“Zavez une cigarette ?”

Mon homme entre en râlant contre les deux flics parce que ses menottes sont trop serrées, il n’a pas un regard pour ce qui se passe devant lui ni qui s’y trouve, il n’est concerné que par son problème du moment. “Allez Monsieur, calmez-vous ; tournez-vous, on les enlève“, lui dit l’un des policiers de l’escorte, rompu à l’exercice. Désentravé, David s’approche enfin, en titubant, du bord du box et de son micro, ouvert en permanence dans cette salle ; il est à un mètre de moi, nous nous sommes rencontrés la veille et deux fois aujourd’hui, la dernière il…

A bientôt ma puce, forcément.

Elle s’appelle Sandrine, pas question de ne pas dire son vrai prénom. C’est une de mes rares vraies amies filles, je veux dire par là sans aucune arrière-pensée, juste amis pour de bon, comme avec mes amis mecs. Il faut dire qu’avoir la chance de la rencontrer et ne pas devenir son ami serait une ineptie : elle a tout. Elle est belle, elle est drôle (et quand elle rit de bon cœur, ce qui lui arrive souvent, elle guérit deux mille dépressifs d’un seul coup), elle est intelligente, elle est généreuse, et ce qui la caractérise le plus à…

En hommes probes et libres

[Déclaration d’amour publiée dans la Gazette du Palais du 14 juin 2016, que j’édite à nouveau ici au sortir d’un dur procès criminel…]   C’est la plus belle juridiction de France. La plus difficile, aussi. Et c’est là qu’on y trouve le plus la vérité. Tout devrait toujours s’y juger comme on y juge. L’on a failli en 2010 en supprimer les jurés ; on a partiellement réussi en 2012 en en tuant trois – il semble donc que l’on juge mieux avec moins de cerveaux… En 2009, on a même osé penser y appliquer la procédure de “plaider coupable”,…

Lettre à Adil dont la détention provisoire a pris fin.

[Ce maigre cri a été précédemment publié sous forme de Tribune dans la Gazette du Palais du 1er mars 2016. Je la reprends ici pour mes fidèles adorés qui ne l’auraient pas lue – et parce que j’y tiens.]   Mon Cher Adil, Je t’écris dans la douleur : j’étais ton avocat, si tu es mort en déten­tion c’est forcément en partie de ma faute. Mais c’est aussi parce que je demeure viscéralement certain que tu n’aurais pas dû être en détention provisoire. Pas à cause de l’innocence que tu criais, pas ici. Ta mort fait que tu es innocent…