Arnacœur ?

Je ne sais pas si c’est moi qui vieillis1, si c’est un signe des temps, expression qui ne signifie rien mais a le mérite d’avoir l’air d’être sage, ou bien si réellement le phénomène augmente ces jours-ci, mais j’ai bien l’impression de m’être successivement fait arnaquer un nombre de fois très supérieur à  la moyenne, récemment …

Je ne vous parle bien sûr pas des arnaques très ordinaires, celles que nous subissons tous très régulièrement, au fil de nos vies respectives, et dont les auteurs sont parfaitement connus, soit l’État, tout organisme faisant partie de ce groupuscule terroriste opaque que l’on appelle communément “les charges” (URSSAF, caisses de retraite, caisse de prévoyance, etc …2 ), très évidemment les banques en général et la mienne en particulier, de nombreux intervenants à  domicile, tel ce plombier exorbitant, ainsi qualifié-je son prix mais non pas son talent, que je salue cordialement en lui confirmant par là -même que je ne l’oublierai pas, ne serait-ce parce que je lui dois d’avoir dû apprendre en urgence la plomberie et l’art de souder dans de l’eau mêlée de caca, après son passage, ainsi naturellement, plus près de ma profession vénérée, que les confrères, les procureurs, les juges, et bien entendu avant tout les clients.

Non, je me réfère ici à  de véritables arnaques, dont j’ai été la victime innocente, et dont, pour la dernière en date, celle que je souhaite vous exposer, je ne suis même pas certain que c’en ait été une …

De tous ceux que je citais précédemment, je me serais méfié, par nature, et ils ne m’auraient pas eu, ils ne m’ont plus depuis bien longtemps, excepté par la force -je pourrais seulement, si vous insistiez, vous livrer quelques petits trucs infaillibles pour détecter l’arnaque dans chacune de ces catégories, mais bon, sans y passer la nuit, je suis bien certain que vous possédez également les vôtres : question de survie …

Allez, quand même, par exemple : pour l’État comme les charges, vous le savez, mais vous n’y pouvez rien : tout morceau de papier illisible, car truffé de petites notes et de chiffres contradictoires, que vous recevez par la Poste dans une enveloppe dont le seul aspect visuel ferait cesser le fou-rire d’une hyène, et se terminant, après que vous ne l’avez pas lu ce qui est normal, aucun être humain ne lit ces lettres-là , par une somme dont il vous est indiqué, et c’est la seule mention en français courant et compréhensible qui figure sur l’ensemble du document, que vous devez la payer, généralement dans un délai bref, est constitutif d’une arnaque.

Sa particularité est qu’elle ne s’accomplit jamais seule, et que vous en recevez des tombereaux à  peu près le même jour, et l’ultime test, d’une absolue efficacité, consiste à  additionner rapidement les montants de la totalité des sommes ainsi cumulativement réclamées en même temps pour la même date : si vous ne pouvez pas les payer et savez par avance que vous ne le pourrez pas d’ici à  ladite date, ce sont, définitivement, des arnaques.

Elles ont des degrés infiniment variés de subtilité, mais ma préférence, toutes catégories confondues, va à  l’URSSAF, sans contestation possible.

D’abord, parce qu’elle s’accompagne souvent d’un dépliant quadrichrome contenant des tas d’informations dont personne n’a rien à  secouer, et qui part aussitôt l’enveloppe ouverte à  la poubelle, ne suscitant invariablement qu’une unique piste de réflexion, ainsi résumable, pardon pour la crudité mais c’est du vécu : “Putain, c’est pour ça que je paie ?”

Ensuite, parce que la moindre journée de retard de paiement, fussiez vous un cotisant de plus de vingt-cinq ans sans tache, comprenez “qui a toujours raqué genre plutôt d’avance”, vous vaut aussitôt une majoration de dix pour cent et une lettre de relance informatique dont le seul coût agace, et dont la grâce et la courtoisie sont exemptes -or, il y a un âge où on a du mal, plus qu’avant, avec les discourtois ; il y a même un âge auquel on ne les supporte plus du tout …

Et enfin, parce que l’URSSAF a commis cette année à  mon endroit une arnaque dans l’arnaque, si je puis dire, et je puis, car je fais comme je veux.
Le libéral employant du personnel paye deux URSSAF : celle dont il est redevable en tant que libéral, et celle qu’il doit en tant qu’employeur ; cette dernière catégorie est “appelée” trimestriellement, en même temps que les autres “charges sur salaires”, à  savoir essentiellement l’anciennement ASSEDIC, dont personne ne connaissait la signification de l’acronyme, devenue Pôle Emploi, dont personne ne connaît la signification tout court, et la caisse de retraite, pour moi la joliment nommée CREPA,

Voilà -t-il pas que, surchargé et à  la bourre, comme toujours, j’établis il y a quelques mois les chèques trimestriels corrects, mais que, malheur à  moi et que le Dieu des Moyens de Paiement me ratatine comme crotte dérisoire, j’inverse deux enveloppes : j’adresse celui de la CREPA à  l’URSSAF, et celui de l’URSSAF à  la CREPA -je sais, employés de l’URSSAF, c’est un crime, c’est dégueulasse, je suis un porc, je n’ai que ça à  penser et vous comptiez sur moi pour vivre, je vous ai trahis, je ne mérite pas de respirer, ma mère était une guenon et je vous ai outragés, cette erreur était impardonnable.

C’est après ce genre de crime que vous pouvez vérifier si vous avez affaire à  une arnaque simple, ou bien à  du lourd, du en cascade, du soviétique.

La CREPA, en effet, comme vous l’auriez fait vous-même, m’a renvoyé mon chèque erroné dès le lendemain, en me signalant gentiment l’erreur.

L’URSSAF, non seulement ne l’a pas fait, mais encore a encaissé le chèque qui ne lui était pas destiné, et n’était pas libellé à  son ordre ; et encore, a mis plus de six mois à  me rembourser du trop perçu -en l’occurrence, un petit deux mille euros quand même …

Et elle ne l’a finalement fait qu’après que j’eus ouvert un dossier, seize appels téléphoniques3, deux courriers simples et deux recommandés, dont le dernier la menaçait de poursuites pénales à  raison de l’encaissement frauduleux de ma saloperie de chèque …

Et après qu’entre-temps j’eus payé deux autres trimestrialités, sur un compte donc largement excédentaire …

Là , vous voyez, on est dans la Grande Arnaque, le Haut Vol, on ressent d’instinct un certain respect, ainsi également bien entendu que l’envie, maîtrisée parce qu’on n’est pas des bêtes mais tout juste, de massacrer tout ce qui bouge dans le beau bâtiment abritant ce superbe organisme.

Je plaide régulièrement en défense un certain nombre de dossiers contre le représentant de l’URSSAF, en matière pénale (travail dissimulé, infractions liées à  la gérance de fait, etc …), et j’avoue que lorsque je les gagne, le plaisir est un peu plus sucré qu’ailleurs -d’autant qu’à  l’audience, la parole est libre, très très libre, et que je ne manque jamais de rappeler en quelle haute estime je tiens cette charge, et surtout, son mode de recouvrement …

Mais bref (!), je ne voulais pas vous déranger pour si peu, d’autant que je constate que vous n’insistez finalement pas pour que je vous livre mes autres astuces permettant de déceler des arnaques dans tous les corps de métiers précités -ce qui est dommage et une faute de goût de votre part, parce que rien que pour les banques4 j’en ai des dizaines, je les ai presque toutes expérimentées, certaines ayant fait faillite après -comme moi.

Non, je voulais soumettre à  votre sagacité, avérée, puisqu’il vous arrive de lire ce blog, le petit récit suivant, et vous demander si selon vous je me suis fait niquer ou pas du tout -je sais, l’expression est triviale, mais c’est vendredi, et certains gros mots me font rire, je les apprends même à  mes enfants de deux et trois ans pour qu’ils les répètent devant des gens bien, magistrats si possible …

Or donc, il m’arrive, de retour tardif au foyer conjugal, de me voir sommer par mon épouse adorée de me rendre “tant que t’as ton manteau” immédiatement à  la supérette qui fait le coin de notre rue, pour y creuser mon découvert creuser celui du cabinet avec la carte bleue d’icelui que j’ai par erreur emportée croyant que c’était la mienne dépenser mon liquide issu du blanchiment de l’argent de la drogue acheter deux ou trois trucs qui viennent justement de s’avérer aussi indispensables que manquants, genre du pain, les yaourts préférés des enfants, ceux au chocolat avec des boules qu’on verse dedans, ou n’importe quel condiment sans lequel le plat du soir sera inéluctablement raté -en général du ketchup.

L’autre soir, j’étais en train de déférer à  un ordre de cette nature, d’autant plus volontiers d’ailleurs qu’exceptionnellement, nous n’avions plus de champ’ au frais, et marchais d’un bon pas vers la supérette précitée, bien pratique quand même (et dont le gérant lorsqu’il m’aperçoit à  travers ses grandes baies vitrées  enjoint immédiatement à  un subalterne d’ouvrir un carton du susdit breuvage -voire deux si nous sommes vendredi), lorsqu’un homme, qui attendait devant le magasin, un peu à  part, et à  l’écart surtout des mendiants qui campent là  usuellement, se mit en travers de mon chemin, et m’aborda5 .

Il me fit immédiatement bonne impression, parce qu’il avait l’air d’un rude gars du Nord sympathique en diable, qu’il avait les paluches couvertes de taches de peinture blanche, et portait un bleu maculé itou, sous un blouson de cuir râpé -je sais, c’est idiot, mais je me méfie infiniment plus des encostardés de toutes sortes, sans doute parce que j’en fais partie, que de ce que, avec l’esprit de déduction foudroyant qui me caractérise6 j’ai immédiatement pensé être un travailleur manuel probablement peintre en bâtiment, qui devait rentrer du boulot, et comme moi venait faire quelques courses.

Il me demanda alors si c’était bien aussi mon cas, et très gentiment m’assura qu’il était honteux de me demander un tel service, mais voilà , il n’avait pas ou plus d’argent, sa paye n’étant pas encore tombée (nous étions en fin de mois), et il ne m’en demandait pas, non : tout ce qu’il me demandait, mais disait-il avec la conscience aiguë que c’était un gros service, et me laissant tout le loisir de refuser, il comprendrait, d’autant plus précisait-il aussitôt que “c’est très cher”, c’était de bien vouloir accepter de lui acheter un pot de lait premier âge en poudre, pour sa petite fille -car oui, il avait une petite fille de quelques mois, qui l’attendait chez lui avec sa maman, laquelle l’avait appelé une heure plus tôt sur son lieu de travail parce qu’il n’y avait plus de lait …

Quelques mots magiques, dont l’un aurait probablement suffi car je suis, cochez la case de votre choix, 1/couillon 2/gentil, ayant été prononcés par cet homme très gentil, souriant d’un air horriblement gêné, m’annonçant la couleur sans chercher à  me coincer, des mots comme “ce serait vraiment gentil de votre part” ou “petite fille”, j’acceptai de suite -la vision de ma propre petite fille attendant mon retour à  cent mètres de là  dans un loft design et se gavant probablement de tas de trucs chers et savoureux, pendant que son père en beau manteau et en costard de marque s’apprêtait à  dépenser l’équivalent d’au moins quatre pots de lait en poudre pour du champagne et je ne sais plus quoi d’aussi fondamental, n’y était bien sûr pas étrangère.

Je lui demandai de m’attendre là , lui confirmant que je n’en avais pas pour longtemps, et que je lui remettrais sa boîte en sortant.

“Si ça ne vous ennuie pas…”, me précisa-t-il en me stoppant à  nouveau : si ça ne m’ennuyait pas, idéalement il lui fallait du “Gallia XCroiss'”7, compléta-t-il, me rappelant, ce que je savais, que l’idéal pour les bambins est de ne pas changer de lait n’importe comment, et que le magasin en faisait, il le savait, “une boîte rouge” … De toute façon ils sont tous au même prix, une quinzaine d’euros.

“Ah oui, quand même, merde”, me dis-je in petto, ayant oublié ces tarifs prohibitifs depuis la toute petite enfance de Mômette, (deux ans) ; mais, la fréquentation de nombreux magistrats détestables mais tenant entre leurs mains le sort de gens qui me paient m’ayant rodé à  l’art de n’afficher en rien mes véritables sentiments, j’acquiesçai, “pas de problème”, trouvant même cette précision tout à  son honneur de jeune père conscient de ses responsabilités face au bébé -ou, comme nous tous, persuadé de force par une publicité matraqueuse et nauséabonde de fausses nécessités pour nos chérubins toutes vendues au prix fort8 .

Je fonçai donc dans ma supérette adorée, désormais détenteur d’un double devoir, nous permettre de boire un coup ce soir et aider un père dont la détresse m’avait réellement touché, humainement évidemment mais aussi intellectuellement, genre intello à  bonne conscience, vous savez, qui se dit “bon sang, ce type bosse, et en est réduit à  mendier le lait de sa fille, mais où va-t-on, c’est quoi la France ?”, et allai droit au rayon des produits pour bébés, où je découvris, fort marri, et malgré des recherches attentives, que du Gallia il y avait, mais non point le modèle “XCroiss” qu’attendait mon nouvel ami : je farfouillai rapidement dans les boîtes, regardai au-dessus et en-dessous, mais ne le trouvai point. Je finis par me dire que le Gallia Premier à‚ge qui était là  ferait quand même l’affaire, que je n’allais de toute façon pas ressortir les mains vides maintenant, et en pris donc une boîte, puis la moutarde et une baguette (c’était ça les autres trucs je m’en souviens à  l’instant, hé hé, quarante-trois ans mais de beaux restes, finalement …) avant de me rendre en caisse, où Iléana, qui désire secrètement mon corps depuis l’ouverture du magasin9, me dit son unique phrase habituelle, se levant déjà  pour aller chercher les bouteilles dans l’armoire vitrée empêchant leur vol : “Bonjourrrrr. Cè combien de bouteyes, cè soirrr ?”, un grand sourire d’espoir irradiant son joli visage, tandis que je m’approche et embrasse ses lèvres charnues, et qu’elle colle sa lourde poitrine à  la mienne pendant que sa main … Hum, pardon … A quoi je répondis par ma blagounette non moins habituelle : “Ben deux, je suis seul !”, et à  laquelle elle fit semblant d’éclater de rire, commerçante en diable.

Je payai l’ensemble, enregistrai l’achat sur ma carte fidélité me donnant droit à  des tas de réducs’ toutes plus folles les unes que les autres -mais jamais sur le champagne, car ma supérette possède le sens de la justice sociale -et fourrai mes achats dans le grand sac déplié de ma poche à  cette fin, dans lequel comme d’habitude elle fourra mon ticket de caisse, avant de me gratifier d’un “Au revoir” gourmand, auquel je répondis par un “Bon courage. A bientôt …” lourd de sens.10 .

Je sortis, et retrouvai aussitôt mon mandant, auquel je tendis fièrement sa boîte de lait, en m’excusant de n’avoir pas trouvé le modèle exact qu’il aurait souhaité, mais me félicitant en tout cas qu’il s’agisse de la bonne marque. “Ah, c’est pas celui-là  …”, me répondit-il d’un air totalement désolé, tout en me remerciant aussitôt et en s’excusant de cette déception, qu’il mit sur le compte de sa certitude “qu’ils en avaient”, et que ça l’ennuyait vraiment de devoir changer de lait -mais ça irait quand même, bien sûr, “c’est déjà  vraiment gentil à  vous”

Je l’assurai que j’avais cherché, mais convins que j’avais peut-être été un peu rapide ; me souvenant alors de la présence du ticket dans mon sac, et probablement aussi un peu déçu par sa réaction, car je fais partie des gens qui ne sont généreux que si on les en remercie comme s’ils étaient des héros,11, et, commençant par ailleurs à  être à  la bourre pour le repas des fauves, avec sa connerie de boîte de lait, là 12, je lui dis en le lui tendant : “Écoutez, voilà  le ticket : si vous trouvez la bonne boîte, je pense que vous pouvez échanger”. Il sourit et accepta, “Oui je vais y aller, merci, vraiment. De ma part et pour ma fille !” Je souris en retour : “De rien. Et embrassez-la de ma part !” Et je partis dans la nuit tombante, pendant qu’il entrait dans le magasin en m’adressant un salut fraternel de la main.

C’est bête à  dire, mais j’étais tout content en rentrant, et, comme je fais partie des gens qui aiment se vanter de leurs bonnes actions, je racontai l’anecdote à  ma femme adorée (sauf Iléana bien sûr) histoire de grandir encore dans son âme et dans son cœur.

La phrase “T’es con, tu t’es fait enculer, non ?”, ne constituait pas exactement les félicitations que j’attendais.

Voilà , lecteurs adorés, l’épilogue de cette petite histoire, qui, outre qu’il démontre que nous usons entre nous de termes assez grossiers, parfois, Madame Mô et moi-même, fit naître en moi un doute, en y repensant un peu mieux, et, entre nous, une petite discussion ce soir-là , d’abord sur le fait qu’elle pouvait me parler un peu plus poliment, j’avais quand même ramené moutarde, baguette et champ’, et ensuite, bien sûr, sur le point de savoir si je m’étais effectivement fait avoir ou pas, et si l’homme, à  l’heure où nous parlions, fabriquait le biberon de sa fille avec mon lait pendant que son épouse brodait mon prénom avec  un cœur sur sa gigoteuse, ou bien rigolait avec ses amis en distribuant les multiples canettes de bière échangées contre icelui lait, en caisse …

Je doute encore à  ce jour : à  charge, si l’homme était réellement en détresse, il a eu une réaction finale un peu étonnante, d’une part ; et d’autre part, je suis quand même à  peu près certain que son fameux modèle de boîte ne figurait pas dans celles du magasin ; mais à  décharge, si c’était bien un arnaqueur, d’abord il a eu un discours parfait, n’exigeant jamais rien de suspect, jouant sur la corde sensible mais à  bon escient, sans exagérer, me laissant décider à  sa place, le tout avec un air véritablement gêné, et ensuite, mes arguments massues, il ne pouvait pas savoir que j’aurais le ticket de caisse en sortant, que je jette d’ailleurs effectivement presque toujours, et il ne peut pas, dans un aussi petit magasin, répéter son scénario, ou en tout cas pas souvent.

Je vous laisse à  vos réflexions, c’est le week-end, et ne vous torturez pas trop quand même : ce soir-là , la petite discussion avec Madame Mô a tourné court, parce que j’ai soudain dit : “Écoute, deux solutions : soit j’ai réellement aidé un papa dans la misère, et c’est tant mieux ; soit j’ai filé quinze euros à  un escroc, et dans ce cas, il a tellement bien bossé, c’était tellement bien fait, que franchement, ça les valait. Donc, dans tous les cas, sors les coupettes, on va boire un coup à  sa santé !”.

Ce que nous fîmes -un peu trop pour ma part, puisque j’ai même fini par proposer un toast à  la santé de l’URSSAF !

Vous me direz peut-être que j’aurais pu, plus tard, demander au magasin si l’homme était connu, si on pouvait échanger un produit neuf même sans ticket, que je pouvais vérifier si le modèle qu’il me citait existait réellement, que sais-je encore …

C’est vrai, mais je ne l’ai pas fait : c’est comme cette fille dont adolescent, vous étiez fou amoureux, mais que vous n’avez jamais osé aborder alors que tous les copains vous y poussaient, vous vous souvenez ? Vous l’aimiez tellement que vous préfériez rester dans le doute, et penser que peut-être vous pourriez lui plaire, plutôt que de prendre le risque qu’elle vous jette en vous riant au nez -je ne sais même plus combien j’en ai sauvées, comme ça !

Eh bien là , c’est pareil, toutes proportions gardées : ma petite sensibilité et moi, on préfère ne pas savoir -et finalement, rester comme on est !

  1. enfin, si, je le sais : je vieillis, mais je veux dire par là  que je ne sais pas si ce que je veux vous raconter est lié à  cet état de fait -si vous m’interrompez dès la première ligne, on n’est pas rendu … []
  2. Note utilitaire : défiez-vous à  vie de tout organisme comportant le mot “Caisse” dans sa dénomination, l’expérience enseigne qu’il est à  fuir immédiatement, et n’en concerne toujours strictement qu’une seule, de caisse, la sienne. []
  3. Dont certes un seul m’a permis d’aboutir à  une personne humaine, ou disons humanoïde, mais enfin, seize tout de même … []
  4. Vous savez, cette chose-là  : “Banque, nom féminin : organisme ayant la même fonction principale que le billet de banque, à  savoir vous permettre d’acheter des choses avec l’argent que vous gagnez, mais payant”. Ce qui dit assez que le concept même de banque est en lui-même une arnaque ! []
  5. Me privant ainsi des deux ou trois coups de pieds que je donne habituellement aux dits mendiants en passant, mais bon, je me suis rattrapé depuis. []
  6. … Mais ne m’a cependant jamais, je dis bien jamais, permis de gagner une seule partie de Master Mind … []
  7. Ne cherchez pas, je dis n’importe quoi, il m’a mentionné une marque, connue, et un modèle que je ne connaissais pas et dont je ne me souviens plus -en tout état de cause le lait en poudre c’est cher et ça pue et ça possède un goût immonde, voilà  ce que je sais ! []
  8. A ce propos, je vous demande de boycotter Aubert, comme je le fais moi-même, uniquement à  cause de leur slogan scandaleux, affiché partout en lettres immenses sur leurs magasins : “Comment réussir son enfant”, ou approchant, un truc comminatoire qui devrait être interdit par la loi -on me murmure qu’ils l’ont changé, m’en fous, vérifie pas, je boycotte vous dis-je ! []
  9. Mais à  laquelle je refuse de céder, car je serais obligé de la faire souffrir après, étant donné que Madame Mô gagne plus, et qu’ Iléana, Roumaine, ne parle que quelques mots de français -remarquez que ce dernier point mérite réflexion … []
  10. J’arrête avec ces bêtises, Madame Mô affecte officiellement de ne pas me lire ici, mais je sens que je vais curieusement finir par me faire engueuler quand même … []
  11. J’en ai un peu honte mais pas tellement en fait, je crois que nombreuses sont les générosités affichées qui en réalité espèrent une récompense personnelle ; la mienne est assez simple à  offrir, finalement, donc j’assume ! []
  12. Car je fais aussi partie des gens dont la générosité s’érode face à  l’effort, j’en ai un peu honte aussi … []

208 Commentaires

  1. Caprine Bique
    Je respecte votre souhait de ne pas savoir et m'abstiendrai de vous donner mon opinion. Je vous conseillerai juste la lecture (ou re-lecture) du "Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens" de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois. Il a l'avantage d'illustrer par des exemples quotidiens les concepts théoriques qui peuvent être indigestes.

Fin des commentaires


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