D’un accident à  l’autre …

Un vieux (et bref) souvenir d’audience, remonté à  la surface il y a deux jours, pour des raisons évidentes …

“Ce dossier-là , je vais le garder. Il risque d’être un peu délicat à  gérer, pas techniquement, mais émotionnellement. Les homicides involontaires, c’est souvent un peu dur, mais les circonstances de celui-ci …”.

Pas de problème. Je suis auditrice de justice, je préside déjà  les trois quarts des dossiers prévus sur cette journée d’audience correctionnelle. Si la présidente veut conserver ce dossier, je ne vais pas le lui disputer.

L’audience s’ouvre sur ce dossier, qui devrait selon les prévisions du Parquet occuper une bonne partie de la matinée. A l’appel de son nom, Mme X s’avance, élégamment vêtue, manifestement très âgée mais droite comme un I. Elle décline son identité, et notamment sa date de naissance : elle a 83 ans. Pas de casier judiciaire, évidemment.

La présidente indique qu’elle est poursuivie du chef d’homicide involontaire sur la personne de Thierry L. et expose les faits, survenus alors que, comme chaque jour, Mme X était allée se recueillir sur la tombe de son défunt mari. Ayant satisfait à  ses devoirs, elle a repris son imposante berline, garée devant le cimetière, et pour s’épargner d’aller faire demi-tour au rond-point situé à  50 mètres à  droite, a traversé perpendiculairement la voie de circulation et la ligne blanche pour partir directement à  gauche.

Le cimetière est situé peu après une sortie de virage, et Thierry L., qui arrivait en moto à  une vitesse que les témoins estimeront normale, a tenté de freiner en voyant la berline traverser sa voie de circulation, mais n’est pas parvenu à  éviter de percuter son aile arrière gauche.

Mme X, après avoir parcouru quelques mètres, a aperçu un homme courant après sa voiture en faisant de grands gestes. Elle s’est arrêtée sur le bas-côté, et en allant à  sa rencontre a réalisé qu’un attroupement s’était formé devant le cimetière. Tandis que l’homme l’informait qu’elle venait d’avoir un accident avec un motard, elle est revenue avec lui au niveau du groupe, qui entourait un jeune homme gisant dans une mare de sang, le visage visiblement ensanglanté sous son casque, inconscient, la jambe droite arrachée.

Les secours sont très rapidement arrivés sur place mais n’ont pu que constater l’état désespéré de Thierry L., qui est décédé durant son transport à  l’hôpital.

Mme X n’a pas bronché en écoutant, debout à  la barre, le résumé des faits qui lui sont reprochés.

Une femme et deux adolescents, assis au banc des parties civiles, pleurent doucement, presque sans bruit.

“Pourquoi avez-vous traversé la voie et la ligne blanche, Madame ?

– Parce que tout le monde le fait. Je le fais tous les jours.

– Vous n’ignorez pas qu’il est interdit de faire demi-tour comme ça ?

– Non, mais comme tout le monde le fait … Et puis, je n’ai jamais été arrêtée par la police à  cet endroit-là . D’ailleurs, je le fais encore aujourd’hui. (frémissements dans le public, le Procureur sursaute et lève les yeux au ciel)

– Pourquoi ne pas faire demi-tour au rond-point, qui est prévu pour ça et situé tout près ?

– Parce que ça ne sert à  rien, on voit très loin à  droite, et suffisamment à  gauche.

– Manifestement pas, Madame, car outre le fait que la ligne continue ne peut en aucun cas être franchie, je vous le rappelle, si vous aviez eu une visibilité suffisante, vous n’auriez pas manqué de voir le motard arriver sur votre gauche.

– Effectivement, je ne l’ai absolument pas vu. Il devait aller trop vite. Les motards, ils sont imprudents, aussi …

– Ce n’était pas le cas de Thierry L., l’enquête l’a établi. Comment se fait-il, Madame, que vous n’ayez pas senti, ni même entendu la moto vous percuter, d’après ce que vous avez déclaré ?

– En fait, ce n’est pas tout à  fait vrai. J’ai senti un petit choc, mais je me suis dit que ce devait être un chien ou quelque chose comme ça, j’ai donc poursuivi ma route, ce n’était pas important.”

Durant les cinq secondes que la présidente, comme le reste de l’assistance, je crois, met à  déglutir après cette déclaration, l’un des adolescents sort en tremblant de la salle, tandis que sa mère et sa soeur laissent échapper un gémissement. L’avocat de Mme X semble quelque peu rétrécir aux côtés de sa cliente …

La déposition de Mme X se poursuit, avant que la présidente ne donne lecture des témoignages. La mère de Thierry L. est ensuite appelée à  la barre, et décrit sa douleur lorsqu’elle a reçu l’appel de la police, lorsqu’il a ensuite fallu annoncer la mort de leur frère à  ses deux autres enfants, à  son mari, qui est “trop abattu pour venir aujourd’hui”. Elle a dû prendre en charge l’éducation de la petite fille de Thierry, qui était veuf, à  qui elle a dû expliquer que son papa ne reviendrait pas et qu’elle vivrait désormais chez ses grands-parents. Elle tient une photo à  la main, sans nous la montrer. Je suppose alors que c’est pour se donner du courage.

Mme X, pendant ce temps, est assise auprès de son avocat et n’écoute manifestement pas la partie civile. Elle semble éprouver un profond ennui, regarde fréquemment sa montre.

L’instruction de l’affaire prend fin, l’avocat de la partie civile plaide pour la famille de Thierry L., soulignant qu’ils n’éprouvent aucune haine envers la prévenue, mais seulement envers le destin qui leur a brutalement enlevé leur fils, frère et père. Le Ministère public requiert une peine d’emprisonnement avec sursis, et une annulation de permis de conduire à  l’encontre de Mme X, dont il fustige l’insouciance et le défaut total de remise en question de son comportement. L’avocat de Mme X plaide son âge, son casier vierge, la configuration délicate des lieux, son honorabilité …

Mme X revient à  la barre à  l’invitation de la présidente, qui lui demande si elle a quelque chose à  ajouter pour sa défense.

“Oui. Je regrette.

– Vous regrettez d’avoir tué ce jeune homme ou vous regrettez de passer devant le Tribunal, Madame ?1

– (Regardant la présidente droit dans les yeux) Je regrette d’être là .”

L’audience est suspendue, Mme X retourne dans la salle, sans un regard pour la famille L..

Tandis que nous délibérions sur cette affaire est survenue la scène suivante, qui m’a été racontée par un avocat tiers : Mme L. s’est approchée timidement, sans agressivité aucune, de Mme X qui discutait avec son avocat et lui a montré la photo de son fils. Elle lui a dit, doucement : “Madame, regardez mon fils, s’il vous plaît. Je ne peux pas dire que je ne vous en veuille pas, parce qu’il me manque tous les jours et que je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’il serait encore avec nous si vous n’aviez pas croisé sa route. Et je crois que je vais avoir du mal à  oublier, à  partir d’aujourd’hui, que c’est juste parce que vous ne vouliez pas prendre la peine d’aller jusqu’au rond-point qu’il est mort. Mais ce n’est pas ce que je voulais vous dire, parce qu’un jour, on vous pardonnera. L’important, c’est que vous ne pouvez manifestement plus conduire, Madame. A votre âge, c’est normal, il faut trouver d’autres solutions, sinon on peut créer des drames. Madame, s’il vous plaît, regardez mon fils, et dites-moi que vous allez arrêter de conduire. S’il vous plaît, Madame, je peux supporter la peine, mais pas l’idée que vous allez peut-être tuer un autre jeune homme comme lui. S’il vous plaît, ne conduisez plus.”

Mme X l’a regardée, assez froidement, n’a pas jeté un cil à  la photo que lui tendait la mère de Thierry L., et a fini par marmonner quelque chose qui ressemblait à  “oui, bon, on verra bien”.

L’audience a repris. Nous avons condamné Mme X à  18 mois d’emprisonnement avec sursis et prononcé l’annulation de son permis de conduire, avant de passer à  l’examen d’une autre affaire.

Mme X a fait appel du jugement.

Quelque temps après, j’ai eu l’occasion de discuter avec son avocat, et nous en sommes venus à  parler de Mme X “cliente difficile”, comme il la qualifiait. “Je n’ai jamais compris son indifférence, m’a-t-il dit2 . Et quand je la vois passer depuis, chaque jour, devant mon cabinet avec sa grosse BM, elle me fait froid dans le dos.”

Il y a des jours, comme ça, où on perd un peu foi en l’humanité. Ces jours-là  en particulier, on est heureux de lire le récit de Maître Mô …

  1. La présidente était passablement exaspérée à  ce stade. []
  2. En réalité, il a ajouté “à  cette carne”. []

170 Commentaires

  1. anonyme
    Je viens longtemps après les debats, mais ne peux malgre tout m'empecher de faire part des sentiments et reflexions que m'inspire ce recit:

    Terrifiante histoire ou vraiment je ne comprends pas le requisitoire du Ministere Public: homicide involontaire consequent au manquement a des regles (code de la route) Le CP prevoit jusqu'a 5 ans d'emprisonnement et 75000 euros d'amende.

    Cette femme non seulement n'affiche pas de remords (pas même hypocritement), mais au contraire fait montre d'une indifference totale probablement liee a un trouble de la personnalité (qui n'est pas necessairement la resultante d'une pathologie mentale).
    Du sursis certes au vu de son grand age, la suspension du permis de conduire pour eviter un nouveau drame, mais pourquoi pas des dommages et interets d'au moins du montant de son vehicule? Pour que cela lui coute au moins symboliquement!

    Je suis une neophyte en matiere de Droit, aussi ma remarque ne tend elle pas a remettre en question le jugement rendu mais plutot a le comprendre.
    1. Myle
      Même réflexion qu'anonyme.

      Et surtout, pourquoi annuler l'annulation du permis en appel ? Une petite argumentation me "rassurerait" sur le bienfondé de cette décision.

      Et si cette X habite une ville moyenne, que la police locale est au courant de ses antécédents, de sa condamnation et de son grand sens civique, ne pourrait-elle la choper au croisement quotidien de la ligne jaune ?
      Et pour en faire quoi ? Ca, c'est une autre question.
  2. Marine
    Bonjour,
    Une petite histoire bien racontée, qui fait froid dans le dos... Travaillant en EHPAD en tant que psychologue, je suis étonnée que l'état mental de cette personne âgée n'ait pas été évalué. Saviez-vous que 80% des personnes âgées en maison de retraite souffrent de troubles cognitifs? Et les 3/4 du temps (voire plus), ils ne sont pas diagnostiqués à leur entrée... Impulsivité, comportement stéréotypé qu'elle n'arrive pas à remettre en question (la visite, tous les jours, le croisement de la ligne blanche, tous les jours aussi), avec des capacités langagières relativement préservées mais qui cachent peut être des capacités conceptuelles bien moindres (d'où une partie de "l'indifférence"?)... je miserais plus sur un syndrôme frontal que sur un cas de psychopathie mais je trouve dommage que cela n'ait pas été vérifié. Et je ne comprends pas qu'on n'ait pas de moyens légaux d’empêcher réellement ce genre de personne de conduire, déjà que les réflexes diminuent avec l'âge, une fois que le cerveau flanche cela ne fait que s'aggraver...
    1. Benoît P.
      Mais encore.
      dixit wikipedia
      "un comportement généralement impulsif et antisocial pouvant aller jusqu'au crime. En psychologie, ce type de personnalité se caractérise par des conduites antisociales fondées sur des impulsions sans éprouver de culpabilité.

      Cela se traduit en général par des actes de délinquance, des mensonges ou le mépris du danger. La vie sociale est instable avec de nombreux changements professionnels, des absences ou des fugues. Les règles normatives de la vie sociale et des valeurs sont enfreintes. Les personnes atteintes sont enclines à  infliger des mauvais traitements à  leur famille."


      Pour moi, les symptômes évoquent plutôt ceux de l'égouïsme.

      "L'égouïsme est un trait de caractère, l'attitude d'une personne dont les actions ou les idées sont uniquement orientées par ses propres intérêts, sans prendre en compte les nécessités d'autrui."

      même source
  3. crying
    Juste pour dire que ce récit m'a réellement donnée les larmes aux yeux... comment peut être aussi insensible au fait d'avoir tuer quelqu'un ! Comment être aussi indélicat avec la famille de la victime ? Ca me tue...

    Et en plus on la laisse reconduire... le comble..
    1. Yorgl
      "Et en plus on la laisse reconduirele comble.."
      Si je n'ai pas mal compris les précédents commentaires, c'est juste entre le premier jugement et l'appel qu'elle a pu récupérer son permis. (Appel qui a confirmé le premier jugement, comme l'indique Marie , plus haut).
      1. Killerjeff
        Petite question à  Marie (ou autre personne ayant la réponse) : qu'encourt cette vieille peau si après l'appel, elle se fait de nouveau arrêté au volant de sa voiture ? Ou pire si elle recrée un accident grave au même endroit et dans les même conditions ?
          1. Yorgl
            - Commentaire n° 33.1.1.2.1
            @yaya : et proposera sûrement des toutes nouvelles formes de juré auxquels participeront nombres de citoyens appelés à  faire s'exprimer la vindicte populaire ! (Je sais pas, ça a l'air à  la mode ce genre d'annonces ces dernières années ^^)
  4. Yorgl
    Ce qui me fait tiquer dans cette histoire, c'est que quand au quotidien on évite d'avoir un comportement potentiellement (même très faiblement) dangereux, et qu'on refuse de "faire comme tout le monde" parce que 1.c'est contraire aux règle et 2.c'est risqué, on passe pour le neuneu de service.

    Mme X. a "fait comme tout le monde" (ce sont ses mots), et en vient à  tuer une personne se trouvant là  au mauvais moment.

    Même si ce n'est pas réellement en rapport avec la justice (c'est plus de l'ordre du comportement responsable -ou pas- que l'on est tous censés avoir), je trouve que c'est un élément notable de ce billet.


    En tous cas, ça laisse plus de marbre que le billet précédent qui, je dois l'avouer, m'a arraché une larme. =)
  5. Philou
    Bon, Madame X... Là , elle a pas le beau rôle, c'est certain.

    Mais peut-être son attitude est-elle sa manière à  elle de se défendre psychologiquement ? Une sorte de déni de quelque chose qui lui est insupportable ?

    D'accord, j'ai souvent tendance à  trouver des excuses à  tout le monde...
      1. Philou
        Vouiiii... Vous êtes observateur... Mais je me soigne...

        Tiens, j'ai lu "les actualités" ce matin et j'ai appris qu'une compagnie de CRS s'était fait mettre en arrêt maladie pour protester contre la fermeture de la caserne où ils avaient leurs petites habitudes... Donc, en fait, ils sont dans une forme de grève, ce qui est interdit par la loi, ils ont simulé une maladie en vue d'obtenir un arrêt (à  moins qu'ils aient fait pression sur des médecins en usant de leur fonction), et nous ont spoliés, nous les assurés sociaux.

        J'y vois matière à  au moins trois délits. Qui portera plainte contre eux ? Seront-ils radiés de la police ?

        Je me soigne, mais je ne suis pas à  l'abri d'une rechute...
        1. Monseigneur
          Faut pas condamner à  priori mon fils. On commence par se faire faire un petit arrêt maladie et on finit crosse en l'air :D . Le côté positif est que des esthètes de la chaussette à  clous ont refusé d'obéir. Vous devriez pavoiser plutôt que d'aller leur chercher des poux sous le casque. :P
          1. Philou
            - Commentaire n° 31.1.1.1.1
            Il me semble, Monseigneur, qu'une certaine distance sépare les hérouïques soldats du 17° qui ont payé leur audace et leur vertu dans les premières lignes en 1914 des fonctionnaires 2011, perturbés par un changement de bâtiment à  venir et qui protestent mollement au frais de la sécu... C'est un peu comme si je comparais Carla Bruni à  Jeanne d'Arc au prétexte qu'elles ont l'une et l'autre fait don de leur corps à  la France...

            Ils n'ont pas refusé d'obéir. ça va sans doute se finir par une petite prime et la mise en place d'une cellule psychologique pour les aider à  passer le cap si douloureux du déménagement et pour nombre d'entre eux les affres de la séparation, après de longues nuits passées ensemble dans l'ambiance si virile des chambrées de CRS....
    1. Robert
      Vous avez raison (sur votre tendance aussi d'ailleurs :P )

      Mme X est une citoyenne ordinaire, qui comme tout citoyen ordinaire a peu de chances de se retrouver devant une cours d'assises ou un tribunal correctionnel. Parce qu'elle n'est pas tentée par la commission d'infractions

      En revanche comme tout citoyen ordinaire, elle peut se retrouver auteur de violences routières involontaires. Je ne suis pas de nature à  commettre des infractions et pourtant, cela peut m'arriver aussi.

      Et par un acte aussi quotidien que prendre sa voiture, je peux me retrouver devant un juge.

      Peut on expliquer sa réaction ou son absence de réaction par le fait qu'elle n'assume pas le fait d'avoir causé la mort, ou tout simplement par le fait qu'elle ne comprenne pas que cela a pu lui arriver, à  elle, citoyenne au dessus de tout soupçon et qu'elle ne supporte pas le fait d'avoir a été rattrapée par la patrouille ?
      1. Philou
        C’est vrai qu’on a pas le même fonctionnement. La connaissance que je peux avoir de la loi ne crée pas chez moi de connections neuronales de nature à  produire des automatismes d’obéissance... Le code pénal et l’exercice de ma libre appréciation des situations croisent leurs routes, de loin en loin.

        Mais je partage assez votre analyse de la réaction de Madame X. Ce qui me frappe, c’est qu’elle ne se contente pas d’être insensible humainement à  la situation, mais plutôt qu’elle tient des propos dont elle doit savoir qu’ils sont de nature à  l’enfoncer. Éviter de regarder cette souffrance en face, ça suppose de revendiquer qu’elle a agi normalement, que tout ça n’est que le fruit de circonstances qui ne la regardent pas...
  6. Monseigneur
    Quand même, une question se pose. En absence de toute référence morale, comment une magistrate aussi douée que notre Marie, avec les relations privilégiée quelle a pu développer dans les milieux natio, n'a-t-elle pas trouvé un cousin au 5e degré de l'arrière grand oncle de cet âne de Doumé, pour régler le problème social que représentait cette vieille bougresse ? Définitivement.

    Et sérieusement, ô Thémis de notre cœur, y-a-t-il une excuse de sénilité comme il y a une excuse de minorité ? A partir de quand le grand age devient il un facteur minorant de la peine appliquée aux justiciables ?
  7. Killerjeff
    Petit HS (et je ne vais pas me faire un ami là  :? ) :
    On est déjà  lundi, donc 3 jours après ce texte, et l'on n'a toujours rien à  se mettre sous la dent les yeux. Maitre et Marie, on s'est habitué à  une histoire tous les 2 jours :P
  8. Jalisco
    Et bien Marie, j'espère que les frissons de l'avocat de cette personne se situent chronologiquement pendant l'effet suspensif de l'appel...

    Sinon, n'est-il pas possible de rendre la décision de 1ère instance exécutoire nonobstant appel?
    Compte tenu de la dangerosité, ça n'aurait ptêt pas été superflu...
    Et une saisie du véhicule (objet du délit) n'était-elle pas envisageable?
  9. Algernon
    L'appel a suspendu l'exécution du jugement c'est pour cela que Madame use encore de sa voiture, si, comme elle a l' intention de le faire, elle refait la même faute, alors non seulement elle exécutera la première peine et la suivante, elle n'est donc pas impunie...
    Que dire, cette personne n'a peut être plus les affects d' un être humain, qu'elle se laisse vivre, tout simplement; son attitude est inexplicable, toutes les hypothèses avancées par les commentaires peuvent être justes.
      1. Et au civil, ça a donné quoi ? Je veux dire : il est possible de plus ou moins moduler le droit à  indemnisation, en trouvant plus ou moins de responsabilité à  la victime, ou en évaluant plus ou moins le préjudice des victimes... Est-ce que ce ne serait pas sur ce plan là  que ça ne risque pas de coûter plus cher au responsable à  l'assureur du responsable, ce genre d'attitude ?

        D'ailleurs l'avocat de l'avocat, qu'a-t-il plaidé ?
  10. Pingback : Les tweets qui mentionnent D'un accident à  l'autre ... | Maître Mô -- Topsy.com

  11. Et si, tout simplement, la dame était une écolo convaincue ?

    Non, parce que, c'est bien joli, les ronds-points, mais ça oblige à  consommer de l'essence dans la berline, alors qu'un minuscule demi-tout sur place, trois fois rien : résultat, bilan carbone hyper-favorable à  cette manœuvre, ce d'autant plus que du même coup, une pétrolette en moins...

    Bon, je vous demande pardon, c'est vendredi... :shock:

    Je repars me terrer.
    1. Pas convaincue, sauf pour le coup de la pétrolette, naturellement. Les manœuvres ça consomme plus qu'un simple tour de rond-point je pense et ça en demande plus à  la voiture, donc ça l'use plus. L'argument ne me semble donc pas pertinent du tout.

      N'empêche, si j'étais avocat je préfèrerais, d'un point de vue personnel, défendre des minables malfrats plutôt qu'une bonne femme de ce genre. D'un point de vue matériel, j'imagine qu'une bonne femme comme ça, j'imagine qu'un client comme ça doit permettre de faire aussi dans le malfrat fauché sans trop encourir de foudres financières diverses.
    2. Monseigneur
      Mais mon fils, vous êtes presque aussi pire que moi en terme de cynisme ? :?: :idea: A moins que cette réponse ne soit qu'une attaque sournoise contre l'écologie qui condamne fermement le bilan carbone que représente l'introduction de 3 paquets de tabac par jour dans l'atmosphère et la consommation équivalente à  celle d'un Panzer que doit avoir le petit bolide... quand il roule. :P
      1. J'avais pas DU TOUT apprécié le coup du panzerkardinal étant donné le lynchage en série dont est victime le Pape (les conditions de ce procès médiatiques feraient hurler même synergie officiers, c'est dire :P ) donc j'apprécie la réponse...
        Et j'ajoute que je pense que ce qu'à  fait cette femme est plus grave que pour le cas de Noël: elle elle a parfaitement conscience de la gravité de ces actes et n'en a rien à  faire...
        Ca me fait un peu penser aux personnes en Enfer: ils ont le même comportement intérieur de refus de considérer autre chose comme pouvant être plus important qu'eux (ici rien n'est plus important que le confort de la dame de pouvoir conduire...)
        1. Monseigneur
          Je ne faisais allusion mon fils qu'à  la consommation excessive de carburant du véhicule de fonction de maître Mô et non au passé "scout" de celui que l'Esprit-Saint a aidé les confrères à  choisir dans un moment de...distraction peut-être ? :evil:
          Quant au fonctionnement psychologique des damnés, là , vous me passionnez ! Dans quel père de l'Église avez-vous été chercher cela, à  moins que vous n'ayez personnellement une ligne directe avec la Géhenne ?
          Enfin, à  ma connaissance, le Jugement Dernier étant fort heureusement remis aux calendes grecques, sans jugement point de damnés. Ainsi raisonnait audacieusement un autre pontifiant, votre ligne serait donc aux damnés absents... :)

          Pax et laeticia tecum
  12. Qsmb
    Ca confirme un truc : il y a quand même 9 chances sur 10 que ce soit une mauvaise idée de rajouter quelque chose après la plaidoirie de son avocat. :arrow:
    Pour le reste, "l'a pas fait exprès, l'est vieille..." c'est un peu léger sur ce coup là . La présidente n'a pas voulu la faire parler davantage, lui faire comprendre la gravité des faits, ou c'était peine perdue ?
    1. Benoît P.
      réponse au commentaire 22 :

      Un sachet de sucre dans le réservoir devrait éliminer le problème (également l'héritage si vous vous faites surprendre), le perçage du réservoir (avec un poinçon en bronze pour éviter de se faire sauter la tête), le crèvement des 4 pneus aussi. En bonus, vous risquez d'augmenter le CA de Maître Mô. :lol:
      Sinon, une demande d'HDT ou d'HO mais ce sera dur à  crédibiliser.
    2. Si, elle a essayé, en la rudoyant comme en en appelant à  sa compassion, sans succès aucun dans les deux cas. Je n'ai simplement pas spécialement développé cette partie-là  de l'audience, j'avoue !
          1. Eugénie
            - Commentaire n° 24.2.2.1.1
            @ Marie

            La "Guy Mardel rule" ! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

            ça c'est de la "culture" ! ;) :P ;)

            Quant à  cette dame... il faut simplement souhaiter qu'elle ait, un jour, un instant de lucidité... et de repentance sincère.
      1. Estudiante perdue
        La présidente, certes... Mais sans aller jusqu'à  prendre Maitre Mô pour LE modèle absolu que doivent suivre tous les avocats (quoique...), on a pu voir dans son article sur Noël le temps et l'énergie employés pour amener Noël à  s'exprimer sur ses actes. En substance, le maitre des lieux disait que l'avocat doit aussi permettre à  tous de voir la part d'humanité de son client. Dans le cas de notre Cruella, est-ce que ce n'est pas ça, qui a manqué ? Non pas que je pardonne (ce n'est pas à  moi de le faire), que je comprenne ou que je cautionne son comportement, mais si Noel a eu la chance d'avoir quelqu'un qui l'a poussé et aidé à  s'exprimer, Cruella aurait du bénéficier du même traitement, non?
  13. Juliette
    Une question bete que je me suis posee dans le passe: que peut-on faire quand on se rend compte que l'un de ses proches est devenu incapable de conduire, mais qu'il refuse de le voir lui-meme?
    Mon grand-pere (maintenant decede) tenait absolument a sa mobilite apres une operation, mais apres avoir ete dans une voiture qu'il conduisait, je me suis rendue compte qu'il etait tres distrait et voyait mal, et un danger pour les autres sur la route. Je ne savais pas vers qui me tourner pour l'arreter... Que peut-on faire dans ces cas la?
    1. Piquer les clés de la voiture, ses papiers et le permis de conduire, voire emprunter la voiture pour son usage personnel. ça n'a rien de juridique mais c'est efficace. Évidemment, on ne fait pas ça dans le dos de la personne.
      1. Benoît P.
        On peut faire un double des clés, un duplicata des papiers, il faut immobiliser le véhicule ou le mettre hors d'atteinte.

        Une solution "light", décharger la batterie.
        1. On ne peut faire un double des clés qu'à  condition d'en avoir un exemplaire. Concernant les papiers, s'il faut prendre la voiture pour les faire refaire, ça risque d'être mission impossible.

          Quant à  faire dans la dentelle, et bien, comment dire, quand on a affaire à  ce genre de situation, on se rend compte qu'il vaut mieux prendre des mesures concrètes que de discuter gentiment. Ne plus pouvoir prendre la voiture, c'est, pour certains, un symbole terrible très difficile à  accepter.
          1. Benoît P.
            - Commentaire n° 23.2.2.1.1
            SI l'on a les papiers originaux, on peut demander un double des clés à  un concessionnaire (sur les modèles récents avec clés de "sécurité", i.e. celles qu'un coordonnier ne peut pas reproduire). Certes il faut se déplacer une fois, comme pour les papiers mais il suffit d'une "bonne" âme qui l'emmène une fois pour que ce genre de parade soit inefficace.
            D'où l'intérêt du sabotage de voiture. Je n'avais pas suggéré de retirer la courroie de distribution mais c'est efficace. :lol:
            1. - Commentaire n° 23.2.2.1.1.1
              Justement, si vous prenez clés et papiers de la voiture en même temps hein, difficile de tout faire refaire à  partir de rien et c'est plus élégant que votre solution de voyou, qui, en ville quand la voiture est garée sur l'espace public, est en plus dommageable.
  14. Robert
    J’y vois là  une occasion pour chacun de réfléchir sur son propre comportement au volant.

    La responsabilisation devrait l’emporter sur la peur du gendarme mais c’est hélas l’inverse. On s’inquiète des amendes, des pertes de points, des suspensions de permis que nos comportements peuvent entraîner, rarement des victimes potentielles de nos excès de vitesse, de notre fatigue, de nos verres de trop, de nos appels téléphoniques au volant etc etc

    Ce comportement de la vieille, c’est le nôtre. Prendre la voiture est un acte quotidien qui peut faire basculer la vie de nos familles. On n’imagine pas en prenant sa voiture le matin que l’on va tuer quelqu’un, ça ne peut arriver qu’aux autres, et pourtant Comme tous, je suis persuadé de conduire correctement, et d’ailleurs j’excelle dans l’art de constater les erreurs de conduite des autres (ah, vous aussi ?) sans remarquer les miennes.

    Reste que le comportement de la vieille au tribunal est insupportable. J’y vois le refus d’admettre qu’elle a ôté la vie de quelqu’un. Cela ne pouvait pas lui arriver, pas à  elle, elle est trop bien pour ça.

    Comme souvent, je trouve la sanction légère, malgré son âge, un petit TIG à  Berck lui aurait fait le plus grand bien.
    1. chipotte
      Oui, sauf que même sans renverser quelqu'un, si on s'est fait flasher par exemple, à  un endroit X, quand on y repasse, radar ou pas, on ralentit pour la plupart d'entre nous.
      La dame a continué de franchir la ligne blanche tous les jours même après l'accident ! Au propre et au figuré

      Je suis très étonnée par la différence de ton des commentaires. Autant Beaucoup voyaient en Noël un monstre, et soulignaient le mérite de Maître Mô d'y avoir cherché et trouvé de l'humanité (ah que les mots sont peu précis finalement), autant beaucoup ont ici de la "compassion" pour la "vieille" dame et cherchent une explication à  ses actes et ne songent pas un instant à  la qualifier de "monstre".

      Il me semble pourtant qu'il y a aussi quelque chose du même ordre ! du "pas beau" du tout !

      Je l'imagine bien cette vieille dame pensant ou disant "place, manants". Comme une certitude d'avoir tous les droits.
      1. Elbereth
        Peut-être que cette recherche de compassion vient du fait que quasiment tous les conducteurs font des petits écarts aux règles (parce que c'est pas grave, parce que tout le monde le fait, etc...) et donc pourrais se retrouver dans la même situation. Alors que pour Noël il est fort peu probable que les visiteurs de ce site puisse se trouver dans les bottes du monstre (ou même de sa victime).
      2. peut-être aussi que beaucoup d'entre nous ont eu de la compassion pour Noel, son histoire si difficile, cette vie gâchée qui en gâche tant d'autres, mais que cela est plus difficile à  admettre.

        Aussi étrange que cela puisse paraître, je pense que dans chaque "monstre" que la societé désigne on voit sa part d'humanité, c'est ce qui nous les fait appeler monstre. Ils nous font peur, parce qu'on voit en eux ce que l'on pourrait être. Alors quand on peut se rassurer, excuser, on le fait. Au cas où...
      3. Robert
        N'y voyez pas de compassion.


        Membre des glorieuses forces de l'ordre de ce magnifique pays ( ou des magnifiques forces de l'ordre de ce glorieux pays), j'ai eu le devoir d'aller annoncer à  plusieurs reprises ( 5 exactement, mais c'était bien assez) à  des parents, des épouses, des enfants, qu'ils ne verraient plus jamais leur enfant, leur mari, leur père parce qu'ils avaient eu un accident. Quand on les revoit quelques jours plus tard c'est l'inverse: les femmes se sont redressées et les hommes se sont effondrés. Plus tard, quand vous les croisez, ils vous saluent à  peine, ou s'effondrent à  nouveau parce que vous êtes celui qui leur a annoncé le drame.

        Je ne suis donc pas vraiment du genre à  prendre les auteurs en pitié, sachant dans trois des cas j'avais moi même constaté l'accident.

        Mais il se trouve que ce blog traite de justice et pas de morale.

        Et comme on donne du sursis à  des auteurs de violences volontaires aggravées, je ne vois pas pourquoi on sanctionnerait plus lourdement l'auteur d'un acte involontaire, quand bien même celui-ci a entraîné la mort.

        Cela me froisse de dire cela mais c'est la vérité.

        Est-elle plus coupable par son comportement au tribunal que si elle y avait fait bonne figure. Je ne pense pas, ou alors il suffit au délinquant de se raser et de mettre en costard pour changer la donne. Ce qui est fait est fait. Ce qui compte, c'est la manière dont cela s'est passé le jour J, pas l'apparente façade de l'auteur des faits à  l'audience.
        1. Sophie
          Encore une fois, à  Noêl comme à  Cruella, à  quoi servirait notre compassion ? C'est confortable, à  notre place, de pardonner et d'éprouver un sentiment malaisé de fausse empathie. On peut disserter des heures sur les entiments de ces gens, le fait est que nous ne sommes pas eux et nous n'avons pas leur vécu. Il y a une chose que j'ai apprise le mois dernier : avant que de chercher à  comprendre cet être étrange qui nous est présenté, il faut se demander si nous sommes réellement en mesure de le faire. Je n'ai rien contre la psycho et philo de comptoir (j'en suis même fort adepte) mais compassion, haine..; chacun entendra et interprêtera les actes et propos rapportés de Noël et Cruella selon ses propres axiomes.

          Mais une fois encore... c'est nous que nous regardons au fond et pas eux. Cruella se fiche, dans sa berline, que sur un blog nous la blamions ou la plaignions.

          Voilà  pour le coup de grogne de la soirée !
          1. - Commentaire n° 22.1.3.1.1
            Sophie vous êtes sérieuse? waouh! personnellement, je préfère tenter de comprendre quelqu'un et me planter plutôt que de ne jamais faire l'effort de me rapprocher des gens qui font partis de mon quotidien. Ces derniers jours, cette vieille dame et Noël ont fait partis intégrante de mon quotidien, les auteurs de ces articles m'ont amené à  me poser des questions. C'est l'objectif d'une telle narration. Je ne sais pas et ne veux pas savoir comment j'aurai réagi si j'avais été leur victime. Mais la cruauté des gens je la connais, je l'ai vu et combattue. Et à  chaque fois je me suis aperçue que pour la personne qui en était victime, il était plus facile de surmonter cette cruauté en apaisant les choses plutôt qu'en les envenimant par de la colère, de la haine...

            Je préfère notre compassion, notre empathie de comptoir à  l'indifférence qui ne fait avancer personne. C'était mon coup de grogne du dimanche.
            1. Sophie
              - Commentaire n° 22.1.3.1.1.1
              vous m'avez mal comprise, Think... Cette empathie je l'exerce tout le temps, chaque jour, Mais simplement... mais si nous pouvons réfléchir pour nous même, Noël et Cruella riraient sans doute de nous. Ils sont des prétextes à  nos idéaux, je pense.

              Enfin, je vous expliquerais sans doute mieux ma pensée exacte si je récupérais quelques heures de sommeil avant !
              1. - Commentaire n° 22.1.3.1.1.1.1
                Je comprends mieux votre pensée et vous prie dès lors d’excuser mon erreur. Cependant, je persiste dans ma voix, qui est elle aussi peut-être mal exprimée. L’empathie, la compassion n’a pas forcément une incidence directe sur leurs cibles, mais cela m’importe peu.

                Je me rappelle (au risque de raconter ma vie, mea culpa) d’une période où ma sœur était vraiment au plus mal, la société l’avait clouée au pilori pour une maladie qui la tuer petit à  petit. Elle en voulait à  la terre entière et ne comprenait pas que l’on puisse essayer de les comprendre les gens qui lui faisaient tant de mal. Victime de leur méchanceté, elle tempêtait. Ma mère m’a toujours dit, peu importe qu’aujourd’hui elle ne nous écoute pas, qu’elle ne nous comprenne pas, il ne faut pas baisser les bras, parce qu’un jour sans qu’on sache pourquoi, il y aura un déclic et elle comprendra. Et effectivement le déclic a eu lieu, la personne ne lui disait rien de plus que nous mais ce jour là  elle était prête à  l’entendre.

                C’est en cela que faire preuve de compassion, quoi qu’il m’en coute, me semble important. Ces personnes peuvent se moquer de nous, jusqu’au jour où ils auront le déclic, et qu’ils se mettront à  voir les choses autrement. Ce ne serait pas la victoire de celui qui ce jour là  a dit la phrase clé, mais bien de tous ceux avant qui ont espéré. On a abandonné trop souvent des gens jugés irrécupérables par facilité, je m’y refuse.

                Je ne sais si ma pensée est correctement transcrite, mais c’est ma politique de vie : on n’abandonne pas les gens qui croisent nos vies sous prétexte qu’on condamne leurs actes, on les soutient pour qu’un jour ils aient une chance de comprendre.
                1. Sophie
                  - Commentaire n° 22.1.3.1.1.1.1.1
                  J'aime cette façon de penser et la hais en même temps pour tous les ravages qu'elle peut causer si elle est mal appliquée. Le débat est infini mais au fond nous sommes d'accord sur l'essentiel je crois.
                    1. Monseigneur
                      - Commentaire n° 22.1.3.1.1.1.1.1.1.1
                      Mon fils, permettez-moi de m'immiscer à  brûle-pourpoint :? mais il me faut rectifier, pseudonyme idiot oblige. Et puis, je sais bien que les Bénédictins ont toujours été un peu faiblards dans les subtilités théologiques et juridiques où excellent les Dominicains.

                      En matière de crémation sorcelière, il n'est pas question de sauver quelque âme que ce soit car l'âme est déjà  perdue lorsqu'on en arrive à  cette extrémité. Ces dames ont été jugées sorcières ou hérétiques (on peut joindre l'utile à  l'agréable) par le tribunal du Saint-Office, elles sont donc exclues du peuple de Dieu (ne reçoivent donc pas l'absolution ni la communion) et remises au bras séculier, Ecclesia sanguinem abhorret dixit "Sub Lege Libertas".

                      Lequel bras séculier n'ayant rien à  faire de ses dix doigts s'empresse de se les rôtir toutes grouillantes histoire, de les retrancher du monde des vivants en les initiant au feu éternel, de distraire le badaud, de faire marcher le commerce ambulant, (Chichis ! Pommes d'amour ! Merguez ! Demandez les merguez...) et enfin d'édifier le peuple de Dieu par ce spectacle réjouissant et hautement éducatif. En effet, n'est-il point bon de de faire brûler quelques têtes pour que les autres réfléchissent...

                      Si ces braves dames, avaient réchappé aux douceurs de la garde à  vue, de la question ordinaire et/ou extraordinaire et qu'avouant leurs erreurs, elles faisaient repentance, leurs âmes étaient en effet sauvées et elles échappaient au feu pour repartir chez elles sur leur moignons pour finir recluses dans quelques couvent où elles servaient d'exemple moins récréatifs mais plus durables.
                    2. Benoît P.
                      - Commentaire n° 22.1.3.1.1.1.1.1.1.2
                      L'ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, unique survivance de la Sainte Inquisition porte le nom de Benoît, c'est le Panzerkardinal, mais je ne saurais dire s'il consomme plus aux 100 qu'une BM. :P

                      Par contre, mon cher évêque, auriez-vous de quoi étayer vos propos, je n'arrive pas à  les confirmer et cela me dérange. ;)
                    3. Monseigneur
                      - Commentaire n° 22.1.3.1.1.1.1.1.1.3
                      Heureux celui qui croît sans avoir vu... ;) Tu trouveras ici bas homme de peu de foi, un résumé des pratiques inquisitoriales, certes quelque peu débarrassées des idioties dont il m'arrive parfois d'enluminer ma prose. :lol:
                    4. - Commentaire n° 22.1.3.1.1.1.1.1.1.4
                      Et n'ayant rien d'intelligent à  ajouter, je proposerais bien aux incultes hérétiques de tout bord (oui je m'inclus dedans :D ) de voir ou revoir avec plaisir cette scène ô combien éducative ! :mrgreen:

                      Pour les plus jeunes d'entre nous, vous y apprendrez (en anglais, mais cela ne peut se concevoir qu'en anglais ... Ne parlez pas de traduction, bande d'hérétiques ! ) comment démontrer, sans trop de torture, l'état de sorcitude :P
                    5. Monseigneur
                      - Commentaire n° 22.1.3.1.1.1.1.1.1.6
                      Marie qui, à  peine descendue des montagnes où bergerette, elle batifolait avec les chèvres et les sangliers domestiques, exerça la tâche ingrate quoique noble de substitut du procureur du roi au parlement d'Ajaccio , vous le confirmera, sans un bon aveu , il manque toujours quelque épice à  la sauce judiciaire et un faisceau de preuves se transforme vite en un tissu de présomptions aussi léger que les voiles de Salomé... :P .
                      :evil: Quant à  Madame O'Donnell, sorcière et relaps ; hop ! Son compte est bon. :P
        2. Robert - 21-1-3 / Mais il ne me semble pas que cet acte ait été involontaire, elle savait parfaitement qu'elle était en infraction, elle se fichait éperdument de ce qui pouvait en découler. L'âge n'excuse pas tout.

          Je ne comprends pas ce que vous avez voulu dire en parlant des femmes qui se redressaient.
          1. Robert
            - Commentaire n° 22.1.3.2.1
            Article 221-6-1 du Code Pénal. Lorsque la maladresse, l'imprudence, l'inattention, la négligence ou le manquement à  une obligation législative ou réglementaire de sécurité ou de prudence prévu par l'article 221-6 est commis par le conducteur d'un véhicule terrestre à  moteur etc ...

            C'est le manquement à  l'obligation de sécurité (le non respect du code de la route) ci-dessus qui est volontaire, pas l'homicide. Il n'y a pas intention de tuer, mais bien intention d'enfreindre le code de la route

            Les femmes perdent tout contrôle à  l'annonce du drame mais quelques jours plus tard elles font preuve d'une force surprenante. C'est l'inverse pour les hommes. C'est un constat empirique, pas une étude scientifique.
            1. - Commentaire n° 22.1.3.2.1.1
              Il me semble que votre vision des femmes est un peu limitée. J'ai connu des femmes qui sont restées très dignes lorsqu'on leur à  annoncé la mort de leur enfant (ma mère par exemple), j'ai vu des pères s'effondrer et hurler à  cette annonce. On ne peut dire que l'un ou l'autre réagit systématiquement d'une certaine façon en fonction de son sexe.

              Et pour ce qui est du manquement eu respect du code de la route, savoir que cette femme, malgré ce qu'elle a provoqué, continue à  traverser la ligne blanche en quittant le cimetière me fait penser que c'est plus qu'un manquement.
              1. Robert
                - Commentaire n° 22.1.3.2.1.1.1
                C'est effectivement une vision réduite, empirique, limitée à  5 cas comme je l'ai signalé. Je suis d'ailleurs bienheureux de ne pas avoir eu à  le faire plus souvent, et le suis de ne plus avoir à  le faire. Je suis donc d'accord avec vous, on ne peut savoir comment on va réagir. Je n'avais pas la prétention d'avancer une théorie !

                La réitération postérieure à  l'acte n'a rien à  voir avec l'acte (hélas) pour lequel la personne a été jugée (en dehors de l'état de récidive, qui ne s'applique pas ici,

                Nous pourrions en discuter des heures mais hélas ( je fais parmi de ceux qui en sont choqués) : le droit n'est pas la morale.
      4. Anonyme relatif
        Je suppose qu'à  Noël, on donne les circonstances atténuantes d'une vie de violence et d'errements, une incapacité presque biologique à  se comporter normalement, un quasi-demeuré qui a reproduit ce qu'il a toujours connu, intellectuellement et émotionnellement incapable d'envisager qu'il existe même un autre monde. Et puis qu'il a "exprimé", aussi maladroitement que sa condition le permettait, une vague forme de timide remord, ou regret, je ne saurais trop dire, mais l'un des deux.

        Cela tranche avec une femme manifestement d'une intelligence normale, en pleine possession de ses moyens, largement capable de comprendre, responsable, qui se montre glaciale, qui n'éprouve aucun regret, aucun remord, aucune volonté de s'amender, aucun changement de comportement (cette femme présentait, au procès, toujours un risque, et continuait à  commettre une faute, et l'avouait franchement). Aucun effort, même, pour simplement épargner plus de douleurs que cela à  la famille du défunt pendant le procès. Alors qu'elle en était manifestement capable.

        Je pense que presque n'importe quelle faute, n'importe quelle horreur, peut être au moins à  demi pardonnée pour peu qu'elle s'accompagne d'un regret, d'un remord, d'un repentir sincère, d'une volonté sincère de s'amender, enfin... de quelque chose qui puisse se comprendre comme étant une forme de désapprobation de son acte passé. Laisser entendre, même maladroitement, "je désapprouve mon propre acte" suffit souvent à  adoucir fortement les velléités de ceux qui voudraient marquer la même désapprobation mais plus durement. "S'il se condamne déjà  tout seul, je n'ai pas besoin de le faire pour lui".

        Quand on ne fait même pas cela, alors qu'on a l'aptitude intellectuelle de le faire, il faut s'attendre, clairement, à  se le voir reprocher - autant son acte initial que son refus de s'amender - avec d'autant plus de force.

        On peut avoir ses raisons de ne pas exprimer ou ne pas ressentir de regrets. Mais il faut savoir assumer la rage que ça a tendance à  produire chez l'autre.
        1. Robert
          Disons que cela peut servir de thérapie à  la douleur des victimes (pour une fois que l'on pense à  elles) mais légalement cela ne change rien.

          De la même manière, il est nécessaire qu'il y ait une sanction appropriée. Cela évite la vengeance (à  la Corse comme je l'ai lu plus haut)

          Je ne sais pas comment je réagirais si l'un de mes proches disparaissait dans un tel drame, mais certainement pas comme nos amis belges (reste que dans beaucoup de cas, l'alcool, la drogue , la vitesse ou autre faute sont prouvés, le pardon est donc plus difficile...)
          1. Javi
            - Commentaire n° 22.1.4.1.1
            Je rejoint le commentaire de votre interlocuteur: ce qui est très difficile à  comprendre, c'est l'absence de reconnaissance par le coupable de la gravité de son propre geste. Or je crois que c'est un point important pour que la sanction ait un effet d'éducation à  terme. D'ailleurs cette dame continue à  avoir un comportement dangereux.

            Pour moi, j'ai tout autant de mal à  comprendre et admettre son indifférence qu'à  tenter de comprendre le comportement du protagoniste du récit précédent.

            J'ajoute que si j'étais parent de la victime, j'aurais été fortement tenté d'augmenter les ventes du concessionnaire BMW local en détruisant la voiture à  coups de batte devant cette absence totale de prise de responsabilité de la "carne". Tant pis pour la bienséance, et pour le passage subséquent devant le tribunal du coin.
      5. Véronique
        Je viens de lire ce récit qui malheureusement n'est pas une fiction.
        Pour ma part cette femme est juste une vieille peau, une conne ordinaire, peut importe son âge, je la trouve méprisable.

        J'espérais à  la fin qu'elle prenne de la prison ferme.
        Pas parce qu'elle a tué un homme, mais parce qu'elle se moque des conséquences de ces actes, parce qu'elle ne fait preuve d'aucune humanité envers la famille de la victime.

        C'est le manque total de remise en question qui met en évidence qu'elle pourrait tout à  fait tuer de nouveau en attendant son appel puisque si je ne dis pas d’ânerie l'appel est suspensif donc elle conduit toujours pour le moment.
        Peut être que du ferme l'aurait secouée. Puisque pour moins de 2 ans il y a des aménagements de peine j'avoue que j'aurai trouvé cela normal.

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