Confrères, 48 heures sans dormir, ça vous tente ?

[Ci-dessous copie du mail, et de son annexe, que je viens d’adresser à  mon Bâtonnier bien-aimé, qui a décidé, avec quelques autres, de prendre le problème de la garde à  vue et de sa vraie-fausse réforme programmée, dont je vous parlais ici, à  bras le corps, en offrant son Barreau en sacrifice rituel de test, et en se dotant d’un outil contre-proposant performant, noble, et fiable (et beau et sympa, aussi): moi !] Lille, le 30 septembre 2010 Monsieur le Bâtonnier, Grâce, très clairement, à  mes nuits d’insomnie, et au fait que je n’ai pratiquement plus de clients, j’ai donc,…

“Des fois dans ma tête, ça va mal …”

Je ne sais pas si ce dossier m’a davantage hérissée ou attristée, lorsque je l’ai préparé en vue de l’audience d’hier. Un tout petit dossier de violences volontaires ayant entraîné une ITT1 inférieure ou égale à  huit jours, en l’occurrence un jour, l’auteur des faits étant ainsi cité à  comparaître devant le Tribunal de police. Les faits se résument facilement : on reproche à  Benoît d’avoir, au cours d’une “crise”, tenté de se suicider2 puis d’étrangler son éducatrice3, qui a réussi à  le repousser, pas avant toutefois qu’il n’ait le temps d’imprimer à  son cou griffures et ecchymoses. La personnalité…

Présumé coupable, par Isabelle Guso

Un petit mot publicitaire, que j’ai moi-même proposé de poster à  l’éditrice, car il m’arrive d’être fatigué, donc généreux, pour vous signaler la proche parution d’un bouquin qui, à  mon humble (car il m’arrive d’être fatigué, donc humble) avis mérite vraiment d’être lu. Je ne dis évidemment pas ça parce que son éditrice, dotée d’un bon goût évident, m’a fait l’honneur de me contacter via ce blog, il y a quelques mois maintenant, pour me piéger demander de le relire avec l’œil du juriste, histoire d’être certaine que rien d’aberrant, en droit, n’y figurât1, puis, après ainsi que je ne…

Monsieur Bertrand

Monsieur Bertrand est un instituteur d’à peu près cinquante ans, le visage assez marqué sous des cheveux mal peignés, et un désespoir assez profond lorsque je le rencontre, il y a plus d’un an : il est convoqué devant un juge d’instruction pour mise en examen, parce qu’il a commis, il y a de nombreuses années, des attouchements sur plusieurs des enfants qui étaient dans ses classes. Il m’explique, les yeux baissés, les mains tremblantes, qu’il l’a effectivement fait, et son désespoir est profond non pas parce que pour lui, les ennuis judiciaires vont commencer, mais parce qu’il est conscient…

Change pas d’main, j’sens qu’ça vient…

(Je prie mes lecteurs les plus prudes de bien vouloir excuser ce titre vulgaire et racoleur, je cherchais un jeu de Mô sur MAM en rapport avec ce qui suit, et je n’ai rien trouvé, on fera mieux une autre fois. Et puis, j’ai l’énervement grossier, je n’y peux rien…) Pour se réveiller de bonne humeur, voire tout guilleret, de bon matin, soit vers 4 h 30 concernant votre serviteur1, rien de tel que l’annonce officielle de la prise en compte de l’inconstitutionnalité déclarée de la garde à  vue française, par celle, subséquente, de l’existence d’un “avant-projet de loi” réformant…

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Nous sommes le vendredi 3 septembre 2010, date à  laquelle non seulement ma ville, Lille, se transforme provisoirement et pour trois jours en un monumental souk, rempli de camions dégueulant de marchandises en tous genres, de petits et de gros vendeurs, et de gens, de toutes catégories sociales et de tous coins de France et d’ailleurs, pour ce qui s’appelle la Braderie de Lille, énorme bordel organisé auquel on vient dans quatre buts exclusivement : boire, manger des moules, acheter, ou vendre ; mais encore, date à  laquelle la Justice de mon pays se transforme, provisoirement j’espère, pour au maximum…