourra peut-être servir à  l'occasion.

              Au fait, si ça peut vous consoler, vous n'êtes pas le seul avocat à  vous être fait enduire d'excréments au cours des dernières heures ...
            2. Sunshyne972
              - Commentaire n° 8.2.2.1.1.3
              Ah moi il ya a deux semaines de cela j'ai eu droit à  un min degat des eaux et pil poil une semaine après le faux plafonds de l'etage du dessous qui est le hall d'entrée s'ecroule en pleine nuit...deux p*** de lundi matins!
        1. Cassandre
          "il est interdit à  quiconque d’achever Maître Mô, même s’il le demande expressément"

          Je m'interrogeais à  ce sujet. S'il le demande, certes. Mais nous parlons de volonté. Pour parler crûment, ne faut-il pas plus de cran pour appuyer sur la gâchette que pour demander à  un tiers de le faire ? Dans la durée qui sépare la première décision que l'on croit "déterminée" et l'acte, réel, on a mille fois le temps de changer d'avis. Mais qu'en est-il lorsque la demande a été faite ?
          En bref, légiférer favorablement pour cette "assistance au suicide", ne serait-ce pas en partie une incitation ?

          Rue 89 relevait récemment que les patients qui demandent à  mourir, changent généralement d'avis lorsqu'ils bénéficient de soins palliatifs. N'y a-t-il pas aussi un risque de se tromper de débat ?
          1. Inconnue
            Quand les soins palliatifs soulagent la douleur sans supprimer la conscience, je suis d'accord avec vous.

            Mais c'est loin d'être le cas pour tous les malades. La plupart finissent dans un brouillard où le temps et les êtres aimés disparaissent et où finit par être toléré par la loi l'arrêt des soins actifs. Alors si tout ça n'est pas un peu hypocrite ...

            Et pour les maladies où la douleur est supportable ou inexistante ? Pas de soins palliatifs alors que fait-on ?
            Certains y voient un moyen de se dépasser, d'autres y voient seulement le poids qu'ils vont faire supporter à  leur entourage, poids qui ne servira à  rien d'autre pour eux qu'à  végéter.

            Pourquoi Vincent Humbert, un tétraplégique aveugle et muet ne pouvant bouger que son pouce, ne se suicide-t-il pas tout seul et demande de l'aide ? Oui, j'avoue, je me moque un peu de la question que vous posiez mais uniquement parce que c'est dans ces cas-là  qu'elle se pose réellement. Ca ne doit pas être simple d'être un pur esprit coulé dans le ciment de son corps, privé de toutes les capacités sensorielles (sauf l'ouïe) qui peuvent parfois vous faire tenir jusqu'à  demain en profitant d'un des petits bonheurs de la vie. Ca ne doit pas être simple de passer d'une vie de pompier à  enterré vivant si jeune et sans espoir de vivre l'amour, d'avoir une famille à  soi.

            Le pourriez-vous ? Et si vous ne le pouviez pas, comment vous y prendriez-vous pour y mettre un terme ?

            Pourquoi Chantal Sébire, une femme atteinte d'une tumeur incurable qui la prive de la vue, de l'odorat, du goût, lui fait souffrir le martyre, refuse-t-elle les soins palliatifs et le suicide et demande à  mourir entourée des siens en toute conscience grâce à  une injection ? Elle pourrait bien sûr se faire abrutir de morphine au point de ne même plus être consciente de quoi que ce soit à  commencer par la maladie. Elle pourrait également se suicider. Mais dans ce cas, sans la présence des êtres qu'elle aime qui pourraient être poursuivis en justice pour euthanasie.

            Que feriez-vous à  sa place ? Accepter de végéter grâce aux soins palliatifs ? Vous suicider même si c'est contraire à  vos convictions et au risque de heurter votre entourage qui lui s'est peut-être juré d'être là  le jour où ?

            Est-ce si inconcevable de lire un jour dans une loi la création d'une sorte de conseil de sages qui se pencherait sur ces cas et autoriserait ou pas cette euthanasie ?
    2. pahdoc
      @DMB je trouve ceci complètement hypocrite pour ne pas dire lâche, de laisser les personnels de santé se débrouiller seuls en prenant le risque d'être hors la loi et nous bien au chaud, nous en laver les mains. Il faut légiférer pour aider le malade mais aussi le médecin. D'autre pays le font sans qu'on ne remarque de dérapage. La Suisse par exemple.
      1. DMonodBroca
        Où est l'hypocrisie ?
        Il arrivera toujours, même si d'autres situations existent et que je n'ai fait que donner un exemple, il arrivera toujours que des équipes médicales aient, devant la souffrance et la mort, à  décider de la conduite à  tenir. Et elles seront toujours, à  ce moment-là , seules pour le faire. Ce n'est pas une loi concoctée dans le confort de je ne sais quel cénacle qui les y aidera. Il n'y a là  ni hypocrisie ni lâcheté mais simple constat. La médecine a de tels moyens, elle se croit et on la croit à  un tel point toute-puissante, qu'elle n'échappe pas toujours au piège de l'acharnement. Mais quel erreur de vouloir qu'elle tombe dans celui, symétrique, de la mort administrée ! N'est-ce pas une façon de prolonger sa (notre) soi-disant toute-puissance ?
        1. Nà‚
          Je m’immisce furtivement dans le débat. Pourquoi serait-ce à  la médecine de décider ? Vous connaissez la blague : quelle est la différence entre Dieu et un médecin, Dieu ne se prend pas pour un médecin.
          Ne pourrait-elle pas simplement donner un avis que l’on adjoindrait à  d’autres ? Volonté du patient, avis de la famille, de l’entourage, d’une assistante sociale, du confesseur, que sais-je ? Tout ce petit monde autour d’une table avec un juge qui représenterait l’Etat, pourquoi pas ? Et la décision prise au vote.
          Et la mise en œuvre pourrait se faire dans le cadre associatif, un collectif de citoyens qui gèrerait une structure où des professionnels de santé pourraient aider à  choisir le modus opérandi mais ou toute autre personne pourrait bénévolement le mettre en œuvre dans la mesure ou il n’y aurait pas d’acte médical à  pratiquer.

          La souffrance d’autrui ne me laisse pas indifférente. Quand je vois des personnes qui préfèrent mourir ALORS qu’ils ont des enfants parfois petits, je me que cela doit être terrible que de renoncer à  les voir grandir, de renoncer à  les protéger, de renoncer à  la douceurs de leur joue que l’on embrasse avec gourmandise. Ce choix là  n’est pas égouïste.

          J’aurais peut être l’air d’une imbécile, d’une idéaliste qui ne se rend pas compte de ce qu’elle dit, peu importe. Il n’y a pas que la légalité des choses, il y a aussi leur légitimité qui impose parfois d’aller au delà  de la loi telle qu’elle existe.

          J’dis ça, j’dis rien.
          1. - Commentaire n° 8.3.1.1.1
            Je suis assez d'accord, c'est d'ailleurs un peu comme ça que les choses se passent, parfois, pour les grossesses qui se déroulent mal, bien au delà  des délais légaux d'avortement, et dont l'interruption est décidée...
          2. DMonodBroca
            "Il n’y a pas que la légalité des choses, il y a aussi leur légitimité qui impose parfois d’aller au delà  de la loi telle qu’elle existe."

            La loi ne peut pas prévoir tous les cas particuliers. Par définition-même pourait-on dire. Sur le sujet voir Aristote, parmi bien d'autres. D'où l'absurdité consistant en permanence à  remettre les lois sur le métier, dans l'espoir vain qu'ainsi elles pourront s'adapter à  tous les cas (et aux mots d'ordre du moment...)
          3. Philou
            J'ai l'impression à  vous lire tous qu'il n'y a en fait que des cas d'espèces et qu'il est dès lors impossible de définir une ligne de part et d'autre de laquelle seraient deux vérités. Pourquoi ne pas laisser au juge la possibilité d'estimer s'il y a matière à  poursuivre ?

            Et d'un autre côté, je ne peux m'empêcher de penser au fait-divers récent d'un homme plongé depuis vingt ans dans un coma végétatif, et dont on vient de s'apercevoir qu'il était pas du tout dans le coma mais "simplement" paralysé. Il entendait tout ce qui se disait. Je l'imagine assistant à  la petite discussion à  son chevet, pour savoir quelle douceur on va glisser dans sa perfusion... Kitch, n'est-il pas ?
            1. - Commentaire n° 8.3.1.1.3.1
              Oui, ça m'a fait penser, avec effroi, à  ce vieux film terrible, "Johnie got his gun"...

              Sinon, la solution que vous préconisez existe déjà  en partie : le parquet dispose de l'opportunité des poursuites, et peut décider de classer, en opportunité -mais il lui est très difficile de le faire lorsqu'il y a un mort, l'ordre public n'autorisant pas qu'on l'ignore...
          4. Les "collectifs de citoyens" ont tendance à  me glacer les sangs. Tout comme les jurys d'assises, d'ailleurs.

            Je crois que l'euthanasie est parfois la solution la plus humaine pour mettre fin aux souffrances du patient. Paradoxalement, je me méfie comme de la peste de sa légalisation. Pas parce qu'elle risquerait de permettre la mort de Tante Agathe dont l'héritage serait le bienvenu mais, au contraire, parce qu'à  force d'avis et d'encadrement, elle risquerait de laisser passer entre les mailles du filet les cas les plus tragiques. Et aujourd'hui, me direz-vous ? Aujourd'hui les médecins euthanasiants jouissent d'une quasi-impunité de fait, sinon de droit. Et je crains qu'un encadrement légal leur fasse perdre cette bienveillance de la justice pour ces fameux cas limites dont je parlais plus haut.

            Je conçois que mon raisonnement soit tordu, mais je n'arrive pas à  m'en défaire.
    3. Inconnue
      Ma mère m'a regardé pendant 7 ans. Son regard passait à  travers moi. Avez-vous vu Les Autres d'Amenabar ? J'étais ces autres, non pas vivante mais fantôme à  ses yeux.

      Pendant des années elle m'a demandé de la tuer. Quand on a 14 ans, je crois qu'on ne devrait pas se retrouver seule avec cette responsabilité-là  sur les épaules. Un jour elle est entrée dans ma chambre et m'a demandé qui j'étais. Puis s'est rendue compte de ce qu'elle avait dit. Ces larmes-là , savez-vous ce que c'est de les consoler ? Savez-vous ce que c'est d'enfermer sa mère chez elle de peur qu'elle ne se perde en espérant qu'il n'y ait pas un incendie qui se déclenche sinon elle grillera vive ? Savez-vous ce que c'est de rentrer tous les soirs de l'école et de retrouver l'appartement sens dessus dessous ? Savez-vous ce que c'est que de ramasser de la pisse sans savoir si c'est celle de son chien ou de sa mère ? Savez-vous ce que c'est de mettre sa mère devant un miroir afin qu'elle discute avec son reflet pour espérer avoir la paix pendant environ deux heures ? Donne-moi un bon coup sur la tête qu'on en finisse. Voilà  ce qu'elle m'a dit pendant des années. Pendant des mois et des mois, je me suis demandée comment la tuer, puis me tuer ensuite.

      Un légume dans un lit, qu'on nourit, lave, change en attendant LE jour où le cerveau ne commande enfin plus un organe vital. Est-ce cela vivre dignement ?

      Et pendant ce temps-là , peu importe comment la famille, en l'occurence une gamine de 18 ans livrée à  elle-même qui s'est enfin résolue à  la faire interner, s'en tire financièrement en devant payer des sommes colossales pour des établissements de long séjour et ceci malgré l'APH. Je ne parle même pas de s'en tirer moralement. Interner, c'est précipiter la chute. Et cette sentence, vous êtes seule à  la prononcer et à  en porter la responsabilité.

      J'ai porté cela pendant 14 ans. Je comprends ceux qui franchissent le pas. Et je trouve impensable qu'on les laisse seuls.

      Mieux vaut être en phase terminale d'un cancer que polyhandicapé moteur et conscient. Car oui, en cas de maladie incurable à  laquelle vous n'êtes pas sensé survivre plus de quelques jours/semaines dans des douleurs atroces ou de coma à  un âge très avancé, les équipes médicales soulagent (le bel euphémisme). Mais les faits divers qu'on voit dans les journaux portent davantage sur la seule personne restant dans l'entourage qui se retrouve avec une personne lourdement handicapée moteur ne connaissant pas forcément des douleurs physiques et souvent consciente, et qui n'en peut tout simplement plus de voir celui ou celle qu'elle aime tant ainsi et qui généralement supplie de l'aider. Comment résister psychologiquement à  cela ? Il faut le vivre tous les jours pour savoir de quoi il est question.

      Pour moi, ma mère est morte le jour où elle n'a plus été consciente de ce qui se passait, un an après son internement. Le médecin ne l'a constaté officiellement que sept ans plus tard. Pendant ces sept ans, une seule a continué de souffrir, s'en voulant notamment de ne pas l'avoir aidée.

      Bon je crois que j'ai définitivement pouri l'ambiance. :?
      Promis, la prochaine fois je vous raconte le jour où ma mère a confondu mon blouson en cuir et mon chien. Ce sera plus drôle.
      1. DMonodBroca
        Votre témoignage est émouvant.
        Notre société, si individualiste, si attachée à  la normalité, aide bien mal ceux qui vivent de tels calvaires.
        Elle cherche à  se déculpabiliser en faisant des lois supposées leur venir en aide.
        Mais je crains que ce genre de remède soit pire que le mal.
        1. Inconnue
          Si vous saviez les illégalités que jai été obligée de commettre (minorité oblige) pour que nous puisions manger et avoir un toît et que j'ai vu commettre par des majeurs choqués de la situation où nous nous trouvions ou au contraire pressés d'en profiter (bah oui : gamine + malade avec un pêt au casque = trop facile de les arnaquer surtout quand il y a urgence).

          Alors voyez-vous je ne crois pas qu'une loi sur l'euthanasie serait pire.

          En parlant d'arnaque, dans un registre plus léger, je me souviens d'un soir (quand je ne fermais pas encore la porte à  clé avant de partir) où j'ai retrouvé un vendeur en train de faire le ménage à  la maison sous les yeux de celui qu'il était sensé former à  des techniques de ventes imparables, de celles où on vous vend un aspirateur au prix d'une Cadillac, le bruit en plus. C'est bizarre, il a paru soulagé quand il m'a vu arriver mon sourire narquois aux lèvres. Même mis dehors sans rien acheter, il continuait à  me dire merci.
        1. Inconnue
          Bah ne soyez pas désolée pour moi.
          Pour ma mère, par contre, c'est sûr qu'elle ne méritait pas de finir ainsi, elle qui a toujours eu à  coeur de se montrer digne quelle que soient les circonstances.
    4. Jessai
      je ne suis pas juriste loin de la, le seul code que je connaisse est celui que j'utilise pour afficher les écrits du maître des lieux mais je suis confonté au "probléme" de la fin de vie. Vous le savez, la vie a fait que j'ai du (je dois ) me poser la question, alors bien sur mon avis n'est pas tout à  fait objectif, il est juste le résultat de ce que je vis.

      Il n'existe plus beaucoup de tabous dans notre société, on parle de tout, on montre tout, on essaye tout, enfin presque, la mort, notre mort nous n'en parlons jamais nous ne l'imaginons jamais. Les médecins ne sont pas les seuls à  se prendre pour dieu. La grande majorité d'entre nous pense être immortel, la belle affaire .....

      Il existe un moyen simple pour notre fin de vie, juste désigné une personne de confiance et lui faire part de notre souhait. Si en plus vous avez un papier qui le précise dans votre porte feuille, il n'y aura pas d'acharnement, les médecins respecteront votre choix, simplement.

      Pourquoi faire une loi qui de toute façon sera inapplicable alors qu'il suffit que nous ayons une attitude d'adulte face à  notre fin de vie.

      J'ai de la chance, je fais parti des gens peux nombreux qui ont le temps de réfléchir, qui ont le temps pour prendre une décision avant de finir comme une plante pensante, branché sur un respirateur et nourrit par des sacs qui se vident directement dans l'estomac mais avec toutes mes facultés intellectuelles (oui Maître Mô, je sais , elles ne sont pas si nombreuses).
      Je ne pourrais plus rien faire bien sur, enfin presque. Je pourrais aimer, ressentir et recevoir l'amour des autres, simplement parce que pour ça on a besoin de rien juste d'un peu de conscience, sentir la chaleur du soleil, entendre un oiseau chanter, penser tranquillement au code que j'écrirai pour Maître Mô.

      L'avancée technologique fait que déjà  on peut déplacer un fauteuil roulant juste en pensant, sans aucun geste. Des projets permettront bientôt d'écrire juste en pensant.

      Si chacun d'entre nous exprimait son choix de mort, disait la limite qu'il ne veut pas dépasser, les médecins n'auraient pas besoin de se mettre dans l'illégalité, ils sauraient ou s'arrêter simplement en respectant notre volonté.

      Arrêtons de dire : c'est à  la société de décider. NON, c'est a nous individuellement de le faire, simplement en l'exprimant clairement.

      En "réglant" le problème de notre mort, notre vie n'en sera que plus belle.
  6. Question à  Maître Mô :

    Pour en revenir à  Mr Treiber (ou plutôt à  l' "affaire Treiber") :

    Est-ce possible d'être inculpé pour "recel de malfaiteur" alors que la personne "recelée" est toujours (5 ans après les faits) présumée innocente ? Ca me paraît... bizarre.
    1. Le simple fait de s'être évadé ne fait-il pas de lui un malfaiteur ?

      Qu'il soit coupable ou innocent des faits qui lui étaient précédemment reprochés ne change rien au fait qu'il se soit rendu coupable de cette évasion (car il me semble difficile d'affirmer qu'il serait présumé innocent de celle ci). :eek:
      1. Prof a raison... Mais Lambertine aussi, et d'abord -les femmes nous sont supérieures, Prof, faut se faire une raison...

        Comme souvent en pénal, les expressions raccourcissant les textes répressifs sont trompeuses, mais leur lecture plus explicite : les amis de Treiber peuvent, à  mon sens, tomber sous les foudres de l'article 434-32, je vous mets le lien général vers tout le paragraphe relatif à  l'évasion, pour que vous constatiez que la peine est la même pour l'aide que pour l'évasion, et c'est en cela que tu as raison, Prof.

        Mais Lambertine a raison en ce sens que la presse nous cause de l'article 434-6, qui lui vise ce qu'on appelle le "recel de malfaiteur", et qui comme vous le constatez parle de "l'auteur d'un crime", ce dont Treiber est bel et bien présumé innocent, et qu'il conteste...

        Si quelqu'un possède l'info précise quant au fondement juridique des mises en examen des gens qui l'auraient aidé, je prends, parce que le recel de malfaiteur ne me semble pas pouvoir être retenu -bien vu, Lambertine !
    1. Avant que ça ne parte en live ci-dessous, comme d'habitude, je rappelle que le débat actuel porte sur la fessée administrée dans le cadre du "droit de correction" des parents à  leur enfant, exclusivement, bandes de pervers.

      En même temps, vus les temps actuels, je ne serais pas autrement surpris qu'un projet vise à  interdire les fessées entre adultes consentants -je rappelle que pour certains États américains, encore aujourd'hui, la sodomie entre adultes consentants est un délit pénal, voire un crime (en même temps je ne sais pas comment les autorités le constatent... Peut-être les petits-vieux voisins, qui filment à  travers les persiennes et dénoncent ensuite leur couple de jeunes voisins sodomites ???) !
      1. Etant précisé que la notion de sodomie dans les Etats concernés englobait également d'autres pratiques, telles que la fellation, par exemple (plus facile à  pratiquer et à  constater dans les lieux publics, d'ailleurs - pour répondre à  votre interrogation).
  7. salah
    La crise ne veut pas partir ! D’habitude les soldes c’est après Noël ,après les fêtes de fin d’année et jamais avant. J’ai vu que pour le prix d’un produit on a un lot de deux. .

    D’un seul geste lors du dernier match de qualification France Irlande et en témoins les huiles essentielles représentatives de l’Etat dans la tribune de prestige du stade de France ,il y a eu la signature pour solde de tous comptes de deux débats nationaux :
    - le débat sur l’Identité nationale initié par le ministère qui porte son nom.
    - le débat sur la fessée

    C’est grâce à  une fessée au ballon que la qualification a été obtenue. D’un geste non conforme aux règles du jeu ,non sanctionné ,toutes les valeurs qui fondent ,pas seulement l’esprit sportif mais surtout, toute identité saine sont passés à  côté de la barre .

    Et que le ministre de l’identité nationale nous épargne de récidiver son geste obscène avec le doigt dans pareilles circonstances, celui qu’il avait fait à  la presse il y a quelques semaines. Il faut juste admirer la classe des Irlandais et apprendre en silence.
      1. Salah est un cas à  part, une sorte d'Intelligence Pure (IP), je le dis sans rire.

        Dieu sait que ce blog possède des lecteurs de qualité, dont les avis me plongent souvent dans des affres de réflexion bien plus denses que mon petit cerveau ne peut les admettre, j'en suis d'ailleurs très fiers...

        Mais lui, c'est autre chose, il est au-dessus, avec une faculté de condensation (dans tous les sens du terme) qui m'étonne à  chaque fois.

        Salah, si un jour un truc vous tient à  cœur au point d'écrire spontanément dessus, vous me ferez bien de l'honneur en me permettant de le publier ici -j'ai d'ailleurs toujours votre auto-biographie dans un tiroir, héhé...
        1. salah
          Merci Maître Mô ! Là  ou je suis ,après ces compliments ,je peux annoncer la météo des prochains jours !

          Difficile de placer un mot après ça ,donc je fonce en y mettant plusieurs .

          Vos billets sont la principale cause du délit,quand je laisse transparaître un certain plaisir de commenter. Je le dis sérieusement. Votre positionnement (théorique pas sur la planche à  voile qui se dérobe sans l’aide généreuse de Madame Mô ) qui me fascine,m’intrigue m’amuse et m’enchante à  la fois .Il faut ajouter à  cela la convivialité des commentateurs propre à  ce blog qui sont coupables de ne rien laisser passer ,sans que chacun y mette de son grain de sel .
  8. Je n'ai ni maillet ni perruque (et heureusement), en revanche, il peut arriver que des magistrats portent à  peu près la même chose (ou plutôt moins) sous la robe à  l'audience. Enfin, pas chez vous, évidemment, puisqu'il faut quand même que la chaleur ambiante devienne étouffante pour en arriver là .
          1. Res Vilis
            Auriez-vous la photo de cette magistrate mais qui siégerait aux Assises? :P
            Toutefois, cette image ne nous avance pas, Maître: nous n'en voyons pas le fondement!

            Anecdote (qui risque de n'amuser que peu de personnes):
            En TD de droit pénal des affaires, ma chargée de TD était assez charmante; bref, elle était une motivation de plus pour moi d'aller m'enfermer dans une salle pendant une heure et demi alors que dehors passaient, nonchalantes, des paires de fesses engoncées dans des jeans ou drapées d'une évanescente tulle qui, pour le plus grand bonheur d'étudiants dans mon genre, ne formaient qu'un bien faible barrage au regard.

            Attendu que le printemps venait caresser les épaules dénudées des demoiselles, dont la susmentionnée chargée de TD hypnotique faisait partie; que la vêture desdites demoiselles s'allégeait de plus en plus; et qu'en raison des caractéristiques physiques de ladite enseignante ça valait le détour, j'ai pris ma place au premier rang, juste en face de cette fort gentille demoiselle.

            Le cours se passe, mes yeux vont de ma préparation aux yeux de ladite, de ses yeux à  ses cheveux, descend le long des boucles, s'y suspend pour caresser son cou, avant de maladroitement choir dans son décolleté... bah, j'ai les yeux maladroits.
            La séance de TD s'étire, s'allonge, pénibilise... lorsque soudain, elle invite les élèves à  donner à  l'oral leurs commentaires d'arrêt, en des termes très malheureux:
            "Pour le délit d'initié, qui veut me faire l'arrêt?"
            La regardant droit dans les yeux avec un petit sourire assez salingue je lui réponds:
            "Moi, mademoiselle... avec plaisir."
              1. Res Vilis
                - Commentaire n° 2.2.1.1.1.1.1
                Si si, c'est même LA matière où j'ai assuré le plus en maîtrise; et ce, honnêtement: sans tricher ni accompagner des mains mes regards pour cette délicieuse chargée de TD qui ne me l'aurait pas permis au demeurant. Sa moralité étant de loin équivalente à  la profondeur de mon esprit scabreux.
    1. Elle dit maintenant, dans l'ordre d'entrée en scène, "Non", "Manger", "Maman" et "Pô" (comprendre "Papa" quand on est du Nord) : tout est en ordre, elle ira loin, et n'a besoin de rien d'autre (Je le sais, je sais dire les mêmes deux premiers mots dans toutes les langues, avec juste "Boire" en plus, et je m'en sors partout !)

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